jeudi 5 décembre 2019

Mario Reis - Maison de l'art - Grand-Quevilly







Les bardeaux de bois qui recouvrent la maison de l'art

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Mario Reis
Détail

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Mario Reis
Carte envoyée à la Seine
Grand Quevilly

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Grand-quevilly
Maison Des Arts
Marie-Andrée Malleville
Exposition de Mario Reis : « Aquarelles naturelles ».

La grange dans laquelle nous nous trouvons a été démontée pierres par pierres dans le bourg et a été reconstruite ici sous l’ère de Laurent Fabius. C’était prévu pour un lieu d’exposition et pas dédié à l’art contemporain. Ce lieu a servi à tout. Puis une jeune femme a programmé de l’art contemporain dans l’incompréhension a plus totale. Elle a fini par partir. Le lieu est mort. Puis, Marie-Andrée Malleville a eu carte banche pour l‘animer, et en 2016, a créé l’artothèque avec au départ la collection d’œuvres d’art de la ville. L’équipe qui l’entoure travaille à habiliter ce lieu en centre d’art international. Des travaux vont avoir lieu.
Les œuvres sont accrochées au-dessus des radiateurs qui sont placés dans les cloisons. Tout le monde (politique, NDLR) est d’accord sur l’utilisation du lieu. Ce n’est pas pour la programmation qui est hétéroclite.




L’équipe travaille beaucoup avec la population. Ca leur permet d’avoir de la liberté pour travailler à l’échelle de la métropole voire nationale. L’artiste organise un « workshop » (grrr, encore un mot anglais, parlons Français que diable ! NDLR). Les habitants de Grand-Quevilly considèrent ce lieu comme à eux.
Cette exposition entre dans celle du festival « Zig-Zag ». Première expo à Vernon dans le couvent des Capucins.




Mario Reis :

Il a eu un moment de gloire fabuleux à Paris entre 1977 et le début des années 1990. Puis la galerie qui s’occupait de lui s’en est désintéressé. Maintenant, il est très présent dans des lieux publics. Depuis 1977, il fait toujours le même travail. Il joue avec le hasard. Il est l’auteur de l’œuvre, mais pas l’acteur. Son travail le plus connu est « Aquarelles naturelles ». Il l’a commencé aux pieds de Notre-Dame de Paris.  Le limon de la Seine s’est fixé sur une toile immergée dans la Seine, à titre expérimental. Il a créé trente œuvres entre Vernon et Honfleur.



Il laisse la toile entre deux heures et deux mois dans l’eau. Il la sort, la fait sécher, l’enlève du châssis.



Il a travaillé entre autre  au Colorado. Il n’obtient jamais la même couleur.



Il a dit qu’il était « plus proche de la représentation de la nature que Monet avec ses nymphéas » (je mets entre guillemets car cette comparaison mégalomaniaque m’amuse, NDLR). Sa peinture est faite avec les pigments naturels et l’eau et ses mouvements formaient le pinceau sur la toile. Il appelle ses toiles des autoportraits de rivières qu’il fabrique dans le monde entier.
Marie-Andrée Malleville le trouve poétique. Certains le trouvent romantique. Il s’en défend. Il n’est pas du tout écologique. C’est un arpenteur, un voyageur. Il est solitaire et ne veut être accompagné de personne. 



Il a fait un travail sur les rails des voies ferrées. Il y avait un calcul savant sur la résistance des rails. Le train passait sur la plaque mais ne la rompait pas. 
Avant de faire son travail dans les rivières, il a deux protocoles :
Les yeux bandés, en dessin automatique, il a les bras tendus avec les crayons fixés au bout des doigts. Il est immobile pendant trente minutes. Ce dessin constitue une mémoire de ce moment.
De manière naïve et amusante, il envoie une lettre à la Seine.
En Allemagne, les artistes ne sont pas subventionnés, ni soutenus financièrement. Malgré cela, il vit de son travail complètement. A la pièce, cela coûte 2 500 euros.




Il n’y a pas de bleu. Il y a des beaux verts et des beaux rouges. Pourquoi c’est une œuvre d’art ? Pourquoi pas ? Depuis que Marcel Duchamp a posé un urinoir, c’est devenu une œuvre d’art. La démarche est aussi forte que la réalisation. Elle appartient complètement au travail. Il a un fixatif qui est personnel et qui tient très bien. La plupart des collectionneurs ne le mettent pas sous verre. Il a trois ou quatre expositions simultanées : à Munich, dans une galerie importante et historique. Il répond à des commandes. Avec cette exposition, il a été obligé de se mettre sur Facebook. Marie-Andrée Malleville l’a connu quand elle était étudiante et qu’il a organisé sa première exposition dans  une galerie. Dans les années 1980–1990, cela correspondait à ces travaux inédits qui paraissaient dingues. Maintenant, elle estime que c’est un travail classique dans le rendu, dans la démarche.



Les pratiques amateurs.
On a compris qu’en mêlant les professionnels au public, on arrive à mettre en route des pratiques de gens qui aiment le travail et qui peuvent à leur tour en faire leur vie et devenir professionnels. 

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RN 13 B9
Art contemporain en Normandie

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D'autres photos:

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