dimanche 1 avril 2018

La disparition de Maurice Audin - Débats à Marseille 9e - PCF







Retour en Algérie” d’Emmanuel AUDRAIN, film documentaire de 52 minutes, de 2014 en présence de Jacques PRADEL Président  de l’Association Des Pieds Noirs Progressistes.

 Débat autour du film:

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 Jacques Pradel:
L’association a été montée par 4 petits paysans qui ont décidé de refuser les 700 € par an de retraite. Ils ont collecté cet argent.

La moyenne d’âge de la 4ACG de 80 ans avec une énergie phénoménale, un enthousiasme et une jeunesse comme si ils avaient 20 ans. Ils prennent toute leur part dans le combat anti-raciste.


Une de leurs actions a été de reconstruire une école que l’un d’entre eux avait détruite pendant la guerre. Avec leur pécule, ils soutiennent des associations diverses, notamment algériennes et de Gaza.

L’association 4ACG est très minoritaire. 300 adhérents contre 300 000 à la FNACA. Ils pèsent d’un poids considérable dans le débat car ils portent des paroles très différentes des autres associations, notamment sur le rapprochement et l’amitié entre les peuples et contre le racisme.

Les voyages en Algérie ont été difficiles à mettre en place et à réussir. Organisés par la « 4ACG » et  « l’Association Des Pieds Noirs Progressistes », suite à une rencontre et la compréhension de la même vision de la guerre d’indépendance de la guerre d’Algérie.

La FNACA organise des colloques sur des bases dans lesquelles on peut se reconnaître. Mais elle est diverse et il y a, hélas aussi, des personnes extrémistes à l’intérieur. 

La 4ACG n’a pas jamais dit ni revendiqué une action de contestation pendant la guerre en Algérie. Ils ont été pris et broyé par cette machine. Il y a eu une autre association : « Les réfractaires non violents en Algérie ». Il y en a eu très peu.




Certains d’entre eux et la 4ACG  parlent du fond chrétien et de leur l’éthique. Le film n’a pas la prétention de couvrir les forces de protestation de ce qui s’est passé hier.

Ils ont été pris comme gamins en toute ignorance avec un fond politique nul et des valeurs morales chrétiennes et balancés dans cette machine effroyable qu’est l’armée pour briser les consciences.


Il y a cinquante ans, le général Jacques de Bollardière condamnait la pratique de la torture.

Il a dit non publiquement et a été emprisonné durant deux mois dans une forteresse Il n’a pas été réhabilité. Sa femme a rejoint l’association 4ACG.

jacques-de-bollardiere-le-general-qui-refusa-la-torture






La question de la légitimité.


En tant que conscrit*, dans quelle mesure cela permet d’apporter un contre-pouvoir dans la hiérarchie militaire ? Comment cela a-t-il pu être mis à profit à ce moment-là ?
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*

Numéro de conscrit
Tiré par Adolphe Letouzay en 1880, Fresne-la-Rivière (Orne).
S’agit-il d’un bon ou d’un mauvais numéro ? Les numéros bas étaient les bons numéros, les plus élevés les mauvais. Entre 1872 et 1889, les « bons numéros » faisaient un service d’un an, et les mauvais numéros un service militaire de cinq ans.
Musée de Normandie

Caen
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Charles Sylvestre a connu les anciens combattants de l’Indochine, de l’Algérie et ceux de la 1ere guerre mondiale :

« Ce qui a été bénéfique aux soldats qui ont fait l’Algérie, c’est la reconnaissance d’avoir participé à une guerre. »

Son père, communiste, a été dénoncé par un notaire de village qui a envoyé une lettre à la Préfecture car il collait des affiches contre la guerre d’Algérie et du coup, il a  été muté.

On entend rarement parler de l’Indochine. C’est toujours un silence.



Jacques Pradel.
La position du PCF était de conseiller à ceux qui pouvaient devenir officiers de le devenir. Ca a joué un rôle positif au moment du putsch.






Jacques Pradel

La position claire du PCF était d’aller en Algérie pour porter une parole antifasciste et de résistance. Pour lui, la position était ambiguë. Le mot d’ordre était « la paix en Algérie » et représentait une position frileuse.

Son analyse a soulevé un vif débat ensuite parmi l’audience.




Félix Girolami

Ce sont les jeunes communistes qui ont pris des initiatives dans les casernes avec des officiers républicains pour emprisonner les généraux qui avaient pris le pouvoir là-bas.

Je suis parti à Oran faire un an de service militaire dans le service de santé. On était au courant car on recevait les journaux du PCF.



Je ne voulais pas faire la guerre. En 1956, tous les partis de gauche étaient contre la guerre en Algérie. Or, le Parti Socialiste l’a amplifiée. Le service militaire est passé de 18 mois à 24. Il y a avait des refus de partir et ceux-ci étaient emprisonnés, notamment  Alban Liechti. Le PCF avait soutenu cette position, mais les refus étaient marginaux. Les emprisonnés étaient essentiellement des jeunes Communistes. En 1959, M Thorez est intervenu pour demander que  tous nos jeunes communistes qui ne sont pas dans l’armée y aillent, pour pouvoir tenir les armes en cas de révolution.






On avait conseillé à un jeune communiste de ne pas déserter pour éviter de se retrouver en prison pendant 3 ans. Leur stratégie était d’aller faire de la propagande. Avant la tentative du coup d’Etat par les quatre généraux, beaucoup de régiments n’ont pas bougé car un travail de fond anti-fasciste a été mené. La question du fascisme n’a jamais été nommée dans le documentaire. On n’a pas vaincu le fascisme en 1945. On a vaincu le nazisme, l’Italie, le Japon. L’épuration n’a pas été si bien faite que cela. On a « l’honneur » d’avoir à Aix-en-Provence un rond-point du général Bigeard. Ils défendaient des intérêts économiques privés. Pour le futur de l’Algérie, c’était soit l’indépendance, soit la poursuite par d’autres moyens de la politique de la bourgeoisie française qui voulait garder l’Algérie.


Bande annonce du film "Retour en Algérie"
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Voir "L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis":

anpnpa.org
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Voir "L'association Maurice Audin":

ljll.math.upmc.fr/AUDIN
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Patrick Boucheron, Patrick Chamoiseau, Simone de Bollardière, Aurélie Filippetti, Robert Guédiguian, Pierre Laurent, Benjamin Stora, Françoise Vergès, Cédric Villani…

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Des noms pour éveiller les consciences.
Ils n’ont pas honte ! À Aubervilliers, CDC habitat refuse de donner les noms de Malik Oussekine ou Maurice Audin, proposés par la mairie, à une résidence étudiante.
(…) CDC Habitat préfère « des noms dépolitisés et consensuels.
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Le SIAF met en ligne un état des sources recensant les documents d'archives relatifs à la disparition de Maurice Audin conservés dans les services d'archives français.


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Algérie

Polémique

Statue de Marcel Bigeard.

Dans la sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, l'érection d'une statue en hommage au général Marcel Bigeard, accusé de torture en Algérie, oppose la mairie.

(L'Humanité)

Projet de la fondation Général Marcel Bigeard d'ériger une statue en hommage au « premier para de France ». (Vosges matin).

En début de semaine, l'installation imminente d'une statue à son effigie provoquait à nouveau de nombreuses réactions hostiles à Toul. (L’Est républicain).

Cette fois, c'est le projet d'une statue du général Bigeard, accusé de torture pendant la guerre d'Algérie, qui fait lever les boucliers. (TSA Algérie).

La statue en bronze, haute de plus de deux mètres, représente, glorieux dans son uniforme de parachutiste, Marcel Bigeard. (Daily motion).

Rappelons quelles méthodes de terreur l'officier parachutiste Marcel Bigeard commanda en effet durant les guerres coloniales françaises. (Mediapart).

L'Algérie continue de réclamer la reconnaissance et la condamnation de la torture coloniale française. (Algérie 360).

Appel - De même que les cendres du général Bigeard n'ont pas trouvé leur place à l'Hôtel des Invalides en 2010, sa statue ne doit pas trouver place à Toul. (4ACG).

2022 :

En 2018 la Fondation Bigeard nourrit le projet d'ériger à Toul une statue en hommage à l'enfant militaire étoilé du pays, Marcel Bigeard. (Manif’Est).

04 24

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