samedi 29 juillet 2023

Etienne Gril - Le procès de madame Lafarge.

Etienne Gril

Le procès de madame Lafarge.

Bibliothèque historique mondiale – 1958


Femme allongée 

Mon dessin.


A qui profite le crime ?

A madame Lafarge mère. C’est elle qui en tire bénéfice puisqu’elle a convaincu son fils, monsieur Lafarge d’être la bénéficiaire de son assurance vie, au détriment de  la jeune épouse.

Ne dit-on pas que le poison est l’arme préférée des femmes ?

Pendant le procès, il y aura deux expertises supplémentaires pour infirmer ou confirmer l’absence d’arsenic dans les organes du mort. La première expertise innocentait la jeune Marie. La seconde aussi, la troisième, effectuée par une « sommité » parisienne, en découvrira, dans un corps exhumé du cimetière dix mois après son décès !

Monsieur Orfila, doyen de la faculté de médecine de Paris, est le seul à trouver de l’arsenic avec sa méthode nommée « expérience d’Orfila ». Le président du tribunal, qui menait le procès à charge contre Marie, est soulagé. Il a encore sa coupable. Sa persévérance a payé. Son honneur de magistrat est sauf. De plus, un des avocats de Marie l’accuse d’empoisonnement pendant son emprisonnement, après l’avoir accusée du vol de bijoux chez une amie. C’est quand même impensable qu’il l’accompagne jusqu’à la fin des deux procès!


Elle est une Parisienne qui s’est mariée en province. Elle est soupçonnée de « dominer son mari ». Elle ne correspond pas aux critères bourgeois provinciaux (p 13). Charles Lafarge, pour son second mariage, joue l’amoureux ébloui de Marie. Il est surtout attiré par la dot de la demoiselle de 80 000 francs. Avant son premier mariage, il était déjà endetté à hauteur de 38 000 francs (vers 1800, cela devait faire une belle somme). Elle, Marie, ne voulant pas devenir une Catherinette, épouse Charles, le croyant dans une position sociale aisée. Imaginez son désespoir quand elle arrive dans cette maisonnée où règne la misère, entourée de femmes la jalousant, la regardant comme détentrice d’une dot qui va sauver le fils. Les rats ont envahi la propriété qui tombe en ruine. Elle va parvenir à se dominer et jouer la femme amoureuse dans l’attente de sa fuite pour Paris. Mais rien ne va se passer comme elle l’espérait. L’époux mourant, tout son entourage accuse et soupçonne Marie.

Il apparaît au cours du procès que Charles Lafarge était de santé fragile. Il souffrait déjà d’épilepsie lors de son premier mariage (p 129). Il vomissait aussi beaucoup.

Marie échappe au pilori en 1840, quelle clémence !, mais elle reste neuf ans en prison à Brive (au lieu des travaux forcés prévus initialement).

Après avoir écrit ses mémoires, une fois libérée, elle mourra à trente-six ans.

Qui était-elle ? On ne le saura pas.

Pendant le procès, on entend des dizaines de personnes qui ont des versions différentes des points de vue contradictoires sur le même fait.  Les lettres écrites par les deux parties, et qui n’ont pas été détruites, sont analysées et décortiquées. Les organes en déliquescence du défunt sont l’objet d’une lutte entre les experts toxicologues. Le magistrat est persuadé de la culpabilité de Marie et veut un jugement qui confirme son préjugé. Il refuse d’explorer d’autres pistes. L’enquête criminelle est menée par les avocats des deux parties.


------------------


Marie Fortunée Capelle, connue sous son nom d'épouse Marie Lafarge, née à Paris  le 15 janvier 1816  et morte à Ussat   dans le département de l'Ariège le 7 septembre 1852, est une personnalité française soupçonnée, puis reconnue coupable par la justice de l'époque d'avoir empoisonné son époux, Charles Pouch-Lafarge, dit Charles Lafarge, donnant ainsi naissance à l'affaire Lafarge dont le procès fit l'objet de nombreux commentaires et qui sera à l'origine de nombreux ouvrages décrivant ou analysant l'affaire, ainsi qu'à des films au cinéma et à la télévision.

Mariage avec Charles LafargeMarie Fortunée Capelle épouse, à 23 ans, Charles Lafarge (1811-1840), maître de forge au Glandier, commune de Beyssac.


Élégante, Parisienne, Marie Capelle n'était pas faite pour épouser un fruste industriel corrézien.


Maison Eyssartier à Uzerche

Les pharmaciens à l'époque vendaient de l'arsenic et cette officine est restée célèbre pour avoir vendu ce poison à Marie Capelle.


Un médecin se demande si M Lafarge n'a pas absorbé du poison.


Déclarée coupable d'empoisonnement à l'arsenic sur la personne de son mari Charles par le jury des Assises de la Corrèze, Marie Lafarge, née Capelle, fut condamnée dans la soirée du 19 septembre 1840, après sept heures de plaidoiries et à seulement une voix près, aux travaux forcés à perpétuité et à l'exposition  au pilori.


Mort de poison, il devenait la poule aux œufs d'or des juges, médecins, chimistes, geôliers,



Annecy, Juin 1855.


« Je n’ai plus de patrie ! je n’ai plus de
foyer ! Mon nom n’est plus un titre ! Ma
vie n’est plus un droit !
« De quel droit protester de mon innocence ?
Je suis la chose jugée, la coupable de par la loi !...
De quel droit me promettre l’avenir ?
Je suis la chose condamnée,
je suis la morte à perpétuité ! »
Marie Capelle.


------------------


31 personnes ont lu cet article.


----------------


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire