mercredi 22 mars 2017

Claire Regio, Professeure à l'institut catholique de la Méditerranée - Religion et droits des femmes

 

Claire Regio
Professeure à l'institut catholique de la Méditerranée


L’église catholique a une attitude suicidaire en se privant du soutien des femmes. Le pape François en octobre 2013 a un sujet de questionnement sur les femmes et leur rôle dans l'église catholique. Est-ce seulement depuis 2013 ?


Au concile du Vatican II, le souci est insistant. Jean Paul VI porte un message de réconciliation aux femmes. En 1975, il dit une déclaration admirative à leur égard.
Jean Paul II a beaucoup écrit sur la cause des femmes (pas forcément pour les défendre).
Il apprécie le génie des femmes, il est convaincu de l’égalité en dignité et en responsabilité. Mais, il insiste sur la valeur du rôle maternel et familial par opposition à la vie publique et professionnelle.
Jean Paul II et Benoît XVI ont mis la place de la femme dans la famille plutôt que dans la vie publique.
Elles ont une mission de maternité et de procréation.
Les êtres humains sont admirables dans toutes leurs actions. Les femmes le sont dans la douceur, la fidélité, l'engagement dans le couple.
Les gestes symboliques de Jean-Paul II : il éprouve de l'amitié pour les femmes, il s'entoure de femmes. Des femmes sont promues au rang de docteur de l'église. Il y a maintenant 4 femmes docteurs de l'église sur 36 (3 religieuses et 1 laïque). La dernière des quatre femmes docteurs de l'église est Hildegarde de Bingen (en 2012).

Brigitte de Suède et Édith Stein sont patronnes de l’Europe (en 2014, 2 femmes sur 6)).
Les femmes sont vues différemment dans le monde païen et barbare. La femme juive antique n'a guère une place enviable.
La vision du mariage et du divorce permet la lapidation et même la strangulation de la femme.
La polygamie existe. Il est interdit aux femmes de pénétrer dans la cour la plus proche du temple de Jérusalem. Une autre cour leur est réservée.



1er siècle : D'autres textes existent où la place de la femme semble majeur. Le christianisme a aidé la femme à s'émanciper ? Sur quels textes on s'appuie ?

Les femmes dans l’évangile. Le texte est pudique sur la sexualité. Le mariage doit être durable. Il y a rejet de la lapidation et du remariage.
L'entourage féminin de Jésus. Les apôtres ne parlent pas aux femmes, sauf Pierre « Je ne sais pas ce que tu veux dire ». En résumé, il dit aux femmes : « Je ne te comprends pas ».
Jésus parle aux femmes, aux juives et aux non juives, aux femmes de sa famille, aux femmes des apôtres, à celles qu'il croise et qu'il guérit. L'esprit est à l’œuvre dans l’humanité, et dans le cœur des femmes.
La force de l'esprit : les gestes féminins sont des critères d’entrée dans le royaume.
Les gestes d'amour symbolisent la vie de l'esprit.
La maternité, la bienveillance, la douceur des femmes ne sont pas des symboles. Les femmes sont des êtres désignés par ce qu'elles sont dans leur réalité et par leur histoire (nouveau testament)


Elles sont au tombeau.
Hippolyte de Rome : apôtre des apôtres, titre donné aux femmes.
A chacune sa mission donnée par le christ.
Elles sont témoins de l'évangile, prophétesses, groupe de veuves, groupe des vierges.


Elles prophétisent mais que disent-elles ? On ne sait pas. Ça commence à fermer le dialogue avec le christ.
Mission auprès des plus démunis, des orphelins, des malades, veuves et vierges.
La place des femmes questionne dans les communautés.
Les femmes vont être priées de se taire en public. C'est le texte de Paul à Corinthe. Paul remet de l'ordre dans cette communauté. Il parle de la pyramide religieuse. Chef de chef, etc...
La femme doit mettre un voile sur la tête et se taire en public.

L’église se structure, s'institutionnalise. On demande aux femmes de se taire et de s'occuper de la charité. La liturgie, l’étude des textes et le sacerdoce sont réservés aux hommes.
Marie est placée au pinacle.
Immaculée conception puis assomption. Nouvelle Eve. Les théologiens se déchaînent sur la femme tenteresse et pécheresse. Saint Augustin a un somme théologique : La femme fait peur. Il faut l'écarter des monastères de la cathédrale et des églises. Et en même temps, on en a besoin.
3 livres parlent des femmes évangélistes et de celles qui ont terminé sur le bûcher.


Les femmes sont écartées des lieux de pouvoir et d'enseignement.
L’église n’a pas favorisé leur émancipation, c'est l’Etat.
L'industrie et la médecine ont facilité la vie des femmes.

Les questions de demain : les identités sexuelles, modalités d’engendrement et de la filiation.
Demain, que peut faire l’église ? Rejet et critique systématique ? Ou partie prenante de ce débat en apportant des nouvelles idées ?
L'église sans les femmes est sans avenir.

 
 
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