Véronique Mortaigne
Cesaria Evora
La voix du Cap-Vert
Éditions Babel – Actes Sud – 1997
page 215
1991
« Christian Mousset, directeur de
Musiques métisses, qui a écouté Distino di Belita, travaille en
professionnel. Il cherche les talents de demain (on lui doit
notamment la découverte européenne de Johnny Clegg et d'un bon
nombre de stars de la musique sud-africaine), mais aime que son
festival se déroule à la bonne franquette. »
Il organise un festival de musique dans la ville d'Angoulême.
Page 88 :
A propos du père de Cesaria :
« Souvent, on se chamaillait
avec mon mari, se souvient dona Joana. J'ai toujours fait mon
travail de femme, pour qu'il soit bien, mais je n'ai jamais laissé
un homme me taper. S'il l'avait fait, je lui aurais rendu ses
coups. »
page 228 :
Daniel Tavares, de nationalité
sénégalaise, gère les activités de Cesaria et raconte les femmes
Cap-verdiennes :
« J'aime parler aux
femmes d'ici et leur dire : attention, les mecs sont des salauds
et des connards, ils viennent tirer leur coup et disparaissent. Ils
nient la paternité. La rue est remplie d'enfants sans père. Après
la naissance du petit, ils ont le culot de revenir, et les femmes
acceptent. Ici, il y a un homme pour cinq ou six femmes. Quand t'es
beau, que t'es bien gaulé, là t'es fatigué. »
« Ici, elles sont graves. Au
Sénégal, ça tchatche, quand la fille est à point, elle reste à
toi sérieux. Ici, ça change de partenaire et la maladie, ça
tourne. Le sida, et le reste, d'autant que la drogue dure a fait son
apparition. »
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« Cesaria Evora aura attendu cinq décennies, cinquante ans d’une vie de misère, pour connaître enfin la gloire. »
L'Humanité.
08 21
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