Lucie Castets est proposée comme première ministre par le NFP. A quand le "président de la république démissionnaire" comme ses ministres ? Aux USA et en France : "T'as les moyens. T'auras tout. T'as pas les moyens? T'auras rien." "Tu veux mourir de mort violente? Tu te fais contrôler par la police." Le sexe n'est pas un "travail". Soutien aux Palestiniens et aux Palestiniennes, aux Libanais, Libanaises. 542 534 vues.
jeudi 20 septembre 2018
"L'affaire Maurice Audin" -Claire Hocquet, avocate de la famille de Maurice Audin
« L’affaire
Maurice Audin »
Déclaration
de Claire Hocquet à la fête de « l’Humanité ».
Claire Hocquet est l’avocate
de la famille de Maurice Audin.
« Elle
a travaillé pendant trente ans avec Roland Rappaport qui a été l’avocat de la
famille Audin jusqu’à sa mort (en 2017, NDLR). Je voudrais évoquer à travers
son parcours quelques personnalités qui ont fait de leur vie un combat pour la
reconnaissance de la vérité dans l’affaire Maurice Audin et contre la torture.
Ces deux combats sont inséparables, bien évidemment. Roland Rappaport a
rencontré Josette Audin à l’âge de vingt-quatre ans, en 1957. Il était le
collaborateur d’Antoine Borker (pseudonyme de Jules Borker pendant la
résistance, NDLR) qui a déposé le premier en 1957 une plainte au nom de Josette
Audin pour homicide volontaire. Dans un article au journal le
« Monde » qui passait un peu rapidement sur le rôle des communistes
dans ce combat, Roland Rappaport rappelait que cette lutte pour l’indépendance
de l’Algérie et pour la défense des militants de l’indépendance de l’Algérie
n’aurait jamais pu se faire sans le soutien du PCF et du journal
« L’Humanité ». Elle cite l’article en question. »
« (…)
Jacques Vergès avait défendu (Klaus, NDLR) Barbie en niant à la République
française le doit de le juger en considérant que les Français avaient fait la
même chose en Algérie. Roland Rappaport qui était l’avocat de madame Zlatin,
directrice de la Maison d’Izieu, voulait une autorité morale et un témoin
irréfutable pour ce combat contre la torture et pour l’indépendance de
l’Algérie. Il a demandé à Laurent Schwartz de venir témoigner. Il était en
capacité de témoigner sur la torture et le massacre de la population
civile. »
« Maurice, Josette, Michel et Pierre
Audin sont tous mathématiciens. Elle cite Laurent Schwartz qui a écrit sur les
intellectuels, les littéraires et les artistes. Il revendique l’intelligence
scientifique qui transforme la connaissance de la société. Les scientifiques se
sont retrouvés à l’avant-garde, et pas par hasard. »
« L’affaire
Maurice Audin »
Déclaration
de Claire Hocquet à la fête de « l’Humanité ».
Claire Hocquet est l’avocate
de la famille de Maurice Audin.
Henri
Alleg et « La question ».
« En
1957, Henri Alleg qui a été mis sous la torture a été le premier à témoigner
sur la question de la torture à laquelle avait été soumis Maurice Audin. »
« La question » a été écrite par un
Juif, le livre est sorti de la prison de Barberousse par des avocats juifs, Matarassot,
Borker, Pierre Braun, et est édité par un autre Juif, Jérôme Lindon, après le
refus de plusieurs autres éditeurs. Les plus âgés d’entre eux avaient été
résistants et ne supportaient pas de voir sur les corps des personnes torturées
par l’armée française en Algérie les traces laissées sur d’autres corps par la
Gestapo. (Applaudissements) C’était le cas d’un autre avocat, Maurice Garçon,
qui a été secrétaire général de la « Commission de défense des droits et
libertés individuelles, créée en 1957 sous Guy Mollet ». Il refuse le rôle
joué par cette commission qui servait à dédouaner de sa responsabilité le
gouvernement. Il a dénoncé les pratiques incriminables à la Gestapo en Algérie.
Il regrettait le silence sur les disparus, et sur « l’homme retrouvé dans
un tonneau », et pense que Maurice Audin a été très probablement
assassiné. Il ne voulait pas être complice.
« Pour
la sortie de « La question » d’Henri Alleg de la prison de
Barberousse, les membres du comité des avocats communistes qui se succédaient
auprès d’Henri Alleg avaient sorti ce manuscrit de septembre à décembre 1957 clandestinement.
Le livre a été saisi et une instruction a été ouverte pour « participation
à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la
Défense nationale ». Ce livre qui dénonce la torture par la République française
demeure une référence. En 2007, aux Etats-Unis, lors du débat sur l’usage en
Irak de ce qui était désigné comme des interrogatoires musclés et qui étaient
en réalité de véritables tortures, l’Université du Nebraska a publié en anglais
« La question », avec une préface signée d’un professeur James
Lesueur dans laquelle on peut lire : « La question est et demeure aujourd’hui
une question pour nous tous ».
Jérôme Lindon, cinquante ans de combat
littéraire :
Déclaration
de Claire Hocquet à la fête de « l’Humanité ».
Claire Hocquet est l’avocate
de la famille de Maurice Audin.
Jean-Marie
Le Pen et la torture.
« Procès
fait par Le Pen à Pierre Vidal-Naquet dont Roland Rappaport a été l’avocat.
Pierre
Vidal-Naquet avait traité Jean-Marie Le Pen de tortionnaire. Il a fallu
soixante et un ans à la République pour reconnaître la torture et l’assassinat
de Maurice Audin et de beaucoup d’Algériens. Mais il a fallu beaucoup de temps
à la Justice pour se saisir de ces questions. En 1984, le Canard Enchaîné
et Libération avaient publié un dossier rappelant que Le Pen avait
pratiqué la torture. Jean-Marie Le Pen leur a fait un procès en diffamation, et
la Cour d’appel avait alors estimé que « la torture était nécessaire à la
lutte contre le FLN et à la défense des innocents ». « L’opinion de
Jean-Marie Le Pen était une opinion ancienne, contestable mais libre. »
« L’avocat
général Lucas écrivait : il ne serait pas admissible (…) que l’opinion
d’un homme public soit plus ou moins occultée devant l’opinion nationale, par
lui peut-être mais pas par ses adversaires. » Peut-on se taire sur les
propos des politiques qui revendiquent la torture, la tolèrent ou ne la renient
pas en tous temps et tous lieux ? »
« La
Cour de cassation a suivi l’avocat général Lucas. C’était en 2001. »
“Jean-Marie
Le Pen, un tortionnaire”, par Roland Rappaport :
« Elle salue la décision du président de
la République qui appelle l’apaisement et la réconciliation.
Tous
les ans, il y a un sondage sur leur droit de vote des immigrés et sur leurs
partisans en France. En 2017, 56% des Français y étaient favorables.
Roland
Rappaport en 2017 écrivait un article sur ce sujet :
« Les
hommes politiques doivent avoir le courage de permettre de panser les plaies de
la guerre d’Algérie et cela en fait partie. »
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Un
devoir de mémoire historique.
Pendant
le procès de Papon, des historiens interviendront pour expliquer aux jurés le
contexte historique de cette sombre histoire de France :
Robert
Paxton, Jean-Pierre Azéma, Olivier Baruch, Philippe Burin, Jean-Luc Einaudi (p
148). Pierre Vidal-Naquet interviendra souvent dans la presse. Il préfacera, en
1998, un des livres écrit par Gérard Boulanger sur le rôle tenu par Papon et
qui s’intitule « Plaidoyer pour quelques Juifs obscurs victimes de
monsieur Papon » (p 20). Vidal-Naquet dénoncera les complices des crimes
de guerre en Algérie qui étaient aussi les complices en 1940 – 1945 du
gouvernement de Vichy. Didier Daeninckx,
en 1984, pointe du doigt ceux qui
défendent leur carrière contre l’intérêt général (p 20).
Gérard
Boulanger a aussi écrit sur la vie de Jean Zay qui a servi de bouc émissaire au
gouvernement de Vichy pour enterrer la République française (p 228).
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