mardi 9 avril 2019

Une vie - Myriam Boyer - Jean Seberg - Romain Gary




Myriam Boyer
Avignon
03 19

L’association Les Papestes l’a reçue à la Maison Jean Vilar à Avignon.
Elle a retracé sa carrière.




Myriam Boyer, née le 23 mai 1948 à Lyon, est une actrice française, deux fois lauréate du Molière de la meilleure comédienne. Elle est la mère de l'acteur Clovis Cornillac et de l'acteur et metteur en scène Arny Berry.


A – L’enfance


A deux ans, sa maman frappée par son père, se sépare de lui pour peu de temps. Elle a toujours connu la violence depuis ses seize ans et place Myriam, son frère et sa sœur dans un orphelinat. Myriam rentre dans la vie de façon brutale. Pour elle, la maison, c’est la violence et la misère. Malade depuis toujours, sa mère a eu ses premiers ulcères à vingt ans.

Dans son film « La Malatesta » (c’est le nom d’un bistrot) elle raconte qu’à chaque fois que son père prenait un Ricard, elle avait droit à une grenadine. Face à la violence, sa mère apportait de la douceur. Grâce à  l’empathie, Myriam l’a protégée. Elle n’aimait pas la voir pleurer. Elle pensait pouvoir toujours faire quelque chose pour l’aider. Quand il y avait quelque chose à payer à la maison, elle pensait que l’on pouvait y arriver même si elle ne savait pas comment faire.

Elle ne garde pas un souvenir triste de son enfance. Dans la misère, il y a la radio toute la journée. Son frère aîné pousse la table et lui apprend à danser le rock à l’âge de six ans. Elle a l’impression que ça rigole et que ça chante à longueur de temps alors que c’est très très dur.

« Quand je serai grande, je serai heureuse » se disait-elle. Elle ne supportait pas la charité et la pitié.

En pension chez les religieuses à la Brêle ( ?, NDLR – Les Béates*), elle y est restée pendant près longtemps, au moins neuf ans. Elle ne pouvait pas toujours sortir parce qu’elle était collée presque tous les dimanches. Elle était une enfant difficile. La « Berthe » (sa maman) ne pouvait pas venir la chercher car le transport coûtait trop cher.
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En-Haute-Loire-les-beates-continuent-d-inspirer-des-chretiens


Les religieuses avaient quelque chose de différent pour elle. Quand «elle était malade, elle dormait dans le bureau de la mère supérieure. On l’habillait dans la cuisine pour qu’elle n’ait pas froid". Ce qui a été le plus difficile, à six ans, ca a été de rentrer dans les rangs car elle devenait une grande comme tout le monde. Elle ne voulait pas être comme tout le monde et elle voulait rester avec les religieuses. Elle aimait leurs costumes, leur odeur.

Pour aller à l’école maternelle, il fallait traverser le village. Elle se souvient de la douceur de la religieuse qui l’accompagnait. Elle y préparait un café pour elle et un chocolat pour Myriam. C’était très tendre, très joli, pas dur.

Sa sœur a été placée dans un autre orphelinat. Son frère Serge a été placé à Avignon. Il était aussi chez les Maristes. La fratrie a été sauvée par les religieuses. C’est assez curieux pour Myriam. Mais les enfants ont trouvé là la douceur.

Avec son travail, elle était contente de rapporter sa paie à la maison. Sa mère a pu acheter une télévision à crédit. Myriam va danser tous les samedis avec son petit copain avec qui elle flirtait.
A La Croix Rousse, elle est entrée un jour dans un théâtre. La directrice qui s’appelait Gisèle Tavel lui demande :
- Vous cherchez quelqu’un ?
Elle lui répond « Non, je regarde ».
Elle lui demande si elle veut prendre des cours d’expression corporelle. Myriam lui demande ce que c’est et lui dit qu’elle n’a pas d’argent. « Non, non. Venez voir ! ». Elle trouvait le style « Yeh-yeh » de Myriam marrant. Et ça a été le début.
La seule chose de théâtre qu’elle avait vue, et c’était formidable pour elle, c’était Planchon qui était venu à l’école parler des "Trois mousquetaires ». Elle n’a jamais imaginé la suite de sa carrière ni ne se rendait compte de ce que c’était.


B - Le théâtre


Elle postait des petits colis contenant des petits bijoux avec de la cire cachetée. Elle s’est brûlée au troisième degré. Et ce qui a été extraordinaire, c’est qu’elle a pu fréquenter le théâtre pendant cinq mois du matin, midi au soir. C’était un théâtre d’avant-garde. Ils jouaient Arrabal. Elle changeait les décors pendant les noirs. Elle portait un collant noir. Elle dit à la Berthe : « « Viens voir. Je fais du théâtre. » Elle lui répond : « Pour exciter les vieux cons du premier rang, tu as réussi. »

Parfois ils étaient vingt sur scène et ils se disaient qu’ils n’allaient pas jouer puisqu’ils n’étaient que dix dans la salle. Il fallait que les spectateurs soient plus nombreux que ceux sur scène. Souvent ils annulaient la représentation.

« Le dernier adieu d’Amstrong d’Arden »
TNP
Villeurbanne
Le conservatoire a demandé des figurants. Ils chantaient, il y avait quelques petites répliques.
C’était sa première aventure au théâtre avec Planchon. Elle avait repris le travail et allait au TNP le soir. Elle était très fière et très heureuse.

« Combat de nègre avec chien », mise en scène de Chéneau
Texte de Koltès
Quand elle est montée à Paris pour aller au conservatoire de la rue Blanche, à l’âge de dix-huit ans en 1968, elle est « tombée enceinte ». Elle attendait Clovis. Elle n’a plus fait de théâtre jusqu’à l'année 1983.  Cette pièce a été une bascule dans le théâtre. C’était quelque chose de complètement nouveau. Le plateau mesurait trente mètres. Il y avait des caravanes, des voitures sur scène. Elle revoit le premier soir avec Koltès et ils ne savaient pas où ils allaient. Même les spectateurs ne connaissaient pas ce théâtre. Maintenant ça paraît évident. Il y avait Piccoli, Philippe Léotard, Siti Pazapa  et elle.  







Myriam Boyer sur sa carrière et sur "Combat de nègre et de chiens"



Koltès refusait toutes les propositions des acteurs. Mais quand il appréciait, il se mettait sous votre nez pendant que vous jouiez et vous regardait. Quand vous alliez dans la direction qu’il avait envie d’entendre, il était merveilleux.  L’aventure du théâtre de Nanterre a été un événement qui a été transmis et qui est encore là. Koltès a apporté énormément. C’est quelque chose à vivre qui est complètement étonnant.

Elle a fait « Série Noire » avec Patrick Dewaere.
Ces acteurs ne pourraient plus être engagés aujourd’hui. Ils étaient dérangeants. On était toujours dans l’urgence, en danger. On ne savait pas si on allait aller jusqu’au bout du film. Aujourd’hui, on a trop peur des personnages, des acteurs. On n’aurait plus un Jouvet, ni tous ces acteurs qui ont une personnalité aussi forte. Bien sûr, il en reste quelques uns, qui sont mis dans des petits coins. Je pense à Denis Lavant. Ca marche ensemble d’être un peu décalé dans la vie et d’être acteur.




Denis Lavant - 28 minutes - ARTE


Ce n’est pas le metteur en scène qui choisit son acteur aujourd’hui. Il n’arrive pas directement à l’artiste. J’ai fait partie d’une époque où les personnalités étaient là. C’était pareil pour Michel Piccoli. Ca partait du plus petit à Nanterre : les éclairagistes, la vendeuse de livres.


« Le suicidé »
de Claude Stratz
1984
Nanterre
C’est une belle histoire avec Bernard Ballet



« Woyzeck »
1988
Centre dramatique de Saint-Etienne.

Avec Daniel Benoît, un grand metteur en scène,  avec qui elle a fait dernièrement « Misery ». Il avait fait un toboggan de sept mètres de long.



Premier Molière pour la pièce « Qui a peur de Virginia Woolf ? » en 1997.
Là, elle bascule dans le privé. Pendant des années, elle a fait du théâtre subventionné.
C’est une pièce très très forte. Malheureusement, elle a vécu une histoire terrifiante avec son partenaire Niels Arestrup. C’était dommage car c’était vraiment un moment de théâtre exceptionnel. Elle a fait 54 représentations et il l’a faite renvoyer à la 54e. Ca a été un cauchemar qu’elle n’a pas compris. Elle a su que c’était  un narcissique, amoureux du pouvoir. Il avait déjà fait ça avec Adjani. Il a crevé le tympan de Miou-Miou sur le film la Dérobade. Il a cassé les bras d’Anne Alvaro. Aujourd’hui ça ne passerait pas.



portrait/2007/04/10/lassez-moi-tranquille


« Tchin-tchin » de Marcel Maréchal.
1999
Au théâtre du Rond-Point, un théâtre de la Ville de Paris.
C’est « entre-deux ».  C’est subventionné et c’est une pièce d’un théâtre de la Ville. Les spectateurs n’imaginent pas combien c’est différent dans la manière d’être comédienne, et comment vous allez être vécu par le public. Vous avez des abonnés. C’est formidable et c’est un certain confort. Il n’y a rien de plus difficile que le privé. C’est au coup par coup. Il y a parfois des groupes, mais le travail sur le public n’est pas possible. Dans le privé, vous êtes en danger sans arrêt.

« Médée Kali »
2003
Théâtre du Rond-Point, un « entre-deux ».
Laurent Gaudé avait fait pour moi ce monologue. Philippe Calvario avait été l’assistant de Chéreau. Ca a été très difficile de faire vivre ce spectacle. Elle revoit Cavalrio qui, à la première lecture, dit : « Mais je ne sais pas comment on monte ça. »




Molière 2008 pour La Vie devant soi.
Mise en scène : Didier Lange
Ca n’a pas été évident non plus pour le monter. Ils ont attendu deux ans car les théâtres n’en voulaient pas. Ce spectacle faisait peur. Au démarrage, Mohamed est petit. Ca voulait dire qu’au théâtre vous avez trois enfants qui vont se relayer. Il y en a un meilleur que les autres et vous ne savez jamais lequel vous allez avoir le soir de la représentation.  Myriam a travaillé plusieurs fois avec Didier Lange. Ils en ont discuté et ils ont pris un acteur âgé de dix-sept ans qui a été exceptionnel, Aymen Saïdi. Ils n’en avaient rien à faire qu’il n’ait pas l’âge du rôle. Au théâtre, c’est ce qui est merveilleux. On leur disait : « Simone Signoret était tellement bonne dans Madame Rosa. » C’est important d’entendre cette époque à Belleville. Cette femme qui a été dans les camps, qui a été prostituée,  a élevé des enfants de toutes les religions, tout en les respectant. Ce personnage lui tenait profondément à cœur. Dans toute sa carrière, ça part de l’humain et elle n’a pas envie de faire un numéro de comédienne.
Ensuite ils ont fait deux tournées dans toute la France. Ce personnage l’a accompagnée longtemps. Si bien qu’elle l’a monté pour Arte après. « C’est plus que du théâtre. Vous trimballez quelque chose qui a du sens à partager» dit-elle.

Elle a accepté toutes les récompenses : Légion d’Honneur, Officier du Mérite, etc. Elle aime toutes les récompenses : les Molière, les nominations, les Prix de la Critique (en 1987 sur le Retour au désert), le prix de l’Espoir pour Combat de nègres, etc.


C – Le cinéma

« Il pleut toujours où c’est mouillé ».

J-D Simon – 1973


En pleine campagne électorale, je joue le rôle d’une fermière qui jette son lait et est embarquée. Son mari n’apprécie pas du tout.  La télévision vient la voir et elle leur dit « moi, je suis heureuse. J’ai mes enfants. Mais j’aimerais bien que l’on puisse vivre de notre travail » (« c’est marrant car c’est vraiment d’aujourd’hui », dit Myriam). Son mari en regardant le reportage à la télévision lui dit : « T’avais besoin de raconter ça ? »  Elle vient de dire qu’elle est heureuse et il lui file une baffe ! (Rires dans la salle…) Le film a été sélectionné à Cannes. C’est l’année où Pompidou est mort. Comme c’était en pleine élection, ils n’ont pas pris le film.  

A la place, ils sont allés à Cannes à la quinzaine des réalisateurs. C’était un film très engagé. Après le film, on disait qu’il ne restait plus que trois personnes au Parti Communiste : Jean, Daniel et Simon. (Rires dans l’assistance).


Festival de Cannes, 1975.


Elle est à Cannes pour deux films. A la quinzaine avec «Le vieux pays où Rimbaud est mort » de J-P Lefebvre, le Godart canadien. L’autre film était « La communion solennelle » de René Féret, autre grand artiste et réalisateur. Il ne fallait surtout pas faire des « films commerciaux » comme on disait. « Je suis une des rares à faire le grand écart entre le subventionné et le privé » dit-elle. Et avec des familles différentes car en général, "si vous travaillez avec untel, vous ne travaillez pas avec un autre". Quand elle faisait du théâtre à Lyon, il y avait un café. Le TNP, les  Célestins, Maréchal avaient leur table. Si un acteur parlait à une autre table, il était foutu. Quand elle a fait le film (jugé commercial) « L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune », elle a été mal vue.



« Jonas qui aura 25 ans en l’an 2 000 ». Alain Tanner - 1976

Il y avait toute sa bande : Jean Denis, etc. C’est un très beau film. Il marque une époque.
C’est un cinéma d’auteur.

L’Hôtel de la plage
1977
Il vient après « A nous les petites anglaises » et de ce film est partie la bande Du Splendide avec les Bronzés. Quand elle le regarde, ce sont les vacances pour elle. Elle a beaucoup ri. L’ambiance de vacances était vraiment sympa avec des comédiens supers qui formaient une très belle bande.

« Série Noire »
1979
de Alain Corneau, avec Patrick Dewaere
Patrick n’était pas dans le personnage. Ce n’est pas vrai. "Je n’ai jamais eu peur d’être étranglée pendant qu’on tournait.  Ce que je suis dans un film, c’est ce que j’apporte au personnage. Autrement avec tous les dingos que j’ai fait, je serais malade. » (Rires dans la salle)
C’est le plus grand film et ils tous partis en plus. Marie Trintignant n’est plus là, Patrick et d’autres non plus. A la sortie du festival de Cannes, ça a été la première déception. Patrick et Alain pensaient avoir un prix. Ils ont tous été nommés. Myriam a été nommée dans le second rôle. Après la cérémonie, ils se sont retrouvés à quatre aux Bains Douches, établissement qu’ils avaient réservé. Ce n’était pas juste. Ce film ne vieillit pas. Il est devenu culte. C’est extraordinaire.

« Le village sur la colline »
1981

D- La productrice

Après avoir été comédienne de films populaires et de films d’auteur, après avoir été actrice du théâtre privé et subventionné, elle devient productrice.

« La dame de Paimpol »
de John Berry, 1985

Ca a été de la folie pure. Cela faisait dix ans qu’elle vivait avec John Berry. Ils ont beaucoup vécu aux Etats-Unis. Il avait fait un film « Claudine » qu’elle adorait. C’est l’histoire d’une femme noire à Harlem qui vivait avec un éboueur. Ce film est extraordinaire et très beau. Myriam rêvait de tourner avec John Berry sur le genre de femme comme Claudine. Elle s’est dit : « Si je ne monte pas au charbon, si je ne monte pas une boîte de production, je ne travaillerai jamais avec lui. » Elle a décidé de devenir productrice et de monter la boîte. « John croyait que j’avais de l’argent et que je pouvais en donner au metteur en scène pour qu’il puisse tourner la scène comme il le souhaitait. » C’est la pire casquette que vous pouvez porter sur un film. C’est un métier épouvantable, mais en même temps (NDLR, cette expression est à la mode…) vous pouvez réaliser vos rêves. Mais vous le payez très cher. Elle est allée chercher l’argent. Elle a trouvé France 3, une avance sur recettes, mais elle n’avait pas assez, comme à chaque fois qu’elle a fait un film. Il y avait assez pour enclencher le film.  Mais à la fin, ce sont des dettes qui s’accumulent. Pourtant, le film est là et elle en était très contente.
Dans les années 1970, c’était plus facile de raconter des histoires d’ouvriers. Dans les années 1980, c’est devenu plus compliqué de parler du social.

« La mère Christain »
1998
Elle a eu envie de faire ce film pour raconter ce qu’elle faisait à ses débuts.
Tout est vrai dedans. C’est tout ce qu’elle a vécu. Mais elle a changé les lieux. La Berthe (sa maman) n’a jamais tenu un bistrot. Elle a reconstitué l’ambiance avec la radio, le mystère. Son père fréquentait cet endroit. Il y avait les prostituées du coin, les mariniers qui vivaient dans les péniches devant. Elle a parlé au plus d’une réalité. La mémoire est là et il n’y a plus que l’odeur qui manque. Elle tient particulièrement à ce film. Elle a remonté une maison de production pour pouvoir faire ce film, après les dettes, et après avoir vendu son appartement quand elle s’est retrouvée sur la paille. Cela fait vingt ans qu’elle a cette maison de production. Elle s’en sert pour prendre des droits d’auteurs (comme Simenon pour Le Chat).
Elle a pris comme acteur un grand copain de son frère Serge qui ressemblait beaucoup à Brassens. L’idée de la mort remonte à son enfance. La petite fille du charbonnier était tombée dans un trou. Elle a toujours en tête cette image de la petite fille morte. La mère Christain se pose des questions, mais ce sont des questions de petite fille.

E – La télévision
A la télévision, aux Buttes-Chaumont, elle a commencé à travailler avec « Les cinq dernières minutes ». Dans un endroit qui se situait au deuxième supérieur et que l’on appelait « le couloir de la honte », les acteurs faisaient le tour des assistants des metteurs en scène (Lorenzi, etc). Ils étaient payés à la ligne. Il n’y avait pas de casting, pas d’agent. Ils faisaient la queue devant les bureaux. Elle a commencé avec une ligne, puis deux lignes. Elle a eu des rôles de plus en plus importants, en ayant commencé par la petite porte. Elle a fait ses plus beaux rôles à la télévision dans les années 1970.

La rencontre avec John Berry.
De retour à Paris, en 1975, après un tournage à Hambourg, elle  invitée à une projection d’un film de Denis Berry avec Jean Seberg. Elle est assise à côté d’un homme qui a un accent américain qui la fait fondre. Elle le retrouve chez Castel, endroit qu’elle fréquente pour la première fois de sa vie. Elle rencontre John Berry. Il rentrait aux Etats-Unis et il lui dit qu’il reviendra la voir. Ils ne se sont pas quittés pendant des années. Elle a vécu entre les Etats-Unis et la France avec les visas de fiancée. John avait eu des problèmes avec le Maccarthysme. Il en avait été une victime. C’était très compliqué de retourner aux Etats-Unis. Il a fait des comédies musicales à San Francisco, un film avec Tony Curtis sur le monde du sport (six mois de tournage au Japon et six mois à Los Angeles). Elle a vécu des choses extraordinaires. La « petite nana de Belleville » a vécu avec lui à Hollywood, dans les lieux où avaient vécu Marilyn et Simone Signoret. Il lui a fait rencontrer Tony Curtis, Burt Lancaster, Kirk Douglas, les plus grands écrivains des années 1950. Elle n’a pas mis les pieds par terre pendant pas mal d’années. Quand elle a eu son fils Arny, ils sont venus plus en France. A 65 ans, John avait décidé d’avoir un enfant pour qu’il ait une trace de leur amour. C’était une vie exceptionnelle. Tous ses amis étaient du même quartier quand ils étaient gamins. Avec Orson Welles, à l’âge de dix-sept ans, ils avaient créé le Mercury théâtre. Elle a vécu dan un monde d’artistes brillants.

Jean Seberg*, mariée avec le fils de John, vivait sur le même pallier que  Romain Gary. Au milieu, se trouvait le fils de Jean et de Romain, avec une gouvernante. Cette période était très étonnante. Romain Gary prenait les petits déjeuners avec John au café du coin de la rue du Bac. Les conversations étaient très riches.


The bad new bears go to Japan (1978):


Les amants terribles : Jean Seberg et Romain Gary

 

 

“Le patriotisme c'est l'amour des siens. Le nationalisme c'est la haine des autres.”

Romain Gary

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 « Il est moins grave de perdre que de se perdre. »

Romain Gary

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Myriam Boyer au festival d’Avignon 2019.
Elle produira une pièce de théâtre.





Avignon - Hôtel Berton De Crillon


L'hôtel a été construit à partir de 1648 pour Louis III de Berton (1608-1695), baron de Crillon, seigneur de Saint-Jean-de-Vassols, colonel général de l'artillerie pontificale.

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Des pas et des voix - Festival d'Avignon

La superbe Compagnie toulousaine - Les Voix de la Métamorphose présente une nouvelle fois son spectacle engagé et féministe, "Des pas et des voix", écrit et mis en scène par Alyssa Ahrabare

RDV le 20 juillet à 11h30 au Théâtre de la porte Saint Michel à Avignon

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« L’actrice américaine Jean Seberg , dont la vie est portée à l’écran dans un biopic, a vu sa carrière détruite par une campagne de harcèlement et de dénigrement public des autorités fédérales, pour avoir soutenu et financé les Black Panthers. »


L’Humanité


08 20

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Romain Gary et l'humour 
"L'humour c'est l'arme blanche des hommes (et des femmes, NDLR) désarmé-e-s;
c'est une déclaration de dignité, de supériorité de l'humain sur ce qui lui arrive".
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