samedi 15 décembre 2018

Marseille – La Plaine - J’ai fait le mur. Tags


Marseille – La Plaine - J’ai fait le mur.

Nan ! Je ne me suis pas échappée. Au contraire, j’y suis allée. Le mur fait parler de lui. Les habitants écrivent sur lui, de lui, à Gaudin, à la Soleam. Ils s’adressent à la Terre entière pour exprimer leur colère de subir les travaux et leur frustration de ne pas pouvoir rêver en commun au futur. C’est le témoignage du désamour des Marseillais pour leurs dirigeants municipaux et territoriaux. « J’en ai marre des grands ». Mais c’est aussi un cri d’amour à un quartier du centre ville qui est resté mixte dans sa composition sociale. L’espoir de voir un monde meilleur existe toujours. Ce mur est un véritable roman photo ! Les habitants de la Plaine « font parler les murs ».

Le mur est critiqué, décortiqué, commenté, pesé financièrement (390 000 € tout de même quand la misère existe dans la ville et dans le pays), soupesé humainement. Ses conséquences morales, politiques et humaines sont analysées et évaluées. Pour certains, l’indignation est telle qu’ils « n’ont pas de mots » pour la dire. Il est méprisé, à défaut de pouvoir l’enlever. On lui « fait pipi » dessus….Il démoralise les habitants qui ont aussi le problème des containeurs à gérer. Quand il pleut, c’est pire. L’aspect esthétique est annoté. On n’aime pas et on le dit. Le béton rend le quartier amer. Mais on ironise sur les expressions « dent en béton ». «Mur mur » est murmuré. Ca aide à passer la pilule… car ils ont le sentiment d’être enfermés. Le mot « Libres ! » revient partout. « Faites tomber les murs ! » est significatif de cet emprisonnement.

La « Commune » est toujours une référence à Marseille. C’est  la seconde fois que je la vois inscrite dans le centre ville. Marseille est toujours une ville populaire. On prévient que « ça va péter » lors d’une manifestation d’un samedi en ville. C’est le temps de la colère. « Marseille doit reprendre le pouvoir. » La fraternité est opposée aux valeurs liées à l’argent. Le rêve de devenir propriétaire est remis en question. On réfléchit à la transition écologique qui ne peut pas se faire sans justice sociale. Les Marseillais ne veulent pas être isolés les uns des autres. « Pourquoi mettre des murs entre nous ? » Le peuple élève des barricades pendant que la bourgeoisie et l’élite dominante élèvent des remparts. Les termes choisis ne sont pas anodins. Ils reflètent la notion de classes. Les puissants se protègent quand le peuple se révolte.

 

Jean-Claude Godin est en ligne de mire. « Ton blaz, on s’en bat » résume l’aversion que son nom provoque. On prédit la fin « Gaudin, ton bateau prend l’eau ». C’est le temps de la chute avec un vibrant « Game over ». Le « fini-parti » qui caractérise la tolérance de Gaudin envers les agents municipaux qui peuvent quitter leur travail une fois leur tâche accomplie (en fait, cela permet d’avoir deux ou trois emplois en même temps)  recouvre le visage du maire de Marseille. Les opposants souhaitent donc le voir quitter le poste de responsabilité municipale.

Le recyclage politique est évoqué  avec la mention « arrêté d’insalubrité ». On peut lire le mot « arrêté ». Le maire  a du sang sur les mains, référence encore une fois faite pour la seconde fois dans le quartier. « L’insalubrité » est physique pour les immeubles, politique pour le maire. Gaudin est toujours qualifié « d’assassin ». Je crois que ça lui restera jusqu’à la fin… Le mot « trahison » apparaît. Il traduit le manque de confiance de la population envers ses élus. C’est dommage car tous les élus ne sont pas des pourris…J’en connais à gauche qui sont très très bien. Mais il n’est pas le seul invectivé. D’autres personnalités sont nommées et mises au ban des accusés: « Chenoz, Lotta, Fructus. »

La Soleam n’est toujours pas appréciée. C’est l’entreprise choisie par la municipalité pour effectuer les travaux envers et contre la population du quartier. Quand j’ai fait les photos, une femme demandait au maître chien qui surveille le chantier pourquoi il n’y avait pas de travaux. « Le chantier s’arrête le vendredi à 12h30. » Mais, contradictoirement, on s’inquiète sur le peu de travaux : « Toc, toc, y’a quelqu’un derrière, y’a personne qui bosse ? »

La nature a toujours sa préférence dans le cœur des citadins. Un arbre est important pour pouvoir respirer et avoir moins chaud l’été. C’est le symbole de la vie d’un quartier. Quand on coupe un arbre, on peut déraciner la population alentours. C’est  vécu comme une menace et une agression au « vivre ensemble ».  Un arbre caractérise la vie. Libre de préférence. On ne pleure pas seulement sur un arbre coupé…On pleure sur soi et sur son impuissance à changer le destin et à ne pas pouvoir protéger ce que l’on aime.

D’autant que les caméras ne sont pas les bienvenues. Un long texte explique les griefs contre ce système de vidéo surveillance mis en place encore une fois par la majorité de droite.

Mais assez parlé, place aux photos.




























"La cité mur-mur" à  Toulouse

Interprétation possible: gain électoral ou financier?







Mes autres photos:

bmasson-blogpolitique.over-blog.com

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24 mars - 4 avril 1871, la Commune de Marseille.

Récit du soulèvement de Marseille où l'insurrection sanglante fit 150 morts.

(…) Les derniers prisonniers du Château d'If

Quand les exécutions sommaires cessent, les arrestations commencent. Plus de 900 prisonniers sont jetés dans les geôles marseillaises.


24-mars-4-avril-1871-la-commune-de-marseille
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Les Enfants de La Plaine. 1 & 2


Avec Blah Blah, Catalogue, Conger ! Conger !, Cowboys From Outerspace, Doc Vinegar, Keith Richards Overdose, Drive Simone, Philippe Petit, Nicolas Dick, Jim Younger' Spirit, Magali Longchamp

lesenfantsdelaplaine
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Mon aquarelle

Marseille

Place du cours Julien
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La Plaine : évacuations suspectes, délogements en série, chantier foireux, maltraitance des habitant.es, mise au chômage, fermetures de commerces …

Ils finiront par raser le quartier !

La Mairie doit s’expliquer !

Rassemblement jeudi 27 juin 18h30 devant la boulangerie évacuée (61 place Jean Jaurès)

Avec l'évacuation des bâtiments n°60 et 61 de la place Jean Jaurès dans la nuit du 20 juin, c'est encore de nouveaux délogés, la fermeture de la boulangerie et 6 employé.es au chômage. Aucun arrêté de péril, pas de passage d'expert, la « découverte » d’un puits souterrain menaçant les murs porteurs dont tout le monde a connaissance depuis des années et qui fait l’objet d’un contentieux de longue date entre l’ancien propriétaire du Patio et la municipalité...

Alors l'urgence est-elle de protéger les habitant.es ou de faire main basse sur les fonds de commerce et les immeubles ? Plus de vingt bâtiments ont été vidés et cadenassés dans le quartier ! Combien de commerces fermés ou en voie de fermeture ?

En tout cas, pour eux, l'urgence n'est pas de protéger les passant.es qui continuent de longer les murs soi-disant "prêts à s'effondrer", à errer sur des "trottoirs" en sable ou défoncés, à bouffer de la poussière par les trous de nez ou sur les aliments saupoudrés toute la journée dans les boutiques, ajoutant un goût amer à un air déjà totalement pollué.

Alors c’est quoi ce bazar ? Que la Municipalité assume ses responsabilités. Halte au saccage de la vie des gens par sa nullité crasse !

Rendez-nous la Boulangerie et tout le reste !

Marseille , le 25 juin 2019




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Jean-Claude Gaudin a été déboulonné de la mairie de Marseille!

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