"Mes chers compatriotes,
Les gilets jaunes, ce n'était pas pour manifester votre colère sociale..."
"Mes désirs font désordre"
"La précarité n'est pas un métier"
"Quand tout sera privé, on sera privé de tout"
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CAHIERS DE LA COLÈRE ET DE L'ESPOIR.
humanite.fr/cahiers
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Cahier de l’espoir dans le
journal « L’Humanité » : les enseignants sont à bout :
« Je suis un directeur dans une petite école de campagne. Chaque
jour, 200 élèves franchissent le portail de mon école. Chaque jour, je fais
tout pour qu'ils soient tous en sécurité physique, affective, psychologique.
Chaque jour, je fais tout ce que je peux pour leur rendre cette journée la plus
agréable possible, et ce afin qu'ils soient disponibles pour apprendre et
grandir. J'adore mon métier, je me lève le matin avec l'envie d'accomplir ma
mission au mieux. Mais je n'en peux plus. Je n'en peux plus que ma hiérarchie,
y compris au plus haut, dénigre mon travail et considère qu'après des études
longues et un concours très difficile, il soit normal que mon salaire soit d'à
peine 2000€, que je suis un coût pour la société, presque une charge. Je n'en
peux plus que l'ensemble de mes concitoyens pense que je me la coule douce 6
mois par an, alors que je travaille entre 50 et 60 h par semaine et au moins la
moitié de mes fameuses vacances, et même plus durant l'été. Je n'en peux plus
de devoir gérer près de 30 élèves dans ma classe, car je suis en classe les 3
quarts de mon temps. Cette classe chargée m'empêche de faire mon travail
d'enseignant correctement et donc ce sont les élèves qui en pâtissent. Je n'en
peux plus de devoir me battre pour tout : les moyens pour travailler, du temps
pour se concerter avec mes collègues, le remboursement des frais
avancés. Je demande donc aujourd'hui que l'ensemble de l'éducation
nationale soit remise à plat. Il faut tout repenser. Nos salaires parmi les
plus bas de l'OCDE, le nombre d'élèves par classe parmi les plus hauts, le
nombre d'heures de classe le plus élevé, le nombre de jours de classe le plus
important, et aussi les résultats parmi les plus faibles. Il est temps ! Il est
grand temps !
Nous allons dans le mur et les enseignants sont en première ligne en
face de ce mur. S'ils se fracassent dessus, personne n'en sortira
gagnant. Un directeur désespéré.
Olivier. »
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Écrivez
vos cahiers de la colère et de l’espoir.
Par
Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité.
La
colère qui parcourt le pays, de villages en entreprises, de quartiers en
lycées, se déploie contre l’injustice sociale et fiscale, mais aussi contre le
mépris des puissants et de prétendus « sachants » vis-à-vis du peuple
travailleur et des privés d’emploi.
Le mouvement des gilets jaunes, qui revêt déjà un caractère
historique, en est l’expression. Il survient après les mouvements sociaux
contre la casse de notre droit du travail, celui pour la défense d’une SNCF
utile à la vie des territoires et à l’environnement, ou encore les Nuits
debout.
Nos concitoyens ne supportent plus les corsets du
présidentialisme, d’une Assemblée nationale représentation inversée des
catégories sociales qui constituent la nation, composée de godillots dont les
choix dépendent de plus en plus de normes édictées par les traités européens,
pourtant rejetés comme ce fut le cas en 2005.
Mieux, on impose aujourd’hui l’élaboration des budgets
nationaux et des budgets des collectivités qui en découlent à partir d’un
« traité budgétaire » voulu par M. Sarkozy et Mme Merkel, et qui n’a pourtant
plus d’existence légale, car il était signé pour cinq ans. Le Parlement
européen a refusé de l’inscrire ces dernières semaines dans le droit européen.
Les gilets jaunes ont porté des cahiers de revendications qui
justement portent sur la nécessité de sortir de l’austérité, de relever le
pouvoir d’achat, de défendre les services publics, de passer à un nouvel âge de
la démocratie. Les institutions de la Ve République sont en effet à bout
de souffle. De nombreux maires mettent à disposition de leurs administrés des
cahiers de doléances où chacune et chacun peut faire part de ses besoins, de ses
aspirations, de ses propositions.
L’Humanité, journal des sans-voix, le journal que Jean Jaurès
définissait dans son premier éditorial comme celui dans lequel « sans nous
arrêter aux diversités et aux contrariétés de tactiques et de formules, nous
serons heureux d’accueillir toutes les communications où se manifestera la vie
ouvrière », se met à la disposition de toutes celles et tous ceux qui veulent
faire connaître leurs problèmes et leurs souhaits. Ce seront les cahiers de vos
colères et de vos espoirs. Servez-vous de l’Humanité pour vous faire encore
plus et mieux entendre !
Chaque lettre, chaque texte ou contribution que vous
déposerez sur la plateforme en ligne spécialement ouverte à cet effet sera
remis au ministre concerné, aux groupes parlementaires de l’Assemblée nationale
et du Sénat, ainsi qu’au président de la République.
Pour chaque grande question, nous organiserons des
discussions publiques associant contributeurs, syndicalistes, chercheurs et
élus.
Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité.
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« L’Humanité » : les cahiers de la colère et
de l’espoir :
"Ce
soir, je pleure comme un enfant. Je rêve du jour ou ce poste sera considéré comme
un vrai métier".
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Commentaire
à propos de la sortie du livre « Passions » de Nicolas
Sarkozy sur Twitter :
Nicolas Sarkozy au Japon.
NDLR: Ses casseroles ne l'empêchent pas de prendre l'avion pour y aller!
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