samedi 28 septembre 2019

Frédéric Boccara - La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis


La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis
Débat avec Rémy Herrera, Frédéric Boccara et Gaël de Santis.
Fête de l’Humanité 2019
Frédéric Boccara est un économiste, statisticien et personnalité politique. (PCF)
Frédéric Boccara, né en 1964 à Paris, est un économiste, statisticien et personnalité politique. (PCF)
Il est administrateur de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et chercheur associé au Centre d'Économie de l'Université Paris-Nord (CEPN).
Economiste - Membre du CESE (conseil économique social et environnemental) - Conseil National du PCF - Membre du CA des Economistes Atterrés


« On a une guerre économique. On veut nous convaincre qu’il faut faire le commerce à tout prix. On veut nous enfermer dans une alternative Trump/Macron. Commerce ou fermeture, protectionnisme, chacun contre les autres. L’Europe en guerre économique contre les grandes puissances. Il y a une guerre avec des contenus de classe. Toutes les institutions mondiales actives d’échange veulent développer le capital contre les besoins des hommes, contre les services publics, contre les biens communs et les besoins de la nature. On a besoin de faire en commun dans le monde, de partage et d’une civilisation commune. »




 « Il faut une action nouvelle et positive pour développer les êtres humains et les moyens pour les êtres humains (services publics, protection sociale), et développer les biens communs de la nature. C’est la bataille de classe moderne. Elle est portée dans l’intérêt du monde entier. Il faut mettre un contenu sous le mot « socialisme ». »




« L’Europe est la base d’action pour agir dans le monde. On peut agir en Europe. Nous avons une responsabilité en France pour faire bouger l’Europe. Elle est charnière. Elle est à la fois dominée par les Etats-Unis, elle a beaucoup de relations avec la Chine, et elle peut mettre dans le coup tous les autres pays d’Afrique, d’Amérique latine, etc. »




« Le monde est en train de changer. Ils ne veulent pas le voir. On coproduit dans le monde entier. A General Electric, c’est l’énergie. C’est une nationale américaine qui est située à Belfort et qui produit des turbines à gaz fondamentales pour l’articulation à l’énergie renouvelable. Ils font un tiers des objets matériels qui sert à l’énergie en Europe. 17 000 salariés en France. Ils coproduisent avec d’autres. Comment on coproduit pour développer les biens communs ? Ils sont dominés par le capital financier US, prédateur qui va jeter les emplois et les salariés. »





Pour l’efficacité du développement, il faut la recherche, la formation, les qualifications, les services publics en amont pour les appuyer, le temps pour concevoir, pour réfléchir, pour organiser une planification stratégique. C’est le contraire de l’accumulation du capital. Il faut de l’argent pour ça, et pas du capital (c’est-à-dire de l’argent qui va chercher son profit).



« On met des tarifs. On fera payer plus cher. Attention, les USA sont plus grands que la France. Si on augmentait les tarifs, on paierait les informations plus cher et c’est extrêmement coûteux pour nous de trouver d’autres productions. Les USA cherchent par la production américaine pour faire de l’investissement. Il  va peut-être y avoir une part de réussite. Les néo-libéraux ne veulent pas le voir. Trump pense autrement qu’eux. Il dit : « Je ferme les frontières pour qu’on produise chez nous. »




Par les taux de change et l’importance de la monnaie, la guerre monétaire est importante.
La guerre financière pour attirer les capitaux aux USA est encore plus importante. Il faut le dévoiler et le démasquer. Dans les années 1970, « L’Humanité » a joué un rôle formidable pour aider à la compréhension du rôle du dollar. La cellule de l’INSEE s’appelle Jacques Kahn* car il était le journaliste qui avait décrypté sur le dollar et la crise monétaire.

*

KAHN Jacques

Né le 13 novembre 1913 à Paris (XXe arr.), mort le 8 février 1973 à l’hôpital de la Salpêtrière ; licencié en droit ; militant communiste ; résistant ; secrétaire politique d’André Marty de 1946 à 1952 ; rédacteur à l’Humanité (chef de rubrique économique).


maitron-en-ligne.univ-paris1.fr

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Les USA attirent l’investissement chez eux et les technologies. Tout le monde veut du dollar et il remonte. Les Européens sont « collabos ». La Banque Centrale Européenne fait du crédit à taux Zéro. Les multinationales empruntent au taux zéro et elles placent aux USA ou éventuellement y investissent. Les USA sont un énorme collecteur de dollars du monde entier de trois façons :
-         les billets
-         les bons du Trésor,
-         les réserves des banques centrales. Même les Chinois sont les premiers détenteurs de la dette américaine pratiquement à égalité avec l’Europe et le Japon (sans oublier l’énergie pétrolière).


Ca rentre pour des placements, pour l’investissement portefeuille, avec les royalties et les profits. Il y a une baisse temporaire de la fiscalité pour y parvenir.
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Abder Zegout
Vigilance        
Poèmes
Editions L’Harmattan – 2016



Ordre mondial (p 60)
« Le marché financier dissimule dès le matin
L’origine de la dette, complaisance des hommes
Partout où l’argent achète l’âme. »


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Les USA dominent le monde. Ils achètent les produits matériels y compris en Chine. Et ils investissent avec les capitaux français, allemands, etc, pour prendre le contrôle des entreprises dans le monde.




La guerre est commerciale, monétaire, financière, technologique. La guerre chaude (= militaire) existe. Avant on disait que la guerre militaire était la suite de la politique. Moi je pense que c’est le contraire. La guerre économique est la suite de la guerre chaude. C’est un élément partiel dans un ensemble qui vise la guerre économique. Mais ça peut leur péter dans les mains. Ils sont irresponsables de ce point de vue-là.




L’hégémonie des USA est menacée par la montée de la Chine. Mais il y a une crise interne aux Etats-Unis aussi. La suraccumulation du capital aux Etats-Unis fait trop peu de richesses. Ils ne cherchent qu’à prélever le profit sur ces richesses. La Chine réagit mais connaît aussi ce problème. La Chine est double.





La Chine va-t-elle suivre la logique des USA en l’imitant ? Je pense qu’elle n’a pas d’avenir à les imiter. Elle est double parce qu’il y a des institutions publiques qui veulent ce qu’ils appellent le « socialisme », encore qu’ils soient très divers. Et il y a les multinationales américaines qui détiennent le capital financier chez eux. L’an dernier, le Parti Communiste français a tenu un congrès qui permet de tenir de nouvelles orientations qui doivent devenir réalité. Les Chinois ont eu des effondrements bousiers considérables. Quand la bourse a tangué, comment ont-ils répondu ? « On va permettre aux Institutions publiques (les assurances, etc) de placer en bourse».  Ils imitent le capitalisme monopoliste d’Etat français du début des années 1970. Et en même temps, ils assurent les infrastructures pour leur peuple.





(…) L’excédent commercial est léger pour les Chinois. Mais ils investissent à l’étranger. A la fois pour dominer l’étranger et pour développer les services publics, comme en Afrique. C’est une ambivalence mondiale.
Il ne s’agit pas de remplacer un impérialisme européen, chinois ou américain. Le rôle de l’Union européenne est décisif. Les luttes internationales doivent être d’un type nouveau. La question du contenu du capital et de sa domination doit poser les questions du développement des peuples, des êtres humains et des biens communs.





Est-ce qu’il faut soutenir les Etats-Unis qui disent : « Regardez comme les Chinois sont méchants en volant les technologies ! » Les Chinois ont compris l’importance de la production, de la consommation de masse et sont très soucieux du retard technologique. Ils sont très intéressés sur nos théories de la révolution informationnelle. Ils sont protégés par la Russie du point de vue militaire. La seule grande réussite de l’Union soviétique a été la réussite de la Chine. (Il cite Paul Boccara)





Par l’accusation de vol de technologies par les Chinois, les USA essaient d’embrigader les Européens. Mais il y en qui pensent que l’Europe pourrait être passager clandestin. Ils maintiendraient les Américains gentils, sans tarifs trop élevés, les Chinois gentils qui vendraient leur camelote. Les valeurs mondiales joueraient leur rôle. Mais ça n’a pas d’avenir pour les peuples, y compris les Européens. Chez nous, c’est la guerre sociale infinie car nous avons notre crise. Et en plus, ça veut dire des délocalisations en France. On veut nous présenter comme faibles face aux USA et à la Chine. Mais nous avons des leviers formidables.





La BCE doit lutter contre la guerre économique à la Trump pour le capital financier mondial, qu’elle mette en cause la question du dollar, et qu’elle tende la main à la Chine , au BRICS (les grands émergeants, = BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), et à tous les pays pour mettre au défi la question du développement d’un nouveau monde. Les Chinois seuls n’y parviendront pas. Mais les Chinois devront faire pour leur peuple composé d’un milliard d’habitants.





Il faut des leviers d’action pour des protections sociales. Je ne suis pas pour le protectionnisme ni pour le nationalisme. Les leviers doivent être positifs pour développer l’emploi en commun entre des multinationales en Tunisie, en Chine, en Amérique latine et en France. La BCE est openbar (= ouverte)  pour la spéculation avec ses crédit à taux zéro, voir à taux négatifs pour n’importe quoi. La morale sert à savoir ce que l’on fait payer, comment on paie quoi, qui. Pourquoi pas openbar pour développement-écologie-emploi ?




Pourquoi pas 300 milliards pour financer un grand plan avec les pays du sud et de l’est ? Comme ça on dépendra moins du dollar. Avec des critères précis, avec un suivi, avec le pouvoir des peuples. Si on ne réclame pas, ça ne veut rien dire de parler de « socialisme ». C’est beaucoup plus compliqué d’obtenir quelque chose tout de suite. En réclamant à la BCE, on peut rassembler les jeunes dans les manifestations écologiques, avec les ouvrier-e-s et travailleur-se-s. Oui à des centaines de milliards pour un grand plan d’appui  contrôlé par les travailleur-se-s pour développer l’emploi et les biens communs des deux côtés. Ca, c’est le socialisme en acte.



Il faut des protections sociales, la banque centrale comme levier. L’argent c’est la forteresse. Ca tue les peuples. Il faut y toucher quand on n’a pas osé le faire en Grèce.

Il faut d’autres traités internationaux comme le CETA. On ne peut pas dire qu’il ne faut pas de traités puisqu’on coproduit ensemble. Le but du CETA est l’échange, l’investissement, le rapatriement des profits. On peut inverser. Le but c’est le développement des biens communs et de l’emploi, et l’échange dans la mesure où c’est possible, sinon, on arrête.
Il faut une autre monnaie commune mondiale que le dollar. Ca veut dire une transformation du FMI. Au lieu de monnaie, on doit parler de « fonds de tirage spéciaux » émis pour les besoins des peuples. Faire de la politique, c’est s’ancrer dans l’économie. Il faut une conférence mondiale avec l’ONU et le FMI.

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Sauvons les Rosenberg de la chaise électrique!

Affiche du PCF
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L'imposition des milliardaires américains est inférieure à celle de la classe ouvrière.
Une première aux USA en 2018!
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Pélikè 2

Attribué au peintre d’Alchimachos

Scène de libation pour un départ à la guerre

Céramique à figures rouges

Attique (Grèce)

Vers 450 avant notre ère

Musée de la Vieille Charité

Section antiquité

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Le chef de Daech Al-Baghdadi a été tué par un commando états-unien. Il était près d’une base militaire turque en Syrie. Le président Trump veut redorer son blason après avoir lâché les Kurdes et prendre la main sur le pétrole du Nord-Est.
Source « L’Humanité »
10 19
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 La crise financière a une explication.

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 Le chef de Daesh est-il réellement mort?

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Trump raconte la fin du film d’Abou Bakr al-Baghdadi
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 Cours d'économie en une seule image

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ONU : ils laissent la misère et les enfants après leur départ.
Il va falloir revoir les pratiques de ces "soldats de la paix". Si ils font l'inverse que ce que leur mission leur impose, il y a un gros problème...

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L'ancien ambassadeur de la France aux Etats-Unis:
Le rapport de force institué par Trump est brutal. Il tord le bras des autres.

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En Russie, deux femmes condamnées à une amende de 500€ pour avoir publié une vidéo dans laquelle elles s’embrassent dans un café.

Les deux jeunes femmes de 19 et 24 ans ont été reconnues coupables de "propagande de relations et préférences sexuelles non traditionnelles", interdite depuis 2013 et durcie en 2022.

03 24


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