dimanche 1 décembre 2019

Chanson - Karidia Doumbia - Gonfreville-l'Orcher


Chanson

Karidia Doumbia
ECPC de Gonfreville-l’Orcher
Avec :
Régis Chagnaud, guitare
Julien Petit, batterie
Karim Bouchouareb, basse
Sarah Rodriguez, clavier


« Elle a du charisme ».
« Nous avons partagé avec les musiciens et Karidia un moment de bonheur. »
Voilà ce que j’ai entendu à la fin du spectacle et qui commence mon article. Comment la présenter après cette mise en bouche, de sa part, et cette mise en oreilles, de la nôtre?
A peine assise pour l’attendre, avant le spectacle, je rencontre un de ses fans. Il m’explique et répond volontiers à ma curiosité.  « C’est la voix du Havre (rien que ça ? Il m’intrigue). Elle a un timbre, un truc de fou. » Il dit qu’il la suit depuis ses débuts qui remonteraient à 2014, 2015. J’ai lu que les débuts de ce groupe de musiciens commencent en 2013. Son ancien groupe s’appelait Agartha Seekers et reprenait des titres des années 1960 et 1970. Ce soir, elle se produira avec Kaddy and the Keys, entre autres. Elle s’entoure de nouveaux musiciens, le guitariste du premier groupe, Bruno, étant décédé.  Karidia lui rendra hommage pendant le concert.
« Que chante-t-elle ? » ai-je demandé à cet admirateur fidèle.
« Du soul, du ryth’m and blues ». Je rajouterais du reggae. Elle chante en anglais (ah, la, la, on en perd notre Français !). « Au début son répertoire se composait de reprises. Maintenant, elle crée ses compositions. Elle a une âme qui transcende.  »
« Jusqu’où rayonne-t-elle ? » lui ai-je encore demandé.
« Elle est bien implantée en Seine-Maritime. Elle présente une vingtaine de spectacle par an. Elle a fait 3 Magic Mirror  (au 5 Quai Frissard, 76600 Le Havre, NDLR), avec des salles bien remplies. » Il pourrait être son impresario, tant il est précis.
En effet, ce soir, la salle est pleine. Le spectacle présentait « complet » sur Internet deux jours avant.
Son admirateur ne tarit pas d’éloges sur elle. « Elle a un look de pin-up avec des robes bien apprêtées, moulantes qui la rendent jolie et rayonnante. »
J’y reviendrai plus loin. Mais on vient entendre une voix, pas forcément voir un top-modèle....
C’est  la maman de Karidia qui m’a dit : « Viens écouter ma fille ! » OK, me voilà. « C’est gratifiant pour une mère de voir sa fille réussir et avoir une notoriété locale » rajoutera mon voisin enthousiaste. Moi, j’ai vu mon amie en admiration devant sa fille.
« Vous allez avoir des frissons » conclut-il. Je suis impatiente de découvrir cette perle. Mon appétit est aiguisé. Ce soir, comme des joueurs de foot qui jouent sur leur terrain, elle chante à « domicile ». Ca aide, mais c’est aussi un challenge à relever. Place au spectacle ! Vais-je être conquise ?
Elle arrive seule, s’assoit au piano. Un halo de lumière l’entoure. La voix emplit la salle. « Oh, yeah, I keep on falling » d’Alicia Keys. La voix est légèrement cassée, la diction est hachée de temps en temps, le timbre est grave. Karidia impressionne et a du style. Elle est très originale et chaleureuse. Elle rendra, plus tard dans la soirée, hommage à sa professeuse de piano qui était présente dans la salle. Maintenant, c’est au tour de Karidia d’enseigner le chant dans cette école de musique. La roue tourne.
Puis entre le groupe Petro Dollar. Ils vont assurer la première partie. « Arnaud est à la basse, Pépère est au clavier » m’explique mon voisin. Karidia est aimée de ses musiciens qui le lui témoignent avec des gestes affectueux.
De grandes boucles d’oreille en argent provenant peut-être des pays des Touareg enserrent les oreilles de Karidia recouvertes en partie d’un long turban. Elle porte des leggins. On est loin du glamour tant vanté. Mais c’est pour plus tard.
Le registre de la voix de Karidia  me fait penser à celui de Grace Jones.
Ses fans l’entourent de leur affection et de leur dynamisme. Ils aident à sa notoriété. Il ne faut pas trop compter sur les médias, au grand regret de son admirateur. Ils chantent et dansent. Le répertoire est connu. Ils font des selfies avec la chanteuse en arrière-plan. On ne se refuse rien ! Puis, Karidia interpelle le public :
« -Vous allez bien ?
-         Et toi, ca va ?
-         Moi, ca va pas mal. »
Cinq de ses élèves assureront très sérieusement les choeurs sur une de ses chansons. Qui percera parmi elles ?
Changement de plateau et retour sur scène d’une Karidia coiffée de longues tresses africaines nattées de fils de couleurs et relevées en couettes hautes de chaque côté. La robe à pois est cintrée d’une ceinture noire. Des talons impressionnants rehaussent les chaussures rouges. Tout pétille. La « femme fatale » fait un clin d’oeil à son adolescence lointaine. Des reprises d’Otis Redding, d’Amy Winehouse avec une époustouflante reprise d’une de ses chansons, de Stevie Wonder qui lui font surgir des tréfonds et des trémolos à la « Louis Armstrong » qui viennent de loin, de Ray Charles, et hop, le public chante avec le groupe. Un reggae, un Mary J Blige, avec une chanson où elle se jette dans une improvisation personnelle impeccable, et le tour est joué. J’ai lu qu’on la surnommait la « Amy Winehouse » du Havre. Si cela peut paraître flatteur, je ne lui souhaite pas son funeste destin…
Une groupie l’invective d’un « Tu es sexye ! ». Place à la vie !
La troisième et dernière partie sera assurée par le groupe « Kaddy and the Keys ». Nouvelle tenue. Cette fois-ci, Karidia apparaît en jupe moulante avec un chemisier aux cerises bien voyantes. Le rouge des chaussures à très hauts talons s’est mué en noir. Les tresses africaines, libérées, flottent jusqu’aux reins. Elle est un subtil et élégant mélange de la femme glamour à l’occidentale et de la métisse extravagante. Karidia va nous présenter ses compositions personnelles. Elle entame avec rage sa série de « Na na na na ! ». Quand elle souffre sur certaines phrases, elle fronce des sourcils. « I just can’t see, I just can’t hear…”. Ses groupies ont entrainé toute la salle à danser. Les spectateurs assis sont rares. La maman de Karidia  danse aussi dans le public !
Le temps de deux chansons, ces danseurs endiablés monteront sur scène. L’ambiance finale était de feu. Je ne connaissais pas Karidia et tous les musiciens qui sont autour d’elle. Franchement, ils assurent à transmettre leur bonheur de faire et de jouer de la musique de qualité, communicative, et festive.


Le premier album de Kaddy and the Keys date de 2016.


 KADDY AND THE KEYS // You make me sick 


  KADDY and the kEYS " au " Retro Line Festival 2018

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Eva Doumbia à Princetown

Eva Doumbia, née en 1968, est une metteure en scène et auteure française d'origine malienne et ivoirienne et française.

Née à Gonfreville l'Orcher, dans la banlieue du Havre.

Elle fonde en 2016 le festival pluridisciplinaire Afropea qui valorise les créateurs afro-européens et depuis septembre 2019, sa compagnie occupe le Théâtre des Bains Douches à Elbeuf, ville ouvrière et multiculturelle en Normandie.
Eva Doumbia est actuellement artiste associée au Théâtre du Nord.

 

Résumé d’Autophagies

Que prenait-on au petit déjeuner en France en 1777 ? Depuis quand cuisinons nous des tomates ? D’où viennent les bananes, le riz, le cacao, les pommes de terre ? Tous ces aliments qui constituent notre quotidien sont les fruits d’un long voyage qui commence avec Christophe Colomb et continue aujourd’hui jusqu’en Chine dans les champs de tomates appartenant à la China National Cereals, Oils and Foodstuff Corporation.
Avec cette performance, prévue pour être présentée dans tous types d’espaces pourvu qu’on puisse y cuisiner, Eva Doumbia et une équipe pluridisciplinaire invitent le public pour une eucharistie documentaire. Tandis que sont cuisinés arachides, huiles, banane, chocolat, tomates et autres légumes, les interprètes, artistes et chercheurs racontent des anecdotes intimes et banales, le tout en musique, poésie, danse et vidéo.

 

 

After a postponement due to Covid-19, writer, director, and actress Eva Doumbia will return to New Orleans in February 2022 to resume her creative residency for the development of her play "Autophagies" in partnership with Tulane University and professor Felicia McCarren. The month-long residency will also be accompanied by writer, French-English translator, and theater maker Amelia Parenteau. 

Après un report dû au Covid-19, l'écrivaine,
 réalisatrice 
et comédienne Eva Doumbia reviendra 
à la Nouvelle-Orléans en février 2022 pour 
reprendre sa résidence de création pour le
 développement 
de sa pièce "Autophagies" en partenariat avec
 l'Université de Tulane et la professeure Felicia
 McCarren.
 La résidence d'un mois sera également accompagnée
 par l'écrivain, traductrice français-anglais et 
metteur en scène Amelia Parenteau.

 

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