Les bardeaux de bois qui recouvrent la maison de l'art
-----------------------------------------
Mario Reis
Détail
-------------------------------------------------
Mario Reis
Carte envoyée à la Seine
Grand Quevilly
----------------------------------
Grand-quevilly
Maison Des Arts
Marie-Andrée Malleville
Exposition de Mario Reis : « Aquarelles
naturelles ».
La
grange dans laquelle nous nous trouvons a été démontée pierres par pierres dans
le bourg et a été reconstruite ici sous l’ère de Laurent Fabius. C’était prévu
pour un lieu d’exposition et pas dédié à l’art contemporain. Ce lieu a servi à
tout. Puis une jeune femme a programmé de l’art contemporain dans
l’incompréhension a plus totale. Elle a fini par partir. Le lieu est mort. Puis,
Marie-Andrée Malleville a eu carte banche pour l‘animer, et en 2016, a créé
l’artothèque avec au départ la collection d’œuvres d’art de la ville. L’équipe
qui l’entoure travaille à habiliter ce lieu en centre d’art international. Des
travaux vont avoir lieu.
Les
œuvres sont accrochées au-dessus des radiateurs qui sont placés dans les
cloisons. Tout le monde (politique, NDLR) est d’accord sur l’utilisation
du lieu. Ce n’est pas pour la programmation qui est hétéroclite.
L’équipe
travaille beaucoup avec la population. Ca leur permet d’avoir de la liberté
pour travailler à l’échelle de la métropole voire nationale. L’artiste organise
un « workshop » (grrr, encore un mot anglais, parlons Français que
diable ! NDLR). Les habitants de Grand-Quevilly considèrent ce lieu
comme à eux.
Cette
exposition entre dans celle du festival « Zig-Zag ». Première expo à
Vernon dans le couvent des Capucins.
Mario
Reis :
Il a
eu un moment de gloire fabuleux à Paris entre 1977 et le début des années 1990.
Puis la galerie qui s’occupait de lui s’en est désintéressé. Maintenant, il est
très présent dans des lieux publics. Depuis 1977, il fait toujours le même
travail. Il joue avec le hasard. Il est l’auteur de l’œuvre, mais pas l’acteur.
Son travail le plus connu est « Aquarelles naturelles ». Il l’a
commencé aux pieds de Notre-Dame de Paris.
Le limon de la Seine s’est fixé sur une toile immergée dans la Seine, à
titre expérimental. Il a créé trente œuvres entre Vernon et Honfleur.
Il
laisse la toile entre deux heures et deux mois dans l’eau. Il la sort, la fait
sécher, l’enlève du châssis.
Il a travaillé entre autre au Colorado. Il n’obtient jamais la même couleur.
Il a
dit qu’il était « plus proche de la représentation de la nature que Monet
avec ses nymphéas » (je mets entre guillemets car cette comparaison mégalomaniaque
m’amuse, NDLR). Sa peinture est faite avec les pigments naturels et l’eau
et ses mouvements formaient le pinceau sur la toile. Il appelle ses toiles des autoportraits
de rivières qu’il fabrique dans le monde entier.
Marie-Andrée
Malleville le trouve poétique. Certains le trouvent romantique. Il s’en défend.
Il n’est pas du tout écologique. C’est un arpenteur, un voyageur. Il est
solitaire et ne veut être accompagné de personne.
Il a
fait un travail sur les rails des voies ferrées. Il y avait un calcul savant
sur la résistance des rails. Le train passait sur la plaque mais ne la rompait
pas.
Avant
de faire son travail dans les rivières, il a deux protocoles :
Les
yeux bandés, en dessin automatique, il a les bras tendus avec les crayons fixés
au bout des doigts. Il est immobile pendant trente minutes. Ce dessin constitue
une mémoire de ce moment.
De
manière naïve et amusante, il envoie une lettre à la Seine.
En
Allemagne, les artistes ne sont pas subventionnés, ni soutenus financièrement.
Malgré cela, il vit de son travail complètement. A la pièce, cela coûte
2 500 euros.
Il
n’y a pas de bleu. Il y a des beaux verts et des beaux rouges. Pourquoi c’est
une œuvre d’art ? Pourquoi pas ? Depuis que Marcel Duchamp a posé un
urinoir, c’est devenu une œuvre d’art. La démarche est aussi forte que la
réalisation. Elle appartient complètement au travail. Il a un fixatif qui est
personnel et qui tient très bien. La plupart des collectionneurs ne le mettent
pas sous verre. Il a trois ou quatre expositions simultanées : à Munich,
dans une galerie importante et historique. Il répond à des commandes. Avec
cette exposition, il a été obligé de se mettre sur Facebook. Marie-Andrée
Malleville l’a connu quand elle était étudiante et qu’il a organisé sa première
exposition dans une galerie. Dans les
années 1980–1990, cela correspondait à ces travaux inédits qui paraissaient
dingues. Maintenant, elle estime que c’est un travail classique dans le rendu,
dans la démarche.
Les
pratiques amateurs.
On a
compris qu’en mêlant les professionnels au public, on arrive à mettre en route
des pratiques de gens qui aiment le travail et qui peuvent à leur tour en faire
leur vie et devenir professionnels.
-----------------------------------
RN 13 B9
Art contemporain en Normandie
-----------------------------
D'autres photos:
bmasson-blogpolitique.over-blog.com
art-svent-jolle-le-portique-le-havre
-----------------------------
1385 personnes ont lu cet article
--------------------------
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire