Dans le village:
Coin de la Vierge à Graveson - 1909 
Grand portail - 1925 
La roubine à Graveson - 1912 
La roubine à Graveson - 1912
Place à Graveson - 1925 
Rue à Graveson - 1911
Dans le musée:
Camargue - 1909 
La route des Baux-de-Provence - 1911
Les arcades - 1925 
Les arcades à Tarascon - 1910 
Les arènes de Graveson -  1909
Maison au bord du canal - 1902
 Photo d'Auguste Chabaud vers 1929
 Place des Carmes à Avignon - 1909
Le peintre
Auguste Chabaud naît à Nîmes le 3 octobre 1882. Il évoquera dans de nombreux
écrits et poèmes des souvenirs de sa petite enfance nîmoise, où les sensations
de couler sont déjà présentes.
« Je
me souviens aussi vaguement d’une fenêtre d’amis de laquelle nous regardions
passer la procession, non, cette fois, dans une petite rue en pente, mais sur
le grand boulevard où la procession plus à l’aise se déroulait avec l’ampleur d’un
régiment tout blanc avec en tête un suisse tout rouge avec des broderies jaune
de chrome, avec un chapeau à plume de général et sa hallebarde solennelle. Ces
suisses, tout rouge c’est la coutume en Languedoc et je ne les ai plus
retrouvés dans les processions et les églises de Provence.
Pour
revoir quelque chose de comparable à un pareil suisse qui avait ébloui mon âme
d’enfant, il a fallu qu’à vingt ans j’aille tirer mon congé en Afrique où j’en
fus ébloui par le Tambour Major des Tirailleurs, habillé non de vermillon mais
d’azur, bordé de tresses jaune de chrome, et maniant, non la solennelle
hallebarde, mais une canne à grosse pomme d’or avec un gland. Bien qu’à cette
époque je me disais antimilitariste, j’en fus émerveillé. »
Auguste
Chabaud
Atelier
de l’artiste - Graveson
La
séduction du costume
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Il
est le cadet des deux fils d’une famille protestante. Durant son enfance, il
passe ses vacances à Graveson, au mas de Martin, la propriété viticole que ses
grands-parents paternels vont léguer à ses parents en 1893.
Il
entre à quinze ans à l’école des Beaux-Arts d’Avignon, avant de s’installer à
Paris en 1899. A l’académie Carrière, il rencontre Matisse, Derain*, Puy,
Laprade. Il peint sur les bords de la Seine, en plein air.
Il s’embarque
quelques mois comme pilotin sur un navire marchand partant sur les côtes d’Afrique
de l’Ouest. Le suicide de son père le contraint au retour. Ne pouvant que
rarement acheter toiles et couleurs, il dessine à cette période sur du papier
de boucherie.
Il y
croque la vie du mas, celle des travailleurs, des paysans, des bergers, des
bêtes, du quotidien avec ses rituels, ses fêtes et ses drames. Sa faculté à
saisir l’essentiel de cette vie rurale à travers les gestes et les attitudes
est remarquable tant par sa force que par sa vision synthétique, la vivacité et
la précision de son regard, son don de l’observation, sa mémoire visuelle, sa
férocité et paradoxalement aussi par sa tendresse.
« Le
peu que je sais, je l’ai appris non dans les ateliers suffocants où je n’ai pu
vivre, et je m’en fais gloire, mais en suivant les laboureurs et les bergers. J’ai
dessiné ce que j’ai vu autour de moi… Ces dessins de campagne ont été faits d’un
cœur candide, loin de toutes fréquentations esthétiques. Ils sont comme le
bosquet assez agréable dont est sortie la forêt plus farouche de mon oeuvre
proprement dite. »
De
1903 à 1906, il fait son service militaire en Tunisie, d’où il rapporte de
nombreux dessins et des peintures de petites dimensions.
En 1906, il s’installe de nouveau à Paris et
alternera jusqu’à la Première guerre mondiale des séjours parisiens et à
Graveson.
Il
élabore à cette période une œuvre puissante, directe, à la fois fauve et
expressionniste qui le situe dans les rangs de l’avant-garde. Il fréquente le
Moulin de la Galette, les maisons closes de Montmartre, qui deviennent ses
sujets de prédilection.
 
Sa
carrière se dessine à Paris avec celle des Fauves dès 1907 au Salon d’Automne,
après les découvertes de l’Afrique et de la Tunisie. En 1913 il expose aux
Etats-Unis aux côtés de Vlaminck, Derain, Matisse et Picasso.
Ses
toiles des années parisiennes exhibent la vie nocturne : Montmartre, ses
cabarets, ses cafés, ses théâtres et ses prostituées, à l’aide de couleurs
vives, rayonnant dans la nuit jusqu’au sombre et au noir.
Ses
tableaux de prostituées seront exposés au public quatre ou cinq ans avant sa
mort, vers 1950, car il ne voulait pas blesser sa famille. Les contours des
femmes et des personnages sont noirs. Il inscrit dans le tableau en lettres d’or
les noms des hôtels, contraste avec la nuit.
« Comme
tes cils sont longs, comme tes yeux sont beaux,
Tes
grands eux noirs qui font ta peau encore plus pâle,
O
ma prostituée trouvée dans le ruisseau,
Un
soir que le ruisseau reflétait les étoiles.
Serre-toi
contre moi et parle-moi tout bas,
Raconte-moi
un peu ta lamentable histoire.
Dis-moi
des mots, des mots que tu ne penses pas.
Je
suis assez naïf, tu le sais, pour y croire.
De
ce que tu me dis nulle chose n’est vraie ;
Mais,
avec émotion j’écoute tout de même ;
Je
n’ai qu’un seul désir, c’est me laisser tromper.
Dis,
petite chérie, dis-moi tout bas ; « je t’aime »… »
Auguste Chabaud
Poésies sentimentales
1907
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*
André Derain
1880 - 1954
Les Naïades 
1942 - 1945
Huile sur toile.
Fontevraud 
Abbaye royale
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André Derain 
1880 - 1954
Bateaux de pêcheurs à Collioure
1905
Huile sur toile
Paris, centre Pompidou - 2015
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André Derain
1880 - 1954
Big Ben, Londres
1904
Huile sur toile
Musée des Beaux-Arts de Troyes
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André Derain
1880 - 1954
Le faubourg de Collioure
Huile sur toile
Centre Pompidou
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André Derain 
1880 - 1954
Pantagruel, roi des Dipsodes, fils de grand géant Gargantua.
Bois en couleur dessiné et gravé. 
François Rabelais 
1494 - 1553
Maison natale "La Devinière".
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André
Derain 
Le
modèle 
1904.
En 1904, André Derain est un artiste en pleine évolution,
participant aux mouvements d’avant-garde, notamment le fauvisme, et expérimentant des styles innovants
avant-guerre, comme le montre la période 1904-1914 retracée dans l'exposition du Centre Pompidou.
(André Derain).
Le modèle professionnel pose dans l’atelier du
peintre, sur une table ou une banquette recouverte d’une draperie. Son bras
gauche et sa jambe droite repliés s’opposent à la ligne verticale de son dos.
(Musée Orangerie).
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En 1919,
il s’installe définitivement à Graveson, dans la propriété familiale dirigée
par sa maman. Son père s’est suicidé après la crise du phylloxéra en 1900 qui détruit
totalement les vignes et le ruine. Auguste Chabaud affrontera un autre malheur.
Sa mère se suicidera aussi. Il se mariera, aura huit enfants et vivra en
reclus, peignant sa « montagnette ». 
Il a
produit environ 15 000 œuvres : des poèmes, des sculptures, des
dessins, des peintures.
Il
meurt à Graveson le 25 mai 1955, à l’âge de 73 ans.
Auguste Chabaud
Affiche à Nîmes
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Auguste Chabaud 
Nîmes, 1862 - Graveson, 1955
Hôtel - Hôtel 
Vers 1907 - 1908 
Huile sur papier marouflé sur panneau
MUMA 
Le Havre 
Auguste Chabaud 
Nîmes, 1862 - Graveson, 1955
Le Moulin de la Galette 
Vers 1908 - 1909 
Huile sur bois marqueté
MUMA 
Le Havre 
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Graveson 
Auguste Chabaud 
La messe basse 
1901 
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Auguste Chabaud
1882 - 1955
La fête populaire 
1925 
Huile sur carton
Fontevraud 
Abbaye royale
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Auguste CHABAUD- 
Les Farandoleurs, 
1928.
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