Sophie Chauveau
Sonia Delaunay
La vie magnifique.
Editions Tallandier – 2019.
Ayant été vendue à son oncle et sa tante, on aurait pu s’attendre à un destin pire que le sien. Elle a été choisie dans la fratrie pour son intelligence. Elle a pu prendre un peu confiance en elle. Mais pour s’ancrer dans ce monde, elle s’est aliénée à Robert Delaunay. Il a été son mentor, son ancre, son cap. Envers et contre tout, elle a supporté son mauvais caractère.
L’enlèvement de sa famille a été violent. On ne lui a pas permis d’exprimer sa propre violence. Est-ce que sa mère avait son mot à dire, face à la décision prise par deux hommes ? Dans cette histoire, elle a aussi été une victime.
Elle devient une artiste des couleurs, quand sa vie enfantine a été reléguée volontairement dans l’ombre. Elle a voulu tout sacrifier pour avoir un peu de gloire. (p 48). L’art a été un refuge où panser sa douleur de l’arrachement brutal à sa famille. (p 58). Elle manque de confiance en elle. Ca deviendra mieux après le décès de Robert. (p 364). Sonia Delaunay commence ses colères en 1946. (p 382).
A Odessa, on célébrait près de dix cultes différents. (p 20).
Son oncle va lui offrir une éducation princière. Sa tante est la fille d’un banquier de Saint-Petersbourg. (p 29). Sonia a été la poupée (NDLR) qui manquait au couple (p 31).
La confiance est réciproque entre Anna, sa tante, et Sonia. (p 45). NDLR : est-ce si certain ?
Polenova et Iakount Chikova : deux artistes juives (p 65). (1)
Sonia arrive à Paris, à vingt ans, et s’inscrit à l’Académie La Palette. Les hommes paient 50 francs, les femmes 100 ! (p 70). (2)
On dansait la Java en 1906 ? (p 73). (4)
Elizabeth Epstein et Marie Vassiliev forment son entourage artistique. Marie a peint le portrait d’Igor Stravinsky. (p 74). (5)
Natalia Gontchartova est l’arrière petite nièce de la femme de Pouchkine. (p 82).
Mariage en blanc avec Uhde Wilhelm en Grande-Bretagne. Est-ce pour se venger de sa vente à une autre famille? Elle n’éprouve pas de respect pour la famille « traditionnelle ». (p 98).
Maïakovski : « La barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante. »
Gleizes, à Saint-Rémy-de-Provence, est devenu pétainiste. (p 362). (3)
Les femmes entrent dans les cafés qui ne sont plus réservés aux prostituées et aux modèles. (p 429).
Sa santé mentale :
Perturbée, elle s’invente des vies. Elle change de noms, de dates de naissances, de professions. (p 100).
Elle fait un burn-out, une dépression, en 1930. Elle mène de front trop d’activités. (p 271).
Visite du Musée Kröller à Amsterdam. (p 285).
Jusqu’à la révolution russe, les Delaunay vivront sur les rentes de Sonia, versées par sa famille d’adoption. Mais, après la ruine, Sonia doit travailler. C’est cette contrainte qui fera exploser son talent. Elle va créer des costumes de théâtre. (p 216)
Elle deviendra décoratrice d’intérieur à Madrid. (p 217).
Faisant vivre Delaunay, elle sait qu’il dépend d’elle.
Robert Delaunay (portrait à charge):
Il est violent. Il ne se maîtrise pas. (p 108).
Il est brutal avec Sonia et égoïste. (p 243).
Elle l’aime mais elle subit ses rebuffades, ses duretés et autres remarques égoïstes..
Elle a peur qu’il ne découvre ses origines misérables. NDLR : elle en a honte. (p 284)
Delaunay éprouve du mépris de race et de classe. (p 421).
Rudoyée durement, trompée sans doute. (p 303).
Paranoïaque, Delaunay se croit copié, trompé par les siens. (p 305).
Il est colérique. (p 324).
Elle a supporté ses disputes perpétuelles et son besoin d’argent. (p 356).
Elle a été pieds et poings liés à lui, malade pendant des années. Elle ne s’est pas remariée. NDLR : on la comprend.
Son abstraction s’est opposée au réalisme de Louis Aragon. (p 309).
Delaunay insulte Kandinsky avec ses « Métèques ! Juifs ! Envahisseurs ! ». Sonia, juive, ferme les oreilles. (p 319).
Si de nombreux juifs et juives ont renié leur religion, l’Etat français n’a pas oublié.
Le réveil sera brutal. En janvier 1942, ses œuvres sont vendues à moitié prix. (p 321).
Pour elle, le temps de la guerre sera le temps des vols et des pillages. (p 383).
Arts déco | Page 268 |
Jean Lurçat | Tapisseries |
Les frères Martel | Sculptures |
Jean Prouvé | Métal |
Pierre Chareau | Meubles |
Jacques Gruber | Vitraux |
Sonia Delaunay | Textiles |
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(1)
Elena Dmitrievna Polenova, née le 27 novembre 1850 à Saint-Petersbourg et morte le 19 novembre 1898 à Moscou, est une artiste russe. (Wikipédia).
Je n’ai rien trouvé sur Iakount Chikova.
(2)
L'Académie de la Palette (dite aussi Académie La Palette, La Palette) est une école d'art privée française fondée à Paris. (Wikipédia)
L'Académie de la Palette est une école d'art privée française fondée à Paris, vraisemblablement au début des années 1900 et disparue en 1914. (Wikiw<and).
(3)
Je n’ai rien trouvé.
Albert Gleizes et son épouse Juliette Roche acquièrent en 1926 le domaine des Méjades à Saint-Rémy-de-Provence et s'y installent définitivement. (Ville de Saint-Rémy-de-Provence).
La religion devint également progressivement un élément important, si ce n’est central, dans la pensée d’Albert Gleizes. Lui qui avait « retrouvé » Dieu en 1918, fit sa première communion en 1941. Ses œuvres furent ainsi de plus en plus marquées par cette inspiration religieuse. Il peint en 1943 le triptyque Crucifixion, Christ en Gloire, Transfiguration (musée des Beaux-Arts de Lyon). La même année, il écrivit Spiritualité, rythme, forme (publié en 1946). La rencontre d’Albert Gleizes avec Dom Angelico Surchamp après la Seconde Guerre mondiale, son influence sur l’atelier de peinture de l’Abbaye de la Pierre-qui-Vire ainsi que sur la revue Zodiaque, firent de l’artiste un des acteurs principaux du renouveau de l’art sacré dans la seconde partie du XXe siècle. (Maitron).
(4)
Quelle est l'origine de la java ?
La java est une danse de bal musette. D'origine populaire, elle est apparue dans les années 1910 à Paris et est devenue très appréciée et pratiquée dans les bals musette parisiens au début des années 1920. (Wikipédia).
(5)
Je n’ai pas trouvé de portrait de Stravinsky peint par elle !
Pendant la guerre, Marie Vassilieff crée une «cantine » pour artistes. (J’apprends le chinois).
Marie Vassilieff, Scipion l’Africain, 1916. Huile sur toile, 100 x 120 cm. Collection particulière, Paris.
Courtesy Galerie Françoise Livinec.
Un temps surnommée « Jack of all trades » [« Valet de tous les métiers, maître d’aucun »], Marie Vassilieff est une figure incontournable des « Montparnos ». Son Scipion l’Africain renverse les codes du portrait et s’inspire des déconstructions formelles de Picasso. Le recours au modèle noir et sa valorisation pionnière sont des constantes de l’œuvre du peintre. Cette odalisque à l’obélisque, qui rend hommage à son employé de maison africain, est aussi une audacieuse variation sur le genre masculin-féminin. (Petit Palais Paris).
Vocabulaire :
P 83 : Edénique :
Agréable comme un éden, un paradis.
Une villégiature édénique. (Le Robert).
P 308 : gravat ou gravois.
Plâtras, pierres, débris provenant de la démolition ou de la construction d'un bâtiment. Monticule, tas de gravats; pluie de gravats. (Centre national de ressources textuelles et lexicales).
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