La version des alliés pour justifier la destruction de la ville est la lutte contre l'occupant allemand. Je pense toujours et encore que les raisons économiques portuaires et la concurrence entre les ports de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la Belgique et de la France sont entrées en ligne de jeu.
Les années passant, je trouve que les arbres atténuent cette vision bétonique et rectangulaire de la ville.
Le pont ouest près de la centrale thermique s'abaisse. La chaussée est réunifiée. C'est le spectacle.
Hommage aux travailleurs du port.
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Le Havre est une ville et un port traumatisés.
Les Anglais nous ont terriblement bombardés.
De la carte du monde, ils voulaient nous rayer.
Ah ça ! Des bombes, ils en ont lâchées…
J’imagine le travail des bombardiers,
Deux heures, huit cents avions en rangs serrés,
Lâchant quatre-vingt-mille tonnes de mort annoncée
Et de destruction totale programmée.
Tout cela, pour être au commerce les premiers !
Leur ordre : « Réduisez tout en poussière, détruisez ! »
A quatre-vingts pour cents, tout a été rasé.
Vous imaginez ce que cela fait ?
Des décombres, un immeuble troué émergeait.
C’est difficile d’imaginer que des esprits civilisés
Puissent échafauder des plans pour tout éliminer.
C’était une armada de la mort instantanée
Qui ne se souciait pas de sa cruauté.
C’était l’apocalypse annoncée
Uniquement dans leur seul intérêt.
De ce chaos, de cette violence, les Anglais en ont profité.
Tout le monde s’entretuait.
Les Allemands fuyaient.
Mais ce port qui prospérait
Les dérangeait.
Et malgré tout, j’aime encore les Anglais !
Mais il reste une trace ineffacée
De la douleur d’avoir été enviés.
Le Havre était une vieille ville usée
Qui, de ses cendres, s’est remontée.
Un à un, les murs se sont réparés,
Les étages ont été échafaudés.
De ses ruelles grouillantes et serrées,
De larges avenues ventées sont nées.
Puisque le bois pouvait brûler,
C’est le bêton qui l’a remplacé.
L’économie a repris, s’est échauffée.
Les conditions de vie se sont améliorées.
On vante la reconstruction.
Ce qui m’étonne, c’est l’oubli généré.
On a fait comme si de rien n’était.
Du commerce, on a repris ses activités.
Le port s’est amplement développé,
Au point qu’en conteneurs, nous étions les premiers !
Cela permet d’oublier…
Au nom de cette sacro-sainte prospérité !
On vante les qualités du bêton armé…
On a cru qu’il n’allait pas s’effriter
Ou qu’il ferait peur aux bombardiers…
J’ai habité dans un vieux quartier
A la recherche de l’âme effacée.
En 1805, cette maison était née.
Elle avait traversé le temps sans casser.
Avant moi, des générations y avaient habité.
Mais comme pensait François Premier :
« La salamandre, après les cendres, renaît… »
Brigitte Masson.
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Atelier Auguste Perret
Perspective axonométrique d'un immeuble
Dessin à l'encre et pierre noire sur calque.
Non daté.
Le Havre
MUMA
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Auguste Perret
Le Havre
MUMA
Photo France Culture - AFP
Fils d'un tailleur de pierre communard.
Il fut le premier à oser le béton jusqu'alors réservé pour la construction d'immeubles.
Il mit en valeur ses structures et ne les cache pas.
Il utilise les matériaux de son temps pour des raisons économiques.
Le béton lui permet de réaliser ses rêves d'architecte.
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Le Havre
Quai Southampton
Café et car ferry
Une girafe trône.
Mon montage.
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F.A. Pernot
Port du Havre
Vers 1840.
Villequier
Musée Victor Hugo
Maison Vacquerie
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