vendredi 4 juillet 2025

Jean-Noel Liaut - Madeleine Castaing

 

Jean-Noel Liaut

Madeleine Castaing

Mécène à Montparnasse

Décoratrice à Saint-Germain-des-Prés

Editions Petite Bibliothèque Payot

2008

 

Madeleine Castaing avait une personnalité anti conformiste et elle n’aimait pas la banalité. Elle aimait les excentricités.  (p 159). Elle s’arrangeait avec la chronologie.  Elle avait remplacé les bouquets de fleurs par des bouquets de feuillages. (p 96). Devenue décoratrice multi millionnaire, elle était très pingre. (p 209). Elle pouvait être généreuse, et arnaqueuse en refusant de payer des commandes de décoration. Pour elle, l’amour de la vie n’est pas un don, mais un choix, (Ndlr : à condition de ne pas être malade..). (p 228). Elle a choisi de s’atteler au bonheur chaque matin et ça lui a permis de bien vieillir. (p 229).

Le couple était collectionneur et mécène. (p 63).

Elle est née en 1894. Elle aurait rencontré son mari en 1910. Elle raconte qu’elle s’est donnée à lui à ses seize ans. (Est-ce une histoire inventée ?) Ils se marient en 1915, à ses vingt-et-un ans. Que s’est-il passé entre eux pendant six ans ? Ils n’ont pas eu d’enfant pendant cette période là. Elle attend son premier enfant à vingt-quatre ans. (p 29).

Sa maman meurt d’une péritonite. « On pleure, puis on a la volupté des larmes ». (p 28). Emerson a dit : « Nous bâtissons notre personnalité sur les ruines du désespoir. » (p 42).

Marcellin trompe Madeleine à tout va. Elle ferme les yeux car, pour elle, il est allé vivre à Paris, lieu de ses envies à elle,  et lui a acheté la propriété de ses rêves à Lèves. Elle a épousé un bon parti. (p 41).

Elle en a voulu ouvertement une fois à Marcellin, quand il a vendu la propriété de ses rêves à Lèves. Elle s’est mise à travailler après la ruine de ses beaux-parents qui les entretenaient en leur versant une rente mensuelle, et elle rachètera cette propriété avec son propre argent. (p 209).

Les poètes. Les écrivains.

- Blaise Cendrars a fait un scandale en 1913 en publiant « Le livre simultané » avec Sonia Delaunay. Il a été le nègre de Guillaume Apollinaire. (p 54). Cendrars s’installait au milieu d’un champ de coquelicots pour taper un projet avec la machine à écrire, à Tremblay-sur-Mauldre.

- Jean Cocteau fumait de l’opium avec Maurice Sachs qui était son secrétaire bénévole à l’époque, et Gérard Magistry, le frère de Madeleine. (p 61).

- Violette Leduc était dépressive et paranoïaque. (p 136).

- Louise de Vilmorin avait des conversations adamantines ( ?). (p 157). Elle fait rencontrer à Madeleine Carlos de Besteigui, fou de maisons et de décoration intérieure, comme elle. Il possède le château de Groussay à Montfort-l’Amaury. (p 161).

- Elle a rencontré Louis Aragon. « Les femmes sont de plus en plus nombreuses au parti communiste » lui a-t-il dit. Elle a répondu : « C’est vous dire à quel point elles sont bêtes ! ». (p 212).

Le peintre Chaïm Soutine.

Chaïm Soutine est reconnu comme artiste par un collectionneur américain, Albert C. Barnes. (p 72).

Le couple Castaing va lui assurer une vie stable, favorable à la création, à Lèves.

Les marchands d’art Guillaume Durand et Zborowski, jusqu’à leur mort,  se bagarrent avec les Chastaing sur les tableaux de Soutine. (p 73). Son mari a vendu des Soutine auxquels Madeleine tenait. Il ne voyait que la valeur marchande des tableaux. Elle lui en voudra.

Les chansons et la musique :

- Kiki de Montparnasse chante »L’Apache qui met du scotch sur la blessure du ventre ». (p 36).

- Erik Satie était paranoïaque, mystique, alcoolique, clochard, dandy, bi-polaire. Alphonse Allais le surnommait Esoterik Satie. Il a terminé sa vie dans une chambre, avec au sol, ses déchets et ses excréments. (p 44).

 

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adamantin

adjectif

1.                              1.

littéraire

Qui a la dureté ou l'éclat du diamant.

2.                              2.

Physiologie

Relatif à l'émail des dents. (Le Robert).

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Elena Poniatowska - Leonora

 

Elena Poniatowska

Leonora

Editions Actes Sud

2012 – Traduit par Claude Fell.

 

Leonora Carrington

"Je n'avais pas le temps d'être une muse. Je passais trop de temps à me rebeller."

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Elle est née le 6 avril 1917. (p 434). Sa mère est irlandaise et  a vécu en Irlande jusqu’à ses 17 ans. (p 45).

Leonora Carrington  a des visions depuis l’enfance. (p 41). Elle ressent une telle force qu’il est impossible de la repousser. (p 43). « Je suis un phénomène à part. » (p 49). Toute sa vie, elle sera soutenue par sa maman, Maurie, qui lui achètera la maison de Saint-Martin en Ardèche. (p 140). Maurie lui envoie régulièrement de l’argent. Leonora deviendra mère de deux fils, avec Chiki Weisz, un Hongrois, au Mexique.

En 1948, James Edward, milliardaire, organise la première exposition de ses tableaux à New York. ((p 364).

 

 

L’éducation inégalitaire.

Leonora pense que son père et ses frères mentent quand ils disent qu’une fille ne peut pas faire comme eux. Elle cogne aussi fort qu’eux et dessine mieux qu’eux. (p 19).

En 1932, les sœurs la trouvent « incontrôlable » car elle a trop de tempérament. (p 40).

Son père a une suite permanente au Ritz, à Paros. (p 44).

Elle gâche toutes les chances d’un mariage « noble », rêvé par ses parents qui sont déçus et se sentent trahis par elle. (p 59).

Elle se plaindra durant toute sa vie de son père qui l’a persécutée depuis son enfance. Il déshérite sa fille et répartit l’argent entre ses trois fils.

 

Max Ernst.

Aux côtés de Max Ernst, la bête à sept têtes de l’Apocalypse est une colombe. (p 67). Il a peint « La Fessée ». La Vierge corrige Jésus, enfant. (p 85).

Il est né à Brühl près de Cologne. Il juge criminelle l’attitude des imbéciles qui ont dirigé les armées pendant la première guerre mondiale. Breton et Freud les discréditent en développant leurs travaux sur l’inconscient. (p 69).

Elena  rencontre Max Ernst en 1936, pendant la guerre d’Espagne. Il se fait entretenir. En amour, il est veule et aime les trios.

Gala – Eluard – Ernst.

Leonora – Marie-Berthe Aurenche – Ernst. (p 122).

Après l’arrestation de Max, pendant la seconde guerre mondiale (il a été interné trois fois). La peur dans les yeux de Leonora envahit la pièce et emplit la maison. (p 157).

Quand Leonora retrouve Max à New York, il lui sert de mentor. (p 268).

 

Alcoolisme.

A midi, au Portugal,  on boit des cocktails. Les femmes prennent du Porto glacé jusqu’à leur enivrement. On fait la sieste l’après-midi. Le matin, on termine la nuit avec des « nightscaps » dans les lits. (p 248).

Peggy Guggenheim est jalouse de la beauté de Leonora. « Servez-moi un whisky double. Laissez-moi la bouteille. » (p 255).

A Mexico, Renato l’emmène à des fêtes chez Frida Kahlo. Les serveurs remplissent les verres de tequila dès qu’ils sont vides. (p 300). Certains sont ivres et cherchent leur maman. Lors d’une seconde fête, tout le monde tourne autour des pichets d’eau-de-vie. (p 301).

Les frères de Leonora boivent l’héritage du père, mort en 1946.

A San Cristobal, l’eau-de-vie que l’on vend aux paysans mexicains est meurtrière. (p 439).

 

Maladie mentale.

Leonora est internée à Santander, après l’arrestation de Max. Elle écrira plus tard, son expérience à Santander, dans « En bas » (100 pages). Elle est aidée par Jeanne, la femme du docteur Pierre Mabille,  pour cela,. (p 333). Son père veut la faire interner en Afrique du Sud, et pendant le transfert, Leonora s’échappe. Ses symptômes sont envahissants. Elle regarde sans cesse derrière elle. Elle fume comme un pompier. Elle se frotte les mains. Elle perd la boule. Elle change de voix et de rythme. Elle a des pertes de mémoire. Son comportement est excentrique. (p 271).

Renato Lucas, un Mexicain,  lui sauve la vie après sa fuite de l’hôpital psychiatrique et l’emmène à New York.

Elle prend une douche toute habillée et se plante devant Bunuel, en pleine party (= fête). (p 272).

« Ce qui compte le plus, c’est que tes idées ne te détruisent pas » dit Remediosà Leonora. (p 316).

Elle porte des chaussures qui réduisent les distances. ( !). (p 317).

 

Les sorcières.

Le Lancashire était un pays de sorcières. Douze femmes ont été pendues à Pendle Hill, au dix-septième siècle. (p 31).

 

La nature.

Le frêne est le plus grand et le plus beau des arbres de la planète. Il plonge ses racines dans la mer, ses branches soutiennent le ciel et les fées l’habitent. (p 14).

Le vert d’Irlande flamboie comme s’il y avait une lumière sous la terre. (p 47).

Pourquoi les humains entretiennent-ils les vignes ? Voici une légende possible :

A Saint-Martin-d’Ardèche au Moyen-Age,, l’âne Bourriquet a dévoré une partie de la vigne. L’année suivante, la vendange fut meilleure. Depuis, on taille les vignes. (p 140).

 

Venise.

La lagune d’eau de mer est sur le point de mourir. La putréfaction, les détritus  s’accumulent dans son sang épais. Moribonde, elle est dégénérescente. Les eaux stagnantes apportent la mort par empoisonnement. (p 51).

 

Dora Maar.

Elle est rudoyée par Picasso. Elle attire la pitié quand elle entre dans un café. « Regarde dans quel état l’a laissée Picasso ». (p 95).

 

Peggy Guggenheim va protéger Max Ernst. (p 99). Quand ils rejoindront le Portugal, à Lisbonne, après avoir été aidés par Varian Fry, à la Villa d’Air-Bel à Marseille,  ils seront en couple. A New York, Peggy est la pourvoyeuse et Leonora est l’inspiratrice de Max Ernst. (p 268).

 

Vivien Leigh.

Elle vient la visiter à Mexico. Elle frappe à la porte, attend et prend le thé dans la cuisine. (p 431).

Dominique Rocheteau - On m’appelait l’ange vert

 

Dominique Rocheteau

On m’appelait l’ange vert

Editions Le Cherche Midi.

2005

 

 

En 1975, D Rocheteau intègre l’équipe de France. Il passe directement de la 3e division à l’équipe nationale. (p 67).

L’entraînement à Saint-Etienne est impitoyable : travail, souffrance, discipline. (p 75).

Herbin est comparé à un sphinx, animal qui tuait les voyageurs incapables de répondre aux énigmes. (p 78).

Les Verts jouent contre le Dynamo de Kiev, équipe soviétique, une des meilleures équipes du continent, en coupe d’Europe. D Rocheteau avait 20 ans. (p 88).

Un supporter des Verts a la tête coupée par une hélice de l’avion qui ramenait l’équipe d’Eindhoven où ils avaient gagné contre le PSG. La folie est collective. (p 107).

L’équipe des Verts a redonné confiance au football français, en 1975 et 1976. C’est la Vertmania. (p 138).

En 1975, le football anglais est direct, enthousiaste. (p 62).

Le Kop de Liverpool installé derrière les buts, fait peur. Quand un but est marqué, les supporters se jettent en avant pour se rapprocher du terrain, marée humaine prête à déferler sur la pelouse. Les chants ne cessent jamais. (p 140).

Pour assister au match contre le Bayern à Glasgow, certains supporters des verts se sont endettés pour plusieurs mois. (p 114).

Pendant la coupe du Monde en Argentine, en 1978, l’équipe de France manque d’organisation pendant le mois passé sur place. L’argent et la publicité vont prendre de plus en plus de place. (p 160).

Pour qu’une équipe gagne, elle doit être préparée à la réalité, être solide psychologiquement et préparée physiquement. (p 58).

Les Hooligans anglais, supporters de Manchester United, débarquent à Saint-Etienne et provoquent des violences en 1978. (p 165).

En 1980, il gagne 40 000 francs par mois chez les Verts. Il gagnera 100 000 francs par mois quand il rejoindra le PSG. (p 180).

D Rocheteau est discret sur ses conquêtes féminines parmi les supporters. Il les emmène (parfois) chez lui.

En 1976, il prend de la novocaïne pour endormir une douleur. En 1982, la novocaïne est interdite. Il a une piqûre dans le genou, mais il ne sait pas ce qu’il y avait dedans. (p 206).

Les fascistes se moquent du football. Ils profitent des matchs du PSG pour recruter de nouveaux adeptes. (p 224).

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Foot

L'Heure des femmes

Par Chappatte

C’est le monde à l’envers. On ne va pas vers l’égalité quand un sexe domine l’autre.

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Daniel Pantchenko - Jean Ferrat - Je rends hommage à Christine Sèvres

 

Daniel Pantchenko

Jean Ferrat

« Je ne chante pas pour passer le temps. »

Editions Fayard – 2010

 

Je rends hommage à sa première femme :

Christine Sèvres.

Elle est née à Paris en 1931. Son grand-père la rêvait comme une chanteuse, son père aurait aimé qu’elle devienne une écrivaine. Elle s’orientera vers la poésie. (p 75).

Après des petits boulots, elle parvient à chanter tout en mangeant, dans des cabarets Rive Gauche.

En 1956, Serge Gainsbourg l’accompagne au piano. (p 76).

Elle obtient plus de succès que Jean Ferrat. (p 77).

Elle joue au théâtre et apparaît à la télévision. (p 79).

En 1959, elle chante Bruant. Elle poursuit son ascension dans les cabarets parisiens. En 1960, elle chante Ferrat, à la télévision. Elle chante à la Colombe (p 88).

Marcel Yonnet, compagnon d’Anne Sylvestre, l’accompagne au piano.

Elle investit l’Ecluse, où chante Barbara. Pour Pia Colombo et Francesca Solleville, elle était la star. Intransigeante, elle chante des paroles dures. Elle n’enregistre pas de disque. Les chanteuses interprètes sont en chute face aux chanteurs compositeurs. (p 81).

En 1961, elle chante trois chansons sur un disque collectif qui reste confidentiel. Elle préfère être une artiste de scène. (p 101).

Elle apparaît à la télévision pour chanter une chanson. (p 104).

En 1962, elle devient « la femme de ». Malgré elle. Elle sort son premier disque personne.

Elle part en tournée pendant trois mois avec Georges Brassens en 1963. Elle enregistre un second 33 tours. (p 127).

Face à la vague de rock et de twist en 1965, elle arrête de chanter. (p 128).

En 1964, elle repart en tournée avec Brassens et chante aussi à la télévision. Au théâtre de Plaisance, elle présente six chansons ; Elle occupe la scène centrale à la Fête de l’Humanité ; A Bobino, elle est la vedette américaine de Brassens. (p 142).

Elle chante à la télévision avec jan Ferrat en juin 1965. (p 168).

Elle décide d’arrêter de chanter pour écrire. Jean Ferrat est devenu une vedette, pas elle. (p 188).

En 1967, elle se prépare à relancer sa carrière et enregistre son premier 33 tours. (p 224).

Elle repart avec Brassens en tournée. (p 238).

Quand on  reproche à Ferrat de ne pas avoir écrit assez pour elle, elle le défend en disant qu’il n’a pas le temps. (p 250).

En 1969, elle chante en première partie de Serge Reggiani, à Bobino. (p 255).

Jean Ferrat la considère comme sa compagne, pas comme une chanteuse. (p 260).

Il avait chanté deux chansons anti féministes à ses débuts. Pour lui, la femme a un rôle concret.  (p 261).

En 1969, chez Denise Glaser, Christine Sèvres a un trou en pleine chanson. Les commentaires ne sont pas élogieux pour elle.  Elle enregistre son second 33 tours. (p 293).

Dépressive, elle ne veut plus chanter. Elle se réfugie en Ardèche pendant neuf mois. (p 296).

A Antraigues, Christine peint. Mais elle est isolée et se retrouve seule. Tous ses amis et amies sont à Paris. (p 357).

Elle était devenue alcoolique pour « cautériser cette plaie existentielle ». ( !?) Dépressive, elle n’a pas été soignée.

Elle meurt à Marseille en 1981. (p 382).

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J’ajouterai ceci : son talent a été sacrifié face à la réussite de son mari. Elle a cédé devant la puissance créatrice de Jean Ferrat. Elle ne pouvait pas reconnaître qu’elle souffrait d’être dans l’ombre de Jean Ferrat. Elle est devenue uniquement « sa » femme. Il rapportait l’argent, ils possédaient deux biens immobiliers, pourquoi aurait-elle pu se plaindre ? Elle aurait du se satisfaire de ce confort familial.  Pour elle, c’est fini. Son talent n’est plus reconnu, vanté, loué. Elle doit rentrer dans le rang de la routine, avec un retour à la maison pour préparer à manger, laver, acheter, prévoir les réparations. Elle voulait échapper au train-train. Elle ne voulait pas renoncer à la scène, aux lumières, aux tours de chant, aux copineries et aux rivalités entre artistes.

Jean Ferrat lui a reproché sa rigueur professionnelle et lui a reproché de ne pas avoir assez pris soin d’elle. Lui, créateur contesté ou adulé, censuré ou promu, ne la voyait plus que comme une gouvernante, une mère. Il n’a pas vu qu’elle souffrait. Elle a été jetée au rebut.

 

Elle a du commencer à boire dans les cabarets. Ils sont faits pour ça. Mais quand la dépression est apparue et s’est installée, elle a pensé que la douleur disparaîtrait sous des litres d’alcool. Elle cherchait un moyen d’endormir sa souffrance, sans imaginer qu’elle l’entretiendrait ainsi. Elle s’est noyée dans l’alcool et le chagrin. Elle s’est oubliée dans l’alcool, mais l’alcool ne l’a pas oubliée. A l’époque, on ne se battait pas contre l’alcoolisme comme maintenant.

 

 

Sa raison d’être et son expression personnelle lui ont été retirées. Son talent a été nié.

Elle a été sacrifiée par le show biz et a été enterrée à Antraigues.

Elle s’est battue, n’a pas été seule, mais peu de mains lui ont été tendues. Elle a du renoncer à sa raison de vivre. Elle avait sa fille, mais, dire non à sa carrière a été un énorme sacrifice.

On a invoqué le trac, mais après tant d’années, est-ce crédible ?

On lui a reproché de ne pas avoir chanté de chansons d’amour. Elle n’était pas la seule interprète à le faire. Elle a chanté des textes de Brigitte Fontaine qui a réussi à survivre dans ce difficile milieu grâce à sa création personnelle de textes.

Comment Christine Sèvres pouvait-elle rivaliser avec un chanteur, Jean Ferrat,  qui composait sa musique et a écrit la moitié des textes de ses chansons ?

Aubrée David-Chapy - Anne de France - Gouverner au féminin à la Renaissance

 

Aubrée David-Chapy

Anne de France

Gouverner au féminin à la Renaissance

Editions Alpha/Humensis

2022

 

Anne de Beaujeu 

Paris - Jardin du  Luxembourg 

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Anne de Beaujeu  était la fille aînée de Louis XI. Elle est la transition entre le Moyen-Age et la Renaissance du 15e siècle. Elle n’a pas été reine, mais régente. Elle servira d’exemple pour les régentes suivantes.

C’est une époque où on pratique le double jeu et les retournements de veste. Il faut savoir utiliser la trahison à son profit. (p 97). La feinte et le secret participent au jeu politique. (p 65). Un secret ne doit être révélé à personne. (p 223).

Anne est ambitieuse, audacieuse, réfléchie. (p 257). Elle possède le goût du luxe et aime l’art italien qui lui permet d’asseoir son pouvoir. (p 264).

Anne de Beaujeu, régente de Charles VIII.

Sa mère, Charlotte de Savoie, lutte avec sa fille pour la régence. Elle évince sa mère qui meurt fin 1483. (p 43).

Elle s’octroie des pouvoirs royaux en faisant libérer des prisonniers détenus à Hesdin. (p 38).

Jean Masselin est député de Normandie aux Etats généraux de 1484 à Tours. (p 53).

Elle n’a pas d’exemple féminin avant elle en tant que régente. (p 76).

Elle se retrouve seule contre tous. Louis II d’Orléans, futur Louis XII, Jean II de Bourgogne, duc, beau-frère et oncle, quatre cousins germains et les deux frères de son mari s’opposent à elle jusqu’en 1486. (p 52).

Les Bourbons, rattachés à Charlemagne par le mari d’Anne (p 281), et les d’Orléans, dont le duc est considéré comme un étranger, (p 74),  se battront pendant dix ans  pour obtenir le pouvoir royal. (p 70).

Elle continue d’exercer son pouvoir après les morts de Charles VIII, en 1498, (p 210) et de Pierre, son mari. (p 137).

Une cheffe militaire.

Anne est informée militairement et possède un temps d’avance, et elle colporte des rumeurs pour déconcerter ses adversaires. (p 77). Elle prend des décisions militaires efficaces. (p 80). Elle est une femme de guerre parfois implacable. (p 138).

Une campagne de diffamation :

Anne protège le roi. Elle est attaquée sur sa jalousie ( ?) et sur sa féminité ( !). Ses contradicteurs la considèrent comme faible et se demandent si elle est légitime. (p 72). On lui conseille d’aller faire son ménage (= ses affaires) à Gien. (p 71).

Elle est qualifiée de « profiteuse » et « d’infantilisante audacieuse ». (p 75).

Elle sait esquiver et attaquer. (p 76).

Charles VIII.

Avant de mourir, Louis XI confie Charles VIII au mari d’Anne. Il est confiné à Amboise. La France est cernée par l’Empire, l’Espagne et les Flandres. (p 35).

Il est fiancé à Marguerite d’Autriche quand il a treize ans. Elle est née en 1480 et n’a que trois ans. (p 37).

Il épouse Anne de Bretagne, duchesse. (p 155). La veille du mariage, elle subit un examen gynécologique pour vérifier si elle peut procréer ! (p 156).

A près avoir atteint l’âge de vingt ans, après 1491 – 1493, Charles VIII n’écoute plus ses tuteurs. (p 167).

Son Duché de Moulins.

Après la Régence, elle reprend son rôle d’épouse.

Après le décès de son mari, elle s’occupe seule de son duché, premier en importance après celui du domaine royal. Il se situe de chaque côté du Rhône, à cheval sur l’Auvergne et le Beaujolais. Entre 1503 et 1522, elle prend les rênes de son domaine et le gère avec bon sens et pour le bien commun. (p 189).

Elle éduque son futur gendre, Charles de Bourbon, futur mari de sa fille Suzanne, dans son duché. (p 213).Il apprendra le latin humaniste, les valeurs chevaleresques et nobiliaires, les arts et les lettres. (p 214). Suzanne se mariera à quatorze ans. Elle transmettra à ses enfants las valeurs de ses parents. Son éducation est tout aussi importante. (p 215). Suzanne mourra un an avant sa mère. (1521 – 1522). Louise de Savoie réclame le duché et l’obtiendra. (p 328).

Sa bibliothèque dans le palais ducal à Moulins.

Moulins est à mi-chemin entre Lyon, Bourges et Tours. (p 150).

On y trouve une « Chronique de Normandie », un « Berthe aux grands pieds », livre qui a disparu. (p 30).

La bibliothèque royale possède des centaines de livres. (p 210).

Des enluminures d’Anne apparaissent dans trois livres. (p 277). Elle apparaît dans un tableau de Jean Hay à la National Gallery. (p 305).

La femme du 16e siècle.

Elle doit être sage pour elle-même, agir en bonne chrétienne, transmettre une éducation chrétienne et se connaître pour son équilibre vertueux. (p 198). Elle doit posséder une culture suffisante pour développer son intellectuel et sa moralité. (p 199).

Philippe est un prénom féminin. Philippe de Gueldre est la fille du duc de Gueldre. (p 207).

Pour défendre sa réputation, il faut être sage en apparence et maîtriser ses émotions. (p222).

Christine de Pizan.

Italienne, elle s’impose en principale théoricienne du politique. Elle a écrit trois livres à destination de Charles VI et de la reine Isabeau de Bavière et quinze autres ouvrages. (p 31).

Elle défend l’idée que le roi ou la reine sont mû-es par leur amour pour leurs sujets. (p 227).

Elle réhabilite Frédégonde qui « gouverna sagement le royaume après la mort de son mari ».

Elle cite Blanche de Castille, la reine Jeanne, veuve de Charles VI, la duchesse d’Orléans, la duchesse d’Anjou. (p 283).

Les femmes gouvernent mieux que les hommes, avec vertu. (p 284).

Jeanne d’Arc « surpasse les hommes. Dieu a mis en elle plus de courage qu’en tout homme ». (p 285).

Isabeau de Bavière.

Elle n’a pas laissé un bon souvenir. (p 109).

Les régentes des 16e et 17e siècles :

- Louis de Savoie, mère de François 1er, régente pendant son départ en Italie en 1515. (p 120).

Elle a éduqué François 1er. (p 226). Anne est toujours vivante.

Elle négocie la Paix des Dames avec Marguerite d’Autriche (Pays-Bas). (p 225).

Portrait de Louise de Savoie, vêtue d’une robe sombre avec un col blanc et une coiffe. Le fond de l’image est sombre, mettant en évidence la silhouette de la personne.

Le portrait de Louise de Savoie représente une femme en robe sombre avec un col blanc et une coiffe de veuve, sur un fond sombre qui met en valeur son statut de régente et de veuve. (Web museo)

Que ce soit sur le grand ou le petit écran, Louise de Savoie ne fit que peu d’apparitions, éclipsée par les figures bien plus passionnées. (Open editions).

La régence de Louise de Savoie est de première importance après la capture du roi lors de la bataille de Pavie car, du fait de son expérience, elle peut organiser la continuité du royaume. (Wikipedia).

Louise de Savoie (1476 - 1531) - dont l'éducation fut confiée à Anne de France, fille de Louis XI, qui sera également régente. (Le curieux des arts).

Louise de Savoie est surtout connue en tant que mère de l’illustre François Ier. Reine sans couronne, première régente de plein droit. (Vision times).

3 août 1529 : La « Paix des dames » met fin à la 7ème guerre d'Italie entre François Ier et Charles Quint. Le traité est négocié et signé par 2 femmes de haut rang : Louise de Savoie, mère du roi de France, et Marguerite d'Autriche, tante de l'empereur.

Wikipedia.

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- Marguerite d’Autriche  éduque Charles Quint.

- Marie-Thérèse d’Autriche

Reine de Navarre, Jeanne de France, est éducatrice. (p 200). Elle est la sœur d’Anne et troisième épouse de Charles le Téméraire.  Elle a été mal aimée de son mari le duc d’Orléans. Elle est détestée et humiliée par lui. (p 232).

- Marguerite d’York

Vocabulaire :

Pratiques auliques : Conseiller aulique Sens : Conseil de la cour. Origine : Les origines de l'expression remontent au Saint-Empire romain germanique. (L’Internaute).

Que signifie aulique ?

Emprunté du latin aulicus, dérivé de aula, « cour », du grec aulê. Qui appartient à la cour d'un souverain. (CNRTL).

Encomiastique (p 282) : Adjectif. (Rare) Qui concerne la composition, l'écriture, ou la prononciation d'éloges. La pratique encomiastique que cultivent les historiographes du Roi. (Wiktionaire).

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Christine de Pizan

« Lève-tôt, il prie et plaisante avec ses serviteurs »

Parole mesurée et incarnée.

Christine de Pizan est décrite comme une personne priante et méditative, incarnant un détachement du siècle et adoptant une parole mesurée et humble, même dans ses interactions avec ses serviteurs, reflétant sa vie contemplative et sa foi profonde.

Dans des poèmes et des ballades, Christine de Pizan défend l’honneur féminin et s’oppose aux préjugés sexistes, utilisant une langue claire et élégante. 

(Rimes).

Christine de Pizan (en italien : Cristina da Pizzano) ou de Pisan, née en 1364 à Venise et morte vers 1430 au monastère de Poissy, est une philosophe, chroniqueuse et poétesse française. (Wikipedia).

Suite au massacre du parti Armagnac, Christine de Pizan se réfugie à l’Abbaye de Poissy, au nord de Paris, où elle réside jusqu’à la fin de sa vie et y mène une vie contemplative. (La Dissertation).

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Esther Inglis

Autoportrait

English French born miniaturist painter

Self Portrait

1595

Artist who composed 60 miniature books using her calligraphic skill with paintings, portraits, and embroidered covers.

Peintre miniaturiste d'origine anglaise et française.
Autoportrait 
1595 
Artiste qui a composé 60 livres miniatures en utilisant ses compétences calligraphiques avec des 
peintures, des portraits et des couvertures brodées.

Esther Inglis (1571–1624) était une calligraphe, miniaturiste et artisane écossaise, connue pour ses manuscrits réalisés pour des mécènes royaux, ayant également une importance dans la culture religieuse et artistique de son époque. Elle a su établir une carrière remarquable en dépit de ses origines modestes, en signant souvent ses œuvres et en y intégrant des autoportraits. (Wikipedia).

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