Simone Bertière
La reine et la favorite
Editions de Fallois – 2000
Louis XV et Marie Leszczynska :
Louis XV a été couvé, materné, coupé de la vie jusqu’à son mariage avec Marie Leszczynska. (p 167)
En 1733, Madame de Mailly, issue de la noblesse picarde et membre de la suite de la reine une semaine sur trois (p 230), est la première maîtresse de Louis XV, après sept ans de mariage.
Marie Leszczynska attend une fille, Sophie, née en 1734. C’est sa septième fille. (1) Il est mélancolique. (p 229)
Soupers fins et champagne délient la langue du roi. Louis XV s’oppose à Louis XIV : pour lui, l’être est plus important que le paraître (p 234). Sous Louis XIV, la fonction du roi représente les 100%, quand celles de l’homme sont réduites à 0%. Il a entretenu le culte du roi surnaturel. (p 619).
Louis XV s’affranchit de son éducation vers ses trente ans, tout comme l’avait fait Louis XIV. Il s’affiche avec sa maîtresse. (p 239). Marie Leszczynska a perdu la bataille sentimentale. (p 240).
En 1741, la sœur de Madame de Mailly, Pauline, marquise de Vintimille, devient la maîtresse de Louis XV. Enceinte, elle devient acariâtre. Elle meurt des suites de l’accouchement, à cause des saignées. (p 242).
Madame de Mailly reprend du « service ». Mais une de ses sœurs, la cinquième de la fratrie, madame de la Tournelle, exige son renvoi avant de devenir la maîtresse de Louis XV en 1742. (p 246).
En ne touchant plus les écrouelles, Louis XV désacralise la fonction royale. Sa légitimité devient critiquable. (p 621).
Louis XV est touché par les pamphlets. « Réveillez-vous, mânes de Ravaillac ». C’est un appel au meurtre. (p 371). Ndlr : quarante ans avant la Révolution !
Louis XV et le dauphin se sont menés une guerre, creusant l’échec de leur relation. Ni l’un ni l’autre n’a voulu céder. La religion en a été le prétexte. (p 599). La famille royale éclate. Chacun vit sa vie comme il le veut sur le modèle bourgeois. (p 619). Ndlr : ils ont cohabité par nécessité royale…
Les Parlements rejettent les fondements de l’autorité royale en 1766. L’autorité de droit divin est contestée. (p 606).
Louis XV n’ouvre pas la voie vers une monarchie constitutionnelle. (p 607).
La Du Barry :
Etant une prostituée, Louis XV compromet ce qu’il lui restait de dignité. Il ne croyait plus en la monarchie absolue de Louis XIV. Mais il ne choisit ni la monarchie parlementaire, ni la République. (p 614).
Louis XV n’a pas su se mettre en avant. Il a un bilan politique positif pourtant. Les Révolutionnaires s’empareront de cet héritage. Refuser un premier ministre lui a nui. (p 622). Marie Leszczynska a nui à son mari en se rapprochant du parti dévot de l’église qui a refusé la proposition de Louis XV d’un impôt plus juste, le vingtième. Mais par son conformisme, elle a aussi protégé la royauté. (p 624).
Forges-les-Eaux :
Marie Leszczynska va en cure à Forges-les-Eaux, station thermale royale contre la stérilité en 1735. (p 235).
La dauphine Marie-Josèphe va y faire aussi une cure dans l’espoir de tomber enceinte, en 1749. Elle est la mère de Louis XVI. Il était le second garçon de la dauphine, mais l’aîné meurt de la coqueluche quand il avait six mois. Elle mettra au monde sept enfants : 4 fils et trois filles. (p 454).
Jeanne-Antoinette Poisson :
Son père était commissionnaire chez les frères Pâris. (2) Tout n’était pas déclaré jusqu’à ce que la justice se penche sur leurs affaires. Le père de Jeanne-Antoinette servira de fusible qui saute. Il se réfugiera en Allemagne. Il revient en France quelques années plus tard. Le second procès de 1741 casse la sentence.
En seconde noces, il épouse Madeleine de la Motte, une des plus belles femmes de Paris. Le Blanc, ministre de la guerre, et Pâris-Montmartel ont profité des voyages de François Poisson pour lutiner auprès de la belle.
Le véritable père de Jeanne-Antoinette est peut-être Charles Le Normant de Tournehem qui l’élèvera pendant le séjour en Allemagne de François Poisson. (p 332).
Elle avait de la famille dans l’entourage de Versailles. Son cousin, Binet, était le premier valet de chambre du dauphin. Le Bel, valet du roi, a été l’amant de la mère de Jeanne-Antoinette (p 326).
Madame Jeanne-Antoinette d’Etiolles portait aussi le surnom de « Bestiole ». (p 366).
Elle est calomniée par madame de Tallard qui se venge car on lui a refusé la place de gouvernante. (p 369). (3)
A trente ans, Madame d’Etiolles n’est plus l’amoureuse folle de ses débuts avec Louis XV. (p 382).
A-t-elle été une « mère maquerelle » entre 1751 et 1765, pendant l’épisode surnommé le Parc-aux-Cerfs ? Non. Les valets de Louis XV se chargeaient de recruter les jeunes filles. C’était de la prostitution de luxe. (p 382). Louis XV leur assurait un avenir, ainsi qu’aux enfants, sans leur accorder la reconnaissance royale. (p 386).
Madame de Pompadour a régné sur les plaisirs et les jeux tout en étant une « maîtresse de maison accomplie », ce qui portait atteinte à l’institution royale. (p 600). Elle doit se montrer et distraire son amant, Louis XV, qui s’ennuie dans la vie.
Madame de Pompadour ne s’est jamais sentie sereine et en sécurité, contrairement à madame de Maintenon qui était soutenue par l’église. (p 622). Elle a protégé Louis XV contre les complots. (p 382). Elle s’occupe des « relations publique ». (p 383). Louis XV lui accorde sa confiance car elle est indépendante de toutes les coteries de la Cour. (p 384).
Elle meurt jeune, usée par la lutte pour sa survie.
Jélyotte était un chanteur virtuose. (p 349). (4)
Versailles lance les pamphlets. (p 369). Maurepas est certainement le chef d’orchestre soutenu par la Cour. (p 375). (5)
La noblesse :
- Madame de Bouillon a eu son premier fils à treize ans tout juste. (p 101).
- La fonction naturelle de la noblesse est la guerre. Elle n’aime pas la paix. (p 248).
- Aurore de Königsmarck, suédoise, a un frère qui a séduit l’épouse de l’Electeur Frédéric-Auguste 1er. On le retrouvera emmuré dans la maçonnerie, à l’occasion de travaux. (p 312).
- Stanislas, en Lorraine à Lunéville, est un aïeul de Louis XVI. Le père de Louis XVI, en 1765, meurt après avoir craché du sang provenant des poumons. (Ndlr : tuberculose ?). Stanislas voit son petit-fils mourir d’une tuberculose osseuse, après son arrière petit-fils, le frère de Louis XVI en 1759. (p 587).
- A Versailles, la remise à neuf d’un appartement dure sept mois de travaux (p 609).
Marie-Antoinette, reine, remplira les rôles assumés par la Pompadour. On connaît la fin. (p 625).
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- Marie Leszczynska donne naissance à sa fille Sophie en 1734, l'une des dix enfants qu'elle aura avec Louis XV. (Carnet d’histoire).
- Les frères Pâris étaient quatre frères financiers et banquiers français, originaires de Moirans en Dauphiné, nés entre 1668 et 1690 et morts entre 1733 et 1770. Ils ont commencé dans le commerce privé avant de devenir munitionnaires des armées. (Universalis).
- Madame de Tallard n'a pas été nommée gouvernante des enfants de France, un poste occupé par Marie Isabelle de Rohan de 1735 à 1754. (Wikiital).
- Pierre Jélyotte (1713-1797) était un chanteur virtuose français, connu pour sa belle voix et ses qualités dramatiques, bien qu'il ait eu le mauvais goût d'altérer les mélodies avec trop d'ornements. (Musicologie).
- Maurepas, ministre de Louis XV, fut disgracié en 1749 pour avoir soutenu des pamphlets et libelles contre la favorite du roi, Madame de Pompadour, et pour son manque de zèle à poursuivre leurs auteurs. (Qwant).
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