Aux USA et en France : "T'as les moyens. T'auras tout. T'as pas les moyens? T'auras rien." "Tu veux mourir de mort violente? Tu te fais contrôler par la police." Le sexe n'est pas un "travail". Soutien aux Palestiniens et aux Palestiniennes, aux Libanais, Libanaises. En 1832, Jeanne DEROIN disait : "Plutôt le célibat, que l'esclavage (NDLR : du mariage)". En 2024, 1 adulte français-e sur 3 est célibataire. 557 149 vues.
Avec Alain Hayot et la commission nationale
culture du PCf, avec Pierre Dharréville, nous avons décidé d’organiser une
journée de soutien pour « l’Humanité ».
Marie-José Sirach
Un grand nombre de départ de journalistes va
avoir des conséquences importantes pour le journal. La rédaction est mobilisée,
fragilisée, mais elle reste debout. Depuis ces derniers mois, nous vivons dans
l’incertitude. Avec le désir, la rage au cœur et au ventre, nous souhaitons
poursuivre cette belle aventure qu’est le journal. Tous les jours, c’est un
miracle que le journal sorte. Il est intéressant, il est bien fait avec du cœur
à l’ouvrage. Ce journal a la particularité de tenir, de poursuivre son chemin grâce
à la solidarité active de ses lecteurs.
Marie-José Sirach
A Radio France, plusieurs centaines d’emplois
sont menacés (entre 350 et 380). Canal Plus, ça vient de tomber (entre 300 et
500 emplois). Ca ressemble à un plan social qui ne dirait pas son nom. La
presse est un des piliers fondamentaux de la démocratie. Si la presse prend des
coups, si l’Etat faiblit, si les pouvoirs publics ne prennent pas leur
responsabilité, c’est la démocratie qui vacille.
Jean-Louis Martinelli lit
Michel Boué
HAUTE
COUTURE LE DÉFILÉ YVES SAINT LAURENT À LA FÊTE DE L'HUMA
Mardi, 8
Janvier, 2002
Lors de l'édition 1988 de la Fête de l'Humanité, le public de La
Courneuve découvrait, émerveillé, les créations du grand couturier Yves Saint
Laurent. Un défilé organisé sur l'initiative de notre collaborateur Michel
Boué. Voici le compte rendu qu'il en donnait dans nos colonnes.
Yves Saint-Laurent
Paris
Champs-Elysées
La grâce et les larmes
Le triomphe populaire des modèles du couturier vendredi soir, est une
grande première culturelle.
On parle de cinquante mille admirateurs...
Un jour de rêve. Dès l'aube, on scrute le ciel, on consulte la météo.
Nuageux sans pluie. Ouf ! Une ondée annulerait forcément le défilé des pièces
de collection que sont les modèles de haute couture. Et un climat dissuasif
ravirait les méchantes langues qui rêvent d'un bide pour cette grande première
: l'art de la mode à la Fête des communistes.
10 heures du matin, départ survolté depuis le luxueux siège d'YSL. Au
numéro 5 de l'avenue Marceau, on est sur le pied de guerre. Deux bus démarrent.
· bord, cent participants griffés YSL : quarante mannequins, habilleuses,
coiffeurs, encadrement. Un voyage exotique pour nos belles, les tops models les
plus recherchées du monde qui vont croiser à l'arrivée les Garçons Bouchers en
répétition. Le choc des mondes.
Trois heures de répétition, en tenue, sous la baguette exigeante de
Claude Licard. " Pas de défilé au rabais, a prévenu Pierre Bergé. Ce doit
être plus parfait que jamais. " Les camarades des chantiers alentours
rappliquent, écarquillent les yeux et applaudissent. Déjà. Bon signe.
· 16 heures, pique-nique. Puis balade parmi les stands, avant la
réception offerte par l'Humanité à la maison de couture. Mme Saint Laurent mère
en est, mais pas Yves, absent hélas. 20 heures : les " filles ", déjà
gâtées par la nature, sont entre les mains des maquilleurs qui en feront de hiératiques
déesses. Le général en chef Bergé passe les troupes en revue. L'heure H
approche et l'anxiété monte. Viendront-ils ? Aimeront-ils ?
· 20 h 45, une chape de glace nous tombe dessus. La pelouse est déserte
alors que déjà les invités s'entassent dans le pré carré au pied de la scène.
C'est qu'on est vendredi, les travailleurs ont gagné au dernier moment
La Courneuve. Et le miracle a lieu : Francis Crémieux fait les présentations.
En un quart d'heure, la pelouse est noire de monde : cinquante mille personnes
disent des dépêches. Serait-ce moins, c'est déjà considérable. Mais qu'en
diront-ils ?
Nuit noire. Décor noir. Mannequin noir. Tailleur, pantalon noir. Une
reine africaine descend l'escalier : c'est parti ! C'est parti pour cinquante
minutes d'enchantement mémorable. Dans l'idéale douceur du soir, cent
trente-cinq merveilles vont nous époustoufler : alternance des séries noires et
des festivals de couleurs ; d'hiver et d'été ; de jour et de soirée ; de motifs
cubistes et de fauves. L'ensemble est d'une majesté grandiose, d'une rigueur de
mouvement parfaite, d'une grâce saisissante. Une sorte d'apesanteur semble
baigner les passages. Une irréelle lenteur. Entre les tableaux, un silence
tendu révèle un public suspendu à la prochaine apparition.
Au début, la foule semble frappée de stupeur. Et puis commencent à
monter les bravos. " Extraordinaire, lance Pierre Bergé, ils préfèrent
exactement les meilleurs modèles. " L'instinct de l'élégance. " Les
mannequins n'ont jamais aussi bien défilé ", constate Christophe Girard.
Tendues au départ, elles vont vite comprendre. Comprendre que ce public,
innombrable, a lui aussi compris. Compris que la couture est une peinture et
une sculpture ; qu'un mannequin n'est pas une femme objet, mais que son métier
est de magnifier sa robe en la faisant bouger sur le corps ; que Saint Laurent
est un artiste à part entière et non un marchand de vêtements chers pour femmes
riches ; qu'il est venu voir et non acheter. " Ce soir, dit une fille,
j'ai l'impression que toute cette beauté est pour nous. " Elle a tout
pigé. Ils ont tous pigé, l'esprit dans lequel l'Huma a conçu cet événement
politique d'une certaine façon, finalement. C'est aussi un hommage aux
ouvrières de la haute couture avec qui nous avons fait un débat hier sur la Fête
(on en reparlera).
On lit sur les visages un ravissement presque incrédule. Des gens
pleurent. En coulisses, les salves de vivats sidèrent Frank et Robert, les deux
assistants de Saint Laurent qui mettent la dernière touche (le petit rien qui
fait tout le chic de la maison) au tableau du maître. Et quand, à la fin, la
traditionnelle mariée surgit du néant dans son fourreau blanc empesé de
colombes, le parterre se lève pour une ovation triomphale. Les mannequins
quittent la scène à regret, bouleversées. Le clan Saint Laurent est aux anges.
Des rappels tambourinent. En vain. C'est déjà fini.
Un rêve est passé vendredi par La Courneuve, il s'y était arrêté. Merci
Monsieur Saint Laurent.
Michel Boué
Jean-Pierre
Léonardini parle de Michel Boué.
Il
écrit des chroniques théâtrales dans l’Humanité.
Il a écrit un livre « Qu’ils crèvent les
critiques » qui a été PRIX DE LA CRITIQUE 2018,pour le Meilleur livre sur le théâtre.
Michel Boué venait du « front homosexuel
hohenzollern » *, et il était communiste. Il a été adopté et plébiscité
par la rédaction. Il avait un grand talent. Il a écrit un très beau livre
« Le roman de la robe ». Il y racontait son aventure avec la haute
couture. Avec Claude Cabanes, le rédacteur en chef de l’époque, ils avaient
décidé qu’il y aurait une rubrique mode dans « L’Humanité ». Ce qui
n’allait pas soi. Le journal était un organe de lutes des ouvriers et d’émancipation
des travailleurs. Le travail de la mode est le travail de la beauté. Maurice
Thorez, après la Libération, défend la haute couture et les articles de Paris.
Jean-Pierre
Léonardini et le travail sur l’intelligence de « L’Humanité »
Ce
travail de réflexion sur l’intelligence, sur la culture et la raison, est une
des raisons d’être du journal de Jaurès. Il a commencé avec tout ce qu’il y
avait de grands intellectuels. Ca va d’Anatole France à Léon Tolstoï. J’ai
commencé à être le plus jeune dans ce journal. Et je suis le plus vieux
aujourd’hui. Je parle en qualité de doyen vénérable. Si ma voix tremble, c’st
d’émotion.
Jean-Pierre
Léonardini et les intermittents.
On
ne demande plus aux journalistes de « L’Humanité » d’être encartés,
mais d’avoir de la sincérité. C’est depuis 1993. Avant, nous étions tous des
permanents du parti. C’était un acte volontaire. Je pense que l’on ne s’engage
pas mais qu’on « adhère ». On « colle ». Et on ne peut pas
se décoller. L’année de la lutte des intermittents (2014), nous étions en plein
dans la critique sociale et politique. Nous avions passé deux ou trois heures
avec une intermittente pour nous expliquer toutes les subtilités techniques et
administratives. On a pris des notes (ils étaient deux journalistes, NDLR). En
rentrant on a essayé de retranscrire la plupart de ses propos parce qu’on
n’avait pas tout compris.
Julie Brochen lit Muriel Steinmetz
MAGUY
MARIN : UN LION D’OR POUR UNE ARTISTE INSOUMISE
Lundi, 27
Juin, 2016
Après Pina Bausch et Anne Teresa De Keersmaeker, la chorégraphe
française a été distinguée à Venise, où elle nous a accordé un entretien.
Venise, envoyée spéciale.
Le 18 juin, date historique s’il en est, Maguy Marin a
reçu de Virgilio Sieni, directeur artistique de la Biennale internationale de
danse de Venise, la récompense suprême qu’elle a aussitôt dédiée à sa mère,
Louisa, et à sa fille, Louise. Elle s’est également réclamée de Pasolini. Elle
est arrivée en train de Montpellier parce qu’elle redoute l’avion et nous a
reçus dans son hôtel dès son arrivée.
Un
lion d’or, c’est impressionnant…
Maguy Marin :
Je suis reconnaissante envers Virgilio Sieni d’avoir pensé à moi. Le lion d’or
récompense un parcours et une vie dédiée à la danse. Cela signifie aussi que
l’on n’a plus 20 ans. On mesure la somme de ce que l’on a accompli. On
pense aussi à ceux grâce à qui cela fut possible. Je reçois donc ce prix en mon
nom mais je mesure aussi combien mon parcours n’aurait pas été le même sans de
multiples rencontres.
Vous
avez toujours pensé que la danse, le théâtre et l’art en général ne sont jamais
coupés de la réalité sociale. Dans ces moments durs que traverse aujourd’hui la
France, le pensez-vous plus que jamais ?
Maguy Marin Oui,
évidemment. Nous sommes dans une situation vraiment très difficile.
Personnellement, il me semble que quelque chose est arrivé à saturation et que
du nouveau dans le champ politique commence à émerger, comme Nuit debout. Il va
falloir songer à « organiser notre pessimisme », comme disait Walter Benjamin.
Au lieu de s’attarder dans l’impuissance d’agir, il nous faut envisager de
coopérer, même de manière locale, pour contrer les dégâts monstrueux du
néolibéralisme. Je ne pense pas à une révolution mais à des actes posés de
résistance. Il y a déjà eu dans notre histoire des gens qui ont lutté contre de
telles machines infernales. Je pense notamment à mes parents, à tous ceux qui
ont résisté durant la guerre. Même dans leur façon d’être, dans leur travail au
quotidien, dans leur rapport avec l’autre au sein du couple, certaines
personnes, au lieu de penser à se sauver elles-mêmes, ont sauvegardé une
certaine idée de l’humain. Ce sont des exemples. J’arrive à un âge où je pense
aussi beaucoup à transmettre à des jeunes gens.
Vous
aviez choisi en 2010 de quitter la direction du centre chorégraphique national
(CCN) de Rillieux-la-Pape…
Maguy Marin En
effet. Personne ne m’avait demandé de partir. Il s’agissait d’un choix conscient
et responsable.
Cela
vous a-t-il permis d’être plus libre encore maintenant ?
Maguy Marin La
différence est qu’avec moins de moyens financiers nous sommes moins nombreux,
et donc cela se passe mieux entre nous dans le travail. Lorsqu’on se trouve à la
tête d’une telle institution, un CCN, on a en main un lieu ressource et donc on
a affaire à des gens qui sont en demande matérielle. Désormais, c’est
différent. Ceux avec qui je travaille sont dans une position moins
hiérarchique. Nous sommes tous alors en demande. Cela oblige à une
collaboration permanente.
Avez-vous
le sentiment d’un désengagement officiel en France dans le domaine de la chose
artistique publique ?
Maguy Marin Absolument.
L’aide de l’État se dégrade et ce n’est pas d’aujourd’hui. Dès qu’on répond à
des choix censés émaner des électeurs, sous couvert de s’adresser en toute
simplicité au peuple, on tombe dans le populisme. Du coup, l’exigence
artistique ne peut pas être comprise et l’on nous taxe volontiers d’élitisme.
Il y a aussi que les noms des artistes les plus connus, chorégraphes, metteurs
en scène, plasticiens, ne servent plus que de vitrine. Chez eux, la question de
l’art ne se pose plus vraiment. Ils ne sont plus qu’admirés. Il est une autre
possibilité, le partage convivial et social de la culture, par exemple ce qu’il
se passe avec la Semaine du tango. Pourquoi pas ? C’est formidable, mais il y a
quand même un grand fossé entre toutes ces pratiques. Ne jamais oublier que
l’art crée aussi de la culture. En interrogeant les œuvres et ceux qui les
produisent ainsi que ceux qui les regardent, on travaille aussi le politique.
Or, il y a de moins en moins de lieux où cela s’effectue.
Qu’en
est-il, selon vous, de l’actuelle condition dite des intermittents ?
Maguy Marin :
Si le Medef n’est pas d’accord et si l’État cède là-dessus, on court à la
catastrophe. Ce soutien à la culture et à l’art est essentiel. Sinon, c’est le
fait du prince.
Les
honneurs pleuvent cette année, notamment à Dijon auprès des jeunes compagnies
de théâtre, à qui vous avez été donnée en exemple pour les formes modernes et
la conception de l’art aujourd’hui qui est la vôtre.
Maguy Marin C’est
l’âge aussi qui veut ça et le fait que j’ai perduré. C’est curieux tout de même
ces hommages rendus à un moment donné. Je ne crache pas dans la soupe. Je pense
au temps qui passe mais je me sens très ancrée dans mon présent. Ce qui
m’intéresse, je vous l’ai dit, c’est la transmission. L’invitation mérite la
peine, car elle permet de rencontrer des jeunes gens, de voir leur travail. On
s’inspire tous les uns des autres. Pour moi, ce fut Pina Bauch mais aussi
Giorgio Strehler, Tadeusz Kantor, Merce Cunningham et même Marcel Duchamp et
Giacometti. Tous ceux qui ont travaillé, écrit, laissé des œuvres. Cela
nourrit. Quand on est jeune et qu’on ne connaît pas encore grand-chose, c’est
chez ceux-là qu’on peut et qu’on doit puiser des forces. J’en ai cité plusieurs
car aucun d’eux n’est unique.
Parlons
de l’état des lieux de la danse contemporaine. Sommes-nous dans une période de
progression, de découverte, ou cela tourne-t-il un peu en rond ? Le goût des
formes nouvelles est-il présent ou déserte-t-il ?
Maguy Marin Je
ne vais pas voir beaucoup de danse. Ça m’a toujours un peu ennuyé (rires).
Kantor m’a mille fois plus touchée que maints spectacles de danse dite
contemporaine. Et j’en reviens toujours à Pina Bausch. Je me sens plus proche
de ce type de recherche. Cela fait longtemps que nous sommes dans une période
charnière. Il faut du temps à un mouvement artistique pour s’imposer. Les
éléments couvent de façon souterraine, se perdent, disparaissent avant
d’émerger. Il faut parfois attendre vingt ou trente ans. Il me semble qu’en ce
moment ça bouge et que ça va mûrir. Entre les années 1980, qui ont vu exploser
la nouvelle danse française, et aujourd’hui – depuis 1990 –, des
formes hybrides ont émergé entre musique et corps, théâtre et corps, arts
plastiques et corps, dispositifs et voix. Tout cela se côtoie beaucoup plus
qu’avant. Il y a un frottement fécond entre les disciplines. Je pense au
cirque, et notamment aux artistes de Trottola et à Bonaventure Gacon, qui sont
très contemporains tout en ne reniant pas l’héritage de la tradition avec
roulottes et caravanes. Ils inventent des formes neuves, sans doute parce
qu’ils ont rencontré du théâtre, comme celui du Radeau, de François Tanguy, et
de la danse. On a là une forme circassienne avec des poussées théâtrales,
musicales et chorégraphiques. Plus question de numéros de cirque.
Et
vous, où en êtes-vous maintenant ?
Maguy
Marin J’ai quitté le CCN de Rillieux-la-Pape il y a trois
ans avant de me rendre à Toulouse, ma ville natale, dans l’espoir d’y fonder un
espace pour la danse. Cela n’a pas eu lieu. J’avais acquis une ancienne
menuiserie près de Lyon en 1997. J’en avais fait un lieu de résidence et de
formation pour les artistes baptisé Ramdam. Nous avons aujourd’hui décidé
d’investir cet espace avec ma compagnie de douze personnes. Nous avons pour
projet de l’agrandir, d’autant plus que trois compagnies s’associent à nous.
Prochaine création en 2017.
Maguy Marin
Chorégraphe
Entretien réalisé par Muriel Steinmetz
Laurent Eyraud-Chaume lit Jean-Emmanuel
Ducoin
LES
VERTIGES DU VENTOUX
Lundi, 22
Juillet, 2002
Le " géant de Provence " est devenu au cyclisme ce que
l'Himalaya est aux alpinistes. Bien plus qu'une simple montagne à gravir.
Mont Ventoux (Vaucluse),
envoyé spécial.
Un massif calcaire tondu comme un moine sur lequel le soleil s'appesantit.
De loin, d'où qu'on vienne, du nord, du sud ou d'ailleurs, on dirait un espace
lunaire paradisiaque qui vous tend les bras, offrande des dieux oubliés aux
hommes d'en bas. Mais de près, c'est un monde en réduction qui crée des
personnages à sa démesure. " J'ai plus souffert dans le Galibier, ou
l'Izoard. Mais qui s'en souvient ? ", déclara un jour Miguel Indurain. Le
mont Ventoux n'est ainsi ni plus raide, ni plus long, ni plus haut que bien
d'autres sommets dressés pour anéantir le plus courageux des cyclistes.
Il y a quelques années, Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour (1975
et 1977), confessait dans nos colonnes : " Je n'y ai pas de souvenir
particulier. Je dis ça, mais de cette ascension de 1970, lors de mon premier
Tour, comme de celle de 1972, je peux presque jurer que j'ai gardé chaque mètre
en tête. " Le " mont chauve " impressionne les mémoires. Les
torture. Les éclaire. Dressé au-dessus de Carpentras, dans les odeurs de
garrigue et de sécheresse, le " géant de Provence " honore encore et toujours,
à chaque passage du Tour de France, le mode onirique et nostalgique.
" On y était. "
" Nous l'avons gravi, si, même que je me suis arrêté quatre fois.
"
" C'était avec l'Aronde, en quelle année déjà ? "
Livres d'images mémoire à destination des peuples, à feuilleter en
famille - celle du vélo et les autres. Entre le village de Bédoin, hissé à une
centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, et le sommet à 1 909 mètres,
22 kilomètres d'ascension presque ininterrompue avec des raidards à 14 % dans
la chaleur du flanc sud. " Le matin du Ventoux, c'est jamais un matin
comme les autres ", raconte Lucien Van Impe, vainqueur du Tour en 1976. Et
il ajoute, les yeux lumineux, lui le grimpeur originel : " C'est un
mélange de peur et d'envie. Le Ventoux est un mythe pour le participant du
Tour, et je ne sais pas pourquoi... "
De génération en génération, on se récite les mêmes histoires. Comment,
par le versant de Malaucène, celui où, sitôt passé la source de Notre-Dame du
Groseau, s'élèvent des rampes sans fin, ou par l'abrupt côté de Bédoin, celui
où la route se dresse brutalement au milieu d'une forêt artificielle avant de
se perdre dans les éboulis, des coureurs perdent la raison, leurs forces et
parfois la vie. On le dit. Et si, comme l'a écrit Roland Barthes, " le
Ventoux est un dieu du Mal auquel il faut sacrifier ", alors ce dieu
jalousé et aimé n'accepta jamais qu'on lui dispute son aura.
Elle vint pourtant tardivement sur les routes de la Grande Boucle. Le 22
juillet 1951 exactement. Ce jour-là, le mont renvoie Fausto Coppi en personne à
son humanité géniale. Dévasté par la mort de son frère, Serse, il mène une
course sinon fantomatique, du moins évasive, de l'autre côté du miroir. Et même
l'année d'après, alors qu'il s'est joué du Galibier avec l'aisance des
seigneurs, corps magnifique, c'est Jean Robic qui le prive des superlatifs et
d'une légende dont il ne souffrira pas.
Le vent souffle. L'angoisse monte en dedans quand commence à serpenter
la route, au milieu de quelques pins. C'est dans l'un de ces virages d'ombre et
de lumière que Ferdi Kubler avait attaqué en 1955. " · côté de lui,
Geminiani lui a dit : "Attention, Ferdinand, le Ventoux n'est pas un col
comme les autres", conte Raymond Poulidor. Kubler lui a répondu : "Ferdi
n'est pas non plus un coureur comme les autres !" Quelques kilomètres plus
haut, le Zurichois franchit la crête et c'est dans la descente qu'il perd pied.
" Il a posé son vélo, il hennissait et s'insultait tout seul. " Le
soir, en Avignon, après avoir abandonné le Tour et mis fin à sa carrière, le
coureur délirait encore dans son lit et hurlait devant ses proches :
"Ferdi, il est trop vieux. Il a mal. Ferdi s'est tué ! Ferdi s'est tué
dans le Ventoux !" "
" J'y ai emmené mon fils avec la R 16. Fallait qu'il voit ça une
fois dans sa vie. C'était sous Giscard, je crois... "
" Moi, j'ai vu Indurain s'y envoler comme un ange et laisser Eros
Poli franchir le sommet en tête, puis gagner à Carpentras. "
" Moi, je n'y ai vu qu'une stèle avec "Tom Simpson"
marqué dessus. "
1967. Le 13 juillet, 13e étape. Là où les arbres disparaissent, là où le
Ventoux ressemble à la Lune, bien après Chalet-Reynard, il n'est plus que
désert de caillasse illuminée par une blancheur chaude. Roger Pingeon grimpait
avec un groupe en tête sans savoir qu'il serait vainqueur à Paris quelques
jours plus tard. Ce sont ces derniers kilomètres, ceux qui répondent par la
violence à la violence des hommes, qui ont tué l'Anglais Tom Simpson. L'immense
journaliste Pierre Chany l'a écrit : " Simpson monte au ralenti, le regard
perdu, la tête inclinée sur l'épaule droite selon une attitude qui lui est
familière. " La chaleur conjuguée aux produits dopants vont précipiter un
collapsus cardiaque qui le jette à terre. Chany : " Deux à trois cents
personnes forment un cercle, ignorant sans doute qu'un homme est en train de
mourir. Sur la route, une trentaine de coureurs attardés passent sans un
regard, trop préoccupés par leur propre souffrance. " Point final.
" Devant la stèle, j'ai vu de drôles de boyaux recroquevillés,
laissés par des cyclotouristes. "
" Certains y déposent des abricots séchés. "
" On dit que Jacques Anquetil y a pleuré, longuement. Mais c'était
Anquetil. "
Pour Raphaël Geminiani, " volonté et maîtrise de soi " sont les
deux seules armes pour " gravir la bête ". " C'était mon col
fétiche, explique-t-il. Bobet et moi, on partait du principe que si c'était dur
pour nous, c'était encore plus dur pour les autres. " L'homme sait de quoi
il parle, pour l'avoir toujours à peu près dompté, en 1951 comme en 1952, ou en
1955, et en 1958, année où il prit le maillot jaune au terme d'un
contre-la-montre de légende remporté par Charly Gaul. " Bien sûr,
poursuit-il, le Ventoux par Bédoin, c'est terrible car dans les huit premiers
kilomètres, on se sent comme un poisson hors de l'eau. Une fois qu'on quitte le
bois, on se dit : ouf ! ça va mieux... sauf qu'au sommet le soleil du Vaucluse
brûle tout ce qui se présente. "
Et que peut en dire Eddy Merckx ? 1970 encore : le " cannibale
" s'écroule sitôt la ligne franchie. Comme une vengeance. Le plus beau
palmarès de l'histoire de la petite reine avait oublié qu'on ne peut s'octroyer
une chose inestimable sans en payer le prix. Victoire, mais plus de souffle
pour le Belge. Il chute de l'estrade. Se relève. On le place sous une tente à
oxygène, tout comme son dauphin Martin Van Den Bossche. Les statisticiens
diront qu'il tournait les jambes trop vite : 74-75 tours par minute (que dire
d'Armstrong, alors ?). Les mystiques diront, moins modestes, que le Géant,
humilié par cette jeunesse arrogante, s'était rebellé. " Le feu, j'avais
le feu dans la poitrine ", pleurera longtemps Merckx, comme s'il fallait
que ce souvenir-là et nul autre hante ses sommeils. Et Thévenet de témoigner : "
Moi, j'étais cinquième, c'était ma plus belle place depuis le départ et je
m'étais donné à bloc. J'étais sans voix, sans respiration. Moi aussi, je
n'aurais pas dit non au masque, mais c'est lui qui a tout eu. "
" Mon grand-père a voulu monter avec la Traction : le moteur a
explosé à six bornes du sommet. "
" J'ai vu des plantes qu'on ne trouve qu'au Groenland. Enfin, il
paraît. "
" Au début du printemps, la route lisse est bordée de pylônes jaune
et rouge encore couverts de résidus neigeux. "
Et tout là-haut, alors, qu'y voit-on ? Et pourquoi ? Et qu'y ont vu les
Jean Robic, Louison Bobet, Raymond Poulidor, Bernard Thévenet, Jean-François
Bernard, Marco Pantani et tous les autres, lorsque, seuls, insolents et
miraculés, ils ont bénéficié de la clémence du mont ? Lorsqu'il affronta le
" géant de Provence " pour la première fois, Louison ne l'avait
jamais monté et disait : " Celui-là, il ne faut pas aller le voir ! "
Le Ventoux prend. Le Ventoux dispose. Peu importe le statut et les honneurs, le
rang et les victoires, là comme ailleurs rien ne remplace les soupirs d'effroi
des anonymes. Vertiges.
Jean-Emmanuel Ducoin
P. S. Ce n'est peut-être qu'une rumeur, mais à l'endroit même où la
stèle dédiée à Tom Simpson se dresse, on dit que le cour des coureurs
augmenterait soudainement de quelques pulsations. Les scientifiques cherchent
des explications.
Acte désespéré des grévistes quand la direction de Radio France refuse de les écouter.
12 19
----------------------------------------------------------
Patrick Le Hyaric explique les changements financiers pour l'Humanité qui a été sauvé par le tribunal. ---------------------- Lire aussi:
Je représente la société des « Amis
de l’Humanité ». Mon grand honneur, c’est d’avoir succédé à Michel Vauvelle et à
Edmonde Charles-Roux. Les « Amis de l’Humanité » ont plus de 1 000
adhérents, 65 comités locaux. Adhérez-y pour soutenir le journal. Vous savez
tous l’atteinte à la démocratie, à la liberté d’expression que représenterait
la disparition de « L’Humanité » qui a toujours été menacé. Dès 1905,
la banque Rothschild a voulu racheter le journal.
Ernest Pignon Ernest
Un membre des « Amis de
l’Humanité » a légué sa maison à la société. Nous, on s’est inquiétés de
cette proposition. On a pris contact avec sa famille car on ne voulait pas
les spolier. La famille a dit : « Si il veut donner sa maison à « l’Humanité »,
nous sommes d’accord. » Je trouve
ça … Je ne peux pas dire plus que ça…. Quel investissement ! Je ne trouve
pas les mots…. »
Ernest Pignon Ernest
Le journal « L’Humanité »
répond à une chose de cet ordre : on est sous un flot d’informations
bidons, rapides, normatées. Quand on décide d’acheter un journal papier, de
prendre le temps de lire, d’analyser, d’avoir des informations qui sont
pensées, c’est fondamental.
Ernest Pignon Ernest parle
du Tour de France :
L’article sur Epernay et sur Julien
Alaphilippe, dans « L’Humanité », était remarquable.
Alice
Carré lit un texte de Rosa Moussaoui :
On reconnaîtrait sa
silhouette entre mille. Coiffé de sa casquette de marin, René Vautier, le petit
Breton à la caméra rouge, patiente devant le tribunal de Quimper. Il revient,
ce jeudi 30 avril, sur les lieux de sa jeunesse : c’est ici, de l’autre
côté de l’Odet, qu’il a été décoré, à quinze ans, de la Croix de guerre. Avec
un groupe d’Éclaireurs de France, l’adolescent avait pris les armes contre
l’occupant nazi dans la presqu’île de Crozon. Un passé de résistant qui force
le respect. Mais pas celui des nostalgiques de l’OAS, aux yeux desquels le
cinéaste anticolonialiste, est rien de moins qu’un « collaborateur ».
En août 2007, René
Vautier était invité au Festival de cinéma de Douarnenez pour la projection de
ses films Afrique 50 et Avoir vingt ans dans les Aurès. Un débat auquel il
participait avec le réalisateur Mehdi Lallaoui et l’historien Olivier
Lecour-Grandmaison fut perturbé par Claudine Dupont-Tingaud, ancienne
conseillère générale FN, ex-OAS. Laquelle publia ensuite un communiqué
nauséabond, accusant René Vautier de « Kollaboration anti-française ».
Olivier Lecour-Grandmaison était qualifié, lui, de « négationniste ». Quant à Mehdi Lallaoui,
réalisateur de nombreux films consacrés au passé colonial, il était présenté
comme l’incarnation d’une « tyrannie de la repentance »
visant à « instiller en nous la haine de notre histoire
commune ». Des propos inadmissibles, qui ont convaincu René
Vautier, Mehdi Lallaoui et Olivier Lecour-Grandmaison de porter l’affaire
devant la justice.
Devant la salle
d’audience, l’accusée persiste et signe. L’activiste d’extrême droite se
revendique ouvertement de la défense de la « blanchitude ».
« Les races existent. La nôtre est menacée. Il faut la défendre. Je
défends donc la "blanchitude" comme Aimé Césaire défendait la négritude »,
plastronne-t-elle. Avant de réitérer ses accusations : « En mettant sa caméra, qui est une arme, au service des ennemis de
la France, René Vautier s’est rendu coupable de collaboration pendant la guerre
d’Algérie. » Argumentation reprise mot pour mot par son avocat,
Me Pichon : « René Vautier a sans doute été
résistant. Mais il a apporté son soutien au FLN. Objectivement, il a collaboré. »
À l’entrée du tribunal, d’anciens appelés d’Algérie, venus soutenir la partie
civile, ont déployé des banderoles : « Non à l’OAS. »
Les amis de Claudine Dupont-Tingaud les couvrent d’insultes. Cité comme témoin
de la défense, un dirigeant du Front national, Roger Holleindre, fondateur de
l’OAS dans le Constantinois, vante, avant l’ouverture des débats, l’action de
l’organisation terroriste. « J’en ai marre de ces pleureurs.
Ce que l’OAS a fait en Algérie, c’est de la rigolade à côté de ce qu’a fait le
FLN, éructe l’ancien parachutiste. L’Afrique ne serait pas ce qu’elle est si la
France était restée. Le résultat de ces indépendances, c’est un fiasco total.
Si l’Algérie était restée française, c’est dans l’autre sens que se ferait
l’immigration. Au lieu de cela, on les a fait passer directement du bourricot
au jet aérien. Vous n’entendez jamais ce genre de discours car les hommes comme
moi sont interdits de télévision. Si j’étais pédé et anti-France, ce serait
différent ! »
Venue soutenir René
Vautier, Simone de Bollardière, veuve du général de Bollardière, rappelle en
marge de l’audience que ces nostalgiques de l’OAS appartiennent au camp de ceux
qui voulurent renverser la République. « Leur refus de la décolonisation
est rétrograde. Notre combat contre les horreurs perpétrées au nom de la
France, contre la torture, relevait d’une insurrection morale nécessaire, insiste-t-elle. Tout être humain a le droit à la dignité et au respect, quelle que
soit sa couleur. »
L’audience s’ouvre
dans un climat très lourd. Appelée à la barre, Claudine Dupont-Tingaud
bafouille un argumentaire boiteux, qui ne convainc visiblement pas la
présidente. Le « k » de « kollaboration »,
prétend l’ex-élue FN, « n’est pas une référence à la
Seconde Guerre mondiale, mais un clin d’oeil à René Vautier, bretonnant ».
« Je ne retire rien de mes propos. Nous n’avons pas l’intention de
faire acte de repentance et de battre notre coulpe »,
s’enferre-t-elle, en invoquant la « liberté d’expression ».
Après elle, Roger Holleindre se lance dans un long et ennuyeux plaidoyer sur
les prétendus « bienfaits » de la
colonisation, accusant au passage René Vautier de « trahison ». En réponse, le cinéaste revient sur
son passé de résistant, sur son engagement de communiste et d’anticolonialiste,
sur la genèse de ses films. « L’indépendance de l’Algérie,
celle de toutes les colonies, était inéluctable », conclut-il.
À sa suite, Mehdi Lallaoui rappelle ce que fut l’OAS, organisation criminelle à
laquelle l’accusée se vante d’avoir appartenu. « Ces gens qui nous insultent se réclament d’une organisation qui
planifia la tentative d’assassinat d’un président de la République »,
lance-t-il. Le réalisateur du Silence du fleuve s’indigne
de l’expression « anti-France » que lui accolent
ses adversaires. « Je suis un élu de la République »,
rappelle-t-il, en montrant au tribunal son écharpe de conseiller régional
d’Île-de-France. « Pas question de céder à
l’intimidation en renonçant à remettre en cause la "légende dorée de la
colonisation française" », affirme, enfin, Olivier
Lecour-Grandmaison. « Les attaques diffamatoires de
Mme Dupont-Tingaud à notre égard s’inscrivent dans un contexte de
recrudescence des actions militantes des anciens de l’OAS et des nostalgiques
de l’Algérie française. Actions qui se sont multipliées depuis l’élection de
Nicolas Sarkozy et l’entreprise de réhabilitation du passé colonial de la
France à laquelle il se livre pour des raisons électoralistes »,
analyse l’universitaire.
Pour l’avocat de la
partie civile, Me Bellouti, le délit de diffamation est constitué. Il réclame
pour chacun de ses clients 5 000 euros de dommages et intérêts « pour l’atteinte portée à leur honneur et à leur considération »,
ainsi qu’une publication dans trois quotidiens ou hebdomadaires, aux frais de
Claudine Dupont-Tingaud. Le jugement a été mis en délibéré au 12 juin.
Rosa Moussaoui
Arthur Nauzyciel lit un texte de Jean-Pierre Léonardini
sur Jean Genet.
Il rappelle que son père vendait « L’Humanité
Dimanche ». C’est une affaire de famille…
JEAN
GENET* ET LE THÉÂTRE PAR JEAN-PIERRE LÉONARDINI
Vendredi,
17 Décembre, 2010
En seulement trois grandes pièces de théâtre, Jean Genet a savamment
dynamité dans un étincelant jeu de miroirs la chiennerie hypocrite de la
société dont il eut à souffrir dès la plus petite enfance.
Après la parution de la somme monumentale que Sartre lui consacre, Saint
Genet, comédien et martyr (1952), ce dernier, de son propre aveu, a du mal à
s’en remettre, comme écrasé sous le poids de l’analyse conceptuelle sur son «
cas ». Il s’en sort grâce au théâtre. Il y avait certes déjà eu les Bonnes,
créées par Jouvet en 1947, comme par accident, pour complaire à Cocteau et,
deux ans plus tard, Haute surveillance, avant le sensationnel brelan que
constituent le Balcon (1956), les Nègres (1958) et les Paravents (1961) ; par
quoi s’est édifiée une dramaturgie inouïe, radicalement singulière, fondée sur
le cérémonial, l’inversion du reflet et l’incessante traversée des apparences
en tous sens, l’ensemble dessinant sans fin l’autoportrait en creux et sans
merci du poète en voleur et pédéraste cristallisant la misère en gloire et pour
qui la scène représente, bel et bien, « ce lieu voisin de la mort, où toutes
les libertés sont permises ».
Ne perdons pas de vue qu’entré à présent au Panthéon
de « la Pléiade », en somme devenu classique, Genet entend demeurer, fût-ce à
son corps défendant à titre posthume, un parfait dynamiteur de la chiennerie de
la société dont il eut à souffrir, ce qui le fit d’emblée camper résolument,
corps et âme, sexe compris, sur la position des parias et damnés de la terre de
tous ordres. L’admirable, dans cette trilogie proprement fantastique dans les
lettres françaises et au-delà, n’est-il pas que par l’éclat du style, joint à
la véhémence de la forme et au scandale des sujets envisagés, il ait pu, grâce
à un perpétuel saut de l’ange à rebours dans le sacré, créer un monde
d’illusions irréfutables ?
Ces pièces
procèdent d’une construction extrêmement savante. Dans chacune d’elles, la
marqueterie de la structure relève d’une sophistication insigne. Dans le
Balcon, c’est au bordel que face au miroir, en se travestissant en évêque, en
général, en chef de la police ou en mendiant-poète, l’on affirme sa volonté de
pouvoir, jusqu’à ce qu’éclate une révolution qui ne change en rien la donne du
jeu pipé… Dans les Nègres, machine infernale contre les Blancs que Genet
qualifie de « clownerie », le jeu de doubles est à son comble. Des Noirs jouent
les Blancs et d’autres jouent les Noirs aussi hideusement que les imaginent les
Blancs… Au terme d’un cumul de simulacres subtilement tressés, le spectateur
(blanc de préférence), banni de fait, ne doit plus savoir où il en est. Quant
aux Paravents, dont la création par Roger Blin à l’Odéon mit la bave aux lèvres
de l’extrême droite, on y voit bien face à face les Arabes, les coloniaux et la
famille des orties (qui n’a strictement rien, Leïla n’a même pas de visage),
laquelle seule passionne Genet. Ce poème dramatique, doté d’arrière-plans
historiques puissamment sarcastiques, s’ouvre à la fin sur le vide et la mort,
définitive absence. Genet, autodidacte de génie, a inscrit en majesté la marge
sociale au coeur de la page. Il disait : « Le geste qui brise la loi a un
pouvoir d’écriture. »
de Jean-Pierre Léonardini
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*
Jean Genêt cite la prison de Fontevraud comme une des plus terribles de France, bien qu’il semble n’y avoir jamais séjourné (il n’apparaît sur aucune liste d’écrous).
Jean Genet
1910 - 1986
"De toutes les centrales de France, Fontevrault est la plus troublante. C'est elle qui donne la plus forte impression de détresse et de désolation, et je sais que les détenus qui ont connu d'autres prisons ont éprouvé, à l'entendre nommer même, une émotion, une souffrance, comparables aux miennes."
"Miracle de la rose"
Plaque posée à Fontevraud
Jean Genet, né le 19 décembre 1910 dans le 6 arrondissement de Paris, ville où il meurt le 14 avril 1986 dans le 13 arrondissement, est un écrivain, poète et auteur dramatique français. Genet aborde notamment dans ses ouvrages l'homosexualité et l'érotisme, à travers la célébration de personnages ambivalents évoluant au sein de mondes interlopes.
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Bernard Bloch explique que deux journaux rendent
compte des pièces de théâtre : « L’Humanité » et « La
Croix » tout comme ils parlent des effets délétères de la canicule pour
les migrants et les SDF.
Bernard Bloch lit Dominique Widemann.
COURS
APRÈS TES RÊVES, ILS TE RATTRAPERONT
Lundi, 16
Septembre, 2013
Politique, poétique, poéïlitique, festive, la culture dans tous ses
états court le long des
artères de la Fête.
En toute « libertée, égalitée, fraternitée ».
On emprunte une allée et déjà tout est là, d’un monde différent. Le
nôtre et un autre où culture et politique mêlent leurs lettres, mains jointes
entrelacées. Avenue Aimé-Césaire, poète devant l’éternel et tant d’autres qui
nous emportent sur leurs ailes. Woody Guthrie descendu des collines du folk
pour chanter le peuple américain. Rosa Parks, l’une de ces femmes qui
n’auraient été personne si elle n’avait maintenu son corps immobile dans un bus
dont un Blanc prétendait la déloger, et elle, immobile comme un soleil noir qui
emplit l’horizon. Henri Krasucki, dirigeant de la CGT, fils d’ouvriers,
mélomane et fou d’opéra, qui fit de la musique l’une des armes de sa
résistance. Frida Kahlo, peintre des Amérindiens et derrière elle la chère
ombre de Diego Rivera avec ses « murales », immenses représentations des
réalités du Mexique.
Sous la halle Nina-Simone, près des expositions, le collectif d’artistes
de rue Soirées dessinées improvise à fresque sur les thèmes de la paix ou de
Jean Jaurès. Le portrait de ce dernier, travail en cours, se dessine en
douceur, profil tourné vers les arbres aux pacifiques feuillages de l’œuvre
voisine. La Paix, et donc la Guerre, portrait pas encore achevé mais déjà nappé
d’un sang d’encre. Une dame brune, au micro, lit des textes de Pasolini,
lecture corsaire tout près du flot d’arrivants à la Fête qui, soudain,
éteignent leurs joyeux sifflets et marchent sur les pointes pour ne pas
déranger. En face, les Mutins de Pangée, coopérative audiovisuelle et
cinématographique pour le « désentubage cathodique » présentent leurs éditions
rebelles. À venir, en salles ce mercredi, Il était une fois en Yougoslavie,
Cinema komunisto, de la jeune réalisatrice Mila Turajlic, en quête d’un cinéma
dont la disparition plonge l’histoire dans le brouillard. Elle ne se laisse pas
faire.
Au premier tournant de l’exposition de la Fête, l’œil intense d’Antonio
Saura perce sa lithographie. Au stand de Cuba, l’histoire s’affiche avec « Cuba
Graficà », présentation des chefs-d’œuvre du patrimoine graphique de l’île
crocodile ; la poursuite artistique se révèle aux aléas des périodes
politiques, qui voient émerger une nouvelle génération de talents. Sur le stand
du Venezuela, les Diables dansants, créatures en assemblage de masques et
tissus, effraient un peu les petits enfants, qui peuvent en apprivoiser l’art
dans un atelier éphémère. Diables ou épouvantails à condor, emblème pillé par
l’empire des États-Unis dépeçant les démocraties d’Amérique latine. Au village
du monde, des mondes se font écho. L’association Al Kamandjâti, créée sur
l’initiative du musicien palestinien Ramzi Aburedwan, anime les écoles de
musique de Ramallah, Jénine et Deir Ghassanah. Ici elle collecte des
instruments pour les élèves palestiniens. Dans un grand bac, un bouquet de
flûtes et guitares sert de tremplin à l’envol d’une installation de violons
suspendus, arpèges en partance. Le Pads (Parti algérien pour la démocratie et
le socialisme) a orné ses toiles de tente des grands portraits de combattantes
de l’indépendance de l’artiste Mustapha Boutadjine.
Sous leurs regards vivants, un hommage est rendu au camarade Henri
Alleg, homme de culture s’il en fut. Vaste cartographie, le Val-de-Marne a opté
pour une boussole chilienne, avec piano, guitare et contrebasse. Angel Para
chante Victor Jara. Souviens-toi, Amanda, quand tu allais chercher ton fiancé à
l’usine, lui qui comme tant d’autres n’est jamais revenu ; quand tu vibrais de
cette attente, de ces « cinq minutes qui te feront fleurir ». Sur le stand du
CN, fleurissent en noir et rouge sur toiles blanches les pointes à vif de
Charb, Coco, Lardon, Luz Louison et Guillaume Duchemin, dessinateurs aux traits
acerbes invités à faire sa fête à la réforme des retraites. Au même endroit,
l’artiste Pascal Colrat, par la photo d’une belle jeune fille éclairée comme un
La Tour, prolonge les vers de Boris Vian : « Je n’ai pas besoin de gagner ma
vie, je l’ai. » C’est l’exposition « Affiche-moi l’camp » où l’on se chope un
vol d’hippopotame, on lévite aux signes de Lutt’opie détourés sur un ciel à la
Magritte. Au nord, justement, la scène a mis le feu à l’averse, Lénine Renaud,
ex-Marcel et son orchestre, Loïc Lantoine, et le rock métal et cornemuses de
l’Opium du peuple.
Sur l’un des panneaux de l’exposition consacrée à Pasolini par la
Cinémathèque française, offerte en avant-première aux visiteurs de la Fête, la
mémoire brûle. Sortie en flammes, et pour viatique ces mots du cinéaste, poète
et frère d’armes contre ce que déjà il nommait le « génocide culturel » des
forces de domination : « Il faut résister dans le scandale, Et dans la colère,
plus que jamais, Naïfs comme des bêtes à l’abattoir, Troublés comme des
victimes, justement. »
Dominique Widemann
David
Lescot lit La lettre d’Anatole France à Marcel Cachin:
Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday,
les Hauts Fourneaux, qu’il importe de connaître.
On y trouvera sur les origines et la conduite de la guerre des idées que vous
partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra, notamment
(ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut
essentiellement l’oeuvre des hommes d’argent ; que ce sont les hauts
industriels des différents Etats de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent,
la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état,
mirent en vie leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent
avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et
disloquèrent le monde.
Ecoutez Corday sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction
et toute la puissance de son talent. — » Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs
hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des
frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles
dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de
métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans
relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous
les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes même, par troupeaux, par
armées, tous précipités pèle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent
à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots.
Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux
les vrais hauts fourneaux ! (page 163).
Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils
moururent. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même
degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la
cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est
tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes
entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday
nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me
donna, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par
lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas
fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un
peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute
proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de la
Révolution et de l’Empire. Je ne parle pas des guerres de l’ancien régime qui
ne faisaient pas haïr aux Français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez
nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos
propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions
cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.
Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands
journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui
conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. » L’esprit de
vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et
cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors
d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir, c’est la trahir.
«
Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette
haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté qu’on trouvait naturelle et à
laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les
mœurs étaient droites, assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté
était fort heureuse. » C’est, dit-elle, un signe de progrès, et la preuve que
notre morale s’est perfectionnée avec les siècles. La haine est une vertu,
c’est peut-être la plus noble des vertus. «
Je lui demandai timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :
— Pensez, madame, un peuple entier, c’est grand… Quoi ? Un peuple composé de
tant de millions d’individus, différents les uns des autres, dont aucun ne
ressemble aux autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre,
dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse ignorante en
a souffert mort et passion. Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le
bien et le mal, la beauté et la laideur. «
Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je
l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous
inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est pas
faite d’Etats isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout
harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.
Notre salut, c’est d’être bons Européens. Hors de là tout est ruine et misère.
Salut et fraternité,
Ernest Pignon Ernest parle
de Pasolini :
Il dit dans cet entretien
(son dernier avant sa mort, NDLR) : « Je suis comme quelqu’un qui est
allé en enfer. Et quand je reviendrai…Il s’arrête et il dit « Si je
reviens, j’aurai vu bien au-delà de l’horizon », puis il dit « On
termine demain ? » Il lui dit « Donne-moi un titre. » Et il
dit « Tu mets : Nous sommes tous en danger. » Et il meurt après.
Il a été assassiné dans la nuit.
Ernest Pignon Ernest parle
de Pasolini :
Pasolini parlait de ce capitalisme
basé sur la consommation, sur la télévision ;
Stanislas Nordey : « Il
y a toute une série d’entretiens de Pasolini qui vient d’être éditée. »
Ca
fait du bien de voir un débat pour le journal « L’Humanité » ici, au
festival d’Avignon. De nombreux intervenants, artistes mêlent l’histoire et la
création artistique du journal. Ces lectures de textes font une sacrée bouffée
d’oxygène. Dans le monde politique d’aujourd’hui, ça fait du bien.
L’Humanité
n’est plus l’organe central du Parti Communiste français. Il est nécessaire à
la vie démocratique. Je lis deux journaux tous les matins : « le
Figaro » et « l’Humanité ».
Chaque
journal représente sa classe dans le contexte de la lutte des classes, et il
faut les deux. S’il en manquait un, il manquerait tout.
« L’Humanité » est une des dernières digues avant que tous les
marchands ne s’emparent des derniers journaux d’opinion qui restent en France.
C’est
la politique du « court-termisme ». Tout se fait dans le temps court.
La
politique internationale ? c’est celle du doigt sur la gâchette.
La
politique diplomatique ? c’est celle du tweet.
La
politique économique ? c’est celle des grandes multinationales qui veulent
remplacer les états, c’est celle du « trading haute fréquence ».
Tout
est marchandise. Tout doit aller vite. Tout est privatisé. Et à force de tout
privatiser, on sera privé de tout. C’est pour cela qu’il y a besoin de
politiques publiques qui préservent l’art, la création, la culture et qui
permettent le débat le plus pluraliste dans notre pays qui éveille les
consciences et l’humanité. Le journal « L’Humanité » y a toute sa
place.
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Jean Jaurès "Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience" Fête de l'Humanité 2019 ---------------------------------------------
Drag Queen sur France 2.
Critique par Arnaud Alessandrin, sociologue.
Le capitalisme récupère ce phénomène.
Les costumes coûtent cher et sont réservés à des privilégiés.
L'aspect revendicatif est gommé.
"L'Humanité"
08 22
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« Drag
Queen France » à la télévision :
Une dragqueen se travestit pour exprimer son identité et/ou dans le cadre du
spectacle vivant, incluant souvent du chant, de la danse ou du lip-sync. Elle
se représente généralement lors d'événements comme les Marches des fiertés ou
les concours de beauté, ou dans des endroits comme les cabarets ou les boîtes
de nuit.
Une
émission qui prône l'amour de soi et l'amour des autres, et qui met en avant
une communauté LGBTQIA+ et des thèmes souvent relégués au second plan à la
télévision française.
La
plus grande compétition de dragqueens au monde arrive en France,
RuPaul's Drag Race, lancé il y a déjà douze ans aux États-Unis et qui
triomphe depuis dans de nombreux pays. Nicky Doll, la plus célèbre et
internationale des dragqueens françaises, enfile les talons de
RuPaul et s'installe aux commandes de Drag Race France, pour une
première saison événement.
L'émission
va visibiliser un art encore très peu connu du Français moyen, qui a une vision
très transformiste héritée du cabaret de Michou.
« En
2022 et surtout ici en France, on vit très bien avec le VIH, les
traitements sont de plus en plus efficaces, mais la sérophobie comme la
transphobie, homophobie et tout type de discrimination continue à tuer des gens
actuellement. »
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Les drag queen à la télévision
Ils sont de véritables artistes.
Stigmatisation des personnes queers.
Ton sensationnaliste.
Certains candidats sont racistes.
Vers une déstigmatisation de ces personnes?
"Les Effronté-e-s"
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Drag
Queen et RN
La
mort nous attend
Ruby
on the nail.
« Le RN c'est un danger qui nous pend au nez ». Candidate de la saison 3 de Drag Race
France, la Drag Queen Ruby on the nail.(La Marseillaise)
Née à Marseille, Ruby commence son parcours dans le drag en 2017 à Paris. Elle trouve dans cet art une façon
d'exprimer sa féminité. (France TV).
Violet Chachki - Gagnante de la saison 7 de « RuPaul's
Drag Race », la drag-queen de 32 ans devenue une star a son point de vue sur
l'émission française. (Yahoo).
07 24
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JO
et femmes
Piche,
Nicky Doll, Paloma
Drag
queens.
Gogo
Palmer
L'Humanité
Les trois drag-queens Nicky Doll, Paloma et Piche sont venus animer à leur
manière la cérémonie d'ouverture des Jeux
olympiques de Paris 2024. (Le Parisien).
Maud Le Pladec, directrice de la danse de la
cérémonie, avait réuni les drag
queens Piche, Nicky
Doll et Paloma,
le danseur Germain Louvet. (Sceneweb)
Jeux olympiques 2024 : baiser entre deux hommes, drag-queens.
Nicky Doll, Paloma et Piche, reconnaissable à sa barbe
blonde. (Sud Ouest).
Nicky Doll, Paloma et Piche, accompagnées de Giselle Palmer et Barbara Butch,
participent à la cérémonie d'ouverture des JO 2024 à Paris. (Wikipédia).
Nicky Doll, Paloma, Piche, Kam Hugh & Daphné Bürki
triomphantes à la cérémonie d'ouverture des JO 2024. (Drag race France).
« Femmes, la CGT vous la voulez comment ? »
Principaux résultats de la Consultation nationale.
La CGT a mené une consultation inédite auprès
des femmes syndiquées à la CGT et nonsyndiquées, en emploi, retraitées ou
privées d’emploi, pour connaître leurs attentes vis-à-vis de la CGT. L’enjeu de
la démarche était double : accroître la syndicalisation des femmes et
favoriser, pour les syndiquées, leur prise de responsabilité au sein des
organisations de la CGT.
(…) L’égalité entre les femmes et les hommes
est une question importante pour 99 % des syndiquées répondantes : elle est
très importante pour 82 % et plutôt importante pour 17 % d’entre elles.
(…) Militer en tant que femme à la CGT 42 %
des actives sans responsabilité et 60 % des syndiquées en responsabilité
déclarent avoir rencontré des difficultés pour s’affirmer en tant que femmes
dans un univers masculin.