Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Le
système de retraite est un socle de la protection sociale et du pacte
républicain. C’est une conquête récente. A la suite de la collaboration avec
les nazis, le CNR a cherché à éviter tout ce qui s’était produit. Il voulait un
nouveau projet commun d’espoir pour la société française. Cette création du
droit à la retraite pour toutes et tous est extrêmement précieux et
fondamental. Le gouvernement a décidé de faire baisser la part des richesses
produites consacrée aux retraites, et aussi à la protection sociale. Il veut
reculer l’âge de départ à la retraite, il baisse le montant des pensions. Il
change la philosophie du droit à la retraite. Il s’agit de conquérir des points
pour avoir le meilleur droit possible à sa retraite. C’est un changement
radical.
La
retraite est un marqueur de civilisation. Quand les forces de l’argent
progressent et dominent, la civilisation recule. Le gouvernement veut
s’attaquer à des régimes spéciaux « réservés à quelques
privilégié-e-s ». Il s’attaque à un obstacle sur le chemin de la refonte complète
du régime des retraites. Il s’attaque aussi au régime général. « Il y a
des inégalités et des injustices dans le système actuel. Notre système va
répondre à toutes les questions. » Chacun voit que c’est de la rhétorique
et que c’est tronqué.
La
situation des femmes, les carrières hachées, la pénibilité, après les
nombreuses attaques, sont des sujets à reconquérir sans casser le système
existant. Sur le financement, E. Macron a dit deux choses contradictoires :
« C’est le moment de faire cette réforme, car il n’y a pas de problème
financier. » Puis : « Il y a un gros problème financier, il va
falloir faire cette réforme. » Allez comprendre qu’il veut faire sa réforme.
Il
n’y a aucun péril pour notre système de Sécurité sociale. Les députés LREM y
vont de leur prophétie auto réalisatrice : « Mon fils ne croit pas
qu’il touchera sa retraite avec le système actuel… » Avec tous les coups
portés, il y a un doute sur le droit à la retraite dans son ensemble. Je dirai
au gouvernement : « S’il y a un doute avec le système actuel, avec le
sien, n’en parlons pas ! » Il
y a tellement de doutes au regard des actions du gouvernement, qu’il devrait
s‘en aller…. (Ca, s’est dit !)
Le
gouvernement n’a pas réussi à progresser dans l’opinion et à convaincre. Il y a
mis beaucoup de moyens pour faire avancer ses idées. 61% des Français-e-s
rejettent son projet. Le gouvernement ne doit pas passer sa réforme en force.
Il doit tenir compte de cette réalité. Par contre, on peut améliorer le droit à
la retraite. Le Conseil d’Etat a critiqué sévèrement le projet et la méthode du
gouvernement.
Ce
n’est pas possible d’examiner le projet dans ces conditions-là. Il y a des éléments
d’inconstitutionnalité dans la méthode et dans le fond du texte. 29 ordonnances
sont demandées aux députés pour que le gouvernement puisse faire ce qu’il veut.
Le mouvement qui s’est développé a mis le gouvernement dans une impasse
politique. Maintenant, il est dans une grande difficulté institutionnelle.
Nous
avons établi une plateforme d’orientations communes avec les partenaires
politiques de gauche. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais il y a
beaucoup de choses sur lesquelles on est d’accord. Et sur ces points, il y a
encore à débattre, à inventer. Cela doit se faire en dialogue avec le mouvement
syndical, avec les citoyennes et les citoyens. C’est une bonne nouvelle pour
une base de discussions.
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200 personnes ont lu cet article.
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