lundi 10 février 2025

Marie de Médicis - Philippe Delorme

 

Marie de Médicis

Philippe Delorme

Editions Pygmalon – Gérard Watelet

1998

 

La lutte menée par Marie pour le pouvoir était inégale. Elle s’est retrouvée seule contre deux hommes, Louis XIII et Richelieu. Son fils ne l’a pas choisie comme conseil, lui préférant Richelieu. Elle ne pouvait gagner ni le cœur, ni la raison du roi, étant une femme. Elle a montré ses capacités politiques et humaines pendant la Régence, mais elle ne pouvait et ne voulait pas reprendre son rôle de mère, effacée et sans idées, après l’avènement de son fils. Elle avait fait ses preuves, et a été rejetée par ces deux hommes. Louis XIII ne la voyait plus ni comme reine, ni comme mère.

 

Henri IV :

On lui dénombre 56 maîtresses répertoriées. Plus les autres femmes séduites non comptabilisées officiellement. Elles sont les instruments de son plaisir. (p 24).

Parmi ses victimes abandonnées, Catherine du Luc (1) s’est laissée mourir de faim, Anne de Cambefort (2) s’est défenestrée, Fleurette (3) s’est noyée. Il est infidèle aux femmes. (p 25).

Il souffrait de blennorragie et de douleurs urinaires. (p 29). En 1602, il subit une rétention urinaire probablement d’origine vénérienne (p 96).

Pour passer une nuit avec Henriette de Balzac d’Entraigues (4), il n’ pas hésité à débourser 100 000 écus (p 32).

Henri IV verse 50 000 écus à La Bourdaisière (5) en échange de ses faveurs (p 91).

Marie de Médicis, par son mariage, lui apporte 600 000 écus. (p 33).

En 1601, il dilapide sa fortune pour ses maîtresses (p 91).

Un an après la naissance d’Henri III, Henri IV a un deuxième enfant d’Henriette d’Entraigues, un fils, et un second enfant de Marie (p 78). Marie devient «mélancolique ». Huit ans plus tard, la rivalité entre les deux femmes est au plus haut point (p 112). Marie se rebelle « Je ne suis plus une petite fille. Je suis Reine de France » (p 113).

1605 - La marquise de Guercheville (6) a refusé les assauts d’Henri IV (p 47). Elle devient une héroïne.

Jacqueline de Bueil (7), 16 ans, est séduite par Henri IV qui lui verse 9 000 livres. Elle aura un fils, le petit Moret, élevé à Saint-Germain-en-Laye (p 99). Louis XIII dira du petit Moret : « Ce n’est pas mon frère », honteux de l’humiliation faite à sa mère (p 107).

Henri IV aura deux enfants avec Charlotte des Essarts (8) dont Jeanne-Baptiste, abbesse de Fontevrault p 110).

Henri IV a été esclave de ses pulsions (NDLR : encore un !) (p 114).

Une dame de compagnie de Marie de Médicis danse presque nue devant le roi, en 1609. Marie a été imprévoyante avec Charlotte de Montmorency (9) qui attise la convoitise du roi (p 116). Mariée au Prince de Condé, Henri IV va devenir fou quand Condé enlève sa femme Charlotte et la cache en Hollande et en Belgique espagnoles (p 118).

Henri IV est tué le lendemain du sacre de Marie de Médicis, le 14 mai 1610 (p 124).

Henri IV était indifférent à la misère du peuple, malgré la légende de « la poule au pot » (10) (p 128).

 

 

La reine Margot a été initiée aux jeux de l’amour par son frère, le futur roi Henri III  (11) (p 24).

 

A Florence, des automates amusent les convives. Un lion mécanique automate est montré à la fête de neuf octobre 1600, jour du mariage par procuration entre Marie de Médicis et d’Henri IV (p 41).

 

 

Marie de Médicis.

Henri IV l’a humiliée en lui refusant une entrée triomphale dans Paris, à son arrivée en France. Il ne la voyait qu’en tiroir-caisse (p 148).

L’accouchement de Louis XIII a été difficile. La sage-femme a mis du vin dans la bouche du bébé affaibli pour le revigorer. C’était ordinaire (p 75).

Marie aura six enfants en dix ans : trois fils et trois filles, entre 1601 et 1609 (p 80 et 117).

La Marquise de Verneuil (= Henriette d’Entraigues) prétend être la souveraine légitime, à la place de Marie de Médicis (p 94). Rumeurs. Le Prince de Condé « affirme » que le Dauphin, Louis XIII, est un bâtard (p 138).

Marie introduit un ballet sur une musique composée par Pierre Guédron (12), compositeur normand (p 115).

En 1610, avant le départ en guerre  d’Henri IV, Marie est sacrée (13). « C’est le plus beau jour de ma vie » (p 120). La reine Margot y assiste (p 121).

Après l’assassinat d’Henri IV, Marie devient régente en 1610, comme Bethsabée (14), mère de Salomon et Blanche de Castille (15) (p 124).

Jules Michelet insinue que « l’Etrangère » est au pouvoir. Marie ne semblerait pas « étrangère » à l’assassinat de son mari. On ne le saura jamais (p 132).

Pour calmer la guerre des religions, Marie achète les Ligueurs pour trente-deux millions de livres (p 189). Tout comme Henri IV, elle achète la soumission des chefs de la Ligue (p 144).

Le duc de Nevers a été son ennemi (p 255).

Régente, elle est devenue indépendante. Elle refuse de se remarier (p 144).  

Elle a les Grands contre elle. Elle doit se concilier le Duc de Guise. Elle paiera d’énormes sommes pour les calmer : dix millions dont trois pour Condé qui est insolent (p 155).

Elle assumera la Régence pendant sept années. Elle assumera une politique pacifique, alors que Louis XIII aimera guerroyer (p 293).

Après l’assassinat de Mancini (16), elle sera enfermée pendant dix jours, emmurée dans son appartement au Louvre (p 201). Louis XIII a seize ans. Il ruminait cotre les adultes depuis ses treize ans.

A Blois, Tabarin (17) est un comédien itinérant (p 205). Marie voudrait être libre, mais elle dépend financièrement de Louis XIII (p 216).

Après cet épisode, la confiance ne règne pas entre le fils et la mère. Marie ne rentre pas à Paris et s’installe à Angers (p 219).

C’est dur de tuer soit son fils, pour Marie, soit sa mère, pour Louis XIII. Ils se font la guerre, causant la mort de six cents hommes,  et se réconcilient en 1620 (p 225).

Après trois ans d’exil, elle rentre sagement au Louvre. Mais la suspicion règne toujours dans les deux parties (p 226).

Luynes meurt. Louis XIII cherche un nouveau conseiller. Personne ne voulant jouer ce rôle, il demande à Marie son avis consultatif pendant les conseils, en 1622 (p 230).

Richelieu hait les femmes et les méprise. Il s’oppose à Marie dès 1628 (p 255).

A partir de 1631, Louis XIII s’appuie sur Richelieu qui ne rêve que de faire exiler la Reine de France, sans possibilité de retour (p 275). Elle est détenue prisonnière à Compiègne.

Elle s’enfuit de Compiègne. Richelieu a tout fait pour la pousser hors de France. Il reste le seul maître de l’esprit faible de Louis XIII (p 279).

Marie refuse de reconnaître qu’elle a perdu. Elle entre, à cinquante-huit ans,  aux Pays-Bas et y restera onze ans (p 280). Elle dépendra financièrement de sa famille espagnole.

Elle conspire avec Gaston, son autre fils, contre Louis XIII (p 288). Il trahira aussi sa mère.

 

Elle avait tout fait pour conserver le royaume pour Louis XIII mais il n’hésitera pas à la trahir (p 318).Son fils est un ingrat (NDLR : un de plus). Elle a été trahie par Richelieu à qui elle avait donné sa confiance. Il voulait qu’elle retourne à Florence. Il l’a laissée mourir dans le dénuement et dans les dettes (p 317).  Elle ne connaîtra pas son petit-fils, le futur Louis XIV (18).

 

A sa mort, Richelieu fera écrire un entrefilet dans son journal (p 316).

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(1)

Catherine de Luc est la fille d'un médecin d'Agen. Elle devient maîtresse d'Henri IV, vers 1579, encore roi de Navarre pour une courte durée. (Les favorites royales).

(2)

Anne de Cambefort est l'une des nombreuses et petites maîtresses du roi de France, Henri IV. (Les favorites royales).

(3)

Fleurette de Nérac morte le 25 août 1592 à Nérac est une paysanne française et l'une des premières maîtresses du futur Henri IV, alors prince de Navarre. (Wiki^édia).

(4)

Catherine Henriette de Balzac d'Entragues, communément appelée Henriette d'Entragues, marquise de Verneuil, née en 1579 et morte le 9 février 1633. (Wikipédia).

Catherine-Henriette de Balzac d'Entragues naît en 1579, à Orléans. · Elle rencontre le roi de France, Henri IV en Août 1599. (Les favorites royales).

Quelques mois après la mort de Gabrielle d'Estrées, le roi rencontra la belle Henriette de Balsac d'Entragues qu'il fit marquise de Verneuil en 1600. (Musée Condé).

La passion du roi pour l'orgueilleuse et ardente Henriette d'Entraigues, marquise de Verneuil, allait empoisonner les dix années de vie commune du couple royal. (Méditerranée antique).

 

(5)

Gabrielle d'Estrées (1570 ou 1571 ou 1573-10 avril 1599), Maitresse d'Henri IV de France, qui épousera en 1592 Nicolas d'Amerval. (Histoire Europe).

(6)

Antoinette de Pons-Ribérac, comtesse de La Roche-Guyon et marquise de Guercheville fut la première dame d'honneur de Marie de Médicis. Elle finança les expéditions de Jean de Poutrincourt en Nouvelle-France (Wikipédia).

Elle rencontra Henri IV après la bataille d'Ivry. Elle aurait repoussé les  avances. (Wikipédia).

Elle rencontre le roi de France, Henri IV après la bataille d’Ivry, en 1589. Elle l'aurait hébergé dans son château et le roi, fasciné par ses beaux yeux, lui offrit une promesse de mariage signée de son sang, mais elle ne voulut jamais l’écouter. Elle lui aurait répondu : « Je ne suis pas d’assez bonne maison pour être votre femme mais de trop bonne maison pour être votre maîtresse. » Le roi aurait continué à chercher à la séduire mais la marquise poussait toujours ses assiduités. (Canal blog).

(7)

Coureur de jupons incorrigible, Henri IV

s'entiche de Jacqueline de Bueil, une jeunette fort avisée. Avant de

céder aux avances du souverain, la demoiselle exige une dot et, pour

la bienséance, un époux légitime. Mariée le 5 octobre

1604, elle sera bientôt titrée comtesse de Moret et donnera le

jour à un fils. Mais elle courra à sa perte en se laissant courtiser

par d'autres gentilshommes. (Chrisagdefree).

(8)

Elle fut une des maîtresses d'Henri IV dont elle eut deux filles. Charlotte des Essarts. Biographie. Naissance. 1580  (Wikipédia).

Henri IV de France a une liaison en 1607 avec Charlotte des Essarts, Comtesse de Romorantin. Leurs enfants sont :

·                                 Jeanne-Baptiste de Bourbon (1608-1670), Abbesse de Fontevraud,

·                                 Marie-Henriette de Bourbon (1609-1629), Abbesse de Chelles.

Ces deux filles seront légitimées par le Roi.

Henri IV de France lui verse une pension de 2 à 3 000 mille livres et ordonne que l'on meuble princièrement son logement. (Histoire Europe).

(9)

 Lorsqu'il croise la route de Charlotte, fille du connétable de Montmorency, tout juste âgée de 14 ans, le roi en est bouleversé. (Historia).

Charlotte-Marguerite de Montmorency est née le 11 mai 1594 dans le milieu de la haute noblesse. (Revue des deux mondes).

Le dernier amour d'Henri IV, Charlotte de Montmorency, mère du Grand Condé. (Gallica).

 (10)

« La guerre avait rompu le commerce, réduit les villes en villages, les villages en masures, et les terres en friche, et néanmoins les receveurs contraignaient les pauvres paysans de payer les charges pour les fruits qu'ils n'avaient pas cueillis ».
Il n'y avait donc plus beaucoup de volailles dans les campagnes à l'issue de ces guerres. Pouvoir mettre une poule dans son pot était le témoin de la fin des guerres civiles et la restauration de la prospérité des campagnes. (Canal académies).

(11)

Vrai ou faux ?

Très proche de ses frères les rois François II, Charles IX et Henri III, Marguerite de France reçoit l'éducation d'une jeune fille de son rang. (Géo). Ndlr : ils ne se mouillent pas.

Sa réputation posthume est plus désastreuse encore. Une légende fait de Marguerite de Valois, la « reine Margot », comploteuse, folle de son corps offert à d’innombrables amants. (1sept).

- 1572 : Elle a sauvé Navarre du massacre de la Saint-Barthélémy (rumeur de la Cour)
1575 : Inceste avec Alençon (Le Réveil-Matin des Français)
1580 : Liaison avec Turenne (rumeur de la Cour). (Elianne Viennot).

- 1607 : Elle «s’est donnée en proie à mille», sans compter «ses jeunes frères». (Elianne Viennot).

 (12)

Pierre Guédron est un compositeur, chantre et luthiste français, né en 1565 au plus tard dans le Dunois et mort à Paris peu avant juillet 1620. (Wikipédia).

Compositeur, chanteur et professeur de chant. originaire de Normandie. Chanteur à la chapelle du Cardinal de Lorraine au Puy d'évreux. (Musicologie).

Chanteur et compositeur, Pierre Guédron (1575-ca 1620) est considéré comme le meilleur artisan de l'avènement de la monodie accompagnée en France. (Centre de musique baroque de Versailles).

(13)

Elle fut sacrée le 13 mai 1610, la veille de l'assassinat d'Henri IV. La mort de cet époux aimé malgré tout fut le grand chagrin de sa vie. Yves-Marie Bercé nous précise encor e que de mai 1610 à octobre 1614, la reine Marie de Médicis dirigea le gouvernement du royaume, exerçant le pouvoir au nom de son fils. (Canal académies).

(14)

En parallèle, la jeune femme pure du début, ne s'appartenant pas et soumise à un abus de pouvoir, va endosser un statut privilégié, prendre conscience de sa charge de reine et habilement, par ses intrigues et manipulations diverses amener un autre de ses fils au pouvoir, exerçant elle-même une régence après la mort du roi: vision moderne et féministe de cet épisode biblique. (Critiques libres).

(15)

Elle est la mère de Saint Louis, à qui elle donne une éducation très pieuse, et exerce la régence entre la mort de son mari, Louis VIII, et la majorité de son fils. (Wikipédia).

(16)

Mort à Paris le 24 avril 1617, il est un favori de la régente Marie de Médicis et époux de sa confidente Léonora Dori.

Le 24 avril 1617, Concini, maréchal d'Ancre, est assassiné à l'entrée du Louvre par des fidèles serviteurs du jeune roi Louis XIII.  (L’Histoire par l’image).

(17)

Tabarin, de son vrai nom Antoine Girard, né en 1584 à Verdun et mort le 29 novembre 1626 à Paris, était bateleur et comédien du théâtre de la foire. (Wikipédia).

Célèbre charlatan du début du xviie siècle. Les origines de Tabarin restent obscures ; on ignore sa nationalité. (Encyclopaedia universalis).

De son vrai nom Jean Salomon, bateleur, comédien de foire qui se produisait sur la place Dauphine, à l'entrée du Pont Neuf avec une petite troupe. (Babelio).

(18)

Elle ne verra jamais son petit-fils, le futur Louis XIV né entre deux de ses refuges. Quant au roi, il ne devait revoir sa mère que pour l'enterrer. (Tombes et sépultures).

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« Une belle dot est plus sûre qu'une belle femme. Vos amis ne vous la prennent pas. »

Eugène Labiche

Artiste, Dramaturge (1815 - 1888).

L'Humanité

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