Aux USA et en France : "T'as les moyens. T'auras tout. T'as pas les moyens? T'auras rien." "Tu veux mourir de mort violente? Tu te fais contrôler par la police." Le sexe n'est pas un "travail". Soutien aux Palestinien-nes , aux Libanais-es, aux Iranien-nes. En 1832, Jeanne DEROIN disait : "Plutôt le célibat, que l'esclavage (NDLR : du mariage)". En 2024, 1 adulte français-e sur 3 est célibataire. 634 409 vues. Google attaque mon blog en supprimant des articles. Je vais sur Qwant maintenant.
Son ami s’appelait Masson (p 53). Ca commence fort.
La vieillesse ne se guérit pas (p 50).
Le climat, le cosmos sont décrits :
Le jour m’a frappé comme une gifle (p 51).
Les lampes de la rue ont fait pâlir les étoiles qui montaient dans la nuit (p 27).
L’éclat du ciel était insoutenable (p 21.
Le ciel était plein de chaleur et commençait à peser sur la Terre (p 20).
Le soleil se brisait en morceaux sur le sable et sur la mer (p 58).
Une épée de lumière jaillit du sable, du coquillage ou d’un débris de verre (p 60).
Soleil
Il te regarde dans les yeux.
"Le soleil te regarde droit dans les yeux."
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Soleil
Rayons dans l'abat-jour de l'arbre.
"Le soleil faufile ses rayons parmi les dentelles vertes de l'abat-jour de cet énorme arbre."
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Je me suis demandée à quoi, en quoi, pourquoi il était étranger. En tant que Français dans une colonie, l’Algérie? En tant qu’être humain dans la vie, dans le monde ?
Si on enlève la dernière lettre, le r, il reste « l’étrange ». Ne l’est-on pas pour autrui ?
Il est un être humain comme vous et moi. Il a besoin qu’on lui dise comment vivre, que ressentir. Mais, il n’en a pas besoin non plus puisqu’il sait ce qu’il aime ou non.
Quand sa mère meurt, sa vie se poursuit dans une sorte de relève. Il aime d’amour et d’amitié pour la première fois. Il s’y adonne et se donne totalement. C’est après le décès de sa mère qu’il passe à l’acte et choisit le moment de sa mort, contrairement à elle.
Il vit au présent, sans anticipation, espérant le pardon si il commet des erreurs.
Lui qui aime le soleil finira dans un sombre cachot. Il regarde la vie de loin. Que veulent les autres ? Il semble s’oublier.
Il accepte la vie telle qu’elle est. Certain de sa finitude, il accepte la mort qu’il a choisie.
Ses relations avec les femmes :
Il abandonne sa mère quelques années avant son décès.
Son amie Marie lui réclame beaucoup d’amour. Il répond à ses demandes.
Il accuse une femme pour défendre son ami. Il ment sans remords et charge cette femme de tous les torts.
Jusqu'où aimer? Est-ce dire oui à tout? Quelles sont les limites de l'amour? Faut-il mettre sa vie en danger par amour? Et l'obéissance amoureuse? La question actuelle des féminicides donne une autre réponse à Camus.
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Vieillesse
Taux d'emplois des sénior-e-s dans leurs populations:
Japon (25%), Corée du Sud (36,2%), Etats-Unis (18,6%), France (3,9%).
La Marseillaise
NDLR: sans Sécurité sociale et sans retraite, les vieux et les vieilles travaillent jusqu'au bout.
Dans
une histoire, il y a toujours une part de hasard. Un éditeur, il y a quelques
années, Flammarion, m’a proposé d’écrire
un livre, un essai sur Aragon et la politique. Je me suis plongé dans les
archives dont Aragon a fait don à la nation quelque soit son gouvernement,
et j’ai été émerveillé de trouver des papiers, de la correspondance, des
journaux de cet homme dont j’avais eu la chance, grâce au Parti, de bien connaître
en une vingtaine d’années.
On
ne peut pas réduire Aragon à une activité, à une fonction. Aragon ne se découpe
pas en tranches. Aragon n’a pas été seulement un homme politique. Il a été
historien, critique d’art (il détestait ce mot), disons penseur des arts, il a
été romancier, poète, il est le Victor Hugo du XXe siècle. De plus, il n’appartient
à personne, ni au Parti communiste, ni à quelque courant que ce soit, même s’il
a été fidèle toute sa vie – à partir du moment où il s’est engagé chez les
communistes – et jusqu’à son dernier souffle aux choix qu’il avait faits. Aragon
appartient au patrimoine culturel de la France et de la nation. J’ai voulu écrire
sur l’ensemble, mais j’ai abandonné car cela me semblait beaucoup trop
difficile. Les années ont passé et j’ai
rencontré un autre éditeur qui m’a dit : « Mais si. Il faut l’écrire. »
Alors, je l’ai écrit. J’en suis satisfait pour moi-même parce que je me sis
acquitté d’une dette que j’avais à l’égard d’Aragon à cause de tout ce qu’il m’a
apporté et nous a apporté et peut nous apporter encore. Il a été un homme qui a
traversé et pensé tout le siècle. C’est une réflexion sur l’histoire du Parti
et sur l’histoire du siècle.
En
tant qu’historien, je suis allé aux sources, aux archives, et dans les archives
russes, il manque beaucoup de choses. Il y a l’apport de sources, de documents,
des inédits, je m’étonne qu’on ne les ait pas découverts plus tôt, - c’était
facile -. A tout cela s’ajoute un point de vue. Je ne me suis pas contenté de
décrire l’œuvre d’Aragon ou tel aspect de sa personnalité extrêmement complexe
et contradictoire, mais j’ai essayé de regarder Aragon comme celui qui a dit comme
personne l’histoire du XXe siècle, des communistes, et la souffrance, le drame,
la tragédie des communistes au XXe siècle. Je prépare un 3e tome sur
Aragon et l’art.
Aragon
sortait à huit heures, il se rendait au café du coin boulevard Saint-Germain,
etc. Non. Bien entendu, je suis l’ordre chronologique, je donne des faits. Il y
a des moments où je romps cet ordre chronologique pour envisager ses rapports
avec Rimbaud, j’en fais autant à propos de Barrès.
En
bonne logique, j’aurais dû terminer par sa mort. Et bien non. J’ai ajouté un chapitre
sur un gros volume qui me paraît difficile, c’est le Fou d’Elsa. Il l’a
écrit en 1962 et il est mort vingt ans après. A travers ce livre, on dégage
quelque chose qui m’a beaucoup tenu à cœur. Ecrire deux pavés sur Aragon, n’est-ce
pas une fuite dans la nostalgie, un refuge dans le passé? Non, Aragon est extrêmement
actuel, et même en avant-garde. Ce chapitre est un chapitre pour le XXIe siècle
et le siècle suivant. Au lieu de monter en épingle le choc des civilisations, la
confrontation des cultures, Aragon montre au contraire la possibilité et la
nécessité de faire à l’échelle planétaire une nouvelle Andalousie. Ce sera un
monde où les différentes cultures se découvriront, se rencontreront, s’enrichiront,
se critiqueront les unes les autres pour développer un humanise nouveau.
J’ai
coupé la vie d’Aragon exactement à la moitié. Ca me rappelle le fameux poème de
Hölderlin qu’il avait lu très soigneusement puisque j’ai retrouvé dans sa
bibliothèque, j’ai pas mal fouillé sa bibliothèque, - et j’ai appris qu’il n’avait
jamais lu Le Capital vu qu’il fallait couper les pages à l’époque- il y
a en allemand l’édition universitaire la plus importante de Hölderlin avec ce
poème Moitié de la vie ou Mi vie, et il y a , chose très rare
chez lui car il était soigneux, lui aussi aimait les livres comme des objets
rares et précieux, - je partage ce sentiment sans en avoir les moyens -, une
très légère tâche d’encre bleue Waterman de son stylo sur ce poème.
En
1939 commence la deuxième guerre mondiale. Et à partir de ce moment-là, Aragon
qui s’y est préparé déjà, qui y a déjà travaillé et réfléchi, il va entrer dans
la grande Histoire. Mon but c’est de montrer ce que l’on n’a pas beaucoup
montré jusqu’à présent, c’est qu’Aragon est un grand homme politique, disons un
citoyen engagé. On sait peu, les documents me l’ont montré, qu’Aragon a été un
dirigeant et un organisateur de la Résistance. Il n’était pas seulement le
poète national qui le premier a fait entrer dans la poésie française le mot
Auschwitz en septembre 1943, Auschwitz,
Auschwitz, ô syllabes sanglantes. Aragon a été un organisateur concret, et
si je puis dire, un théoricien, un orienteur de la Résistance. Il se confronte,
pour avoir pu à peu près reconstituer cet épisode, - il n’y a pas de trace écrite
car on était sous l’Occupation et dans la Résistance, avec Politzer. Il
conteste la ligne de Politzer qui était en gros que pour bien mener la lute
contre le fascisme et l’occupant allemand, il faut d’abord mener la lutte de
classe. Et Aragon dit qu’il faut d’abord rassembler tout le monde. C’est une
orientation fondamentale et qui était celle de Maurice Thorez.
Il
présente pas mal de particularités quand on réfléchit à son passage dans la
Résistance. Il n’est pas parti (Ndlr : de la France). Il y en a beaucoup
qui sont partis. (…*) Il reste avec Elsa, juive, russe, et communisante puisqu’elle
n’était pas encartée, défiant tous les dangers pour organiser la Résistance des
écrivains, des médecins, des juristes, etc.
Il
prend des initiatives politiques. Il n’est pas celui qui demande la permission :
« Que faut-il penser ? » Il réfléchit et il choisit. En 1939, il
y a eu le pacte germano-soviétique. Aragon a d’ailleurs écrit un article qui n’a
pas été publié car le journal Ce soir a été censuré, dans lequel il est
très clair ( ?).
Dans
sa propre vie, quelques mois plus tard, il demande, alors qu’il était à l’arrière
dans une unité plan-plan, à être muté dans une unité de l’avant pour aller
affronter avec les blindés de l’armée française les Panzers allemands dans la
première grande bataille de chars de l’histoire.
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Moi, si je veux parler, c’est afin que la haine
Ait le tambour des sons pour scander ses leçons
Aux confins de Pologne, existe une géhenne
Dont le nom siffle et souffle une affreuse chanson.
Auschwitz ! Auschwitz ! Ô
syllabes sanglantes ! Ici l’on vit, ici l’on meurt à petit feu.
On appelle cela l’extermination lente.
Une part de nos cœurs y périt peu à peu
Limites de la faim, limites de la force :
Ni le Christ n’a connu ce terrible chemin
Ni cet interminable et déchirant divorce
De l’âme humaine avec l’univers inhumain…
Puisque je ne pourrais ici tous les redire
Ces cent noms, doux aux fils, aux frères, aux maris,
C’est vous que je salue, en disant en cette heure la pire,
Marie-Claude, en disant : Je vous salue Marie.
A celle qui partit dans la nuit la première,
Comme à la Liberté monte le premier cri,
Marie-Louise Fleury, rendue à la lumière,
Au-delà du tombeau : je vous salue Marie. …
Les mots sont nuls et peu touchants.
Maïté et Danielle…Y puis-je croire ?
Comment achever cette histoire ?
Qui coupe le cœur et le chant ?
Aragon écrivit ce texte en 1943, le 6 octobre…
Au
moment de l’annonce de la signature du pacte germano-soviétique le 23 août
1939, Aragon est directeur et éditorialiste d’un journal communiste du soir, Ce
Soir, et publie immédiatement un éditorial sur ce sujet d’actualité
brûlante. Il accueille avec enthousiasme le pacte sous le titre « Vive la
paix ! », et le présente comme une « leçon » pour
« quelques autres gouvernements » (Aragon 1939 : 1043), à savoir
la France et l’Angleterre, qui avaient refusé une alliance contre la guerre
avec l’URSS, tout en incitant ces deux pays à signer au plus vite une entente
tripartite avec l’URSS dans le but de barrer la route à Hitler. Cette
initiative a été entièrement prise à titre personnel par Aragon, mais elle est
similaire à la position des dirigeants du PCF à ce moment-là : le PCF
s’apprêtait d’ailleurs à faire paraître le lendemain dans L’Humanité
une déclaration allant dans ce sens. Elle ne paraîtra pas : dès la sortie
de Ce soir et de l’éditorial d’Aragon, les deux journaux communistes
sont saisis par la police, puis toute la presse communiste. Pour l’État
français, approuver le pacte germano-soviétique, ce n’est pas seulement
approuver l’URSS communiste ou l’Allemagne nazie, voire les deux : c’est
approuver une entente ayant pour effet d’encourager Hitler dans la perspective
d’une guerre contre la France. La presse se déchaîne contre le
« traître » Aragon, et au premier rang L’Action française de
Maurras*, qui écrit le lendemain de l’éditorial d’Aragon, dans un article non
signé intitulé « Brest-Litovsk » :
Il y
a un journal stalino-hitlérien qui s’appelle Ce soir.
Il y
a dans le numéro de mardi de cette ordure un article d’Aragon.
[…] Aragon
doit être jugé ; Aragon doit après un jugement juste
recevoir ce qu’il mérite : douze balles dans la peau (L’Action
française 1939 : 4 ; les italiques sont ceux de l’article).
Le parti
communiste exclut les militants qui désapprouvent la signature du pacte et les
dénonce comme traîtres, ainsi que les nombreux démissionnaires. Le gouvernement
français, considérant que le parti communiste est un allié du nazisme, décrète
sa dissolution le 26 septembre : le parti communiste, hors-la-loi, passe
dans la clandestinité. La guerre engagée, certains dirigeants communistes
désertent la France. Jacques Duclos gagne la Belgique ; Maurice Thorez* est
‘enlevé’ à son régiment par un commando communiste qui lui fait passer la
frontière ainsi qu’à sa femme pour gagner Moscou avec de faux papiers : il
est condamné par contumace pour désertion, et ne reviendra à Paris qu’en
octobre 1944, après avoir reçu sa grâce du général De Gaulle. Au début de
l’Occupation et jusqu’à la rupture du pacte en juin 1941, une partie des cadres
du PC suit les consignes de la IIIe Internationale au nombre desquelles la
pactisation avec l’occupant (et une tentative de négociation pour la reparution
en France de L’Humanité), tout cela dans un parti alors désorganisé.
*
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Edmonde Charles-Roux
L’irrégulière
L’itinéraire
de Coco Chanel
Le
Livre de Poche
Grasset,
1974
*
Indignation
à Marseille où l'Action Française organise un colloque sur Charles Maurras dans
un couvent dominicain.
Edmonde
Charles-Roux cite les « ennemis de l’intérieur » vus par Iribe, mari
de Coco Chanel, et créateur du journal Le Témoin, nationaliste,
réactionnaire et xénophobe. Parmi ceux-ci, on trouve « Léon Blum et sa « mafia
judéo-maçonnique », « l’espion Thorez et sa racaille rouge »."
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Louis Aragon est un poète, romancier et journaliste français, né probablement le 3 octobre 1897 à Paris et mort le 24 décembre 1982 dans cette même ville, à l'âge de 85 ans. Il est également connu pour son engagement et son soutien au Parti communiste français de 1927 jusqu'à sa mort. Avec André Breton, Tristan Tzara, Paul Éluard**, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. À partir de la fin des années 1950, nombre de ses poèmes sont mis en musique et chantés par Léo Ferré* ou Jean Ferrat, contribuant à porter son œuvre poétique à la connaissance d'un large public. Avec l'écrivaine Elsa Triolet, il a formé l'un des couples emblématiques de la littérature française du XXᵉ siècle.
Gallimard Découvertes 2010 – Editions Robert Laffont 2014
Page
171, 172 :
Aimé
recherche les éditions les plus confidentielles, secrètes, ésotériques. Il se
débrouille pour obtenir, durant la guerre, des revues interdites comme Les
lettres françaises où les textes ne sont pas signés alors qu’ils sont d’auteurs
illustres comme Aragon, Camus*, Sartre…
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Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence *
Albert Camus Tarascon "C'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier, sans espoir de retour." Les Justes
Albert Camus
1913-1960 –
L'Homme Révolté, 1951
"Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme."
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"Que
préfères-tu, homme, celui qui veut te priver de pain au nom de la
liberté ou celui qui veut t'enlever ta liberté pour assurer ton
pain?"
A. Camus
Ni l'un ni l'autre!
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« La
littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est, au bout du compte,
son visage. »
Aragon,
« J’abats mon jeu », 1959.
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« La
poésie est le miroir brouillé de notre société. Et chaque poète souffle sur ce
miroir : son haleine différemment l'embue. »
Aragon,
Chronique du bel canto, 1947.
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Louis Aragon
"Traité de style"
1928
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Louis Aragon, fou d'Elsa.
1492, où Grenade tombe aux mains des Chrétiens, est
aussi l'année de la découverte des Indes Occidentales par Christophe Colomb :
ainsi se font en même temps les comptes du passé et ceux de l'avenir. Les
Maures d'Espagne, dont la langue ignore le futur, n'ont en fait plus de
lendemain à attendre. Parmi eux se reflètent tous les schismes de l'Islam et se
débat la question de l'origine du Mal. Cependant un vieillard, un chanteur de
rues qu'on appelle le Medjnoûn, c'est-à-dire le Fou, s'y pose le double
problème du temps et de l'avenir de l'homme, celui aussi de l'amour véritable
et du couple dont l'heure n'est pas encore venue. L'avenir de l'homme est la
femme, dit-il : dans la perspective de la femme de l'avenir, et d'après le nom
de celle vers qui se tournent sa prière et son chant, il va s'imaginer le héros
d'un « Medjnoûn et Elsa », à l'imitation du célèbre poème de Medjnoûn et Leïla,
que vient d'écrire le Persan Djâmî. Le Fou d'Elsa a recours, de la prose au
vers français, à toutes les formes intermédiaires du langage. L'imagination ici
prend le masque de l'histoire et, réinventant Boabdil, dernier roi de Grenade,
que les historiens calomnièrent, réhabilite celui qui prolongea de dix années
le règne de l'Islam en Europe. - présentation de l'éditeur.