En tant qu’historien, je suis allé aux sources, aux archives, et dans les archives russes, il manque beaucoup de choses. Il y a l’apport de sources, de documents, des inédits, je m’étonne qu’on ne les ait pas découverts plus tôt, - c’était facile -. A tout cela s’ajoute un point de vue. Je ne me suis pas contenté de décrire l’œuvre d’Aragon ou tel aspect de sa personnalité extrêmement complexe et contradictoire, mais j’ai essayé de regarder Aragon comme celui qui a dit comme personne l’histoire du XXe siècle, des communistes, et la souffrance, le drame, la tragédie des communistes au XXe siècle. Je prépare un 3e tome sur Aragon et l’art.
Moi, si je veux parler, c’est afin que la haine
Ait le tambour des sons pour scander ses leçons
Aux confins de Pologne, existe une géhenne
Dont le nom siffle et souffle une affreuse chanson.
Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes !
Ici l’on vit, ici l’on meurt à petit feu.
On appelle cela l’extermination lente.
Une part de nos cœurs y périt peu à peu
Limites de la faim, limites de la force :
Ni le Christ n’a connu ce terrible chemin
Ni cet interminable et déchirant divorce
De l’âme humaine avec l’univers inhumain…
Puisque je ne pourrais ici tous les redire
Ces cent noms, doux aux fils, aux frères, aux maris,
C’est vous que je salue, en disant en cette heure la pire,
Marie-Claude, en disant : Je vous salue Marie.
A celle qui partit dans la nuit la première,
Comme à la Liberté monte le premier cri,
Marie-Louise Fleury, rendue à la lumière,
Au-delà du tombeau : je vous salue Marie. …
Les mots sont nuls et peu touchants.
Maïté et Danielle…Y puis-je croire ?
Comment achever cette histoire ?
Qui coupe le cœur et le chant ?
Aragon écrivit ce texte en 1943, le 6 octobre…
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* Aragon et le Pacte germano-soviétique :
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Louis Aragon est un poète, romancier et journaliste français, né probablement le 3 octobre 1897 à Paris et mort le 24 décembre 1982 dans cette même ville, à l'âge de 85 ans. Il est également connu pour son engagement et son soutien au Parti communiste français de 1927 jusqu'à sa mort. Avec André Breton, Tristan Tzara, Paul Éluard**, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. À partir de la fin des années 1950, nombre de ses poèmes sont mis en musique et chantés par Léo Ferré* ou Jean Ferrat, contribuant à porter son œuvre poétique à la connaissance d'un large public. Avec l'écrivaine Elsa Triolet, il a formé l'un des couples emblématiques de la littérature française du XXᵉ siècle.
Un CRS ne veut pas la liberté.
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Lire aussi:
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Aragon, Ferré, Defaye : la chanson “Est-ce ainsi que les hommes vivent ?”
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Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence
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Albert Camus
Tarascon
"C'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier, sans espoir de retour."
Les Justes
Albert Camus
1913-1960 –
L'Homme Révolté, 1951
"Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme."
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"Que préfères-tu, homme, celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t'enlever ta liberté pour assurer ton pain?"
A. Camus
Ni l'un ni l'autre!
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« La
littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est, au bout du compte,
son visage. »
Aragon,
« J’abats mon jeu », 1959.
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« La poésie est le miroir brouillé de notre société. Et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine différemment l'embue. »
Aragon,
Chronique du bel canto, 1947.
« Ô
tout ce que je ne dis pas
Ce
que je ne dis à personne
Le
malheur c'est que cela sonne
Et
cogne obstinément en moi. »
Aragon, Le Fou d’Elsa, 1963.
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Aragon
"Il n'y a pas d'amour heureux."
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Aragon
"Le Nouveau Crève-coeur"
1948
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Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Louis Aragon
Le voyage d'Italie
Louis Aragon
"Donner le coeur à un passant.
En ce temps-là n'étais-je pas libre de donner
Mon coeur à ce passant
Il l'a pris sans rien me demander laissant
Dans ma poitrine ce grand vide
Non, je ne maudirai pas le soir de sa venue
Je ne maudirai pas sa lèvre ni ses bras
Ses bras sa force et son étreinte."
Léo Ferré
Ma Marseilllaise
Dans "La Marseillaise".
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LEO
FERRE
La
Marseillaise.
J'connais
un' grue sur le Vieux Port
Avec
des dents longu's comm' la faim
Et
qui dégraf' tous les marins
Qu'ont
l'âme chagrine et le coeur d'or
C'est
à Marseille que j'vais la voir
Quand
le soleil se fout en tweed
Et
que l'mistral joue les caïds
C'est
à Marseille qu'ell' traîn' le soir
Elle
a des jupes à embarquer
Tous
les chalands qui traîn'nt la nuit
Et
des froufrous qui font tant d'bruit
Qu'on
les entend au bout du quai
Il
suffit d'y mettre un peu d'soi
C'est
un' putain qu'aime que la braise
Et
moi j'l'appelle la Marseillaise
C'est
bien le moins que je lui dois
Arrête
un peu que j'vois
Si
tu fais l'poids
Et
si j'en aurai pour mon fric
Arrête
un peu que j'vois
Si
les étoiles couchent avec toi
Et
tu m'diras
Combien
j'te dois
J'connais
un' grue dans mon pays
Avec
les dents longu's comm' le bras
Et
qui s'tapait tous les soldats
Qu'avaient
la mort dans leur fusil
C'est
à Verdun qu'on peut la voir
Quand
les souv'nirs se foutent en prise
Et
que l'vent d'est pose sa valise
Et
qu'les médaill's font le trottoir
Elle
a un' voix à embarquer
Tous
les traîn'-tapins qu'elle rencontre
Et
il paraît qu'au bout du compte
Ça
en fait un drôl' de paquet
Il
suffit d'y mettre un peu d'soi
Au
fond c'est qu'un' chanson française
Mais
qu'on l'appell' la Marseillaise
Ça
fait bizarr' dans ces coins-là
Arrête
un peu que j'vois Si t'as d'la voix
Si
j'en aurais pour mes galons
Arrête
un peu que j'vois
Et
puis qu'j'abreuve tous vos sillons
Et
j'vous dirai Combien ça fait
J'connais
un' grue qu'a pas d'principes
Les
dents longu's comme un jour sans pain
Qui
dégrafait tous les gamins
Fumant
leur vie dans leur cass'-pipe
C'est
dans les champs qu'ell' traîn' son cul
Où y
a des croix comm' des oiseaux
Des
croix blanch's plantées pour la peau
La
peau des autr's bien entendu
Cell'-là
on peut jamais la voir
A
moins d'y voir les yeux fermés
Et
l'périscop' dans les trous d'nez
Bien
allongé sous le boul'vard
Suffit
d'leur filer quat' bouts d'bois
Et
d'fair' leur lit dans un peu d'glaise
Et
d'leur chanter la Marseillaise
Et
d'leur faire un' bell' jambe de bois
Arrête
un peu tes cuivres
Et
tes tambours
Et
ramèn' moi l'accordéon
Arrête
un peu tes cuivres
Que
je puiss' finir ma chanson
Le
temps que j'baise
Ma Marseillaise
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