samedi 7 octobre 2017

L'homme à la fessée


L’homme à la fessée.

Il aimait les fessées. Ou plutôt, il aurait aimé en donner.

Malheureusement, sa femme n’était pas une adepte de cette pratique.

Il adorait ses enfants. Tout l’amour de la terre passait par ses yeux quand il les regardait. Pas question d’y toucher. Ils étaient plus précieux que la prunelle de ses yeux. Papa mia !

Mais, il y pensait ! Il y pensait ! Il essayait de résorber ce désir en travaillant énormément. Pendant ce temps-là, il y pensait moins.

Jusqu’à…

Quand il la rencontra, elle était responsable du service encaissement. Son bureau jouxtait le sien. Son domaine, à lui, c’était l’informatique*.

Elle pensait, à tort, qu’après ses longues années d’étude et ayant acquis son statut de chef de service, elle serait à l’abri des réflexions sexistes de ses collègues masculins.

Au début, il l’épia. Il parlait uniquement travail. Mais, le temps passant, il se sentait plus à l’aise avec elle. Elle pouvait être bardée de diplômes, elle n’était, après tout, qu’une « bonne femme » !

Bonne ? Hum ! Oui, c’était le terme….Mais elle n’avait pas l’air intéressée par lui.

Un soir, un peu plus énervé que d’habitude, il s’enhardit…     

« Oh ! Vous mériteriez une fessée ! » lui dit-il après une proposition professionnelle. Elle le regarda, mit un temps à comprendre et espéra qu’il ne recommencerait pas.

Elle se dit : « Quoi ? Il est capable de ce genre de réflexion stupide ? »

Ils n’étaient pas seuls dans le bureau. Mais, ça ne l’arrêta pas. Il refit sa remarque sur la nécessité de lui donner une fessée. C’est sa collègue qui déclara :

« Oh ! Mais cette conversation prend une tournure plus personnelle ! Je vais vous laisser seuls tous les deux ! »

Quel humour ! Et il émanait d’une femme….

Elle rageait. De quoi se mêlait-il ? Il voulait l’humilier ? Il allait voir ce qu’il allait voir…

Elle répondit du tac au tac :

« Pourquoi me demandez-vous ce service que votre femme devrait vous fournir ? L’auriez-vous mal prise en main ? »

Il ne répondit pas. Comme c’est dommage….


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*
Grace Murray Hopper, née le

La jeune femme enseigne les mathématiques au Vassar College entre 1931 et 1944. Elle épouse en 1930 Vincent Hopper, un professeur de littérature. Le couple, qui n'a pas d'enfants, divorce en 1945.

À partir de 1957, elle travaille pour IBM, où elle défend l'idée qu'un programme devrait pouvoir être écrit dans un langage proche de l'anglais plutôt que d'être calqué sur le langage machine, comme l'assembleur. De cette idée naît le langage COBOL en 1959.

En 1991, elle reçoit la National Medal of Technology pour « ses contributions novatrices dans le développement de langages de programmation ».

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