L’homme
à la fessée.
Il
aimait les fessées. Ou plutôt, il aurait aimé en donner.
Malheureusement,
sa femme n’était pas une adepte de cette pratique.
Il
adorait ses enfants. Tout l’amour de la terre passait par ses yeux quand il les
regardait. Pas question d’y toucher. Ils étaient plus précieux que la prunelle
de ses yeux. Papa mia !
Mais,
il y pensait ! Il y pensait ! Il essayait de résorber ce désir en
travaillant énormément. Pendant ce temps-là, il y pensait moins.
Jusqu’à…
Quand
il la rencontra, elle était responsable du service encaissement. Son bureau
jouxtait le sien. Son domaine, à lui, c’était l’informatique*.
Elle
pensait, à tort, qu’après ses longues années d’étude et ayant acquis son statut
de chef de service, elle serait à l’abri des réflexions sexistes de ses
collègues masculins.
Au
début, il l’épia. Il parlait uniquement travail. Mais, le temps passant, il se
sentait plus à l’aise avec elle. Elle pouvait être bardée de diplômes, elle
n’était, après tout, qu’une « bonne femme » !
Bonne ?
Hum ! Oui, c’était le terme….Mais elle n’avait pas l’air intéressée par
lui.
Un
soir, un peu plus énervé que d’habitude, il s’enhardit…
« Oh !
Vous mériteriez une fessée ! » lui dit-il après une proposition
professionnelle. Elle le regarda, mit un temps à comprendre et espéra qu’il ne
recommencerait pas.
Elle
se dit : « Quoi ? Il est capable de ce genre de réflexion
stupide ? »
Ils
n’étaient pas seuls dans le bureau. Mais, ça ne l’arrêta pas. Il refit sa
remarque sur la nécessité de lui donner une fessée. C’est sa collègue qui
déclara :
« Oh !
Mais cette conversation prend une tournure plus personnelle ! Je vais vous
laisser seuls tous les deux ! »
Quel
humour ! Et il émanait d’une femme….
Elle
rageait. De quoi se mêlait-il ? Il voulait l’humilier ? Il allait
voir ce qu’il allait voir…
Elle
répondit du tac au tac :
« Pourquoi
me demandez-vous ce service que votre femme devrait vous fournir ?
L’auriez-vous mal prise en main ? »
Il
ne répondit pas. Comme c’est dommage….
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Grace
Murray Hopper, née le
La
jeune femme enseigne les mathématiques au Vassar College entre 1931 et 1944.
Elle épouse en 1930 Vincent Hopper, un professeur de littérature. Le couple,
qui n'a pas d'enfants, divorce en 1945.
À
partir de 1957, elle travaille pour IBM, où elle défend l'idée qu'un
programme devrait pouvoir être écrit dans un langage proche de l'anglais plutôt
que d'être calqué sur le langage machine, comme l'assembleur. De
cette idée naît le langage COBOL en 1959.
En
1991, elle reçoit la National Medal of Technology pour « ses
contributions novatrices dans le développement de langages de
programmation ».
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