dimanche 8 octobre 2017

La femme de l'imprimeur


La femme de l’imprimeur.

Il possédait une imprimerie. Sa petite entreprise marchait bien. Il imprimait tout : affiches, revues, livres, prospectus, étiquettes, cartes, etc.

Il se maria peu de temps après le démarrage de son affaire. Sa femme était charmante, avenante. Elle accepta avec plaisir d’accueillir les clients de l’imprimerie. Bientôt, elle réceptionna les commandes, les livraisons et établit des devis.

Avec cet emploi à temps plein, elle réussit à élever leurs trois enfants. Vous imaginez ! Son mari aurait déséquilibré leur situation financière en payant le salaire d’un employé à sa place! Elle refusa toujours d’être payée, travaillant avec amour et par amour pour lui… Cette entreprise étant familiale, ses enfants hériteraient de ses avantages et pour cette raison, ses sacrifices n’étaient pas vains.

Les années passaient, les enfants grandissaient, l’entreprise prospérait.

Un jour, monsieur eut cinquante ans.

Il aspira dès ce jour-là à une autre vie. Il avait besoin de jeunesse et il commença à sortir seul, de son côté.

Il chassait et trouva rapidement la proie convoitée. Elle avait vingt ans de moins que lui…Le statut social de monsieur éblouit cette jeunette.

Son amour pour cette jeune femme prospéra tant qu’il commença à trouver sa femme gênante. Cette entreprise était sienne, il avait encore de nombreuses années de bonheur à vivre avec son nouvel amour. Du jour au lendemain, il mit sa femme dehors sans tambour, ni trompette. Elle avait grossi, vieilli. Il n’eut aucune pitié pour elle. Qu’elle se débrouille ! Il l’avait assez entretenue…

A cinquante ans, elle se retrouva à la rue, sans rien. Sa sœur l’accueillit. Elle traversa une longue période de désespoir. Elle ne pouvait prétendre à aucune aide, aucune retraite, n’ayant jamais cotisé.

Elle avait été son esclave, non déclarée, non payée ! Elle s’en voulait de lui avoir fait confiance et d’avoir espéré que son mariage durerait toute sa vie….Son seul remerciement était son ingratitude.

Petit à petit, elle recouvra des forces et la colère s’amplifia.

Elle contacta un avocat, réclama une pension compensatoire et un dédommagement financier pour toutes ses années à travailler à l’imprimerie.

Elle gagna. C’est exceptionnel, mais, elle avait une excellente avocate. Elle reçut 7 000 € pour ses trente années de dur labeur ! Faites le calcul…Il devra lui verser 220 € par mois en plus.

Une misère…

Mais elle gardait toujours le sourire ! Elle n’avait pas cédé et avait osé réclamer.


Musée du Petit Palais à Avignon

Entrée gratuite



La Vierge de l’Annonciation

Taddeo di Bartolo

Sienne – Vers 1362/1363

Décès en 1422

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