La
femme de l’imprimeur.
Il
possédait une imprimerie. Sa petite entreprise marchait bien. Il imprimait
tout : affiches, revues, livres, prospectus, étiquettes, cartes, etc.
Il
se maria peu de temps après le démarrage de son affaire. Sa femme était
charmante, avenante. Elle accepta avec plaisir d’accueillir les clients de
l’imprimerie. Bientôt, elle réceptionna les commandes, les livraisons et
établit des devis.
Avec
cet emploi à temps plein, elle réussit à élever leurs trois enfants. Vous
imaginez ! Son mari aurait déséquilibré leur situation financière en
payant le salaire d’un employé à sa place! Elle refusa toujours d’être
payée, travaillant avec amour et par amour pour lui… Cette entreprise étant
familiale, ses enfants hériteraient de ses avantages et pour cette raison, ses
sacrifices n’étaient pas vains.
Les
années passaient, les enfants grandissaient, l’entreprise prospérait.
Un
jour, monsieur eut cinquante ans.
Il
aspira dès ce jour-là à une autre vie. Il avait besoin de jeunesse et il
commença à sortir seul, de son côté.
Il
chassait et trouva rapidement la proie convoitée. Elle avait vingt ans de moins
que lui…Le statut social de monsieur éblouit cette jeunette.
Son
amour pour cette jeune femme prospéra tant qu’il commença à trouver sa femme
gênante. Cette entreprise était sienne, il avait encore de nombreuses années de
bonheur à vivre avec son nouvel amour. Du jour au lendemain, il mit sa femme
dehors sans tambour, ni trompette. Elle avait grossi, vieilli. Il n’eut aucune
pitié pour elle. Qu’elle se débrouille ! Il l’avait assez entretenue…
A
cinquante ans, elle se retrouva à la rue, sans rien. Sa sœur l’accueillit. Elle
traversa une longue période de désespoir. Elle ne pouvait prétendre à aucune
aide, aucune retraite, n’ayant jamais cotisé.
Elle
avait été son esclave, non déclarée, non payée ! Elle s’en voulait de lui
avoir fait confiance et d’avoir espéré que son mariage durerait toute sa
vie….Son seul remerciement était son ingratitude.
Petit
à petit, elle recouvra des forces et la colère s’amplifia.
Elle
contacta un avocat, réclama une pension compensatoire et un dédommagement
financier pour toutes ses années à travailler à l’imprimerie.
Elle
gagna. C’est exceptionnel, mais, elle avait une excellente avocate. Elle reçut
7 000 € pour ses trente années de dur labeur ! Faites le calcul…Il
devra lui verser 220 € par mois en plus.
Une
misère…
Mais
elle gardait toujours le sourire ! Elle n’avait pas cédé et avait osé
réclamer.
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Musée du Petit Palais à Avignon
Entrée gratuite
La Vierge de l’Annonciation
Taddeo di Bartolo
Sienne – Vers 1362/1363
Décès en 1422
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