Cinéma

Mémoires d’un condamné.

Réalisatrice : Sylvestre Meinzer

Sortie en salle le 01/11/2017

Avant-première à Chateaurenard.

Est-ce l’histoire d’une erreur ou d’un crime judiciaire quand la justice a bien voulu être trompée pour se mettre au service du patronat? Jules Durand crée un syndicat dans le milieu des charbonniers sur le port du Havre au début du 20^e siècle. Il voulait du mieux-être pour lui et pour les autres. Son influence sur les charbonniers a suscité la fureur et la peur du patronat qui souhaite mécaniser le travail et se débarrasser d’eux. Ils inventent une machination pour éliminer le leader syndical. Une rixe, un meurtre sur le port et Jules Durand est nommé coupable. Il sera condamné à mort. Une lutte et une solidarité française et internationale permettront qu’il soit innocenté et acquitté. Mais, ces conditions extrêmes l’ont fait craquer et il en perdra la raison. Sa famille sera elle aussi entraînée dans cette violence. Quand sa fille a découvert qui était son père, elle a ressenti une grande culpabilité alors qu’elle était doublement victime. Sa mère avait changé son prénom de Juliette en Lucienne et elle n’a pas connu son père car il avait déjà perdu la tête quand elle était petite.

Dans le film, il y a débat autour des questions de l’impunité des machinateurs et de l’oubli de la responsabilité de la Justice qui font que la cicatrice n’est pas encore refermée. Le combat de Jules Durand n’est pas terminé.

http://www.lardux.net/article690
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Bande annonce:
Mémoires d'un condamné - Film annonce from LARDUX FILMS on Vimeo.
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Sylvestre Meinzer :

Elle s’est demandée pourquoi personne n’en avait parlé avant. Devant cette histoire importante, un réalisateur de fiction du style de Ken Loach pourrait faire un film avec des personnages. Avec de la documentation, en lisant la pièce d’Armand Salacrou « Boulevard Durand », en découvrant la ville du Havre et son histoire, en rencontrant des Havrais qui parlent de leur expérience, de leur travail et de leur perte du patrimoine de la mémoire, elle a trouvé qu’il y avait une injustice à ne pas trouver des lieux comme Caillard dans des quartiers rénovés avec des immeubles modernes sans âme et dont on change l’identité en changeant de nom de quartier de l’Eure en quartier Saint-Nicolas. La prison Danton allait être démolie et ça a provoqué le passage à l‘acte de la réalisation de ce film.

Le docker Jacky Bonnet, retraité docker CGT du golfe de Fos:

Le patronat a voulu briser un homme et sa famille car il a organisé des gens qui défendaient leur travail particulièrement dur. Il faut faire ressortir cette injustice. Il a retrouvé des scènes qui étaient à l’identique à Marseille-Fos avant que les containers arrivent. On a connu des histoires moins dramatiques que l’affaire Durand, mais on a eu des responsables syndicaux qui sont passés devant la justice et qui ont été condamnés. Il faut tout faire pour faire crier cette vérité.

Quand on voit un film comme celui-ci, on se dit que l’histoire peut se reproduire car la justice de classe continue et va s’amplifier.

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L’association des amis de Jules Durand : John Barzman

Un nouveau portrait a été découvert. Il existait deux photos. La première a peut-être été prise pendant son mariage et la seconde après la brutalisation de l’asile.

Si le dossier juridique et celui de l’hôpital psychiatrique ont disparu, il reste d’autres choses à découvrir.

Site : Jules Durand.fr :
https://www.julesdurand.fr/les-amis-de-jules-durand/
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Il y a une exposition pédagogique nommée « Vie et combat de Jules Durand, docker-charbonnier, 1880 – 1936 ».

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Le 15 juin 2018, ce sera le centenaire de l’acquittement de Jules Durand. Il y aura une initiative organisée au Havre. Il peut y en avoir d’autres ailleurs.

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L’écrivain Roger Martin, auteur de « Les docks assassinés, l’affaire Jules Durand »:

Le commissaire Henry qui a diligenté l’enquête était un honnête homme. Dans son livre, il ne montre pas l’affaire Durand du point de vue des syndicalistes ou du patronat mais du point de vue du commissaire qui est très vite choqué par certaines choses qu’on lui fait faire. Il a pu reconstituer la carrière policière de ce commissaire qui se termine en 1926. Il a dirigé des brigades du Tigre dans deux ou trois villes. Même si c’est un ennemi de classe de la CGT (et il n’était pas franc-maçon), sa contribution dans l’affaire Durand n’est pas négligeable.

Sur le site gratuit Gallica :

http://gallica.bnf.fr/accueil/?mode=desktop
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Vous avez accès à tous les journaux depuis 100 ou 150 ans.

Il se demande pourquoi au festival d’Avignon, la pièce d’Armand Salacrou n’a jamais été représentée ?
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Rencontre avec Sylvestre Meinzer, la réalisatrice de ce documentaire qui revient sur le "crime judiciaire" dont a été victime en 1910 Jules Durand, ouvrier charbonnier et leader syndical havrais. Ce dernier a perdu la tête après qu'une machination ait conduit la "justice" à le condamner à mort.

Maître Henri Leclerc a commenté le procès de Jules Durand et a expliqué les faiblesses de la défense de maître René Coty*, désigné comme avocat, et âgé de 28 ans au moment des faits.

Article dans l'Humanité sur la Justice et la politique actuelles:

https://www.humanite.fr/henri-leclerc-notre-procedure-penale-est-archaique-et-sinistree-644490

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Vous racontez dans votre livre que vous avez vendu l’Humanité à la criée, vous avez été proche de certains journalistes, comme Madeleine Jacob ou Jean-Marc Théolleyre. Quel regard portez-vous sur la presse d’aujourd’hui et plus particulièrement sur la chronique judiciaire ?

Henri Leclerc J’ai constaté l’évolution de la chronique judiciaire en préparant mon livre et en regardant les archives de mes procès. Aujourd’hui, l’information par les moyens audiovisuels est par nature brève, spectaculaire, peu intéressante, puisqu’on entend simplement les avocats à la sortie des audiences. Dans les journaux, les chroniques se sont raccourcies. Pour le procès de Lucien Léger par exemple (1966 – NDLR), il y avait au moins une page entière consacrée aux débats. Aujourd’hui, il existe de grandes plumes mais ce sont des plumes courtes. La justice est moins publique qu’auparavant.

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Il y a cent ans, le docker syndicaliste du Havre Jules Durand était acquitté par la cour de cassation après avoir été condamné injustement à mort. Un colloque organisé le 18 juin lui a rendu hommage…sans le réhabiliter totalement.

(…) Un siècle après un acquittement prononcé du bout des lèvres par une justice qui l’avait condamné à mort et poussé à la folie en 1910, l’association des Amis de Jules Durand et le syndicat CGT des ouvriers dockers du Port du Havre poursuivent cette tâche auquel le colloque n’a pas mis un point final.

(…) Le combat continue pour sa réhabilitation.

jules-durand-laffaire-dreyfus-du-mouvement-ouvrier

*

Paris
Quai aux Fleurs
René Coty a demeuré ici de 1936 à 1954

"Mon déséquilibre ne me fera pas perdre l'équilibre."

Marseille

"Nous n'oublions jamais."
Marseille

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Marion Leboyer, professeur et chercheur : "Les maladies psychiatriques aujourd'hui c'est 1 Français sur 5 (...) et il y a un retard de diagnostic extrêmement important".

Source France Inter

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Statue de Jules Durand
Hervé Delamare
2018
Le Havre

Jules Durand
Docker charbonnier
1880 - 1926
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Le quai Colbert est le fameux quai au charbon du XIXe au XXe siècle. Jules Durand travailla autour du bassin Vauban jusqu'en 1908. En 1897, les premières grues électriques y furent installées.

Groupe de charbonniers devant un café.

Quai Colbert vers 1902 - 1906

Gaston Prunier
1863 - 1927
Fin de journée
1899

Sur le quai Colbert, le travail est précaire. Les charbonniers, sans domicile, vivent sous des tentes entre les wagons. Jules Durand organise leur syndicat. Il organisa la grève pour leur dignité en août 1910. Il est condamné à mort pour responsabilité morale dans une rixe entre charbonniers.
Devant la pression mondiale, il est reconnu innocent. Mais sa santé mentale se détériore et il meurt en 1926 à l'asile de Quatre Mares, près de Rouen.

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Gaston Prunier
1863 - 1927
Menace de grève
1903

Jules Durand vers 1904.

Le Progrès
Manchette du journal soutenant Jules Durand du 2 au 9 décembre 1910.

L'Humanité
Jules Durand est libre!

Vérités
Jules Durand est libre.
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L’affaire Jules Durand.

Il y a cent ans, un « Dreyfus ouvrier ».

En novembre 1910, le syndicaliste havrais Jules Durand était condamné à mort à la suite d’une machination patronale doublée d’une erreur judiciaire. Aujourd’hui oubliée, cette affaire suscita de vifs débats au sein d’une gauche française alors tiraillée entre les « renégats » du gouvernement et les tenants de la guerre sociale.