Jules
Michelet
Louis
XVI était coupable.
8e
volume de la Révolution française.
1845
à 1853
Editions
Bernard Coutaz – 1992
La
justice passe en second après 1793.
Fin
1792 : on ne se situe pas encore dans la Terreur. Jusqu’en 1792, la notion
de justice unit les dirigeants de la Révolution. Mais la France étant attaquée,
cette idée passe en second. « Nous serons justes, après ». (p 80).
Louis XVI sera la première victime de la Terreur. On passe d’un bond de
l’humanité à la barbarie. (p 83). Michelet se situe contre la peine de mort.
Dès
qu’un homme politique se résigne, il est perdu. (p 32).
Les
femmes.
- Il
critique les femmes qui tenaient un Salon. Elles se taisaient sur leur
engagement royaliste. Elles ont corrompu, affaibli et distrait les meilleurs révolutionnaires arrivés à
Paris. Dans les salons d’artistes ou de femmes de mode, les hommes de banque
rencontraient les hommes politiques. Du coup, ils ont pénétré la Gironde, au
cœur de la Révolution. (p 33).
-
Olympe de Gouges prend des risques en défiant les partis. Les hommes
rendent les femmes ridicules. Il est facile de brutaliser le « sexe
faible ». (p 141). On lui tire les cheveux dans la foule en 1793. Au
tribunal, son fils la renie avec mépris. Tout juste enceinte, elle fut
condamnée à mort quand même. (p 124).
-
Madame Roland était « hautaine et souvent dure ». (p 35).
Madame
Roland prend peur et Théroigne est insultée. Monsieur Roland était le Ministre
de l’Intérieur (p 221).
- Madame
de Genlis était liée au duc d’Orléans, première fortune d’Europe (p 150).
- Michelet
pense que les femmes françaises étaient plutôt royalistes. Il imagine une
discussion entre un mari et sa femme sur la peine de mort. Elle défendrait des
idées humanistes. (p 228). Mais il pense aussi que les femmes ont une influence
négative. ( !?).
La
création d’une patrie.
Les
Français-es recherchent une patrie et ont besoin d’une « inflexible
austérité » (= principes, p 42) pour y parvenir. A contrario, les
royalistes sont partout chez eux en Europe. (p 40).
Les
Jacobins sont représentés par Robespierre. Ils sont attaqués par les Girondins
et les Dantonistes. Les Jacobins sont rancuniers et ne lâchent jamais prise. (p
50).
La
révolution manque d’audace en 1792. Elle aurait du défendre les peuples démunis
contre la royauté qui « méprise l’espèce humaine ». Il fallait
anéantir les rois qui étaient « sans justice et sans pitié », partout
en Europe. (p 155).
Les
prêtres étaient tapis en Vendée, dans l’attente d’une guerre civile. (p 178).
La
Patrie est sacrée et qui la livre en meurt (p 224). Ndlr : c’est violent.
La
Convention.
Elle
a été créée après l’attaque du Château de Versailles le 10 août 1792. (1)
Est-ce
que la Convention était un tribunal ? Elle hésite à être une assemblée
politique. (p 164).
Aucun
député n’a défendu l’idée du « droit absolu ». Mais qu’est-ce que
c’est ? Est-ce que le jugement du peuple est infaillible ? (p 167). Michelet
pense que pendant une Révolution, un temps de passions, c’est le jugement le
moins sûr et le plus dangereux. (p 168). Cela peut déboucher sur le risque
d’une guerre civile.
L’éducation
de Louis XVI.
Louis
XVI a été élevé dans l’idée idiote de la royauté (p 197). La conscience
catholique de Louis XVI lui intime de n’avoir rien à se reprocher. Les prêtres
l’ont persuadé qu’il était roi et qu’il pouvait user de la force illimitée du
mensonge pour régner. (p 159).
L’approche
de la mort et son danger changent le caractère de Louis XVI. Il devient bon,
tout comme Marie-Antoinette qui se met à aimer son mari avant de mourir (p
214). Mais dans le fond, il ment toujours à la Convention (p 223). Il se voit
en saint. (p 215). Le moindre objet lui appartenant en prison devient
«sacré » (p 216).
Les
buts du procès de Louis XVI.
La
majorité des Français-es voulait le procès de Louis XVI, mais pas sa mort (p
169).
Saint-Just
va porter le premier discours pour demander la mort du roi. (2) Contrairement à
Robespierre, il refuse la pitié. (p 84).
Michelet
décrit Saint-Just comme s’il l’avait vu : « Sa roideur automatique
qui ne tenait qu’à lui ». Il ne l’aime pas ! Mais il reconnaît sa
générosité qui a plu à Robespierre. Il a offert un petit bien à lui pour sauver
le marché de Blérancourt. A 24 ans, Robespierre l’appelle pour venir à la
Convention. (p 89).
Barère
a conclu à la mort de Louis XVI. Il était en lien avec madame de Genlis. Comment était-il payé ? En amour, en
argent ? Il a eu peur des attaques de la droite (p 93). (3)
Thomas
Payne, apprécié par les Girondins, pensait qu’il fallait faire un procès
général de la royauté.
La
France se plaçait au-dessus des autres peuples. La Montagne et la Gironde recentrent le procès sur le caractère
individuel. (p 111).
La
Révolution a fait l’erreur d’exhiber le roi et sa famille au Temple. Il n’était
pas difficile de les voir sous n’importe quel prétexte. Malgré les quolibets,
la famille royale fait pitié. (p 113).
Le
père de Michelet monta la garde au Temple. Il en a parlé à son fils. (p 117).
Les
choix possibles à l’issue du procès : mort, mort conditionnelle ou
détention (p 205).
Le
contexte violent du procès.
Les
royalistes étaient présents dans Paris, capables de faire verser le sang. Des
listes de révolutionnaires étaient prêtes (p 173). Les Emigré-es attendent de
se venger de la création de la République. Iels se moquent du sort de Louis
XVI. Les autres rois n’ont rien fait pour sauver Louis XVI et sa famille, car
ils avaient besoin d’un martyr pour redorer leur blason. (p 176). Les Jésuites
étaient des persécuteurs ennemis de la loi (p 217). Michelet affirme que les
députés ont voté sans avoir peur de la mort. Mais la possibilité d’une guerre
civile a fait accélérer le vote pour l’exécution de Louis XVI. (p 206).
En
2025, Marie-Antoinette est-elle réhabilitée ( !?) (4), mais Louis XVI n’a rien gagné en sympathie.
Les
terres et l’impôt.
Les
terres changent de propriétaires entre 1789 et 1794. (p 231). Les terres ont
été vendues par lots. L’économie s’est effondrée. Les Français pouvaient payer
les Biens Nationaux avec des Assignats. (p 101). (5) Qui faire payer pour
l’impôt ? (p 98).
Cambon
est le superviseur du Ministre des Finances, Clavières. Il représentait la
révolution agraire (p 109). Les commissaires, issus du peuple, lèveront l’impôt
sur les riches seulement. Les indigents ne doivent rien payer. (p 105).
Le
duc d’Orléans possède la plus grosse fortune d’Europe. Son estimation s’élève à
250 millions de francs. (p 151). Il est plus riche que le roi.
Louis
XIII et Louis XIV avaient favorisé économiquement leur frère de peur d’une
guerre civile. (6) Ils ont fortuné leur frère. Michelet pense que c’était insensé
de faire la révolution en présence d’une telle fortune dans le pays.
La
création de l’Education nationale.
Eduquer,
c’est créer, et juger, c’est tuer. Au nouveau projet proposé, il manque une
âme, un souffle. Robespierre pense qu’il faut baisser le niveau supérieur, en
fermant les grandes écoles (p 145). Peut-on faire une science sans science,
éduquer sans philosopher ?
Un
second courant de pensée pense que l’éducation vivifie tout (p 147).
La
substance morale est supérieure aux sciences physiques et aux mathématiques,
qui ne sont que des outils.
L’Angleterre
a fait sa grandeur face à la nullité des Belges et des Hollandais. (p 107).
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(1) La Convention nationale a été créée le 10 août
1792 après la suspension de Louis XVI et la chute de
la monarchie, succédant à l'Assemblée législative pour fonder la Première
République. (Larousse).
(2) Le 13 novembre 1792, Saint-Just
prononce son premier discours devant la Convention pour demander la mort
de Louis XVI, qu'il considère comme un tyran et un ennemi
du peuple, plutôt que de le juger dans un procès traditionnel.
(Etudier).
(3)
Bertrand Barère a joué un rôle clé dans le procès de Louis XVI. Il a présidé la
Convention nationale et a été chargé de lire l'acte d'accusation contre le roi,
ainsi que de mener son interrogatoire. Son intervention décisive le 4 janvier
1793 a contribué à refuser l'appel au peuple, ce qui a accéléré le processus
menant à l'exécution de Louis XVI.
Concernant
Madame de Genlis, le contexte mentionne que Barère a été choisi comme tuteur de
Pamela, une enfant issue d'une liaison supposée du duc d'Orléans avec Madame de
Genlis. (Qwant).
(4) Bien que son héritage reste controversé, Marie-Antoinette refuse de
disparaître de la mémoire collective. Les discussions autour de sa vie et de son
règne continuent de captiver, montrant une réhabilitation progressive de son
image, même si elle reste une figure complexe et souvent mal comprise. (Qwant).
(5) Les Français pouvaient payer les biens nationaux en assignats,
une monnaie de papier émise pendant la Révolution française, garantie par la
valeur de ces biens. Cependant, cette pratique a entraîné une dépréciation
rapide de la valeur des assignats dès 1792. (dhi Alsace bnu).
(6) Louis XIII et Louis XIV ont
effectivement favorisé économiquement leur noblesse pour éviter des révoltes,
mais cela n'a pas empêché des insurrections comme la Fronde. (Hégémonie).
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