Le mélange des
relations
Le problème n’est pas que la guerre soit acquise ou innée, le
problème est que les sociétés se donnent un type de relations avec les autres. Bien
sûr, aucun de ces modèles n’est pur.
C’est-à-dire qu’il n’y a pas de relations strictement d’échanges
ou de prédation ou de dons. Quelquefois, il y a à la fois échanges et
prédations, quelquefois il y a à la fois échanges et dons, etc.
Pour rappel:
Les relations
d’échange.
Un premier type de relations, c’est celui de l’échange.
C’est une relation de symétrie parce que ces sociétés ont des choses à échanger
entre elles. L’une produit des textiles, l’autre produit de la poterie, ou du
fer ou des outils, etc, et elles entrent dans des relations d’échange.
Les relations de
prédation.
C’est une relation asymétrique négative parce que l’une de
ces sociétés arrache, est prédatrice de ce qu’a l’autre société. Elle fait des
rapts, des descentes et surtout tue la population de la société qui est
adjacente.
Les relations de don.
C’est une relation d’asymétrie positive et là bien sûr, je
ne vais pas revenir sur ‘l’essai sur le don’ de Marcel Mauss, mais le don est une manière d’établir des
relations qui obligent en réalité votre partenaire. La prédation, au contraire,
est une relation qui crée un déséquilibre, et qui en réalité conduit l’autre
société à agir de la même manière par rapport à vous.
Si je reviens sur ces
modèles, c’est que je crois qu’il faut mettre à distance cette idée du comportement
personnel. Il y a bien sûr des éléments de comportement personnel, mais il
y a une prégnance sociale sur le type de relations que certaines sociétés entendent
établir avec les autres.
Les chasseurs de tête
Jivaro et les dons chez les Saliches
En réalité, le meilleur chasseur doit avoir le plus de têtes
qu’ils réduisent d’ailleurs, c’est pour ça qu’on les appelle les têtes
réduites, et qu’ils accrochent à leurs vêtements. Il faut avoir le plus grand
nombre de têtes réduites des ennemis pour être considéré comme un homme
valeureux.
Mais il y a d’autres sociétés chez les Indiens d’Amérique,
notamment les Saliches qui sont une société nord américaine, où en fait l’homme
valeureux c’est celui qui donne. La valeur ne se mesure pas à ce qu’on accumule
mais à ce qu’on donne. En fait, les chefs des tribus Saliches sont ceux qui se
sont le plus dépouillés en faveur des membres de leur communauté.
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