Lucie Castets est proposée comme première ministre par le NFP. A quand le "président de la république démissionnaire" comme ses ministres ? Aux USA et en France : "T'as les moyens. T'auras tout. T'as pas les moyens? T'auras rien." "Tu veux mourir de mort violente? Tu te fais contrôler par la police." Le sexe n'est pas un "travail". Soutien aux Palestiniens et aux Palestiniennes, aux Libanais, Libanaises. 542 534 vues.
mercredi 7 novembre 2018
On ne peut pas tout avoir. Oui ? Mais….Le Meufisme
On ne peut
pas tout avoir. Oui ? Mais….
Il voulait
changer de vie.
Tonio était un jeune homme courageux et vaillant. Le travail
ne lui faisait pas peur. Il était le fils aîné de la mère Tablurion, une des
plus belles femmes dans tout le pays. Elle était une forte tête avec de la
gouaille. Rien ne la troublait et elle répondait du tac au tac. Mais elle avait
fortà faire avec toute sa marmaille et
son travail de lavandière lui rapportait tout juste de quoi ne pas mourir de
faim, tout juste assez pour nourrir cette nichée. Si ses mains étaient
craquelées, il valait mieux ne pas recevoir une ristourne qui claquait sur les
joues car elle était un peu irascible. Les enfants ne s’en approchaient pas.
Tonio vieillissait. Il était benêt, mais ça ne l’empêchait
pas de garder les vaches dans les champs ou de se faire employer dans les
fermes pour des travaux journaliers. Il aimerait maintenant se marier et fonder
une famille. L’heure tournait et c’était à son tour de s’installer. Sa mère
aurait une bouche de moins à nourrir. Seulement… oui, il y a toujours un
« oui, mais »…son pied bot et sa grosse bosse sur le front qui
n’avait pas diminué depuis sa naissance rebutaient les demoiselles. Il était
amoureux de la belle Manon, mais elle le toisait de haut et se moquait de lui
quand il avait le dos tourné. Quel malheur !
Le soir, à la nuit tombée, une fois couché sur sa paillasse,
il pleurait parfois.
« Oh ! Je voudrais être beau, rien qu’un jour
seulement ! Et pourquoi pas être intelligent aussi ? Mais comment
faire quand je ne possède rien, pas même une masure ? »
C’est à la suite d’une telle séance de sanglots qu’apparut
dans sa chambre une fée. Elle lui dit :
« Je sais que tu
ne connais pas la chirurgie esthétique, lui dit-elle. Plus tard, les humains
l’utiliseront pour corriger leurs défauts physiques. Si tu es d’accord avec ma
proposition, je t’éviterai ainsi les douleurs post-opératoires, et les
angoisses de la guérison. Tu connaîtras tout de suite, avec ma baguette
magique, le résultat de ta transformation. Pour l’intelligence, le traitement
du cerveau par l’opération cervicale iconique n‘est pas encore au point. Qu’est
ce que c’est ? Ce n’est pas une lobotomie. Non ! C’est vrai que tu ne
peux pas connaître la lobotomie non plus. Disons pour simplifier que c’est plutôt
un nettoyage des connexions neuronales qui remet le cerveau d’aplomb en
intervenant sur les neurones déficients. La myéline est reconstituée, les liens
réaffirmés et tout repart ! Mais moi, je vais le faire sur toi, sans
anesthésie, directement par l’impulsion radicale et ferme de ma main. Je
possède ce pouvoir. Et puis, je suis généreuse aujourd’hui. Je vais te
faire faire des économies. Avec tes quelques deniers épargnés dans ta misérable
bourse, tu ne pourrais pas t’offrir un tel luxe médical. Garde-les pour la
cérémonie du mariage.»
Elle tourna autour de Tonio, évaluant mentalement les
qualités et les défauts de celui-ci, et elle rajouta :
« Je peux t’aider. Je t’entends souvent pleurer. Tes
pleurs sont parvenus dans le brouhaha cosmique jusqu’à mes oreilles. Mais si tu
veux que mon aide dure, tu dois épouser ma nièce. Tu la connais. Elle s’appelle
Françoise. Elle est orpheline de père et atteignant la semaine prochaine ses
dix-huit ans, elle peut se marier rapidement. Sa mère et moi-même serons
soulagées de la savoir casée. Mais sache que si tu divorces ou si tu
l’abandonnes, tu recouvreras ton aspect de maintenant, et tu retomberasdans ton désespoir. Je te préviens tout de
suite, Françoise a un caractère bien trempé.»
Tout à coup, elle regarda sa montre.
« Oh, la, la ! Je te la fais courte. J’ai reçu un
autre appel de sauvetage en urgence. Il s’appelle Mathias. Bon, je ne voudrais
pas te presser mais tu as trois secondes pour donner ta réponse. Alors, c’est
oui ou c’est non ? »
Le pauvre Tonio est éberlué. Sous le choc, il découvre que
les fées existent vraiment, qu’il ne peut plus pleurer tranquillement sans être
entendu par une oreille mystique dans l’espace sonore intersidéral, et qu’il
doit se décider illico presto à se marier. Ca fait un peu beaucoup pour son
petit cerveau qui fonctionne au ralenti. Il commence à lever la main dans un
geste de désespoir et la fée la saisit.
« OK ? Tope-là ! Ton
avenir est assuré. Tous tes vœux seront exaucés. »
Il faut vite réagir. Tonio peut encore retirer sa main et
poursuivre sa vie comme maintenant. Tout défile devant ses yeux à trois cent
quatre-vingt-dix mille kilomètres par seconde. Est-ce que sa mère l’aimera
toujours en étant plus beau et plus intelligent ? Devra-t-il renoncer à
Manon quand il aura épousé Françoise ? S’entendra-t-il avec elle ?
Sera-t-il plus heureux ? Mais, la curiosité est un vilain défaut, et
tope-là, c’est parti pour la transformation ultra rapide.
Aussitôt dit, aussitôt fait, la fée le transforme, puis
disparaît.
Il cherche un miroir.
« Oh, la, la, François 1er, à côté de moi, va
sembler palot. Quelle virilité emplie de charme sensuel et teintée d’une tonne
de clairvoyance ! Ca y est ! Eurêka ! J’ai tout ce dont j’avais
rêvé…. »
Mais une petite voix intérieure lui rappelle qu’il doit se
marier rapidement. Il se dirigea vers la maison de Françoise. Comment lui
présenter sa mutation physique ? Quelle histoire lui raconter ? Il ne
sait pas encore comment il va s’en sortir, mais il a un cerveau performant. Sa
confiance en lui est gonflée à bloc. Go !
Toc, toc, toc
« Qui c’est ? » hurle Françoise.
« C’est moi, Tonio. Est-ce que je peux
entrer ? » Et Françoise découvre le nouveau visage de Tonio, tombe
raide amoureuse de lui et oublie de lui demander comment il a pu obtenir cette
amélioration. Tonio voit dans quel trouble se débat Françoise et veut profiter
de cet avantage. « J’aimerais t’inviter au bal samedi prochain, » lui
propose-t-il. Elle minaude, fait l’effarouchée, balance ses mains devant elle.
Il insiste, elle accepte, le rose aux joues. L’affaire sera facilement conclue.
Ah, oui, la beauté aide à résoudre les problèmes et à ouvrir de nouvelles
portes habituellement fermées…
Au bal, toutes les filles courent derrière lui. Une
ritournelle de noms de danse parcourt son esprit. Ses pieds l’entraînent parmi
la ribambelle humaine. Quelle joie ! D’où cela lui vient-il ? Il s’en
moque, il savoure. Oublié le Tonio avec sa bosse sur le front. Son pied bot
devient un lointain souvenir. Il connaît les chorégraphies de toutes les danses
anciennes et modernes. Les forlanes, rigaudons, menuets,rocks, paso doble et bourrées n’ont plus de secret pour lui. L’anachronisme
ne l’étonne même pas ! Il savoure avant tout, il réfléchira après. Les jeunes filles se pâment, virevoltent
autour de sa belle personne, elles se font remarquer et attirent son attention.
Elles sont à deux doigts de lui sauter au cou. La rumeur d’un héritage
provenant d’une richissime tante lointaine se répand sur toutes les bouches.
Les plus vieilles villageoises imaginent qu’il a fait appel à un docteur
miraculeux avec cette manne providentielle. A sa nouvelle beauté s’ajoute la
richesse.Mais Françoise veille sur sa
proie et le protège des tentatives d’agressions féminines concurrentes. Françoise
n’est pas dupe. Elle ronge son frein. Tonio est pour elle et tant qu’elle ne
lui aura mis la corde au cou, elle affiche un sourire éclatant qui cache ses
sentiments négatifs. Gare à la vengeance ! Elle se connaît, elle ne
pardonnera aucune incartade.
Premier baiser entre Françoise et Tonio, déclaration d’amour
et demande en mariage. Tonio est pressé. Il ne veut plus reprendre sa forme
d’avant. Sa vie a changé et il en est tout heureux. C’est la première fois de
sa vie. Il n’en dit pas plus. Ca ne sertà rien. Il ne se pose plus de questions. Il est beau, intelligent. Ca
lui suffit.
Le mariage aura lieu le mois suivant. Momentanément, le
caractère de Françoise s’est adouci. L’amour lui donne des ailes, et elle a
peur de montrer son vrai visage qui pourrait faire fuir Tonio.
Ca y est, les bagues aux doigts sont échangées. Ouf !
Chacun peut souffler. Il doit maintenant satisfaire sa femme en tous points au
risque de revenir à son ancien statut qu’il ne veut plus recouvrer. Elle va
pouvoir exercer son emprise sur lui car elle sent qu’elle peut en profiter,
sans en connaître les vraies raisons. Mais elle ressent sa peur, alors qu’il
étale sa culture, même s’il possède une voix chaude et quand les femmes sont
toutes amoureuses de lui.
Et la première torture infligée va bientôt commencer. C’est la
pire. Il est séduit par toutes ces demoiselles qui virevoltent autour de lui,
mais il ne peut pas y toucher. Il doit censurer sa convoitise naturelle. Elles
lui sautent au cou. Il n’en peut plus.
Dans la gente féminine, le bruit court que la cerbère surveille
de très près sa victime. « Oh ! Comment ruser et approcher cette
beauté sans s’attirer les foudres de la harpie de Françoise ? »
« Tonio, as-tu une seconde pour respirer sans ta sorcière ? » ou
bien « Dis, chéri, tu irradies toutes les ions positifs de l’ardeur
passionnelle ! ». S’il noue une relation avec une de ces jolies
femmes, la sienne va l’attendre le soir à la maison. Vous connaissez la mégère
apprivoisée décrite par Shakespeare ? Elle n’est rien par rapport aux
réactions deFrançoise.
« - D’où viens-tu ?
-Heu, je reviens du travail.
-A cette heure-là ?
-Le chef m’a retenu pour faire le
bilan de mon travail.
-Et à qui appartient cette nouvelle
odeur sur le col de ta chemise ?
-Quoi ? Tu m’accuses
d’infidélité ? »
Et pan ! Comme dans le théâtre de
Guignol, elle lui assène un coup de bâton sur la tête. Le pauvre en est tout
abasourdi. Il chancelle et tombe dans les pommes. Le voilà dans de beaux draps.
Enfin, il aurait préféré les partager avec une demoiselle douce et sensuelle.
Il nerevivra pas cette scène. Il n’aime
pas les coups.
Plus tard, lors d’une réception dans la
mairie de la ville où ils habitaient, il offrit une coupe de champagne à la si
jolie femme du premier adjoint. Qu’elle est affriolante avec son petit museau
entouré de si délicates tâches de rousseur qui lui donnent un air poupin. Ses
grands yeux de biche le regardent, que dis-je ? le dévorent avec un
appétit visible par tous. Françoise a remarqué le manège. Elle sent la colère
monter en elle au point de ne plus pouvoir la contenir. Alors qu’un serviteur
discret lui remplit sa coupe de champagne, elle la déverse sur la jolie
moumoute de la dame et le champagne coule lentement sur son visage, suit le
tracé du cou et se déverse sur la robe de soie et de dentelles. Lamentable,
horrifiée, vexée, la malheureuse victime s’enfuit dans les toilettes, en
pleurs.
« - Et voilà ! Je crois que tu as
compris que je suis chatouilleuse par rapport aux bonnes conventions sociales.
-Mais, ma chérie ! Je n’aime
que toi, tu le sais bien.
-Oui, c’est ce que je veux voir et
constater tous les jours. »
Et c’est encore un interdit qui est posé par
sa femme. Décidément, la vie de couple n’est pas drôle tous les jours.
Après la naissance des deux aînés vient une
petite fille, une poupée ravissante, avec des cheveux blonds dorés qui forment
une cape d’or autour de ses épaules. Elle devient en grandissant charmeuse,
spirituelle. Les parents veillent à l’éducation des trois enfants. Ils ont des
maîtres de musique, de danse, de latin, de grec, de russe, de français.
Mais le démon de midi tanne Tonio. Il ne peut
plus sortir. Toujours à conduire les enfants sur les lieux sportifs, à la
piscine, au football, à l’escrime. Toujours sur la route pour mener les enfants
aux goûters d’anniversaire, au cinéma, à la patinoire. Il n’a plus un moment
pour lui et il ne peut pas profiter de sa beauté auprès des femmes. Et
pourtant, parmi les professeurs, il en trouve de bien jolies…
Alors, il s’inscrit sur les réseaux sociaux.
Il ouvre un compte sur quatre sites principaux et importants. Je ne vous les
cite pas, vous les connaissez. Evidemment, il va tomber amoureux d’une jeune
femme très séduisante par ce biais. Il roucoule, se pavane, fait des allusions
sexuelles discrètes, drague. Il est beau comme un dieu, elle va céder à l’amour.
Jusqu’à ce que Françoise s’aperçoive de ce qui se trame derrière son dos.
« Ah ! Le gredin va voir ce qu’il
va voir ! » Sa vengeance va s’abattre sur le bellâtre avec une
violence inouïe.Elle monte les enfants
contre leur père. Elle leur répétait à longueur de journée :
« Saviez-vous qu’il vous avait fait du mal quand vous étiez
bébé ? » ou bien « Il ne dépense pas d’argent pour votre
éducation, c’est moi seule qui paie pour vous ». Elle le dénigrait, le
critiquait, le rabaissait, le niait, l’humiliait devant ses enfants. Alliés de
leur mère, les bras armés de sa vengeance, les enfants se détournèrent du
malheureux Tonio qui n’eut d’autre recours que de fermer unà un tous ses comptes sur Internet et cesser
sa relation amoureuse illégale.
Il découvre ce que signifie la sensation
d’être malheureux en amour.
-Mon cœur, j’aimerais voir la
nouvelle comédie musicale qui cartonne en ce moment, suggère-t-il.
-Bah, il y a la série que j’adore à
la télévision tous les soirs. Je ne veux pas la rater.
-Ma belle, j’aimerais t’inviter au
restaurant pour notre anniversaire de mariage, annonce-t-il joyeusement.
-Oh la, la ! Quelle
idée ! J’essaie de perdre le kilo que je viens de prendre et mon régime ne
va pas me permettre cet écart alimentaire. »
Le rire ne fuse plus. Le caractère
épouvantable de sa femme pèse sur sa vie qui est devenue un enfer. Il aimerait
changer de vie, mais se refuse de faire appel à la fée. Il réprime dans sa tête
ses pleurs. Il sait qu’il va être entendu et plus que tout, il ne veut pas
redevenir célibataire, laid avec un cerveau limité. Si elle est dure avec lui,
il doit serrer les dents et subir. Si elle a des paroles inattendues, il doit s’adapter.
Si elle prononce des mots qui veulent l’anéantir, il doit résister et tenir. Si
elle n’est pas la reine des douceurs, c’est à lui de se les procurer lui-même.
Si elle est indifférente à sa vie, il peut lui en donner un sens positif et la
valoriser à ses propres yeux. Françoise est prévisible et régulière dans sa
haine pour lui. Son égocentrisme ne lui permet pas de s’intéresser à son
conjoint. Mais il peut transformer cet enfer en une vie plus souple, plus
agréable, où chaque petit détail peut être transformé en une joie secrète et certaine.
Certains matins, quand il voit sa belle mine
défaite dans la glace, il se maudit de ce marché de dupe. D’autres jours, son
humeur oscille, et il est heureux et resplendit de bonheur. Cependant, avec le
temps, il s’aperçoit qu’il ne parviendra pas à aimer les défauts de sa
compagne. Il est sur le qui-vive, il s’attend toujours au pire avec elle. Il
n’est pas parvenu à la dompter. Pire, c’est lui qui est dominé par la rage. Il
ne peut plus aller dans les manifestations sportives ou festives par crainte
des scandales qu’elle provoque. Elle voulait le garder pour elle seule et elle
est parvenue à ses fins. La vie de Tonio est terne, lui qui rêvait d’éclat, de
beautés, d’innovations, de curiosités. Il ronge son frein. Tant que Françoise
aura la main mise sur lui, il ne pourra pas être aimé par une autre femme, n’accèdera
pas au pouvoir.
Comment résoudre son dilemme ?
Il a songé au suicide. Il ne peut pas, il n’a
pas le droit. Ses enfants ont besoin de lui. Et puis, ce serait lâche de ne pas
se battre. Il doit vivre pour conquérir sa dignité. Son combat est silencieux.
Il ne peut ouvrir son cœur à personne. Qui l’écouterait sans se moquer de
lui ? Un homme humilié par sa femme, cela n’existe pas dans l’imaginaire
collectif…. « Oh, dans quel malheur vis-je ? Je ne peux plus me
plaindre. Et pourtant, mon cœur en aurait besoin pour que le fiel s’en écoule et
ne pourrisse pas mon organisme », se morfondait Tonio.
Le problème est faustien. En lui inoculant
l’intelligence et la beauté, son âme a été infectée par la culpabilité, le
remords et le doute. « C’est terrible. Je pensais à tort que toutes les
portes de la réussite, de la gloire me seraient ouvertes et que l’on
m’attendait. Malheureusement, je constate que je suis sous l’emprise d’une
méchante femme et qu’elle me tient et me contraint à une vie étriquée et terne»,
pensait-il.
Voilà. Quelle fin souhaitez-vous pour
lui ? Heureuse ? Malheureuse ?
Malheureuse ?
Imaginons que Tonio ait des envies de
meurtre. Il y pense, envisage toutes les possibilités. Tuer sa femme
seulement ? Pourquoi ne pas tuer aussi les enfants ? Puis partir vite
et changer d’identité aussitôt. Sa cavale durerait toute sa vie future. Il sait
que c’est difficile psychologiquement et financièrement.Dernièrement, il a lu dans la presse qu’un
caïd marseillais de la drogue venait de se rendre au commissariat pour faire
cesser sa cavale qui a duré douze longues années. Il n’en pouvait plus de cette
errance solitaire et de cette traque. Aura-t-il la force de caractère pour
tenir toute sa fin de vie ?
Imaginons une autre possibilité. Sa femme est
une dure à cuir. Elle ne meurt pas la première grâce à sa santé de fer qui lui
permettra de vivre vieille, très vieille, trop âgée. Tonio se morfond dans leur
maison pendant tout ce long temps qui ne passe pas. L’ennui s’installe. Il se
meurt enfin de chagrin et de désespoir.
Heureuse ?
Imaginons qu’il trouve l’amour avec une dame
sincère, tendre, généreuse, disponible. Françoise étant morte de maladie, il
peut enfin convoler en secondes noces. Avec Manon, son amour de son adolescence,
qu’il n’a pas réussi à oublier ? Mais est-elle encore disponible ?
Allez, revenons sur terre. Il restera avec sa
femme. Malheureux, peut-être, mais c’est le moindre mal qu’il puisse supporter
dans sa vie future. « Et si j’arrêtais de me morfondre ? Chérie,
viens par ici, j’ai quelque chose d’important à te dire ! ». Ouh la,
la ! Les temps changent, le ton aussi.
Il lui explique que l’amélioration de
sonphysique et de son intellect a été
opérée par une fée. Il hésite à revenir à son ancien état, car il n‘en peut
plus de sa méchanceté. « Si tu continues à être injuste avec moi tous les
jours qu’il me reste à vivre, tu vas devoir supporter un être avec quelques
tares physiques et de plus limité intellectuellement. Ce sera ta
punition ! Je vais tellement pleurer et implorer l’aide de cette fée
qu’elle me remettra dans mon état initial. »
«Il te suffit de pleurer un peu trop fort
dans ton lit pour que cette satanée fée apparaisse et te transforme ?
Qu’est-ce que je dois faire pour éviter ceci ? Etre gentille avec
toi ? Eviter d’être injuste ?Mon chéri, je t’aime et je vais faire de ta vie un paradis sur
terre ! Non ! Ne redeviens pas laid et stupide.»
Cette fois-ci, Françoise comprend très vite
qu’elle peut mener une vie avec un gros boulet et elle change son fusil
d’épaule. Les rôles sont inversés…Oui, elle peut être méchante, mais elle sait
que si elle continue, elle va creuser elle-même sa tombe.
Heureux, Tonio ? S’il ne l’est pas, il
n’est plus malheureux. Et c’est dans son cas un moindre mal.
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Le Meufisme éveille au
féminisme en flinguant les poncifs et autres clichés machos à coup
d’humour décapant et de second degré assumé. Entre les Femen et Simone de
Beauvoir, irrésistible.
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Que
faire pour paraître viril ? Les hommes ont-ils des défauts ?
EP 2.6 : HOMMELETTE - Le Meufisme
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Masque Mwamma
Population Agbo du nord ou Idoma
Nigéria
20e siècle
Bois, pigments, fibres végétales
La
coiffure sophistiquée, les délicates scarifications évoquent la beauté
féminine. Ce masque est qualifié de « enfant de la beauté ». Il était
néanmoins porté par un homme habillé d’une tunique et d’une jupe en fibres
tricotées et teintes. Le danseur imitait la démarche et les gestes féminins.
Musée du Quai Branly
Paris
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Louis-Marie Baader
Lannion, 1828 - Paris, 1919.
L'heure du goûter
Huile sur toile.
Rennes
Musée Beaux-Arts
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Rebecca West, (Londres, 21 décembre 1892 -
Londres, 15 mars 1983), dont le véritable
prénom était Cicely Isabel Fairfield, est une femme de lettres et féministe
anglo-irlandaise célèbre en tant que romancière. Auteur prolifique et
éclectique, elle écrivit des essais et des articles pour The New Yorker, The
New Republic, The Sunday Telegraph, et The New York Herald Tribune. Elle fut
aussi une correspondante importante du Bookman.
WEST.
REBECCA. (1892-1983) Cecily Isabel Fairfield est née dans le comté de
Kerry, en Irlande, le 25 décembre 1892. Elle avait dix ans lorsque mourut son
père, Charles Fairfield, officier de l'armée et correspondant de guerre. Sa
mère était pianiste de grand talent.
"Je
n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les
gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus
de me confondre avec un paillasson.".
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