dimanche 18 septembre 2022

Gertrude Stein - Autobiographie d’Alice Toklas.

 

Gertrude Stein

Autobiographie d’Alice Toklas.

Editions Gallimard – 1934

 


Mon dessin

Il y a de la schizophrénie à se mettre dans la peau de sa compagne pour écrire sa propre biographie. Moi, lectrice, je me mets aussi à distance par rapport à ce qui est écrit. Le ‘Je’ devient ‘Elle’. Le ‘Elle’ devient ‘Moi’. Mais ce qui est raconté est passionnant, une fois ce paradoxe accepté et dévoilé uniquement à la dernière page. Personne ne l’a mieux connue qu’elle-même (p 78). Cette méthode lui permet aussi d’analyser son écriture et ses sources d’inspiration avec le temps. Gertrude assume ses idées et ses différences. On dit bien « On ne se connaît pas soi-même » ? Donc Gertrude réécrit son histoire. A commencer par son lieu de naissance qui ne lui plaît pas, les environs de Pittsburg. Ce sera la Californie ! Gertrude a écrit des romans, du théâtre, de la poésie, des descriptions de tableaux aimés, des élégies d’artistes (dont celle de Juan Gris, après sa mort) (p 255). William James lui avait conseillé de conserver sa liberté d’esprit (p 89). C’est chose faite. Gertrude adorait les intrigues et les conflits entre les gens (p 91). Malheureusement, elle n’a pas souvent été prise au sérieux (p 25). Vingt-cinq ans de leur vie commune sont racontés dans ce livre (p 267). Le couple a rencontré toute l’élite intellectuelle et artistique européenne et américaine. Hélène, leur cuisinière devra cesser de travailler pour elles en 1914, « selon les ordres de son mari » (p 156).


Pierre Tal Coat 

Portrait de Gertrude Stein 

Huile sur toile

1935 

Domaine de Kerguéhennec 

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La question de l’oubli et du pardon est soulevée. Il peut y avoir du pardon et pas d’oubli. Et encore, pas de pardon et  pas d’oubli. Ce fut la posture adoptée par Gertrude vis-à-vis de sa propre mère (p 81). Les enfants éprouvent de l’antipathie pour leurs propres parents car ils sont trop proches d’eux quand ils ont besoin de liberté, et préfèrent leurs grands-parents (p 88).

Gertrude Stein était raciste envers les Noir-e-s : "leur grande misère ne tient pas à la persécution mais à leur néant. Les Africain-e-s ont une culture très ancienne et très étroite et iels n’en bougent pas » (p 253).

 

Pablo Picasso 

La chapelle Vallauris

Mon dessin

Alice rencontre Gertrude Stein qui fait partie des trois génies de l’époque avec Picasso et Whitehead (p 11). N’en jetez plus, la cour est pleine ! Matisse trouve Gertrude rusée (p 17) et elle est dépeinte comme une femme coléreuse (p 17).

Les personnes sont obsédées par l’idée d’aller à l’atelier du 29 rue de Fleurus pour voir les tableaux et les dessins achetés par Gertrude et son frère (p 19).

Fernande Picasso est surnommée de « femme décorative », et madame Matisse de « femme d’intérieur » (p 20)

Quand Vollard a payé un atelier à Picasso, celui-ci a pu se séparer de Fernande en lui donnant la moitié de la valeur de l’atelier (p 25). C’était honorable. Vollard s’est ruiné pour Cézanne jusqu’à ce qu’il lui a trouvé un public (p 256). Vollard était un homme grand, noir et qui bégayait un peu. Son magasin se situe rue Laffitte (p 36). Il était gai de caractère (p 37).Il est le seul, au début des années 1900, à vendre des Cézanne. Il est féru de cuisine et aime manger  (p 46).

Picasso se demande « Pourquoi se marier pour divorcer ensuite ? » (p 31).  Quelle prophétie… Gertrude trouve que Picasso à une vision magique, à l’espagnol, de la vie. Elle est amère et douloureuse (p 86). Picasso a commencé à peindre au Ripolin quand il vivait à Montrouge (p 152). Eve, (= Eva Gouel, cubiste, NDLR) sa nouvelle compagne, meurt à Montrouge à la fin de la Première guerre mondiale (p 181). La Princesse de Polignac accompagnera Picasso chez Gertrude pendant la Première Guerre mondiale (p 181). En 1918, il épouse « une vraie jeune-fille »  (= Olga Khokhova, NDLR) (p 199). Gertrude rencontrera la maman de Picasso lors d’un séjour à Antibes vers 1922 (p 235). Parce que Gertrude aime les cochons, Picasso lui en dessinera plusieurs (p 98).


Guillaume Apollinaire 
Sa statue à Paris, à saint Germain. 


Guillaume Apollinaire était radin et détestait se séparer de son argent (p 67). Elle revient plus tard sur sa répugnance à payer (p 107). Après la mort de sa maman, Marie Laurencin rompt avec Apollinaire car il ne représente plus d’intérêt. Sa mère appréciait Apollinaire, mais morte, cela ne suffit plus.  Marie épouse un Allemand qui lui fait penser à sa maman. A cause de la Première guerre mondiale, elle est obligée d’aller vivre en Allemagne. Elle divorcera pour pouvoir rentrer en France (p 70). Marie chante des chansons normandes à la fin d’un banquet en l’honneur du douanier Rousseau à Montmartre (p 116).


Henri Matisse

Mon aquarelle.

Dans l’atelier de Matisse, un Hongrois a causé un scandale en mangeant la mie de pain qui servait de gomme aux étudiants. Cet événement révèle les problèmes d’hygiène alimentaire et la misère qui existaient (p 75).


Georges Braque

Oiseau - 1962

Mon dessin.

Georges Braque, médaillé de guerre, s’est fait traiter de « cochon de Normand » par un expert avec qui il s’est disputé après la guerre de 14-18.


Tombe d'Oscar Wide au cimetière du Père Lachaise

Epstein, l’auteur de la statue des sphynx dédiée à Oscar Wilde , fait partie de l’entourage (p 136).


André Bourdil 

Portrait d'André Gide 

Uzès


André Gide passe une soirée en leur compagnie, à Florence, dans la villa Curonia de Mabel Dodge, mais la soirée fut ennuyeuse (p 142). Plus tard, Gertrude retire Gide de la liste des génies  « Picasso – Stein – Gide » (p 26). !


Elsa Triolet à l'hôtel Istria ( illustration de mon livre "Elsa et la vraie vie")

Marcel Duchamp

Mon dessin

Marcel Duchamp ressemblait à un jeune croisé normand (p 144).


Les sorcières 

Mon montage.

Un Américain, John Reed, a vu des sorcières poursuivies dans les rues de Salamanque p 145).


Graph 

Paris 

Mind control 

Contrôle des esprits

En 1914, à Londres, Gertrude, pour toucher de l’argent, s’aperçoit que son cousin, de France, connaissait son poids et sa taille. Quatre ans plus tard, elle le rencontre et lui demande comment il le savait. « Par l’ambassade américaine » ! Pas besoin d’Internet pour connaître la vie intime des personnes, NDLR.


Victor Hugo 

Villequier

Gertrude parle de l’arbre de Victor Hugo, boulevard Raspail, en 1915 (p 170).* Les Américains sudistes se passaient « Les Misérables » de Victor Hugo de main en main pendant la guerre de Sécession (p 254).


"Ecrire c'est une façon de parler sans être interrompu" 

Bécherel 

Cité du livre

A Majorque, pendant la guerre de 14-18, aucune femme ne savait ni lire, ni écrire (p 177).



Zelda Fitzgerald a souffert de son invisibilité.

Elle en est devenue folle. 

Gertrude pense que Fitzgerald, qui  a écrit Gatsby le magnifique, sera encore lu après sa mort, quand d’autres illustres écrivains seront oubliés (p 233). Elle ne s’est pas trompée.


Nathalie Barney, du temps de sa splendeur.

Mon dessin.

En 1925, pour préparer une conférence à Oxford, elle va chez Nathalie Barney (p 248). Plus loin, Sherwood Anderson fait une description peu élogieuse de Nathalie Barney : « C’était une réception pour une grosse femme qui avait l’air d’un train de marchandises déraillé » (p 261). Ouah !

 

* Mémoire de l’acacia de Victor Hugo



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L'Humanité.

Pauline Mary Tarn, alias Renée Vivien, est née le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique.

Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.

Grande poète et figure majeure de la Belle Epoque, Renée Vivien demeure l'une des grandes icônes du génie féminin à travers les siècles.

Poétesse inclassable, l'auteur de Flambeaux éteints eut plusieurs vies.

Natalie Clifford Barney a été son amie, son amante. 

Renée Vivien mangeait très peu, faisait souvent l'amour et buvait beaucoup (des cocktails corsés de sa composition). 

Amie de Colette, et personnalité célèbre du Paris de la Belle Époque, elle vécut une vie brève, marquée autant par l'éclat d'un mode de vie libre et affirmé.

Renée Vivien pose une double postulation de l'ivresse et de la folie qui est d'apparence platonicienne. La folie est une possession divine, un mode d'expression.

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Amsterdam 
Cochon 
Hommage à "Balance ton porc".

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Amsterdam 
"Female boss 
Voor je female power boost. 
Avant tout booste la puissance féminine."

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Collage 
Le Havre 
"Sans égalité, pas de réelle liberté" 
Ou bien:
Nous ne sommes pas libres maintenant.
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Phyllis Wheatley

Phillis ou Phyllis Wheatley, née vers 1753 en Afrique de l'Ouest et morte le 5 décembre 1784 à Boston dans l'État du Massachusetts est la première poète afro-américaine et l'une des premières femmes américaines à publier un recueil de poèmes.

Née au Sénégal en 1753, elle fut kidnappée et déportée sur un navire négrier.

À 12 ans, Phillis était compétente dans les textes grecs et latins. Elle a lu la Bible, les traductions d'Homère, les classiques latins.

A Boston, on la vendit à John et Susannah Wheatley. Eduquée et encouragée dans ses écrits par Susannah, Phillis Wheatley publia son premier

Son livre « Poems on Various Subjects » fut publié en 1773.

Elle a écrit des poèmes sur divers sujets, religieux et moraux.

Phillis Wheatley, déportée comme esclave, écrivit des poèmes et fut la première Africaine à être publiée en Europe.

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Gertrude Stein, un esprit libre jusqu'à la fin de sa vie.

Par Evelyne Ferron, historienne;

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