Alice Dona
Cricri
Edition
Anne Carrière – 2004
« Il paraît que les larmes, c’est quelque chose qu’on
ne peut pas retenir quand on a mal à l’intérieur » pense sa sœur, Cricri,
trisomique (p 41).
Ce livre est un cri d’amour qu’Alice Don a ressenti tout au
long de sa vie pour sa sœur, Cricri, âgée de neuf ans de moins qu’elle. Entre
amour, bienveillance, curiosité, jalousie, peur, joie, tristesse, ce récit est
un cri (cri ?) joyeux devant les aléas de la vie. On ne se résigne pas
dans la famille Dona.
Alice Dona a été élevée devant la télévision, avec
l’émission mensuelle de Mireille, le « petit conservatoire de la
chanson ». Les deux sœurs dansent à chaque nouvelle chanson,
malheureusement « interrompue par Mireille au bout de quelques
mesures ». La mère d’Alice préfère le chant de sa fille à celui de
Françoise Hardy « cette grande et mince jeune fille timide, long pull,
minijupe noire et cheveux longs » (p 72).
Le père d’Alice pense que « le bonheur est une denrée
rare dont il vaut mieux profiter au jour le jour » (p 101).
Elle présente les symptômes du trac après ses
prestations, se demandant comment elle a fait pour y survivre. Elle
mini-déprime et repart « pour de nouveaux projets d’avenir (p 88). ».
Elle écrit la musique de « Je suis malade »,
chantée par Serge Lama, avec qui elle collaborera pendant plusieurs
années (p 119).
Sa
sœur Cricri.
Elle fatigue vite, a bon caractère et bon appétit (p 99).
Elle chante et danse (p 101). Elle prend des cours de natation et nage (p 108).
Après ses dix-neuf ans, elle ne bénéficie plus de l’encadrement de l’école. Sa
mère en souffre et va se débattre pour l’avenir de sa fille jusqu’à l’usure
« mentale et physique » (p 120 et 121). Elle entre dans un CAT
(Centre d’Apprentissage par le Travail) et communique avec le monde extérieur
(p 126). A 20 ans, elle mesure 1m55 (p 128). Elle parle lentement et difficilement.
Sa sœur lui sert de traductrice (p 129). Elle poursuit ses progrès. La question
de la sexualité se pose. Cricri prendra la pilule et n’aura pas d’enfant (p
133). L’espérance de vie des personnes trisomiques a doublé en quarante ans.
Iels vivent vingt de plus qu’avant. Le Conseil Général versait un complément
financier à la famille qui devait le rembourser au décès de l’enfant. Alice
Dona s’insurge contre cette injustice. « N’est-il pas déjà suffisant pour
une famille d’avoir à porter un tel fardeau pour, en plus, déposséder celle-ci
des biens qu’elle a accumulés jour après jour ? » se demande-t-elle
(p 134). A 35 ans, la santé de Cricri fléchit. Elle survivra deux ans
après le décès de sa mère. Elle ne s’en était pas remise. Un lien unique les reliait.
(p 154).
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