Le musée Albert André à Bagnols sur Cèze
Je voulais voir en ‘vrai’ comme
disent les enfants la statue ‘L’implorante’ de Camille Claudel au musée Albert
André à Bagnols sur Cèze.
J’avais lu dans un livre narrant
sa vie que cette statue y était exposée.
Mais quelle curieuse impression d’être
chez soi quand on pénètre dans ce joli musée grand de neuf salons d’exposition.
Des meubles, des peintures et des
tableaux s’étalent à notre vue dans cet ancien hôtel de Magnin de Gaste acheté
par la municipalité en 1866.
Alors pourquoi un tel écrin d’œuvres
d’art dans cette jolie bourgade du sud de la France ?
Quelques personnages importants
vont être liés pour promouvoir un haut lieu de culture à cet endroit : Léon Alègre, son fondateur, Albert André, peintre lyonnais, Auguste
Renoir, artiste peintre favorable au musée, George Besson, collectionneur et donateur de la moitié de ses œuvres
au musée.
Pour commencer cette longue
histoire, il y eut à l’origine la volonté d’un homme passionné de terroir et de
tradition : Léon Alègre. Il naît à Bagnols sur Cèze en 1813 d’un père
teinturier mais érudit. Son grand-père avait sauvé les tableaux de la peinture
italienne en les cachant sous la période de la révolution Française. Il
transmet son amour de l’art à son petit-fils.
Léon Alègre est passionné d’archéologie,
d’histoire et de peinture. Il demande au maire de cette bourgade chef-lieu de
canton assez riche, cossue, dotée de 4500 habitants qui travaillent le ver à
soie, la vigne et les fruits et légumes, d’ouvrir un musée.
Aussitôt dit, aussitôt fait :
ce sera le premier musée cantonal de France en 1854. Pour ses lettres de
noblesse, Léon Alègre demande à chaque habitant de rapporter un objet du pays
dans lequel ils ont voyagé. Il faut imaginer le musée empli de hautes
bibliothèques et de tableaux jusqu’aux plafonds.
Alègre dessine et remplit ses
carnets de dessins de chapelles romanes, de ruines, avec des annotations d’explications.
Il demande aux paysans les histoires locales et devient la mémoire et le grand
témoin de sa région. Ses travaux sont exposés à la Médiathèque de Bagnols sur Cèze.
Le musée est visité et sa fille
qu’il a en 1838 prend le flambeau après sa mort jusqu’en 1917. Quand elle-même
meurt, il n’y a plus de conservateur pour le musée.
Le rôle déterminant d’Albert
André.
Il est né à Lyon en 1869 d’un
père qui détient une entreprise de soie. Il fait des études de dessinateur industriel
Mais un jour, il déclare à son père qu’il veut
s’inscrire à l’académie Julian à Paris. Son père se demande ‘pourquoi pas ?’
et c’est là qu’Albert André va rencontrer Signac, Renoir, Marquet et tant d’autres.
Un directeur de galerie le remarque et lui envoie une lettre. Pensant que c’était
un canular de ses amis, il n’y crut pas. Auguste Renoir l’avait ovationné
auprès de ce galeriste. C’était vrai !
La famille possédait une
propriété à Laudun (Gard) où il s’installa, y trouvant une lumière sincère du
Midi. Il aime y peindre. Il passe l’hiver à Paris et l’été à Laudun. Sa femme Maleck, peintre et décoratrice, était l’amie
avec les artistes de l’époque. En 1931, leur fille adoptive Jacqueline dessina
un costume de scène pour Mistinguett.
Albert André et Auguste Renoir
vont devenir des amis jusqu’à la mort de ce dernier en 1919. Albert André
deviendra l’exécutant testamentaire des 600 toiles de Renoir et se chargera de
les répartir entre les trois fils d’Auguste Renoir : Pierre, Jean et Claude
(Coco) dont Albert André était aussi le parrain.
Et cette amitié va être
déterminante pour le devenir du musée. Voici donc la petite histoire :
Albert André qui achète des
andouillettes dans la charcuterie d’un élu du bourg de Bagnols sur Cèze est
interpellé par celui-ci pour devenir le conservateur du musée. Renoir est en
séjour pour quelques jours chez son ami Albert André. Il passait régulièrement
à Laudun quand il descendait dans le Sud de la France dans sa propriété des
Collettes à Cagnes sur mer. Ils en parlent et Renoir l’incite à accepter.
Albert André expose dans le musée quelques tableaux de peintres vivants. Mais,
les pompiers mirent le feu accidentellement à l’hôtel qui abritait le musée et
des amis d’Albert André envoient quelques unes de leurs œuvres en legs (dont
Clémenceau qui fit un don lui aussi).
C’est le premier musée d’art
moderne.
En 1990, la fille adoptive d’Albert
André, Jacqueline Bret-André, a
fait un don des œuvres de son père au musée. Les musées du Louvre, d’Orsay ou de
Saint-Denis convoitent les tableaux d’Albert André.
Le don de la moitié de la
collection de George Besson.
Il est né en 1882 à Saint-Claude
dans le Jura. Son père est fabricant et marchand de pipes. Il devient critique
d’art. Membre du Parti Communiste Français, il écrit régulièrement dans ‘L’Humanité’
et les ‘Lettres Françaises’. Il se prive pour acheter des toiles et il obtient
aussi des dons de nombreux peintres. Lui aussi a côtoyé des peintres illustres
tels que Signac, Matisse, Renoir, Mottet, Minaux, etc. Avant son décès, il
offre au musée Albert André la moitié de sa collection, l’autre moitié étant
donnée à la ville de Besançon.
Blanc
et Demilly
Théodore
Blanc (Lyon, 1891 – Id, 1985)
Antoine
Demilly (Mâcon, 1892 – Lyon, 1964)
Portrait
de George Besson
Vers
1930
Epreuve
gélatino-argentique
Le
Musée Albert-André a malheureusement été victime de deux importants
cambriolages, dont le plus important le 12 novembre 1972 a entraîné la perte de
neuf œuvres (Deux Renoir, deux Dufy, et un exemplaire d'une œuvre de Bonnard,
Boudin, Marquet, Matisse et Vuillard). Le 13 mars 1981, en plein jour, c'est de
nouveau une toile de Renoir qui disparaît.
L'association des 'Amis d'Albert André' communiquent:
02/2016
"Ce mois de février marquera le dixième anniversaire du décès de Jacqueline Bret-André (fille adoptive d’Albert André) qui nous a quittés en 2006.
Notre association et la municipalité de Laudun l’Ardoise ont décidé de rendre un hommage à Jacqueline pour marquer cette décennie écoulée.
Nous évoquerons Jacqueline en mairie le vendredi 26 février à 18 h après avoir honoré sa mémoire à la maison Albert André auparavant.
Nous invitons tous les amis de l’art à s’associer à ces moments qui seront l’occasion de montrer notre attachement à Jacqueline, à Albert André, aux oeuvres et au patrimoine qu’ils nous ont légués.
En cette année 2016 qui doit être décisive pour les dossiers de la rénovation de la maison Albert André à Laudun et du futur du musée de peinture de Bagnols, il convient en rendant un hommage à la modèle d’Albert André, à la peintre, à la conservatrice, à la gardienne de la mémoire de la famille André de montrer notre attachement à ce patrimoine et à cet héritage.
« Je dois tout à Albert André c’est pourquoi tout doit lui revenir », telle était la formule de Jacqueline, il convient de se souvenir de sa vie au service de l’art pour faire le lien entre le passé et le futur.
C’est dans cet état d’esprit et pour poursuivre les projets de Jacqueline que nous vous invitons à être présents le 26 février prochain à Laudun."
----------------
Menaces sur l'avenir du musée à Bagnols-sur-Cèze
Le musée est maintenant fermé les lundi, mercredi et dimanche!
Le déplacement de la mairie qui l'accueille dans ses locaux augure d'un avenir sombre.
Le président de la région met une croix sur la culture impressionniste à Bagnols-sur-Cèze.
Ce musée, avec une collection impressionnante de tableaux de maîtres, ce qui en faisait une exception dans le sud de la France, va être abandonné.
C'est une honte.
10 21
-----------------
Andrée
Heuschling, réfugiée à Nice pendant la guerre, dotée d'une beauté incomparable,
« dernier cadeau de ma mère à mon père », fut envoyée à Auguste Renoir «
par des amis de Nice », selon Jean Renoir, en fait par Henri
Matisse qui trouvait qu'elle « ressemblait à un Renoir ».
Catherine Hessling (born Andrée
Madeleine Heuschling) was a French actress and the first wife of film director Jean
Renoir. Hessling appeared in 15, mostly silent, films before retiring
from the acting profession and withdrawing from public life in the mid-1930s.
Born in Champagne-Ardennes, Hessling sought refuge in Nice during World War I.
Catherine
Hessling (née Andrée Madeleine Heuschling) est une actrice Français et la
première épouse du réalisateur Jean Renoir. Hessling est apparue dans 15 films,
principalement muets, avant de se retirer de la profession d'actrice et de se
retirer de la vie publique au milieu des années 1930. Née en
Champagne-Ardennes, Hessling se réfugie à Nice pendant la Première Guerre
mondiale.
Andrée,
dès son arrivée dans la grande maison du patriarche, trouble l'ordre domestique
qui l'entoure. Elle suscite la jalousie des multiples bonnes qui prennent soin
du vieux peintre et qui pensent qu'elle va « finir dans son lit », comme
d'autres modèles qui l'ont précédée. Elle provoque également l'intérêt du fils
d'Auguste, Jean Renoir, convalescent d'une blessure de la guerre.
Jean
Renoir, né à Paris le 15 septembre 1894 et mort le 12 février
1979 à Beverly Hills (Californie), est un réalisateur et scénariste
français dont les films ont profondément marqué les mutations du cinéma
français entre 1930 et 1950, avant d'ouvrir la voie à la Nouvelle Vague.
Jusqu'à
La Chienne, en 1931, deuxième film parlant de Renoir, pour lequel il
évince sa femme au profit de l'actrice Janie Marèse, provoquant la rupture du
couple. Celle-ci est dépitée de ne pas avoir eu le premier rôle féminin. Jean
débute alors une liaison avec Marguerite.
----------------------------
Pierre Auguste Renoir Limoges, 1841 - Cagnes-sur-Mer, 1919
Chaumières à Berneval
1898
Huile sur toile.
Dieppe
Château Musée
Une petite maison aux teints de marron et de rouge est dissimulée.
Les arbres de droite sont aux couleurs automnales: rouge, orange, marron.
Touche jaune vive au centre du tableau, là où se trouent deux personnages.
------------
Pierre Auguste Renoir
Limoges, 1841 - Cagnes-sur-Mer, 1919
Portrait de Madame Paul Bérard
1879
Huile sur toile.
Dieppe
Château Musée
Caractère doux et discret.
Elle a laissé le souvenir d'une grande bonté.
----------------
96 personnes ont lu cet article.
--------------