lundi 4 juin 2018

Kipling - Tu seras un homme mon fils


Joseph Rudyard Kipling

Tu seras un homme mon fils (If)

Suivi des Lettres à son fils (entre février 1915 et septembre 1915)

Editions Mille et une nuits



Jean-Luc Fromental note la contradiction entre les aspirations victoriennes, moralisatrices et rigides de Kipling et son imaginaire en empathie avec celui de ses enfants.

Cependant, Kipling perdra deux de ses enfants. Josephine mourut foudroyée par une pneumonie en 1899. John mourra à la guerre en 1915.

C’est le père qui intimera au fils de faire une préparation militaire en 1914, à l’âge de dix-sept ans. Pour le rendre fier de lui, le fils ira aux devants des désirs du père. Il intègre comme élève-officier les Irish Guards.

« Quand l’Empire a besoin d’une suture

Appelez Kipling et Kitchener. »

Il présente Kipling comme aveugle, frappé de cécité. Le père et le fils ne voient pas la guerre de la même façon. Le père, journaliste, s’amuse des généraux Français lors de visites organisées par les stars de l’armée. « J’attends à Paris que Joffre se décide à me faire chercher » est-il fier d’écrire ceci à son fils. Il adore les dissimulations des tranchées sous des grillages pour poules. Son fils lui répond « qu’il est impératif de ne jamais couvrir une tranchée, même avec du grillage à lapins. Si le Boche arrive, il vous coince comme des lapins dessous ». Le fils boit beaucoup au début de la guerre (son père lui dit « pour un buveur de ton espèce »), puis se plaint des longues marches. John écrit : « En route à cinq heures du matin et douze miles de marche pour atteindre le lieu des manœuvres. Marche retour de douze miles en fin de soirée. Journée épuisante en perspective. Vingt-quatre miles à pied et une journée de manœuvres ». On entend parler de spectacles, de rires des soldats, puis, la guerre se rapproche. Il s’emballe pour l’assaut final qui verra la guerre se terminer, « si la grande poussée réussit, la guerre ne durera plus longtemps ». Mais cet assaut hors des tranchées signera sa mort et la disparition de son corps, éparpillé sous les bombardements. C’était pendant la bataille de Loos. Il avait dix-huit ans.

Ce deuil lourd à porter déclenchera des crises de gastrite chez Kipling.

 Dans la Prière commune, il écrit :

« S’ils veulent savoir pourquoi nous avons péri

Dites-leur : c’est parce que nos pères ont menti. »

Quelle responsabilité !

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NDLR : un pognon de dingue ! 20 milliards d’€ quand il en faudrait entre 1 et 5 pour les femmes…

Emmanuel Macron lance le service national universel.

(…) Les jeunes français, garçons et filles, devront se rendre disponibles pendant un mois minimum.


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Rudyard Kipling
1865 – 1936
Ecrivain britannique.
Virginia Woolf admet qu’elle est submergée par la stupéfaction quand un homme décrit de l’émotion « de nature subtile et symbolique » dans son oeuvre. Elle reproche à Kipling de n’avoir « aucune étincelle féminine en lui ». (p 153) Il n’use pas « du pouvoir de suggestion ». Sans cela, son livre ne peut pénétrer en profondeur la surface de l’esprit.
Elle souhaiterait que les écrivains révèlent les deux parts qui les constituent : féminine et masculine. Elle réclame pour la fécondité intellectuelle qu’il y ait une collaboration entre la femme et l’homme. (p 156) Cela apporterait la « plénitude totale, la liberté et la paix ». (p 157)


Virginia Woolf - Une chambre à soi
Traduit de l’anglais par Clara Malraux
Bibliothèques 10/18 - 2016
Denoël
Première édition : 1929

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