Aux USA et en France : "T'as les moyens. T'auras tout. T'as pas les moyens? T'auras rien." "Tu veux mourir de mort violente? Tu te fais contrôler par la police." Le sexe n'est pas un "travail". Soutien aux Palestinien-nes , aux Libanais-es, aux Iranien-nes. En 1832, Jeanne DEROIN disait : "Plutôt le célibat, que l'esclavage (NDLR : du mariage)". En 2024, 1 adulte français-e sur 3 est célibataire. 648 595 vues. Google attaque mon blog en supprimant des articles. Je vais sur Qwant maintenant.
Il
est aquarelliste, dessinateur, graveur, lithographe. Il s’est attaché à
dépeindre la pauvreté et l’industrialisation du mode occidental.
Il
naît à Bruges en 1867 d’une famille anglaise. Son père, architecte décorateur
et adepte du néo gothisme influence certainement son œuvre. A 14 ans, il entre
dans l’atelier de William Morris à Londres. Morris est le poète de
l’émancipation sociale. Il voulait abolir la distinction entre beaux-arts et
arts appliqués.
Brangwyn
se consacre à la peinture et mène une vie difficile à Londres. A partir de
1888, il entreprend des voyages qui seront une source d’inspiration en Turquie,
en Tunisie, au Moyen-Orient, en Espagne, en France, en Italie, en Belgique.
En
1895, il décore la façade de la nouvelle galerie fondée à Paris par Siefried
Bing.
Il
crée pour Morris des meubles, des tapis, des bijoux.
Au
début du XXe siècle, il répond aux commandes officielles anglaises.
Il
apparaît comme un maître de décorations murales gigantesques.
Pour
se distraire, il produit une quantité d’aquarelles, dessins, gravures,
lithographies. Rembrandt* et Piranèse l’inspirent. Ses sujets favoris sont la pauvreté, les
ouvriers des ports et les gares.
Il
meurt à Ditchling (Sussex) en 1956.
Frank Brangwyn
1867 – 1956
L’intérieur de la station de Cannon Street
1910
Eau forte rehaussée d’aquarelle
Musée d’art et d’histoire
Orange
Frank Brangwyn
1867 – 1956
La
corde de halage
1906
Gravure
sur zinc
Musée d’art et d’histoire
Orange
Frank Brangwyn
1867 – 1956
Santa
Maria della Salute à Venise
1908
Gravure
sur zinc
Musée d’art et d’histoire
Orange
Frank Brangwyn
1867 – 1956
Campement
de bohémiens
1923
Gravure
sur cuivre
Musée d’art et d’histoire
Orange
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*
Alexis Grimou
Romont, 1678 – Paris, 1733
Portrait d’homme d’après l’autoportrait de Rembrandt au
gorget et béret de 1629
18e siècle
Huile sur toile
Musée Réattu
Arles
"Rembrandt et le fisc, l'Ursaaf et le redressement"
Paris
Le 104
19e
Graph
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Eugène Leroy
Tourcoing, 1910 - Wasquehal, 2000
Valentine
1965
Eau forte
Musée du dessin et de l'estampe originale
Gravelines
C'est le portrait de sa femme qu'il rencontre à l'âge de 19 ans et qu'il épouse en 1933.
L'artiste compare souvent la relation avec son épouse à celle que Rembrandt entretenait avec sa seconde épouse Hendrickje Stoffels.
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NDLR: iels donnent des milliards aux entreprises qui se permettent de licencier ensuite, mais quelques millions pour un tableau, non!
Art :
un Rembrandt de 165 millions d’euros remis sur le marché de
l’art.
Le
« Porte-Étendard » de Rembrandt va être remis en vente
sur le marché de l’art. L’État français a renoncé à son
acquisition
Ce
tableau est classé « trésor national ». Le
« Porte-Étendard » de Rembrandt, d’une valeur estimée
à 165 millions d’euros, va être remis sur le marché de
l’art. Le ministère de la Culture l’a annoncé ce mardi
7 décembre.
(…)
Pour le « Porte-Étendard », l’État a finalement
renoncé à son acquisition. « Il s’agit d’une décision
assumée prise au regard du niveau exceptionnel du prix de ce
tableau. », a déclaré le ministère.
Il
est reconnu par les plus illustres peintres contemporains :
Toulouse-Lautrec, Renoir, Roger-Marx. Il est peu connu en France, ayant refusé
les commandes et rechigné à vendre ses toiles.
Il
naît à Swansea au pays de Galles, dans une famille protestante française,
émigrée en Angleterre après la révocation de l’édit de Nantes en 1685. Après
avoir quitté son père, sa mère Alice épouse l’aristocrate Harry Vane Milbank.
Le couple mène grand train à Londres ou dans leur hôtel de l’avenue Montaigne à
Paris avec de brillantes réceptions où l’on croise le marquis de
Queensbury ou Oscar Wilde.
Albert
étudie à Paris et fonde le Boxing Club de France. Il entre en 1882 dans l’atelier
de Carolus-Duran. Il fréquente le café de la Rochefoucauld où il croise Emile
Zola*, Oscar Wilde, George Moore et Toulouse-Lautrec* dont il peint le portrait
en souvenir de leur amitié.
Lili Grenier par Albert Belleroche:
Albert Belleroche painted Toulouse-Lautrec’s portrait
and shared with him an admiration for the model and actress Lili Grenier, whom
he depicts here asleep in a work from 1890.
Albert Belleroche a peint le portrait de Toulouse-Lautrec
et partageait avec lui une admiration pour le mannequin et actrice Lili
Grenier, qu'il représente ici endormie dans une œuvre de 1890.
Née
en 1863 et décédée en 1936, Lili Grenier a été une muse pour plusieurs
artistes célèbres, dont Louis Anquetin, Henri de Toulouse-Lautrec, et Albert de
Belleroche. Elle a également été modèle pour d'autres peintres comme Fernand
Cormon.
Lili
Grenier est un symbole de la liberté et de l'audace féminine de son époque. Ses
albums photographiques et les œuvres d'art qu'elle a inspirées offrent un
aperçu unique de la vie bohème et artistique de la fin du XIXe siècle. (Qwant).
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*
Emile Zola à Tarascon
André Gill
Zola saluant Honoré de Balzac
Château de Saché
1878
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Edouard Manet
Portrait d'Emile Zola
1868
Musée d'Orsay
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Il
possède un atelier proche du Moulin Rouge. C’est à Montmartre* qu’il rencontre
Lili, l’égérie de Toulouse-Lautrec qui devient rapidement son principal modèle.
Il peint également Mata-Hari, ou Olympia, le modèle de Degas.
Au
Salon d’Automne de 1904, son travail reçoit un accueil enthousiaste de la
critique.
Il
est surnommé « le peintre des femmes décoiffées. »
En 1910
après avoir épousé Julie Visseaux, fille de riches sculpteurs, il retourne en
Angleterre, dans le Sussex. Il n’expose plus. Parmi ses amis, on compte le
guitariste Andrès Ségovia qui fut le professeur de sa mère.
Dans les années 1930, il donne ses lithographies à divers grands musées ou
bibliothèques.
Lors
de la Seconde Guerre mondiale, il s’installe à Southwell dans le comté de
Nottingham, où il meurt à l’âge de 80 ans.
Albert
de Belleroche
1864 – 1944
Study of
a nude back
Lithographie
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Impudence
Lithographie
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Femme nue au coquillage – dos
Lithographie
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Femme nue se coiffant
Lithographie
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Femme à la harpe
Lithographie
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Lili au bain
Huile sur toile
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Le petit corset rose
Huile sur toile
Musée d’art et d’histoire
Orange
Albert de Belleroche
1864 – 1944
Le déshabillé d’Yvette
Huile sur toile
Musée d’art et d’histoire
Orange
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Albert de Belleroche
- Lili Grenier
Model and actress
Modèle
et actrice
Lili
Grenier, modèle et actrice, est née en 1863 et est
décédée en 1936.
Lili
Grenier (1863-1936) a été une figure centrale dans la vie artistique de la fin
du XIXe siècle. Elle a posé pour plusieurs artistes, dont Albert de Belleroche
et Toulouse-Lautrec. Belleroche a peint plusieurs portraits d'elle, la
représentant dans diverses poses et situations, souvent dans son atelier.
(Qwant).
- Le déshabillé d’Yvette Orange
Ndlr : quel âge avait Yvette ? Elle m’a
l’air bien jeune….
Albert
de Belleroche a peint Lili Grenier, modèle et
actrice, dans plusieurs œuvres, dont "Le déshabillé d’Yvette",
exposée au musée d'art et d'histoire d'Orange. Il partageait
avec Toulouse-Lautrec une admiration pour cette figure
emblématique de l'époque.
Cette
peinture fait partie d'une série de tableaux où Belleroche explore des scènes
intimes et des portraits de femmes, souvent dans des poses suggestives ou
élégantes.
(Qwant).
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Albert de Belleroche
Musée d’Orange.
Nues.
- Femme à laharpe
- Femme nue au coquillage de dos
- Femme nue se coiffant
- Impudence
- Le petit corset rose
- Lili au bain
-Study of a nude back
Etude pour un nu de dos
Les œuvres Femme nue au
coquillage – dos, Femme nue se coiffant, et Impudence
d'Albert de Belleroche sont exposées au musée d'art et
d'histoire d'Orange. Ces pièces illustrent son style caractérisé par
une palette délicate et une représentation sensuelle
de la femme.
Le Musée d'Art et d'Histoire
d'Orange, en France, abrite une importante collection d'œuvres d'Albert de
Belleroche, grâce à une donation de sa famille en 1940. Cette collection,
située au deuxième étage du musée, comprend plus de 500 œuvres, dont des
peintures et des lithographies.
Albert de Belleroche, né en 1864,
était un artiste peintre et lithographe britannique d'ascendance française. Il
a vécu une grande partie de sa vie en France et a été formé dans l'atelier de
Carolus Duran. Il est connu pour ses portraits et ses nus, souvent réalisés au
pastel. Renoir le surnommait « le peintre des femmes décoiffées ».
Femme à la harpe
: Une œuvre qui met en scène une femme jouant de la harpe.
Femme nue au
coquillage – dos : Une étude de nu où la femme est représentée de
dos, tenant un coquillage.
Femme nue se
coiffant : Une représentation d'une femme en train de se coiffer.
Impudence
: Une œuvre qui explore la sensualité et le mystère, caractéristiques du
style de Belleroche. (Qwant).
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*
Henri de Toulouse-Lautrec
France, 1864 – 1901
Maison de la rue des Moulins, Rolande
Peinture à l’essence sur carton
Musée d’Assezat
Fondation Bemberg
Toulouse
Henri de Toulouse-Lautrec
France, 1864 – 1901
L'Aube (revue illustrée)
1896
Lithographie en couleurs
MUMA
Le Havre
Henri de Toulouse-Lautrec
1864 – 1901
Toulouse-Lautrec de dos
1884
Fontevraud
Abbaye royale.
Oeuvre de jeunesse, c'est un des rares autoportraits de l'artiste.
La pose de dos est improbable. Comment se peindre sans se voir? Cela suppose la présence d'un photographe et de beaucoup d'humour et de virtuosité.
Le tabouret est dans le brouillard*. Il masque l'expression de la farce provocatrice de l'auteur: "Oh, que ce pet pue".
L'infirmité du peintre et l'autodérision tragique de Toulouse-Lautrec l'amènent au rejet des conventions sociales et picturales.
Cette toile a été le clou de la vente de la galerie Charpentier et le tableau fut acheté par Martine et Léon Cligman.
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* Par Raul Cantu.
Brouillard dans la nuit.
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Henri de Toulouse-Lautrec
1864 – 1901
Cheval se rendant à l'entraînement
Fontevraud
Abbaye royale
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Henri de Toulouse-Lautrec
1864 – 1901
Homme assis en buste
Fontevraud
Abbaye royale
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*
Montmartre:
Maurice Utrillo
France, 1883 – 1955
La rue Bayen à Paris
Huile sur toile
Musée d’Assezat
Fondation Bemberg
Toulouse
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5 tableaux en Gif sur Twitter.
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Graph
Paris
"Homme à la manière de Lautrec".
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Henri de Toulouse-Lautrec
Au nouveau Cirque, Papa Chrysanthème
1894
Paris
Musée d'Orsay
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Henri de Toulouse-Lautrec
Le Photographe Paul Sescau
1896
Paris
Musée d'Orsay
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Henri de Toulouse-Lautrec
"Je boirai du lait quand les vaches brouteront du raisin"
Association Musée de La Résistance et Déportation du
Pays d'Arles.
Ancien collège Frédéric Mistral
Arles
07
18
En 1914, l’image que se font les Français des soldats
africains n’est pas si éloignée de celle que se font les Allemands.
Sauvagerie, brutalité, penchants cannibales, sont
autant de préjugés issus du colonialisme.
En 1915, le tirailleur « Banania » rit de
toutes ses dents. Désormais, l’Africain est vu comme un grand enfant, joyeux et
sympathique.
Pour les Allemands, le Noir
reste un homme gouverné par des instincts sauvages et violents.
La Honte noire.
En
mai et juin 1940, lors de la campagne de France, 15 000 tirailleurs
sénégalais sont faits prisonniers par l’armée allemande. 1 500 à
3 000 d’entre eux sont assassiné, considérés comme des sous-hommes.
Les
Noirs sont des trophées exotiques pour les combattants de la Wehrmacht. Les
survivants n’échappent pas à la photo souvenir dont le regard trahit la peur.
Le
mythe de la supériorité raciale des Aryens n’explique pas à lui seul cette
haine à l’égard des soldats noirs.
En
1914/1918, pour la première fois, les soldats allemands affrontent des
tirailleurs sénégalais*. Effrayés, ils les décrivent comme des sauvages, des
cannibales qui dévorent les prisonniers, achèvent les blessés et mutilent les
morts. Les massacres de 1940 prennent racine en 1914.
Les
nationalistes lancent une grande campagne d’opinion contre la « Honte
noire » (Schwarze Schmach). Ils affirment que les troupes africaines
violent systématiquement les femmes, diffusent des maladies, de la syphilis à
la maladie du sommeil en passant par la peste et le paludisme.
Cette
campagne ancre pour longtemps l’image du colonial brutal et bestial.
« Y
a bon ! Li porter mon fourbi ! »
Massacres de 1940.
En
1939, avec la guerre, le souvenir de la « Honte noire » est ranimé.
Le
30 mai, Goebbels, le ministre de la propagande allemande, ordonne :
« Il
faut montrer (…) combien c’était une infamie raciale et culturelle de faire
venir des Nègres au bord du Rhin. Il faut dénoncer les Français comme des
sadiques négrifiés. »
En
massacrant les tirailleurs sénégalais, les soldats allemands se vengent de la
peur éprouvée par leurs pères et de l’humiliation de l’occupation.
A
Chasselay (Rhône), plusieurs dizaines de tirailleurs sont exécutés et leurs corps
écrasé par les blindés. Pour les Nazis, ils n’étaient pas tout à fait de
hommes.
La
dignité silencieuse des vaincus renverse l’accusation d’animalité.
Les
barbares sont derrière les appareils et les hommes devant.
Une « honte blanche » nous rappelle que la
barbarie n’a pas de couleur.
Médaille de propagande.
Bronze.
Karl
Goetz.
1920
Elle illustre le thème du supplice des femmes de
Rhénanie livrées à la lubricité des soldats noirs.
Elle dénonce l’hypocrisie de la France qui trahit la
mission civilisatrice de l’homme blanc.
La propagande allemande fustige la « honte
noire » sur les cartes postales et au cinéma en passant par les brochures,
le théâtre et le roman.
« Mein
Kampf » est un livre rédigé par Adolf Hitler entre 1924 et 1925. Commencé
pendant les neuf mois de sa détention à la prison de Landsberg à la suite du
putsch de la Brasserie, l'ouvrage contient des éléments autobiographiques,
l'histoire des débuts du Parti national-socialiste des travailleurs allemands
et diverses réflexions sur la propagande ou l'art oratoire. L'auteur expose,
dans un style empreint de haine, la « conception du monde » du
national-socialisme, avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses mais aussi
racistes et ouvertement antisémites, mêlée d'irrédentisme, d'ultra-nationalisme
et de revanchisme. Si l'ouvrage peut être perçu comme un véritable « livre
programme », les chambres à gaz n'y sont cependant pas évoquées bien que
l'auteur fasse allusion à l'utilisation des gaz de guerre de la Première Guerre
mondiale en lien avec la population juive d'Allemagne.
(Source Wikipédia)
Louis Bouquet
Lyon, 1885 – Id, 1952
Fresque de la grande poste, place Antonin Poncet, Lyon,
1937.
Maquette en triptyque – Huile et gouache sur carton.
Musée
Paul Dini, Villefranche-sur-Saône
ITALIE - CHASSE AUX NOIRS
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Libre expression à Aigues-Mortes:
"Que cela vous plaise ou pas!
Service militaire obligatoire pour tous - femmes et hommes. Pour une "Armée du Peuple", pas pour une armée pour défendre les bourgeois et le grand capital, mais pour défendre les PAUVRES." * Suites de la colonisation au Sénégal:
Le
car rapide
Fourgon
Saviem Super Goëlette SG2
Produit
en Europe entre 1965 et 1982
Art
populaire, amulettes de protection, contre les jaloux, les malfaisants, les
pannes ou les accidents.
Emblématique
des transports à Dakar, le car rapide est le parfait exemple d’un objet
mondialisé dont l’usage s’adapte aux besoins locaux.
Mis
au rebut, ils sont vendus aux pays africains en tant que véhicules de
transports en commun.
Musée de l’Homme
Paris
Tag Arles
"1918 mort pour la France
2018 mort pour l'Europe"
« On croit mourir pour la patrie. On meurt pour les
industriels. »
Anatole France
David
Lescot lit La lettre d’Anatole France à Marcel Cachin:
Cher citoyen Cachin,
Je vous prie de signaler à vos lecteurs
le récent livre de Michel Corday, les Hauts Fourneaux, qu’il importe de
connaître.
On y trouvera sur les origines et la conduite de la guerre des idées que vous
partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra, notamment
(ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut
essentiellement l’oeuvre des hommes d’argent ; que ce sont les hauts
industriels des différents Etats de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent,
la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état,
mirent en vie leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent
avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et
disloquèrent le monde.
Ecoutez Corday sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction
et toute la puissance de son talent. — » Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs
hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des
frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles
dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de
métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans
relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous
les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes même, par troupeaux, par
armées, tous précipités pèle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent
à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots.
Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux
les vrais hauts fourneaux ! (page 163).
Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils
moururent. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même
degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la
cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est
tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes
entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday
nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me
donna, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par
lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas
fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un
peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute
proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de la
Révolution et de l’Empire. Je ne parle pas des guerres de l’ancien régime qui
ne faisaient pas haïr aux Français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez
nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos
propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions
cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.
Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands
journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui
conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. » L’esprit de
vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et
cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors
d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir, c’est la trahir.
«
Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette
haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté qu’on trouvait naturelle et à
laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les
mœurs étaient droites, assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté
était fort heureuse. » C’est, dit-elle, un signe de progrès, et la preuve que
notre morale s’est perfectionnée avec les siècles. La haine est une vertu,
c’est peut-être la plus noble des vertus. «
Je lui demandai timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :
— Pensez, madame, un peuple entier, c’est grand… Quoi ? Un peuple composé de
tant de millions d’individus, différents les uns des autres, dont aucun ne
ressemble aux autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre,
dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse ignorante en
a souffert mort et passion. Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le
bien et le mal, la beauté et la laideur. «
Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je
l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous
inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est pas
faite d’Etats isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout
harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.
Notre salut, c’est d’être bons Européens. Hors de là tout est ruine et misère.
Salut et fraternité,
« Ce ne sont pas des soldats : ce sont des hommes.
Ce ne sont pas des aventuriers, des guerriers, faits pour la boucherie humaine
[...] Ce sont des laboureurs et des ouvriers qu’on reconnaît dans leurs
uniformes. Ce sont des civils déracinés.»
Henri Barbusse
Tirailleurs
sénégalais : « On les a forcés à s’engager, et aujourd’hui on laisse leurs
petits-fils se noyer dans la Méditerranée ».