JO 2024 : la frénésie sécuritaire.
En 2024, Paris organisera les Jeux Olympiques d’été, l’occasion
pour le gouvernement français et les industriels de s’allier pour tester,
déployer et normaliser leur arsenal de nouveaux dispositifs de
surveillance : drones, reconnaissance faciale, analyses de comportements…
On revient ici sur ce que l’on sait aujourd’hui de ce projet dystopique, sur ce
qui a déjà été testé et sur la résistance qui s’organise.
(…) Enfin, les JO de Tokyo 2020 —qui ont
finalement eu lieu à l’été 2021 — se positionnent comme les Jeux
Olympiques ayant
employé le plus de gadgets technologiques (voitures autonomes, robots,
etc.) et les premières utilisations de la reconnaissance faciale.
Cette dernière était prévue pour filtrer l’accès à certains lieux (en scannant
les visages des athlètes, des journalistes, etc.) à l’aide d’un système fourni
par l’entreprise japonaise NEC et la française Atos (également présente aux
JO 2024). Plusieurs associations avaient ainsi dénoncé, en
juillet 2021, le danger de la surveillance biométrique déployée à Tokyo.
Si à Tokyo la reconnaissance faciale a été mise en place sur un public
fortement limité par la crise sanitaire, les JO de Paris 2024 seraient le
premier grand événement à déployer ce type de dispositif sur des
millions de visiteurs et visiteuses.
Voici que les grands évènements deviennent des
accélérateurs et transformateurs de la sécurité. Ils permettent de faire entrer
dans le droit commun certaines technologies et pratiques jusqu’alors illégales,
faisant ainsi sauter le verrou qui en bloquait la massification. En plein vote,
la loi
Drone 2 est à replacer dans le contexte des futurs Jeux
Olympiques : le ministère de l’Intérieur a déjà acheté 600
drones et il voudrait pouvoir les utiliser pour les Jeux Olympiques.
(…) À Metz, en 2020, un dispositif de
reconnaissance faciale a ainsi été testé à
l’entrée du stade, s’attirant les critiques de la CNIL (pour l’illégalité
du projet) et des supporters.
Ce fut aussi le cas lors du tournoi Roland Garros,
à l’automne 2020, où la Fédération Française de Tennis (FFT), en partenariat
avec le Comité Stratégique de Filière « Industries de Sécurité » et
l’équipe de marque des JOP 2024, a accueilli plusieurs expérimentations,
comme annoncé
au Sénat.
(…) C’est le cas d’Élancourt qui
accueillera certaines compétitions des JO et qui a signé en 2019 un contrat
avec l’entreprise GENETEC pour expérimenter de nouveaux types de vidéosurveillance.
L’objectif de la ville est même de devenir une « vitrine » pour
l’entreprise, avec un nouveau commissariat pour
2024.
C’est également le cas de Saint-Denis, où un
centre de supervision urbain (CSU) flambant neuf a vu le jour en 2021. Le parc
technique, aujourd’hui doté de 93 caméras, va être élargi pour
atteindre les 400 caméras d’ici 2024 en vue des Jeux Olympiques. Et les élu-e-s
planifient déjà de doter la vidéosurveillance
d’intelligence artificielle pour automatiser la constatation des
infractions.
(…) En France, les collectifs NON aux JO 2024 et Saccage 2024 mettent
l’accent sur le pillage social, écologique et sécuritaire que sont les JO
2024.
(…) Des événements s’organisent,
comme ici, à
Aubervilliers, le 16 octobre, pour faire face à l’agression olympique qu’il
s’agisse du cas d’Aubervilliers, d’autres villes ou plus généralement des
questions de surveillance (lire la tribune « Non au Big Brother Olympique »).
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(…) « Le marché de la vidéosurveillance
devrait passer de 48,7 milliards USD en 2022 à 76,5 milliards USD d’ici 2028.
il devrait croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 8,9 % de
2022 à 2028.
(…) Rapport d’étude sur le marché de la
vidéosurveillance comprenant l’analyse des préférences des clients, la
dynamique du marché (moteurs, contraintes, opportunités) et des acteurs
clés tels que Hikvision, Dahua, Axis
Communications, Bosch Security Systems, Flir, Avigilon, Hanwha Techwin,
Honeywell Security Group, Infinova, Pelco, Bcdvideo , CP Plus, Nice Systems,
Panasonic System Networks, Tiandy Technologies, Uniview, Vivotek, Zicom, Eagle
Eye Networks, Prism et plus….
(…) DEVELOPPEMENTS récents.
En juin 2022, Axis Communications
(Suède) a lancé la prochaine génération de caméras boîtiers AXIS M11 offrant
une superbe qualité d’image même dans des conditions de faible
luminosité. Les modèles d’intérieur, AXIS M1135 Mk II et AXIS M1137 Mk II,
offraient respectivement une résolution de 2 MP et 5 MP. Les deux modèles
d’extérieur, AXIS M1135-E Mk II et AXIS M1137-E Mk II, sont livrés dans un
boîtier classé IP66, IK10 et NEMA 4X pour les protéger contre l’eau, la
corrosion, la poussière et les impacts.
(…) Les caméras TandemVu PTZ
peuvent surveiller de vastes zones et zoomer sur des incidents de sécurité
spécifiques tout en se concentrant simultanément sur les deux « points de
vue ». Ces caméras élimineraient le besoin de déployer des caméras
PTZ et bullet séparées par paires.
En février 2022, Bosch Security and Safety Systems (Allemagne)
a annoncé le lancement de ses nouvelles caméras MIC IP fusion 9000i 9 mm
offrant une connaissance maximale de la situation pour les applications de
détection périmétrique. Son champ de
vision thermique plus large minimise les prépositions pour fournir rapidement
une couverture à 360°.
Aperçu du marché de la
vidéosurveillance 2022 par applications:
Commercial
Infrastructure
Militaire et Défense
Résidentiel
Installation publique
Industriel
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