Dessin gratuit - Les femmes communistes au Panthéon - Marie-Claude Vaillant Couturier
Est-elle au Panthéon? Non, pas encore mais c'est pour bientôt.
Marie-Claude Vaillant-Couturier, née Marie-Claude Vogel, est une femme politique française, communiste, résistante, née le 3 novembre 1912 à Paris et décédée le 11 décembre 1996 à Paris. Originaire d'un milieu bourgeois et artiste, elle devient militante communiste et travaille au journal L'Humanité comme reporter-photographe. Engagée dans la Résistance, elle est déportée à Auschwitz en 1943 puis transférée à Ravensbrück, camp où elle reste plusieurs semaines après sa libération afin d'aider des malades intransportables. Elle est élue députée communiste de 1945 à 1958 puis de 1967 à 1973.
monsieur-le-président-de-la-république-emmanuel-macron-signez-pour-l-entrée-de-marie-claude-vaillant-couturier-au-panthéon
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Monsieur le Président de la République,
Nous venons par la
présente solliciter de votre haute bienveillance une demande qui nous est chère
et qui est de votre seul ressort. Nous souhaitons que vous puissiez faire
entrer Marie-Claude Vaillant-Couturier dans la crypte du Panthéon au côté de sa
chère amie et camarade de déportation Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Il nous
semble qu’au regard de ce qu’elle a apporté à notre pays et des valeurs qu’elle
a défendues, tant dans ses convictions que dans ses actes, elle devrait
naturellement trouver sa place auprès des grand.e.s femmes et hommes envers
lesquel.le.s la Patrie est reconnaissante. Permettez-nous de porter à votre
connaissance quelques étapes de sa vie qui nous semblent pouvoir vous
convaincre de la légitimité de notre démarche.
En 1933, toute jeune
reporter à la revue Vu comme photographe, deux mois après l’accession
d’Hitler au pouvoir, elle réalise clandestinement, au péril de sa vie, les
premiers clichés des camps d’Oranienburg et de Dachau, publiés dès son retour
en France afin de dénoncer la politique du parti nazi.
Dès l’été 1940,
engagée au Parti communiste, elle entre dans la Résistance et participe à des
publications clandestines, notamment à L’Université Libre et à
l’édition de L’Humanité clandestine. Elle assure la liaison entre la
résistance civile (Comité des Intellectuels du Front national de lutte pour
l’indépendance de la France) et la résistance militaire de l’Organisation
spéciale.
Le 9 février 1942,
elle est arrêtée à la suite d’une opération des brigades spéciales avec 150
autres résistant.e.s communistes. Les hommes seront fusillés au Mont-Valérien
tandis que les femmes seront déportées à Auschwitz-Birkenau puis à Ravensbrück.
Son convoi, parti de Compiègne le 24 janvier 1943, comprenait 232 femmes et
seulement 49 d’entre elles sont rentrées.
A la libération du
camp de Ravensbrück le 30 avril 1945, Marie-Claude Vaillant-Couturier fait le
choix de rester pour accompagner les Français.e.s intransportables. Elle sera
la dernière Française à quitter le camp le 25 juin 1945. Son courage et sa
bienveillance auprès de ses camarades de déportation sont salués par tous et
toutes, y compris par la presse française. Ainsi Le Monde fait paraître un
article en juin 1945 insistant sur l’incomparable loyauté de Marie-Claude
Vaillant-Couturier : « Chaque jour, cette magnifique Française parcourt
les blocs, relève les courages, donne de l'espoir qui n'est souvent que de
l'illusion. Le mot de sainteté vient à l'esprit quand on voit cette grande sœur
de charité auprès de ces hommes et ces femmes qui meurent chaque jour ».
En 1945, à son
retour bien qu’épuisée, elle participe à l’Assemblée constituante. Elle sera
par la suite plusieurs fois députée de la Seine et vice-présidente de
l’Assemblée nationale.
Le lundi 28 janvier
1946, lors de la quarante-quatrième journée, Marie-Claude est citée comme
témoin au Tribunal de Nuremberg. Lors de son témoignage face aux criminels
nazis, elle affrontera ces derniers avec courage et responsabilité. Elle
témoignera du sort fait à ses camarades des 31 000 mais aussi du génocide
des juifs et des tziganes et sera en mesure de parler en détail de nombreux
convois dans lesquels elles et ils périrent.
Dès son retour des
camps, Marie-Claude Vaillant-Couturier voue le reste de son existence à la
justice sociale et à la mémoire de ses camarades mort.e.s en déportation.
Membre dirigeante de la Fédération nationale des déportés et internés
résistants et patriotes dès 1945, elle en devient ensuite vice-présidente, puis
co-présidente en 1978. Elle est également une des premières animatrices de
l’Amicale d’Auschwitz. En 1964, devant l’Assemblée nationale, elle défend la
notion d’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité, ouvrant ainsi la voie
à la ratification par la France en 1968 de la Convention de l’ONU sur
l’imprescriptibilité de ces crimes.
En 1987, elle est
appelée par toutes les parties civiles à témoigner contre Klaus Barbie.
Lors de la création
de la Fondation pour la Mémoire de la déportation en 1990, elle en est désignée
unanimement présidente, puis présidente d’honneur jusqu’à son décès.
Dès le 20 novembre
1945, Marie-Claude Vaillant-Couturier est nommée Chevalier de la Légion
d’honneur puis élevée au grade d’Officier en 1981. Le 16 avril 1995, elle
reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur des mains de son amie
Geneviève de Gaulle. Elle s’éteint le 11 décembre 1996 à Paris.
Enfin, cette grande
militante féministe fut vice-présidente de l’Union des femmes françaises,
aujourd’hui Femmes solidaires, et mena nombre de batailles pour l’égalité
salariale et les droits des femmes.
Monsieur le
Président, voici les quelques éléments que nous souhaitions porter à votre
connaissance. Nous savons qu’une telle décision doit emporter un consensus
national, mais Marie-Claude Vaillant-Couturier fait partie de ces femmes
d’exception dont le parcours exemplaire fait l’unanimité au-delà de son
engagement politique.
Dans l’espoir que
notre demande retienne favorablement votre attention, veuillez recevoir,
Monsieur le Président, nos salutations les plus respectueuses.
Sabine SALMON,
Présidente
nationale de Femmes solidaires
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NDLR : on
continue !
Marie-Claude Vaillant Couturier
au Panthéon : campagne de signatures organisée par Femmes Solidaires
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