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mercredi 15 février 2023

Lilian Thuram - Mes étoiles noires.

 

Lilian Thuram

Mes étoiles noires.

De Lucy à Barack Obama.

Editions Philippe Rey – 2010

 

Page 15 : Lucy :

Elle s’est noyée dans une mare à l’âge de vingt ans. La maturité était à dix ans.

 

Page 24 : Cheikh Anta Diop et les pharaons noirs :

Leurs règnes n’ont pas livré toute leur part de mystères.

 

Page 27 : Esope était un esclave nubien noir :

Ses fables s’inspiraient sans doute des légendes de la Nubie ou de la Phrygie.

Page 28, Lilian Thuram rappelle que l’intelligence n’a pas de couleur.

 

Page 35 : la Charte du Manden sur l’anti esclavage de 1222 est inscrite à l’UNESCO :

Créée en 2003, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité a inscrit en 2009 la Charte du Manden sur sa liste.

 

Page 40 : le pillage de l’Afrique depuis les Portugais s’appuie sur la corruption des élites politiques :

Elle existe depuis des siècles et se poursuit encore de la même façon.

 


Page 43 : Anna Zingha est un exemple de parité en Angola au 17e siècle :

Elle adjoint une femme à chaque homme qui tient des responsabilités. Elle exige que les femmes nobles angolaises apprennent à lire et à écrire et qu’elles s’exercent aux armes.

 

Page 45 : les Portugais démarrent leur funeste commerce au Congo (=Kongo) dès 1455 :

La bénédiction papale autorise la traite des Noir-e-s en 1455. Lilian Thuram critique l’Eglise missionnaire du 18e siècle qui soutient les puissants.

 

Page 63 : Il y avait au 18e siècle, 5 000 Noires pour 20 millions de Blanche- en France :

Le Chevalier de Saint-Georges, fils d’un propriétaire de Guadeloupe et d’une esclave, viendra en France poursuivre ses études en France en 1696, à l’âge de onze ans. Il étudiera les mathématiques, l’histoire, la philosophie, les langues étrangères, la musique, le dessin, la danse, l’escrime et l’équitation (p 64).

 

Page 66 : Voltaire était négrophobe.

Ainsi que deux chanteuses d’opéra et une danseuse classique : Sophie Arnould, Rosalie Levasseur et Marie-Madeleine Guimard.. Elles refuseront que le Chevalier de Saint-Georges devienne le directeur de l’Académie Royale de musique.

 

Page 71 : Haïti est la première République indépendante dirigée par des Noires en 1804 :

La partie française prendra le nom d’Haïti.

 

Page 72 : Toussaint Louverture apprend la médecine des plantes.

Dans l’imaginaire de l’époque, la médecine et la magie sont liées.

Toussaint Louverture se battra pour la justice (qui ne se donne jamais) (p 83).


Toussaint Louverture mort un 7 avril 1803.

Contre-attaque

À son arrivée au château en 1802, Toussaint Louverture est déjà âgé. Il souffre de blessures de guerre et de maladie respiratoire. Toussaint Louverture est tenu au secret : il ne peut pas recevoir de visite et n'a pas le droit de sortir. Après 7 mois de détention, il meurt le 7 avril 1803. (Ministère de la culture).

Quand et comment meurt Toussaint Louverture ?

Louverture est arrêté alors qu'il était invité à négocier une amnistie. Il est conduit à Brest puis au Fort de Joux dans le Jura où il est soumis à un régime carcéral très dur. Affaibli, il meurt en 1803. (Musée des armées).

Où est le corps de Toussaint Louverture ?

Au coeur du Massif du Jura, à la frontière suisse, le Fort de Joux recèle les restes de Toussaint Louverture, leader de l'insurrection des esclaves de Saint-Domingue, déclencheur de la première abolition de l'esclavage et précurseur de l'indépendance d'Haïti, première république noire. (Route des abolitions de l’esclavage).

Pourquoi Toussaint L Ouverture était-il important ?

Toussaint Louverture a mené avec succès une révolte d'esclaves et a émancipé les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue (Haïti) . Redoutable chef militaire, il a transformé la colonie en un pays gouverné par d'anciens esclaves noirs en tant que protectorat français nominal et s'est imposé comme dirigeant de toute l'île d'Hispaniola. (Britannica).

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Toussaint au fort de Joux.

Après 4 mois de résistance, Toussaint Louverture est arrêté par traîtrise et déporté en France. Le 23 août 1802, il est enfermé au Château de Joux sans procès.

Qui a été emprisonné au Fort de Joux ?Des prisonniers célèbres pour leur combat pour la liberté y ont été détenus tels que Mirabeau ou Toussaint Louverture. Le Château est aujourd'hui composé de 5 enceintes, 2 hectares de bâtiments, 250 pièces, 3 fossés et 3 ponts-levis. Depuis 1954, il est ouvert à la visite.

(Château de Joux).

Au coeur du Massif du Jura, à la frontière suisse, le Fort de Joux recèle les restes de Toussaint Louverture, leader de l'insurrection des esclaves de Saint-Domingue. (Route des abolitions de l’esclavage).

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Toussaint Louverture

Mort de froid le 7 avril 1803 au fort de Joux 

« L'homme courbé s'élèvera sur les ailes de la liberté ».

Héros de Saint-DomingueLe 7 avril 1803, au Fort de Joux dans le Doubs en France, décède celui qui a guidé Saint-Domingue vers la liberté, un an avant que la colonie ne devienne indépendante sous le nom de Haïti. (Fondation pour la mémoire de l’esclavage).

« La Lumière et l’éducation s’étendront sur notre sol régénéré ; l’homme jadis courbé sous un joug aussi odieux qu’avilissant s’élèvera sur les ailes de la liberté ».

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Page 74 : les Blanches voient les Noires comme des meubles.

Ils et elles n’imaginent pas qu’ils et elles pensent leur souffrance, et qu’ils et elles puissent organiser leur résistance jusqu’à la révolte de 30 000 esclaves en même temps, sur les 500 000 de l’époque (p 81). Les Blanche-s n’imaginent pas qu’une guerre commence (p 76).

 

Page 87 : Vingt-huit chiens bouledogues sont envoyés à Haïti :

C’était pour « bouffer du Nègre ». Ils sont en renfort après le début de la seconde guerre d’indépendance, après la déportation de Toussaint Louverture. L’Abbé Grégoire soutient cette guerre d’Indépendance (p 98).

 


Page 88 : Catherine Flon a cousu le drapeau d’Haïti avec ses cheveux :

Le prix de la dette imposée par la France sera de 21 millions de dollars en 1825.

 

Page 93 : Philis Weathley est convoquée devant des experts en littérature :

Dix-huit examinateurs emperruqués lui demandent des informations sur les Dieux grecs et sur les personnages de la Bible. On lui demande de traduire les textes de Virgile et de réciter de tête des passages du « Paradis perdu ».

Ils certifient qu’elle est l’autrice de ses textes !

Page 106 : cinq femmes qui ont lutté contre l’esclavage :



Marthe-Rose, épouse de Delgrès,

Solitude, la Mulâtresse,



Défilée-la-Folle, à Haïti,

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Haïti : "envol" des violences sexuelles contre les femmes déplacées, alerte l'ONU.

(…) 3949 cas de violences entre janvier et mai.

"Entre mars et mai 2024, le nombre de cas de violences sexuelles et liées au genre enregistrés par l'UNFPA et ses partenaires a augmenté de plus de 40%, mais ces cas déclarés sont seulement une petite partie du total". S

(…) Ces violences concernaient 75% de femmes adultes et 20% de filles mineures, et 61% de personnes déplacées.

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haiti-envol-des-violences-sexuelles-contre-les-femmes-deplacees-alerte-l-onu

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Nanny, conduit les fugitifs contre les Anglais, à la Jamaïque.

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Safiya Sinclair

Littérature

Jamaïque.

Dire Babylone est le récit de vie d'une jeune femme au cœur de poète. Elle a mis dix ans pour écrire ce livre, où trône un père qu'elle adorait. (L'Humanité)

Premier roman éblouissant d'une poète jamaïcaine, Dire Babylone est la révélation de la rentrée littéraire étrangère. (Le pèlerin).

Elle évolue dans une Jamaïque pleine de musique, de mots, de nature triomphante, mais aussi dans un foyer marqué par l'oppression. Le père de Safiya y règne. (Maison de la poésie).

Poétesse jamaïcaine, Safiya Sinclair est l'autrice d'un recueil intitulé Cannibal, couronné par de nombreux prix dont le Whiting Writer's Award. (Babelio).

Safiya Sinclair est née et a grandi à Montego Bay en Jamaïque. Poétesse, elle est l'autrice d'un recueil intitulé Cannibal, couronné par de très nombreux prix. (Buchet Chastel).

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Harriet Tubman, aux USA, mène les femmes au combat.


Alison Saar.

Statue mémorielle de Hariett Tubman.

New York - Harlem.

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Vera P. Hall,

Harriet Tubman

 #quilt

She makes quilts celebrating Black people who fought for their own freedom. This seems to be the crowd favorite of the “We Didn’t Wait for Freedom” series.


Vera P. Hall,

Harriet Tubman

#édredon

Elle fabrique des courtepointes célébrant les Noirs qui se sont battus pour leur propre liberté. Cela semble être le favori du public de la série « Nous n’avons pas attendu la liberté ».

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Page 115 : Sojourner Truth est la première femme à dénoncer publiquement l’esclavage.

Elle va parler des femmes noires en tant que femme noire.

Page 130 : naissance du Ku-Klux-Klan en 1865.

Il sera de retour en 1914-1918. Il clamait qu’un Noir qui avait donné son sang n’avait aucun droit (p 173).

 

Page 141 : Africains, Blancs, Montaigne, savants :

Au 16e siècle, Montaigne pensait que « Les Noires sont plus raisonnables que les Blanches ».

Kant inverse plus tard : « Nous sommes plus raisonnables qu’eux ».

Au XIXe, les savants affirment « Nous seuls sommes raisonnables ».

Charles Darwin place les Hottentots entre l’homme blanc et le gorille.

 

Page 146 : le QI démontre l’infériorité de la race Noire :

Les savants s’en servent pour prouver leur théorie raciste.

La Déclaration universelle des Droits de l’Humain du 10 décembre 1948 n’a toujours pas été amendée et contient toujours le mot « race ».

 

Page 149 : Le Havre possède encore six rues portant le nom de négriers. (en fait, cinq, NDLR)*

La traite est pourtant un crime contre l’Humanité depuis 2001.

Les musées contre l’esclavage : un musée international à Liverpool depuis 2007 et un petit musée à Bordeaux depuis 2009.

 


Page 234 : Billie Holiday exprime sa douleur qui lui vient du ventre.

Elle a eu le cœur brisé directement. Ses parents étaient des enfants de treize et quatorze ans. Elle chante « Strange fruits ». Elle en a payé le prix. La police la harcèle sur sa consommation de drogue pour l’empêcher de chanter  (p 236).

 

Page 245 : Définition de l’ensauvagement, en 1950, par Aimé Césaire :

Dans son « Discours sur le colonialisme », il parle d’orgueil, de jactance étalée, de racisme, d’oppression, d’injustice et d’égoïsme.

 

Aimé Césaire

Civilisation décadente

Discours sur le colonialisme.

Contre-attaque

« Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » (La revue des ressources).

Pourquoi Aimé Césaire a écrit le Discours sur le colonialisme ?

Le "Discours sur le colonialisme" est lui publié pour la première fois en 1950. Aimé Césaire y pourfend le colonialisme mené par "la bourgeoisie européenne" afin d'exploiter, pour les spolier, les peuples d'Afrique. (Babelio).

Quelle thèse défend Aimé Césaire dans son discours ?

Il veut lutter contre la tentative d'assimilation culturelle de la France et promouvoir la culture africaine victime du racisme engendré par le colonialisme. Sa vision est celle d'un humaniste actif et concret qui défend tous les opprimés de la Terre : "Je suis de la race de ceux qu'on opprime". (ac Versailles).

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Page 270 : les migrantes expliquées par Achille Mbembe, historien :

« On leur refuse le droit d’avoir des droits.

Ils et elles ne doivent pas bouger.

Ils et elles sont des refoulées, des déportées, des expulsées, des clandestines, des « sans-papiers ».

Nous avons hâte de nous en débarrasser.

Ils et elles nuisent à notre vie, à notre santé, à notre bien-être. »

Ils et elles sont les « Nouveaux Damnées de la Terre ».

 

Page 306 : L’indignation est source de vie, de liberté :

Pour Mongo Beti, du Cameroun, l’écrivain doit mettre la société « mal à l’aise ».

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Rue Begouen, Eyriès ou Masurier : ces patronymes sont ceux d’Havrais qui ont contribué à la traite négrière

Cinq rues au lourd passé.

Dans un périmètre de 3 km², en plein centre-ville du Havre, pas moins de cinq rues ont été baptisées en l’honneur de ces commerçants.

Le plus fameux d’entre eux est probablement Jules Masurier. Maire de la ville de 1873 à 1878, il a recouru secrètement à la traite d’esclaves pendant plusieurs années, avant d’être démasqué.

Actu 76.

 

Cinq rues du Havre portent le nom d'armateurs impliqués dans le commerce triangulaire, très profitable à la ville jusqu'au XIXe siècle. Le débat sur les symboles esclavagistes aux États-Unis pose la question, en France, de renommer ou non ces rues.

Rue Massieu-de-Clerval, rue Jules-Masurier, rue Jean-Baptiste-Eyries, rue Lestorey-de-Boulongne, rue Begouen. Cinq rues du Havre, cinq noms importants pour l'histoire de la ville, qui fête cette année ses 500 ans.

France 3 régions.

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Les garçons peuvent prendre soin des autres, être sensibles, 

se sentir jolis, s'habiller comme ils veulent.

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Dany Laferrière 

Petit Traité du racisme en Amérique 

L'Humanité

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Dany Laferrière 

Petit Traité du racisme en Amérique 

Bessie Smith, femme au coeur lynché.

Nina Simone.

Angela Davis, marxiste-léniniste.

Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993.

Maya Angelou.

Zora Neale Hurston.

L'Humanité

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Nicolas Louis François Gosse

Pari, 1787 - Soncourt, 1878 

L'Esclavage affranchi 

1848  

Beauvais 

Musée Mudo 

Entrée gratuite

Commande du ministère de l'Intérieur. Oeuvre détruite dans un incendie en 1940. Les chaînes brisées symbolisent la liberté.

Décret de l'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848.

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Racisme

Suprématie blanche

Les évangéliques à la conquête du monde

Arte

L'Humanité

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Jacques-Joseph Eyriès et l’esclavage.

Il est né à Marseille en 1733 ou 1734.

Il a voyagé « au commerce » pendant dix ans jusqu’à 1756.

Dans la Marine royale, il a commandé l’Espérance, navire corsaire.

Lieutenant, à 46 ans, il n’appartient pas au Grand Corps de la Marine.

 

La compagnie de la Guyane avait le privilège de la traite des Noir-e-s sur les côtes de l’Afrique, dès 1777.

Eyriès pouvait agir et établir des tractations au profit de la compagnie. Il ne s’en cachait pas. Mais il a changé son nom en « David Chauvel ».

Il connaissait les us et coutumes du Sénégal.

 

En 1778, il reprend aux Anglais le fort de Saint-Louis du Sénégal.

Depuis 1770, il participait à la traite des Noir-e-s et envoyait des esclaves de Gorée à Saint-Domingue, par bateau.

La Compagnie de Guyane s’occupe des esclaves provenant de Cap-Vert et de la Casamance.

 

Sa gestion du campement de Saint-Louis est critiquée par les soldats irlandais.

Il s’en défendra et les fera rapatrier en Europe. On ne critique pas un chef.

 

L’île de Gorée est aux mains des Anglais, installés dans un fort. Ils ont sympathisé avec des Noirs qu’ils ont capturés.

Eyriès aurait du l’attaquer, ce qu’il n’a pas fait.

 

Eyriès rentre en France en 1781.

En 1783, la France récupère Gorée et d’autres territoires cédés par l’Angleterre, par traité.

 

Il devient capitaine du port du Havre en 1783.

Il épouse Jeanne-Françoise Delury.

Ils auront trois enfants.

 

Son fils Jean-Baptiste, géographe explorateur, n’a pas participé à la traite.

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Viols au Congo RDC 
Les femmes sont en proie aux violences et des proies pour les violeurs, dans les camps de réfugié-e-s.
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Sarah Maldoror

Marguerite Sarah Ducados, dite Sarah Maldoror, est une réalisatrice française, née le 19 juillet 1929 à Condom et morte le 13 avril 2020 à Fontenay-lès-Briis. Son cinéma est poétique mais aussi politique et engagé.

Française, Sarah Maldoror est née en 1926 dans le sud-ouest de la France d'un père guadeloupéen et d'une mère gersoise. 

Pionnière du cinéma politique antillais et africain, la réalisatrice guadeloupéenne Sarah Maldoror s'est éteinte le 13 avril 2020 à l'âge de 90 ans.

Cinéaste poète et libre, considérée comme pionnière du cinéma africain, engagée dans les luttes de libération des pays de l'Afrique lusophone.

Réalisatrice de près de quarante films de tous formats, elle reste pourtant méconnue. 

Les films de Sarah Maldoror sont aussi politiquement révolutionnaires qu'ils sont radicalement beaux.

En 1972, Sarah Maldoror réalise Sambizanga, premier long métrage réalisé par une femme dans l'Afrique subsaharienne. 

Les films de Sarah Maldoror incluent notamment Sambizanga, White Death, Léon G. Damas, Un dessert pour Constance.

2022 : Cinéma tricontinental, c'est le nom de l'exposition au Palais de Tokyo à Paris consacrée à la pionnière du cinéma Africain, Sarah Maldoror.

Théâtre noir en 1956

Passionnée de théâtre, qu'elle approfondit dans les années 1950 à l'École de la rue Blanche à Paris, la révolte de Sarah Maldoror germe d'un premier constat.

Sarah Maldoror aurait voulu être tragédienne, mais quels sont les rôles pour une actrice noire ? Comment en finir avec les rôles de servante?

Sarah crée la première compagnie de théâtre noire en 1956. Avec ses camarades Timité Bassori, Ababacar Samb et Toto Bissainthe.

Sarah Maldoror envisageait dès les années 1950 de mettre en scène ce poème tragique d'Aimé Césaire.

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Maud-Salomé, militante, journaliste, reporter, réalisatrice et chargée de communication du Dr Mukwege, n'a de cesse de lutter pour l'égalité. (TV5 monde Afrique).

Denis Mukwege a démissionné de son poste dans la lutte contre le Covid-19 pour ne pas "salir son prix Nobel de la paix". (AFP).

Denis Mukwege, né le 1ᵉʳ mars 1955 à Bukavu, est un gynécologue et militant des droits de l'homme kino-congolais, ainsi qu'un pasteur chrétien évangélique pentecôtiste. (Wikipédia).

Denis Mukwege, un médecin au service des femmes victimes de violences sexuelles.

Pourquoi Denis Mukwege a reçu le prix Nobel de la paix ?

Le Dr Denis Mukwege a créé un premier hôpital en 1999 à Bukavu, dans la région du Sud-Kivu, une zone de conflits où de nombreux groupes armés exercent en quasi impunité des violences envers la population civile et plus particulièrement envers les femmes en utilisant le viol comme arme de guerre. (Fondation Pierre Fabre).

TW : Acronyme de l'expression anglophone "trigger warning", utilisé principalement sur les réseaux sociaux pour avertir que le texte ou les images qui suivent sont potentiellement choquants.

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51 personnes ont lu cet article.
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samedi 13 juillet 2019

Les artistes d'Avignon soutiennent "L'Humanité" - Drag Queen


Soutien au journal « L’Humanité »
Avignon
Maison Jean Vilar
07 19





Ernest Pignon Ernest

Je représente la société des « Amis de l’Humanité ». Mon grand honneur, c’est d’avoir succédé à Michel Vauvelle et à Edmonde Charles-Roux. Les « Amis de l’Humanité » ont plus de 1 000 adhérents, 65 comités locaux. Adhérez-y pour soutenir le journal. Vous savez tous l’atteinte à la démocratie, à la liberté d’expression que représenterait la disparition de « L’Humanité » qui a toujours été menacé. Dès 1905, la banque Rothschild a voulu racheter le journal.








Ernest Pignon Ernest


Un membre des « Amis de l’Humanité » a légué sa maison à la société. Nous, on s’est inquiétés de cette proposition. On a pris contact avec sa famille car on ne voulait pas les spolier. La famille a dit : « Si il veut donner sa maison à « l’Humanité »,  nous sommes d’accord. » Je trouve ça … Je ne peux pas dire plus que ça…. Quel investissement ! Je ne trouve pas les mots…. »






Ernest Pignon Ernest



Le journal « L’Humanité » répond à une chose de cet ordre : on est sous un flot d’informations bidons, rapides, normatées. Quand on décide d’acheter un journal papier, de prendre le temps de lire, d’analyser, d’avoir des informations qui sont pensées, c’est fondamental.









Ernest Pignon Ernest parle du Tour de France :

L’article sur Epernay et sur Julien Alaphilippe, dans « L’Humanité »,  était remarquable.






Alice Carré lit un texte de Rosa Moussaoui :

On reconnaîtrait sa silhouette entre mille. Coiffé de sa casquette de marin, René Vautier, le petit Breton à la caméra rouge, patiente devant le tribunal de Quimper. Il revient, ce jeudi 30 avril, sur les lieux de sa jeunesse : c’est ici, de l’autre côté de l’Odet, qu’il a été décoré, à quinze ans, de la Croix de guerre. Avec un groupe d’Éclaireurs de France, l’adolescent avait pris les armes contre l’occupant nazi dans la presqu’île de Crozon. Un passé de résistant qui force le respect. Mais pas celui des nostalgiques de l’OAS, aux yeux desquels le cinéaste anticolonialiste, est rien de moins qu’un « collaborateur ».
En août 2007, René Vautier était invité au Festival de cinéma de Douarnenez pour la projection de ses films Afrique 50 et Avoir vingt ans dans les Aurès. Un débat auquel il participait avec le réalisateur Mehdi Lallaoui et l’historien Olivier Lecour-Grandmaison fut perturbé par Claudine Dupont-Tingaud, ancienne conseillère générale FN, ex-OAS. Laquelle publia ensuite un communiqué nauséabond, accusant René Vautier de « Kollaboration anti-française ». Olivier Lecour-Grandmaison était qualifié, lui, de « négationniste  ». Quant à Mehdi Lallaoui, réalisateur de nombreux films consacrés au passé colonial, il était présenté comme l’incarnation d’une « tyrannie de la repentance » visant à « instiller en nous la haine de notre histoire commune ». Des propos inadmissibles, qui ont convaincu René Vautier, Mehdi Lallaoui et Olivier Lecour-Grandmaison de porter l’affaire devant la justice.
Devant la salle d’audience, l’accusée persiste et signe. L’activiste d’extrême droite se revendique ouvertement de la défense de la « blanchitude ». « Les races existent. La nôtre est menacée. Il faut la défendre. Je défends donc la "blanchitude" comme Aimé Césaire défendait la négritude », plastronne-t-elle. Avant de réitérer ses accusations : « En mettant sa caméra, qui est une arme, au service des ennemis de la France, René Vautier s’est rendu coupable de collaboration pendant la guerre d’Algérie. » Argumentation reprise mot pour mot par son avocat, Me Pichon : « René Vautier a sans doute été résistant. Mais il a apporté son soutien au FLN. Objectivement, il a collaboré. » À l’entrée du tribunal, d’anciens appelés d’Algérie, venus soutenir la partie civile, ont déployé des banderoles : « Non à l’OAS. » Les amis de Claudine Dupont-Tingaud les couvrent d’insultes. Cité comme témoin de la défense, un dirigeant du Front national, Roger Holleindre, fondateur de l’OAS dans le Constantinois, vante, avant l’ouverture des débats, l’action de l’organisation terroriste. « J’en ai marre de ces pleureurs. Ce que l’OAS a fait en Algérie, c’est de la rigolade à côté de ce qu’a fait le FLN, éructe l’ancien parachutiste. L’Afrique ne serait pas ce qu’elle est si la France était restée. Le résultat de ces indépendances, c’est un fiasco total. Si l’Algérie était restée française, c’est dans l’autre sens que se ferait l’immigration. Au lieu de cela, on les a fait passer directement du bourricot au jet aérien. Vous n’entendez jamais ce genre de discours car les hommes comme moi sont interdits de télévision. Si j’étais pédé et anti-France, ce serait différent ! »
Venue soutenir René Vautier, Simone de Bollardière, veuve du général de Bollardière, rappelle en marge de l’audience que ces nostalgiques de l’OAS appartiennent au camp de ceux qui voulurent renverser la République. « Leur refus de la décolonisation est rétrograde. Notre combat contre les horreurs perpétrées au nom de la France, contre la torture, relevait d’une insurrection morale nécessaire, insiste-t-elle. Tout être humain a le droit à la dignité et au respect, quelle que soit sa couleur. »
L’audience s’ouvre dans un climat très lourd. Appelée à la barre, Claudine Dupont-Tingaud bafouille un argumentaire boiteux, qui ne convainc visiblement pas la présidente. Le « k » de « kollaboration », prétend l’ex-élue FN, « n’est pas une référence à la Seconde Guerre mondiale, mais un clin d’oeil à René Vautier, bretonnant ». « Je ne retire rien de mes propos. Nous n’avons pas l’intention de faire acte de repentance et de battre notre coulpe », s’enferre-t-elle, en invoquant la « liberté d’expression ». Après elle, Roger Holleindre se lance dans un long et ennuyeux plaidoyer sur les prétendus « bienfaits » de la colonisation, accusant au passage René Vautier de « trahison ». En réponse, le cinéaste revient sur son passé de résistant, sur son engagement de communiste et d’anticolonialiste, sur la genèse de ses films. « L’indépendance de l’Algérie, celle de toutes les colonies, était inéluctable », conclut-il. À sa suite, Mehdi Lallaoui rappelle ce que fut l’OAS, organisation criminelle à laquelle l’accusée se vante d’avoir appartenu. « Ces gens qui nous insultent se réclament d’une organisation qui planifia la tentative d’assassinat d’un président de la République », lance-t-il. Le réalisateur du Silence du fleuve s’indigne de l’expression « anti-France » que lui accolent ses adversaires. « Je suis un élu de la République », rappelle-t-il, en montrant au tribunal son écharpe de conseiller régional d’Île-de-France. « Pas question de céder à l’intimidation en renonçant à remettre en cause la "légende dorée de la colonisation française" », affirme, enfin, Olivier Lecour-Grandmaison. « Les attaques diffamatoires de Mme Dupont-Tingaud à notre égard s’inscrivent dans un contexte de recrudescence des actions militantes des anciens de l’OAS et des nostalgiques de l’Algérie française. Actions qui se sont multipliées depuis l’élection de Nicolas Sarkozy et l’entreprise de réhabilitation du passé colonial de la France à laquelle il se livre pour des raisons électoralistes », analyse l’universitaire.
Pour l’avocat de la partie civile, Me Bellouti, le délit de diffamation est constitué. Il réclame pour chacun de ses clients 5 000 euros de dommages et intérêts « pour l’atteinte portée à leur honneur et à leur considération », ainsi qu’une publication dans trois quotidiens ou hebdomadaires, aux frais de Claudine Dupont-Tingaud. Le jugement a été mis en délibéré au 12 juin.
Rosa Moussaoui







Arthur Nauzyciel lit un texte de Jean-Pierre Léonardini sur Jean Genet.
Il rappelle que son père vendait « L’Humanité Dimanche ». C’est une affaire de famille…

JEAN GENET* ET LE THÉÂTRE PAR JEAN-PIERRE LÉONARDINI

Vendredi, 17 Décembre, 2010
En seulement trois grandes pièces de théâtre, Jean Genet a savamment dynamité dans un étincelant jeu de miroirs la chiennerie hypocrite de la société dont il eut à souffrir dès la plus petite enfance.
Après la parution de la somme monumentale que Sartre lui consacre, Saint Genet, comédien et martyr (1952), ce dernier, de son propre aveu, a du mal à s’en remettre, comme écrasé sous le poids de l’analyse conceptuelle sur son « cas ». Il s’en sort grâce au théâtre. Il y avait certes déjà eu les Bonnes, créées par Jouvet en 1947, comme par accident, pour complaire à Cocteau et, deux ans plus tard, Haute surveillance, avant le sensationnel brelan que constituent le Balcon (1956), les Nègres (1958) et les Paravents (1961) ; par quoi s’est édifiée une dramaturgie inouïe, radicalement singulière, fondée sur le cérémonial, l’inversion du reflet et l’incessante traversée des apparences en tous sens, l’ensemble dessinant sans fin l’autoportrait en creux et sans merci du poète en voleur et pédéraste cristallisant la misère en gloire et pour qui la scène représente, bel et bien, « ce lieu voisin de la mort, où toutes les libertés sont permises ».
Ne perdons pas de vue qu’entré à présent au Panthéon de « la Pléiade », en somme devenu classique, Genet entend demeurer, fût-ce à son corps défendant à titre posthume, un parfait dynamiteur de la chiennerie de la société dont il eut à souffrir, ce qui le fit d’emblée camper résolument, corps et âme, sexe compris, sur la position des parias et damnés de la terre de tous ordres. L’admirable, dans cette trilogie proprement fantastique dans les lettres françaises et au-delà, n’est-il pas que par l’éclat du style, joint à la véhémence de la forme et au scandale des sujets envisagés, il ait pu, grâce à un perpétuel saut de l’ange à rebours dans le sacré, créer un monde d’illusions irréfutables ?
Ces pièces procèdent d’une construction extrêmement savante. Dans chacune d’elles, la marqueterie de la structure relève d’une sophistication insigne. Dans le Balcon, c’est au bordel que face au miroir, en se travestissant en évêque, en général, en chef de la police ou en mendiant-poète, l’on affirme sa volonté de pouvoir, jusqu’à ce qu’éclate une révolution qui ne change en rien la donne du jeu pipé… Dans les Nègres, machine infernale contre les Blancs que Genet qualifie de « clownerie », le jeu de doubles est à son comble. Des Noirs jouent les Blancs et d’autres jouent les Noirs aussi hideusement que les imaginent les Blancs… Au terme d’un cumul de simulacres subtilement tressés, le spectateur (blanc de préférence), banni de fait, ne doit plus savoir où il en est. Quant aux Paravents, dont la création par Roger Blin à l’Odéon mit la bave aux lèvres de l’extrême droite, on y voit bien face à face les Arabes, les coloniaux et la famille des orties (qui n’a strictement rien, Leïla n’a même pas de visage), laquelle seule passionne Genet. Ce poème dramatique, doté d’arrière-plans historiques puissamment sarcastiques, s’ouvre à la fin sur le vide et la mort, définitive absence. Genet, autodidacte de génie, a inscrit en majesté la marge sociale au coeur de la page. Il disait : « Le geste qui brise la loi a un pouvoir d’écriture. »
de Jean-Pierre Léonardini

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Jean Genêt cite la prison de Fontevraud comme une des plus terribles de France, bien qu’il semble n’y avoir jamais séjourné (il n’apparaît sur aucune liste d’écrous). 





Jean Genet

1910 - 1986

"De toutes les centrales de France, Fontevrault est la plus troublante. C'est elle qui donne la plus forte impression de détresse et de désolation, et je sais que les détenus qui ont connu d'autres prisons ont éprouvé, à l'entendre nommer même, une émotion, une souffrance, comparables aux miennes."

"Miracle de la rose"

Plaque posée à Fontevraud

Jean Genet, né le 19 décembre 1910 dans le 6 arrondissement de Paris, ville où il meurt le 14 avril 1986 dans le 13 arrondissement, est un écrivain, poète et auteur dramatique français. Genet aborde notamment dans ses ouvrages l'homosexualité et l'érotisme, à travers la célébration de personnages ambivalents évoluant au sein de mondes interlopes.

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Bernard Bloch explique que deux journaux rendent compte des pièces de théâtre : « L’Humanité » et « La Croix » tout comme ils parlent des effets délétères de la canicule pour les migrants et les SDF.











Bernard Bloch lit Dominique Widemann.

COURS APRÈS TES RÊVES, ILS TE RATTRAPERONT

Lundi, 16 Septembre, 2013
Politique, poétique, poéïlitique, festive, la culture dans tous ses états court le long 
des artères 
de la Fête. En toute « libertée, égalitée, fraternitée ».
On emprunte une allée et déjà tout est là, d’un monde différent. Le nôtre et un autre où culture et politique mêlent leurs lettres, mains jointes entrelacées. Avenue Aimé-Césaire, poète devant l’éternel et tant d’autres qui nous emportent sur leurs ailes. Woody Guthrie descendu des collines du folk pour chanter le peuple américain. Rosa Parks, l’une de ces femmes qui n’auraient été personne si elle n’avait maintenu son corps immobile dans un bus dont un Blanc prétendait la déloger, et elle, immobile comme un soleil noir qui emplit l’horizon. Henri Krasucki, dirigeant de la CGT, fils d’ouvriers, mélomane et fou d’opéra, qui fit de la musique l’une des armes de sa résistance. Frida Kahlo, peintre des Amérindiens et derrière elle la chère ombre de Diego Rivera avec ses « murales », immenses représentations des réalités du Mexique.

Sous la halle Nina-Simone, près des expositions, le collectif d’artistes de rue Soirées dessinées improvise à fresque sur les thèmes de la paix ou de Jean Jaurès. Le portrait de ce dernier, travail en cours, se dessine en douceur, profil tourné vers les arbres aux pacifiques feuillages de l’œuvre voisine. La Paix, et donc la Guerre, portrait pas encore achevé mais déjà nappé d’un sang d’encre. Une dame brune, au micro, lit des textes de Pasolini, lecture corsaire tout près du flot d’arrivants à la Fête qui, soudain, éteignent leurs joyeux sifflets et marchent sur les pointes pour ne pas déranger. En face, les Mutins de Pangée, coopérative audiovisuelle et cinématographique pour le « désentubage cathodique » présentent leurs éditions rebelles. À venir, en salles ce mercredi, Il était une fois en Yougoslavie, Cinema komunisto, de la jeune réalisatrice Mila Turajlic, en quête d’un cinéma dont la disparition plonge l’histoire dans le brouillard. Elle ne se laisse pas faire.
Au premier tournant de l’exposition de la Fête, l’œil intense d’Antonio Saura perce sa lithographie. Au stand de Cuba, l’histoire s’affiche avec « Cuba Graficà », présentation des chefs-d’œuvre du patrimoine graphique de l’île crocodile ; la poursuite artistique se révèle aux aléas des périodes politiques, qui voient émerger une nouvelle génération de talents. Sur le stand du Venezuela, les Diables dansants, créatures en assemblage de masques et tissus, effraient un peu les petits enfants, qui peuvent en apprivoiser l’art dans un atelier éphémère. Diables ou épouvantails à condor, emblème pillé par l’empire des États-Unis dépeçant les démocraties d’Amérique latine. Au village du monde, des mondes se font écho. L’association Al Kamandjâti, créée sur l’initiative du musicien palestinien Ramzi Aburedwan, anime les écoles de musique de Ramallah, Jénine et Deir Ghassanah. Ici elle collecte des instruments pour les élèves palestiniens. Dans un grand bac, un bouquet de flûtes et guitares sert de tremplin à l’envol d’une installation de violons suspendus, arpèges en partance. Le Pads (Parti algérien pour la démocratie et le socialisme) a orné ses toiles de tente des grands portraits de combattantes de l’indépendance de l’artiste Mustapha Boutadjine.
Sous leurs regards vivants, un hommage est rendu au camarade Henri Alleg, homme de culture s’il en fut. Vaste cartographie, le Val-de-Marne a opté pour une boussole chilienne, avec piano, guitare et contrebasse. Angel Para chante Victor Jara. Souviens-toi, Amanda, quand tu allais chercher ton fiancé à l’usine, lui qui comme tant d’autres n’est jamais revenu ; quand tu vibrais de cette attente, de ces « cinq minutes qui te feront fleurir ». Sur le stand du CN, fleurissent en noir et rouge sur toiles blanches les pointes à vif de Charb, Coco, Lardon, Luz Louison et Guillaume Duchemin, dessinateurs aux traits acerbes invités à faire sa fête à la réforme des retraites. Au même endroit, l’artiste Pascal Colrat, par la photo d’une belle jeune fille éclairée comme un La Tour, prolonge les vers de Boris Vian : « Je n’ai pas besoin de gagner ma vie, je l’ai. » C’est l’exposition « Affiche-moi l’camp » où l’on se chope un vol d’hippopotame, on lévite aux signes de Lutt’opie détourés sur un ciel à la Magritte. Au nord, justement, la scène a mis le feu à l’averse, Lénine Renaud, ex-Marcel et son orchestre, Loïc Lantoine, et le rock métal et cornemuses de l’Opium du peuple.
Sur l’un des panneaux de l’exposition consacrée à Pasolini par la Cinémathèque française, offerte en avant-première aux visiteurs de la Fête, la mémoire brûle. Sortie en flammes, et pour viatique ces mots du cinéaste, poète et frère d’armes contre ce que déjà il nommait le « génocide culturel » des forces de domination : « Il faut résister dans le scandale, Et dans la colère, plus que jamais, Naïfs comme des bêtes à l’abattoir, Troublés comme des victimes, justement. »
Dominique Widemann





David Lescot lit La lettre d’Anatole France à Marcel Cachin:






















Cher citoyen Cachin,
Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, les Hauts Fourneaux, qu’il importe de connaître.
On y trouvera sur les origines et la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra, notamment (ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut essentiellement l’oeuvre des hommes d’argent ; que ce sont les hauts industriels des différents Etats de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en vie leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde.
Ecoutez Corday sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent. — » Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes même, par troupeaux, par armées, tous précipités pèle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots. Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux ! (page 163).
Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils moururent. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donna, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de la Révolution et de l’Empire. Je ne parle pas des guerres de l’ancien régime qui ne faisaient pas haïr aux Français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.
Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. » L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir, c’est la trahir. «
Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté qu’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient droites, assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse. » C’est, dit-elle, un signe de progrès, et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles. La haine est une vertu, c’est peut-être la plus noble des vertus. «
Je lui demandai timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :
— Pensez, madame, un peuple entier, c’est grand… Quoi ? Un peuple composé de tant de millions d’individus, différents les uns des autres, dont aucun ne ressemble aux autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse ignorante en a souffert mort et passion. Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur. «
Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est pas faite d’Etats isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.
Notre salut, c’est d’être bons Européens. Hors de là tout est ruine et misère.
Salut et fraternité,


Ernest Pignon Ernest parle de Pasolini :
Il dit dans cet entretien (son dernier avant sa mort, NDLR) : « Je suis comme quelqu’un qui est allé en enfer. Et quand je reviendrai…Il s’arrête et il dit « Si je reviens, j’aurai vu bien au-delà de l’horizon », puis il dit « On termine demain ? » Il lui dit « Donne-moi un titre. » Et il dit « Tu mets : Nous sommes tous en danger. » Et il meurt après. Il a été assassiné dans la nuit.


Ernest Pignon Ernest parle de Pasolini :

Pasolini parlait de ce capitalisme basé sur la consommation, sur la télévision ;
Stanislas Nordey : « Il y a toute une série d’entretiens de Pasolini qui vient d’être éditée. »



Ca fait du bien de voir un débat pour le journal « L’Humanité » ici, au festival d’Avignon. De nombreux intervenants, artistes mêlent l’histoire et la création artistique du journal. Ces lectures de textes font une sacrée bouffée d’oxygène. Dans le monde politique d’aujourd’hui, ça fait du bien.

L’Humanité n’est plus l’organe central du Parti Communiste français. Il est nécessaire à la vie démocratique. Je lis deux journaux tous les matins : « le  Figaro » et « l’Humanité ».



Chaque journal représente sa classe dans le contexte de la lutte des classes, et il faut les deux. S’il en manquait un, il manquerait tout. « L’Humanité » est une des dernières digues avant que tous les marchands ne s’emparent des derniers journaux d’opinion qui restent en France.






C’est la politique du « court-termisme ». Tout se fait dans le temps court.
La politique internationale ? c’est celle du doigt sur la gâchette.
La politique diplomatique ? c’est celle du tweet.
La politique économique ? c’est celle des grandes multinationales qui veulent remplacer les états, c’est celle du « trading haute fréquence ».
Tout est marchandise. Tout doit aller vite. Tout est privatisé. Et à force de tout privatiser, on sera privé de tout. C’est pour cela qu’il y a besoin de politiques publiques qui préservent l’art, la création, la culture et qui permettent le débat le plus pluraliste dans notre pays qui éveille les consciences et l’humanité. Le journal « L’Humanité » y a toute sa place.

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Jean Jaurès 
"Il ne peut y avoir de  révolution que là où il y a conscience"
Fête de l'Humanité 2019
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Drag Queen sur France 2.
Critique par Arnaud Alessandrin, sociologue.
Le capitalisme récupère ce phénomène.
Les costumes coûtent cher et sont réservés à des privilégiés.
L'aspect revendicatif est gommé.
"L'Humanité"
08 22
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« Drag Queen France » à la télévision :

Une drag queen se travestit pour exprimer son identité et/ou dans le cadre du spectacle vivant, incluant souvent du chant, de la danse ou du lip-sync. Elle se représente généralement lors d'événements comme les Marches des fiertés ou les concours de beauté, ou dans des endroits comme les cabarets ou les boîtes de nuit.

Une émission qui prône l'amour de soi et l'amour des autres, et qui met en avant une communauté LGBTQIA+ et des thèmes souvent relégués au second plan à la télévision française.

La plus grande compétition de drag queens au monde arrive en France, RuPaul's Drag Race, lancé il y a déjà douze ans aux États-Unis et qui triomphe depuis dans de nombreux pays. Nicky Doll, la plus célèbre et internationale des drag queens françaises, enfile les talons de RuPaul et s'installe aux commandes de Drag Race France, pour une première saison événement.

L'émission va visibiliser un art encore très peu connu du Français moyen, qui a une vision très transformiste héritée du cabaret de Michou.

« En 2022 et surtout ici en France, on vit très bien avec le VIH, les traitements sont de plus en plus efficaces, mais la sérophobie comme la transphobie, homophobie et tout type de discrimination continue à tuer des gens actuellement. »

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Les drag queen à la télévision
Ils sont de véritables artistes.
Stigmatisation des personnes queers.
Ton sensationnaliste.
Certains candidats sont racistes.
Vers une déstigmatisation de ces personnes?
"Les Effronté-e-s"
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Drag Queen et RN

La mort nous attend

Ruby on the nail.

« Le RN c'est un danger qui nous pend au nez ». Candidate de la saison 3 de Drag Race France, la Drag Queen Ruby on the nail. (La Marseillaise)

Née à Marseille, Ruby commence son parcours dans le drag en 2017 à Paris. Elle trouve dans cet art une façon d'exprimer sa féminité. (France TV).

Violet Chachki - Gagnante de la saison 7 de « RuPaul's Drag Race », la drag-queen de 32 ans devenue une star a son point de vue sur l'émission française. (Yahoo).

07 24

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JO et femmes

Piche, Nicky Doll, Paloma

Drag queens.

Gogo Palmer 

L'Humanité

Les trois drag-queens Nicky DollPaloma et Piche sont venus animer à leur manière la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. (Le Parisien).

Maud Le Pladec, directrice de la danse de la cérémonie, avait réuni les drag queens PicheNicky Doll et Paloma, le danseur Germain Louvet. (Sceneweb)

Jeux olympiques 2024 : baiser entre deux hommes, drag-queens.

Nicky DollPaloma et Piche, reconnaissable à sa barbe blonde. (Sud Ouest).

Nicky DollPaloma et Piche, accompagnées de Giselle Palmer et Barbara Butch, participent à la cérémonie d'ouverture des JO 2024 à Paris. (Wikipédia).

Nicky DollPalomaPiche, Kam Hugh & Daphné Bürki triomphantes à la cérémonie d'ouverture des JO 2024. (Drag race France).

 08 24

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