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mercredi 16 novembre 2022

Pierre Assouline - Paul Durand-Ruel, le marchand des impressionnistes.

 

Pierre Assouline

Grâces lui soient rendues.

Paul Durand-Ruel, le marchand des impressionnistes.

Editions Plon.

2002

 


« Grâces lui soient rendues » est une expression de Clémenceau qui était dreyfusard, contrairement à Durand-Ruel (p 354).

Son père a été vendeur en papeterie, puis vendeur de tableaux. Paul s’émancipe du goût familial. Il porte sa première admiration artistique sur l’œuvre de Delacroix (p 69).

Paul Durand-Ruel, royaliste, a été le créateur de « la révolution du regard ». Cherchez ici la contradiction (p 41). Il s’engage, jeune homme, à faire aimer les artistes qu’il aime (p 68). Mécène commerçant, c’est lui qui dictera son goût au public (p 319).

Il défendait ses propres intérêts et avait la peinture pour religion (p 329). Audacieux, il flaire la nouveauté et a du goût pour la qualité (p 97). Il change de lieu de galerie, plus vaste, rue Laffitte, ce qui lui permet d’y exposer des tableaux de plus grande taille (p  102).

Joueur (p 35), comme avec la roulette russe, il a pensé au suicide (p 209).  Doté d’une folie intérieure, il pouvait aller jusqu’à la faillite (p 121). Il était intransigeant, résolu et déterminé (p 166).

Le public se détourne des œuvres des Impressionnistes ? Il les vend à des collectionneurs (p 196).

Puisque l’Etat a failli avec l’art contemporain, Durand-Ruel s’est engouffré dans le marché de l’art (p 306).

Elisabeth Vigée Le Brun a eu du mal à être reçue à l’Académie de peinture. Est-ce parce que son mari était un marchand de tableaux ? (p 37).

Eugène Delacroix, en 1850, est l’objet d’une rumeur persistante. On le nomme le fils naturel de Talleyrand* (p 65).

Jeanne de Tourbey** a été la scandaleuse maîtresse de Khalil-Bey, le propriétaire de « l’Origine du monde » de Courbet (p 96).

Lola Montes****, une aventurière irlandaise, eut pour amant Louis 1er de Bavière (p 10).

Mary Cassatt, originaire de Pittsburgh (p 258), décide de peindre en voyant des œuvres de Degas chez Paul Durand-Ruel (p 168). Il la subventionne chaque mois à partir de 1880 (p 203). Elle a travaillé avec Renoir en Bretagne (p 258). Elle devient la conseillère pour élaborer la collection de peintures des Havemeyer****, le roi du sucre (p 273), aux USA (p 259). Havemeyer entre en concurrence artistiquement avec Camondo (p 323).

Après l’installation fructueuse de Paul Durand-Ruel aux Etats-Unis, les relations entre Mary et Paul deviennent conflictuelles. Elle critique son côté bigot et ses quatre enfants (p 334). Elle lui reproche de ne pas vouloir vendre ses oeuvres en France, lui qui préférait les vendre aux USA (p 361). Elle se débarrasse d’un portrait en le confiant à Vollard. C’était une extrême provocation quand on sait que Durand-Ruel exigeait d’être le seul marchand d’un artiste (p 362). Elle n’aimait pas la poigne de fer de Durand-Ruel (p 367).

Mary, célibataire, est décrite par un auteur américain nommé YRB comme une artiste qui produit des œuvres « qui sont ses enfants », contrairement aux femmes qui font de la peinture conventionnelle ! (p 289).

Après le décès du second fils de Paul Durand-Ruel, Mary essaie de le consoler dans sa propriété dans l’Oise (p 308).

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*

Talleyrand suivait et surveillait, de loin, la carrière de son fils naturel.

Wukali.

**

Marie-Anne Detourbay, dite Mademoiselle Jeanne de Tourbey et par son mariage comtesse de Loynes, née le 18 janvier 1837 à Reims et morte le 15 janvier 1908 à Paris, est une demi-mondaine et salonnière.

Elle est née  de père inconnu et d'une mère ouvrière à Reims. 

En sortant de chez la princesse Mathilde, Flaubert emmène les Goncourt chez Jeanne de Tourbey.

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Lola Montez · 17 février 1821 et morte à New York (États-Unis) le · 17 janvier 1861, est une danseuse exotique, actrice et courtisane d'origine irlandaise.

Au XIXe siècle, Lola Montès est une femme adulée, maîtresse de Liszt et du roi Louis 1er de Bavière.

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Henry Osborne Havemeyer, né le 18 octobre 1847 à New York et mort le 4 décembre 1907 à Commack, fut un entrepreneur américain qui fonda la société American Sugar Refining Company en 1891. Après avoir été nommé vice-président de la société, il en devint plus tard le président

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Avignon 2025.

Pièce de théâtre sur la famille de Paul Durand Ruel.

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2019/01/jean-dormesson-de-lacademie-francaise

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samedi 14 mai 2022

Souvenirs d’un marchand de tableaux. Ambroise Vollard.

Souvenirs d’un marchand de tableaux.

Ambroise Vollard.

Editions Nouveau Monde – 2021

 


Paul Cézanne

1839 - 1906 

Portrait d'Ambroise Vollard 

1866 - 1939

1899

Huile sur toile.

Petit Palais 

Paris 

Après 115 séances de poses matinales. Vollard avait pris en main le destin commercial de Cézanne.


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Pour lui, il ne peut expliquer comment s’effectue une bonne vente. Il pense à une loterie et à des forces souterraines qui interagissent (p 458).

Il considère que 1890 était une époque « bénie pour les collectionneurs ». Les tableaux s’achetaient une bouchée de pain et se revendaient avec un profit intéressant (p 35). Il a ainsi pu acquérir des tableaux de génies à bas prix (p 351). Un commissaire priseur a accepté que Vollard ne paie que trois cents francs sur les neuf cents demandés pour cinq tableaux de Cézanne (p 40).

 

Paul Cézanne :

Il prenait des fleurs en papier comme modèle pour ses tableaux, car elles ne fanaient pas (p 13). Cézanne critiquait la peinture de Vincent van Gogh en disant d’elle que c’était une peinture de fou (p 38). Edouard Manet voyait Cézanne en « mal embouché » (p 68).

Ambroise Vollard écrit son premier livre en 1914 : « Paul Cézanne ». Ce fut un succès.

Le père de Cézanne était réfractaire à l’art, tandis que sa mère a été son soutien dans sa vocation (p 336).

 

 

Edouard Manet :

Cézanne le voyait comme « un homme du monde » (p 68). Renoir pensait que le noir de Manet était « la reine des couleurs ». Degas pensait que Manet avait enfin abandonné « son jus de pruneau » (p 94).

 

Edgar Degas :

Il prenait des chevaux de bois pour modèle pour ses tableaux (p 44). Il asse ses vacances à Saint-Valéry-sur-Somme, chez les Braquaval (p 92). Il illustrera deux livres édités par Ambroise Vollard : « La Maison Tellier » de Maupassant et « les « Mimes des courtisanes » de Lucien (p 329).

 

Vincent van Gogh :

Ambroise Vollard donne son explication sur la coupe de l’oreille. « Après avoir passé l’après-midi chez les prostituées, il lut un passage de la Bible qui dit qu’il faut couper et jeter au eu un organe qui « est une occasion de scandale ».  Mais il ne la jeta pas au feu. Il la porta aux demoiselles vues l’après-midi.

Pour Renoir, l’art de van Gogh est supérieur à celui de Jean-François Millet (p 87).

 

Albert André :

Degas aimait ses fonds joliment nuancés (p 119).

 

Vollard lisant aux Collettes par Albert André

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Raoul Dufy :

On apprend qu’il a expérimenté plusieurs fois une maison close à Marseille, le « salon d’Aline », pour illustrer un livre (p 327).

 

M. de Camondo :

Ambroise Vollard décèle l’étranger « dans ses manières exagérément parisiennes ».

Dans son magasin, M. de Camondo introduit Sa Majesté Milan, ex-roi de Serbie, qui voulait tout savoir sur l’art nouveau et acheter des tableaux. S’ensuit toute une histoire autour de l’achat d’un tableau de Henry de Groux intitulé « Mort aux vaches » prenant pour cible les rois (p 135).

 

Marc Chagall :

Ambroise Vollard a aussi édité des livres, dont un « Les Fables «  de La Fontaine. Il demanda au peintre russe de l’illustrer car La Fontaine avait trouvé l’inspiration dans des sources orientales. Chagall était le mieux pour traduire ce « prestigieux Orient » (p 331).

 

Pierre-Auguste Renoir

1841 - 1919

Ambroise Vollard au foulard rouge

Vers 1899

Huile sur toile.

Petit Palais

Paris 


Aristide Maillol :

C’est Ambroise Vollard qui lui propose de faire le premier bronze à partir d’une statue en bois réalisée par l’artiste (p 316). Maillol illustre les « Folastries » de Ronsard*. Il disait du livre « qu’on pouvait le mettre dans sa poche » (= l’ancêtre du Livre de Poche, NDLR) (p 332).

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Pierre-Auguste Renoir 
1841 - 1919
Le parapluie 
1881 - 1886 
The National Gallery - Londres.
Il commence à pleuvoir dans un parc parisien animé. La foule part dans tous les sens, mais une jeune fille et une femme portant une boîte à chapeau nous l'indiquent. C'est l'un de ses derniers tableaux décrivant la vie moderne, avant de repartir vers les tableaux de paysages, de nus et de portraits.
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Le Havre 

Abbaye de Graville 

Petites tables et grand couvert 

Tables de la Renaissance 

Montaigne et Ronsard conseillent une alimentation pauvre en viandes. Ils n'ont pas écrit qu'il ne fallait plus en manger, NDLR.

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Pierre Bonnard 

1867 - 1947

Portrait d'Ambroise Vollard au chat 

Vers 1924 

Huile sur toile.

Petit Palais 

Paris

Son attitude montre une certaine somnolence connue par ceux et celles qui l'ont côtoyé.

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