Aux USA et en France : "T'as les moyens. T'auras tout. T'as pas les moyens? T'auras rien." "Tu veux mourir de mort violente? Tu te fais contrôler par la police." Le sexe n'est pas un "travail". Soutien aux Palestinien-nes , aux Libanais-es, aux Iranien-nes. En 1832, Jeanne DEROIN disait : "Plutôt le célibat, que l'esclavage (NDLR : du mariage)". En 2024, 1 adulte français-e sur 3 est célibataire. 617 530 vues. Google attaque mon blog en supprimant des articles. Je vais sur Qwant maintenant.
Fait pression sur ses victimes pour les faire taire.
Mains baladeuses. Baisers forcés. Projection de liquides corporels.
Consentement ? Non.
Puni? Non.
Programmation ? Femmes en danger.
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Vicelow.
Ndlr: Vicehigh, le contraire ?
Condamné pour violences conjugales.
Harcèlement et agressions sexuelles sur les danseuses.
Sexiste, homophobe, lesbophobe.
Programmation ? Outrage aux victimes.
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Tif.
Il fait pression sur ses victimes de viols et d'agressions sexuelles.
Une de ses ex serait revancharde.
Plusieurs témoignages de femmes.
Programmation ? Pas de tapis rouge à un homme accusé de viols.
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Kalash.
Ingrid Littré, ex femme.
Violences conjugales.
"Sa vérité". Livre témoignage.
Violences physiques, verbales, cyber harcèlement.
A accusé Ingrid de diffamation pour la faire taire.
Programmation ? Pas de tapis rouge à un homme accusé de violences.
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Bruxelles :
Le Samusocial contraint de refuser l’accueil à des femmes victimes de violences conjugales.
Le Samusocial est forcé de refuser l’accueil à des femmes victimes de violences conjugales avec enfants, a regretté mardi l’ASBL dans un communiqué.
(…) L’ASBL redoute également une recrudescence du nombre d’hommes, de femmes et aussi de familles avec enfants contraints de dormir dehors, l’hiver approchant.
Une victime avec 55 jours d'ITT bénéficie de droits spécifiques, notamment une indemnisation pour préjudices physiques et psychologiques, et peut engager une procédure civile avec l'aide d'un avocat spécialisé. (Umvie).
Ndlr: je n'ai rien trouvé sur Internet.
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VSS
Fête de l'Huma
Mathilde
Conseil
« Aller vérifier sur Google la réputation des artistes programmés ».
Il est conseillé de vérifier la réputation des artistes programmés sur des plateformes comme Google pour s'assurer de leur qualité et de leur adéquation avec vos attentes musicales et culturelles.
NousToutes.
Kalash.
Tif.
Vicelow.
Zamdane.
Déprogrammation immédiate.
Fin de l'impunité des agresseurs.
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Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : un collectif Nous toutes voit le jour à Mâcon.
Un comité local du collectif féministe vient d’être créé à Mâcon. Leurs membres souhaitent sensibiliser la population contre les violences sexistes et sexuelles et lancer localement le dispositif Angela, un réseau de lieux sûrs (commerce, bars, restaurants) pour les victimes de harcèlement de rue.
Avec Alain Hayot et la commission nationale
culture du PCf, avec Pierre Dharréville, nous avons décidé d’organiser une
journée de soutien pour « l’Humanité ».
Marie-José Sirach
Un grand nombre de départ de journalistes va
avoir des conséquences importantes pour le journal. La rédaction est mobilisée,
fragilisée, mais elle reste debout. Depuis ces derniers mois, nous vivons dans
l’incertitude. Avec le désir, la rage au cœur et au ventre, nous souhaitons
poursuivre cette belle aventure qu’est le journal. Tous les jours, c’est un
miracle que le journal sorte. Il est intéressant, il est bien fait avec du cœur
à l’ouvrage. Ce journal a la particularité de tenir, de poursuivre son chemin grâce
à la solidarité active de ses lecteurs.
Marie-José Sirach
A Radio France, plusieurs centaines d’emplois
sont menacés (entre 350 et 380). Canal Plus, ça vient de tomber (entre 300 et
500 emplois). Ca ressemble à un plan social qui ne dirait pas son nom. La
presse est un des piliers fondamentaux de la démocratie. Si la presse prend des
coups, si l’Etat faiblit, si les pouvoirs publics ne prennent pas leur
responsabilité, c’est la démocratie qui vacille.
Jean-Louis Martinelli lit
Michel Boué
HAUTE
COUTURE LE DÉFILÉ YVES SAINT LAURENT À LA FÊTE DE L'HUMA
Mardi, 8
Janvier, 2002
Lors de l'édition 1988 de la Fête de l'Humanité, le public de La
Courneuve découvrait, émerveillé, les créations du grand couturier Yves Saint
Laurent. Un défilé organisé sur l'initiative de notre collaborateur Michel
Boué. Voici le compte rendu qu'il en donnait dans nos colonnes.
Yves Saint-Laurent
Paris
Champs-Elysées
La grâce et les larmes
Le triomphe populaire des modèles du couturier vendredi soir, est une
grande première culturelle.
On parle de cinquante mille admirateurs...
Un jour de rêve. Dès l'aube, on scrute le ciel, on consulte la météo.
Nuageux sans pluie. Ouf ! Une ondée annulerait forcément le défilé des pièces
de collection que sont les modèles de haute couture. Et un climat dissuasif
ravirait les méchantes langues qui rêvent d'un bide pour cette grande première
: l'art de la mode à la Fête des communistes.
10 heures du matin, départ survolté depuis le luxueux siège d'YSL. Au
numéro 5 de l'avenue Marceau, on est sur le pied de guerre. Deux bus démarrent.
· bord, cent participants griffés YSL : quarante mannequins, habilleuses,
coiffeurs, encadrement. Un voyage exotique pour nos belles, les tops models les
plus recherchées du monde qui vont croiser à l'arrivée les Garçons Bouchers en
répétition. Le choc des mondes.
Trois heures de répétition, en tenue, sous la baguette exigeante de
Claude Licard. " Pas de défilé au rabais, a prévenu Pierre Bergé. Ce doit
être plus parfait que jamais. " Les camarades des chantiers alentours
rappliquent, écarquillent les yeux et applaudissent. Déjà. Bon signe.
· 16 heures, pique-nique. Puis balade parmi les stands, avant la
réception offerte par l'Humanité à la maison de couture. Mme Saint Laurent mère
en est, mais pas Yves, absent hélas. 20 heures : les " filles ", déjà
gâtées par la nature, sont entre les mains des maquilleurs qui en feront de hiératiques
déesses. Le général en chef Bergé passe les troupes en revue. L'heure H
approche et l'anxiété monte. Viendront-ils ? Aimeront-ils ?
· 20 h 45, une chape de glace nous tombe dessus. La pelouse est déserte
alors que déjà les invités s'entassent dans le pré carré au pied de la scène.
C'est qu'on est vendredi, les travailleurs ont gagné au dernier moment
La Courneuve. Et le miracle a lieu : Francis Crémieux fait les présentations.
En un quart d'heure, la pelouse est noire de monde : cinquante mille personnes
disent des dépêches. Serait-ce moins, c'est déjà considérable. Mais qu'en
diront-ils ?
Nuit noire. Décor noir. Mannequin noir. Tailleur, pantalon noir. Une
reine africaine descend l'escalier : c'est parti ! C'est parti pour cinquante
minutes d'enchantement mémorable. Dans l'idéale douceur du soir, cent
trente-cinq merveilles vont nous époustoufler : alternance des séries noires et
des festivals de couleurs ; d'hiver et d'été ; de jour et de soirée ; de motifs
cubistes et de fauves. L'ensemble est d'une majesté grandiose, d'une rigueur de
mouvement parfaite, d'une grâce saisissante. Une sorte d'apesanteur semble
baigner les passages. Une irréelle lenteur. Entre les tableaux, un silence
tendu révèle un public suspendu à la prochaine apparition.
Au début, la foule semble frappée de stupeur. Et puis commencent à
monter les bravos. " Extraordinaire, lance Pierre Bergé, ils préfèrent
exactement les meilleurs modèles. " L'instinct de l'élégance. " Les
mannequins n'ont jamais aussi bien défilé ", constate Christophe Girard.
Tendues au départ, elles vont vite comprendre. Comprendre que ce public,
innombrable, a lui aussi compris. Compris que la couture est une peinture et
une sculpture ; qu'un mannequin n'est pas une femme objet, mais que son métier
est de magnifier sa robe en la faisant bouger sur le corps ; que Saint Laurent
est un artiste à part entière et non un marchand de vêtements chers pour femmes
riches ; qu'il est venu voir et non acheter. " Ce soir, dit une fille,
j'ai l'impression que toute cette beauté est pour nous. " Elle a tout
pigé. Ils ont tous pigé, l'esprit dans lequel l'Huma a conçu cet événement
politique d'une certaine façon, finalement. C'est aussi un hommage aux
ouvrières de la haute couture avec qui nous avons fait un débat hier sur la Fête
(on en reparlera).
On lit sur les visages un ravissement presque incrédule. Des gens
pleurent. En coulisses, les salves de vivats sidèrent Frank et Robert, les deux
assistants de Saint Laurent qui mettent la dernière touche (le petit rien qui
fait tout le chic de la maison) au tableau du maître. Et quand, à la fin, la
traditionnelle mariée surgit du néant dans son fourreau blanc empesé de
colombes, le parterre se lève pour une ovation triomphale. Les mannequins
quittent la scène à regret, bouleversées. Le clan Saint Laurent est aux anges.
Des rappels tambourinent. En vain. C'est déjà fini.
Un rêve est passé vendredi par La Courneuve, il s'y était arrêté. Merci
Monsieur Saint Laurent.
Michel Boué
Jean-Pierre
Léonardini parle de Michel Boué.
Il
écrit des chroniques théâtrales dans l’Humanité.
Il a écrit un livre « Qu’ils crèvent les
critiques » qui a été PRIX DE LA CRITIQUE 2018,pour le Meilleur livre sur le théâtre.
Michel Boué venait du « front homosexuel
hohenzollern » *, et il était communiste. Il a été adopté et plébiscité
par la rédaction. Il avait un grand talent. Il a écrit un très beau livre
« Le roman de la robe ». Il y racontait son aventure avec la haute
couture. Avec Claude Cabanes, le rédacteur en chef de l’époque, ils avaient
décidé qu’il y aurait une rubrique mode dans « L’Humanité ». Ce qui
n’allait pas soi. Le journal était un organe de lutes des ouvriers et d’émancipation
des travailleurs. Le travail de la mode est le travail de la beauté. Maurice
Thorez, après la Libération, défend la haute couture et les articles de Paris.
Jean-Pierre
Léonardini et le travail sur l’intelligence de « L’Humanité »
Ce
travail de réflexion sur l’intelligence, sur la culture et la raison, est une
des raisons d’être du journal de Jaurès. Il a commencé avec tout ce qu’il y
avait de grands intellectuels. Ca va d’Anatole France à Léon Tolstoï. J’ai
commencé à être le plus jeune dans ce journal. Et je suis le plus vieux
aujourd’hui. Je parle en qualité de doyen vénérable. Si ma voix tremble, c’st
d’émotion.
Jean-Pierre
Léonardini et les intermittents.
On
ne demande plus aux journalistes de « L’Humanité » d’être encartés,
mais d’avoir de la sincérité. C’est depuis 1993. Avant, nous étions tous des
permanents du parti. C’était un acte volontaire. Je pense que l’on ne s’engage
pas mais qu’on « adhère ». On « colle ». Et on ne peut pas
se décoller. L’année de la lutte des intermittents (2014), nous étions en plein
dans la critique sociale et politique. Nous avions passé deux ou trois heures
avec une intermittente pour nous expliquer toutes les subtilités techniques et
administratives. On a pris des notes (ils étaient deux journalistes, NDLR). En
rentrant on a essayé de retranscrire la plupart de ses propos parce qu’on
n’avait pas tout compris.
Julie Brochen lit Muriel Steinmetz
MAGUY
MARIN : UN LION D’OR POUR UNE ARTISTE INSOUMISE
Lundi, 27
Juin, 2016
Après Pina Bausch et Anne Teresa De Keersmaeker, la chorégraphe
française a été distinguée à Venise, où elle nous a accordé un entretien.
Venise, envoyée spéciale.
Le 18 juin, date historique s’il en est, Maguy Marin a
reçu de Virgilio Sieni, directeur artistique de la Biennale internationale de
danse de Venise, la récompense suprême qu’elle a aussitôt dédiée à sa mère,
Louisa, et à sa fille, Louise. Elle s’est également réclamée de Pasolini. Elle
est arrivée en train de Montpellier parce qu’elle redoute l’avion et nous a
reçus dans son hôtel dès son arrivée.
Un
lion d’or, c’est impressionnant…
Maguy Marin :
Je suis reconnaissante envers Virgilio Sieni d’avoir pensé à moi. Le lion d’or
récompense un parcours et une vie dédiée à la danse. Cela signifie aussi que
l’on n’a plus 20 ans. On mesure la somme de ce que l’on a accompli. On
pense aussi à ceux grâce à qui cela fut possible. Je reçois donc ce prix en mon
nom mais je mesure aussi combien mon parcours n’aurait pas été le même sans de
multiples rencontres.
Vous
avez toujours pensé que la danse, le théâtre et l’art en général ne sont jamais
coupés de la réalité sociale. Dans ces moments durs que traverse aujourd’hui la
France, le pensez-vous plus que jamais ?
Maguy Marin Oui,
évidemment. Nous sommes dans une situation vraiment très difficile.
Personnellement, il me semble que quelque chose est arrivé à saturation et que
du nouveau dans le champ politique commence à émerger, comme Nuit debout. Il va
falloir songer à « organiser notre pessimisme », comme disait Walter Benjamin.
Au lieu de s’attarder dans l’impuissance d’agir, il nous faut envisager de
coopérer, même de manière locale, pour contrer les dégâts monstrueux du
néolibéralisme. Je ne pense pas à une révolution mais à des actes posés de
résistance. Il y a déjà eu dans notre histoire des gens qui ont lutté contre de
telles machines infernales. Je pense notamment à mes parents, à tous ceux qui
ont résisté durant la guerre. Même dans leur façon d’être, dans leur travail au
quotidien, dans leur rapport avec l’autre au sein du couple, certaines
personnes, au lieu de penser à se sauver elles-mêmes, ont sauvegardé une
certaine idée de l’humain. Ce sont des exemples. J’arrive à un âge où je pense
aussi beaucoup à transmettre à des jeunes gens.
Vous
aviez choisi en 2010 de quitter la direction du centre chorégraphique national
(CCN) de Rillieux-la-Pape…
Maguy Marin En
effet. Personne ne m’avait demandé de partir. Il s’agissait d’un choix conscient
et responsable.
Cela
vous a-t-il permis d’être plus libre encore maintenant ?
Maguy Marin La
différence est qu’avec moins de moyens financiers nous sommes moins nombreux,
et donc cela se passe mieux entre nous dans le travail. Lorsqu’on se trouve à la
tête d’une telle institution, un CCN, on a en main un lieu ressource et donc on
a affaire à des gens qui sont en demande matérielle. Désormais, c’est
différent. Ceux avec qui je travaille sont dans une position moins
hiérarchique. Nous sommes tous alors en demande. Cela oblige à une
collaboration permanente.
Avez-vous
le sentiment d’un désengagement officiel en France dans le domaine de la chose
artistique publique ?
Maguy Marin Absolument.
L’aide de l’État se dégrade et ce n’est pas d’aujourd’hui. Dès qu’on répond à
des choix censés émaner des électeurs, sous couvert de s’adresser en toute
simplicité au peuple, on tombe dans le populisme. Du coup, l’exigence
artistique ne peut pas être comprise et l’on nous taxe volontiers d’élitisme.
Il y a aussi que les noms des artistes les plus connus, chorégraphes, metteurs
en scène, plasticiens, ne servent plus que de vitrine. Chez eux, la question de
l’art ne se pose plus vraiment. Ils ne sont plus qu’admirés. Il est une autre
possibilité, le partage convivial et social de la culture, par exemple ce qu’il
se passe avec la Semaine du tango. Pourquoi pas ? C’est formidable, mais il y a
quand même un grand fossé entre toutes ces pratiques. Ne jamais oublier que
l’art crée aussi de la culture. En interrogeant les œuvres et ceux qui les
produisent ainsi que ceux qui les regardent, on travaille aussi le politique.
Or, il y a de moins en moins de lieux où cela s’effectue.
Qu’en
est-il, selon vous, de l’actuelle condition dite des intermittents ?
Maguy Marin :
Si le Medef n’est pas d’accord et si l’État cède là-dessus, on court à la
catastrophe. Ce soutien à la culture et à l’art est essentiel. Sinon, c’est le
fait du prince.
Les
honneurs pleuvent cette année, notamment à Dijon auprès des jeunes compagnies
de théâtre, à qui vous avez été donnée en exemple pour les formes modernes et
la conception de l’art aujourd’hui qui est la vôtre.
Maguy Marin C’est
l’âge aussi qui veut ça et le fait que j’ai perduré. C’est curieux tout de même
ces hommages rendus à un moment donné. Je ne crache pas dans la soupe. Je pense
au temps qui passe mais je me sens très ancrée dans mon présent. Ce qui
m’intéresse, je vous l’ai dit, c’est la transmission. L’invitation mérite la
peine, car elle permet de rencontrer des jeunes gens, de voir leur travail. On
s’inspire tous les uns des autres. Pour moi, ce fut Pina Bauch mais aussi
Giorgio Strehler, Tadeusz Kantor, Merce Cunningham et même Marcel Duchamp et
Giacometti. Tous ceux qui ont travaillé, écrit, laissé des œuvres. Cela
nourrit. Quand on est jeune et qu’on ne connaît pas encore grand-chose, c’est
chez ceux-là qu’on peut et qu’on doit puiser des forces. J’en ai cité plusieurs
car aucun d’eux n’est unique.
Parlons
de l’état des lieux de la danse contemporaine. Sommes-nous dans une période de
progression, de découverte, ou cela tourne-t-il un peu en rond ? Le goût des
formes nouvelles est-il présent ou déserte-t-il ?
Maguy Marin Je
ne vais pas voir beaucoup de danse. Ça m’a toujours un peu ennuyé (rires).
Kantor m’a mille fois plus touchée que maints spectacles de danse dite
contemporaine. Et j’en reviens toujours à Pina Bausch. Je me sens plus proche
de ce type de recherche. Cela fait longtemps que nous sommes dans une période
charnière. Il faut du temps à un mouvement artistique pour s’imposer. Les
éléments couvent de façon souterraine, se perdent, disparaissent avant
d’émerger. Il faut parfois attendre vingt ou trente ans. Il me semble qu’en ce
moment ça bouge et que ça va mûrir. Entre les années 1980, qui ont vu exploser
la nouvelle danse française, et aujourd’hui – depuis 1990 –, des
formes hybrides ont émergé entre musique et corps, théâtre et corps, arts
plastiques et corps, dispositifs et voix. Tout cela se côtoie beaucoup plus
qu’avant. Il y a un frottement fécond entre les disciplines. Je pense au
cirque, et notamment aux artistes de Trottola et à Bonaventure Gacon, qui sont
très contemporains tout en ne reniant pas l’héritage de la tradition avec
roulottes et caravanes. Ils inventent des formes neuves, sans doute parce
qu’ils ont rencontré du théâtre, comme celui du Radeau, de François Tanguy, et
de la danse. On a là une forme circassienne avec des poussées théâtrales,
musicales et chorégraphiques. Plus question de numéros de cirque.
Et
vous, où en êtes-vous maintenant ?
Maguy
Marin J’ai quitté le CCN de Rillieux-la-Pape il y a trois
ans avant de me rendre à Toulouse, ma ville natale, dans l’espoir d’y fonder un
espace pour la danse. Cela n’a pas eu lieu. J’avais acquis une ancienne
menuiserie près de Lyon en 1997. J’en avais fait un lieu de résidence et de
formation pour les artistes baptisé Ramdam. Nous avons aujourd’hui décidé
d’investir cet espace avec ma compagnie de douze personnes. Nous avons pour
projet de l’agrandir, d’autant plus que trois compagnies s’associent à nous.
Prochaine création en 2017.
Maguy Marin
Chorégraphe
Entretien réalisé par Muriel Steinmetz
Laurent Eyraud-Chaume lit Jean-Emmanuel
Ducoin
LES
VERTIGES DU VENTOUX
Lundi, 22
Juillet, 2002
Le " géant de Provence " est devenu au cyclisme ce que
l'Himalaya est aux alpinistes. Bien plus qu'une simple montagne à gravir.
Mont Ventoux (Vaucluse),
envoyé spécial.
Un massif calcaire tondu comme un moine sur lequel le soleil s'appesantit.
De loin, d'où qu'on vienne, du nord, du sud ou d'ailleurs, on dirait un espace
lunaire paradisiaque qui vous tend les bras, offrande des dieux oubliés aux
hommes d'en bas. Mais de près, c'est un monde en réduction qui crée des
personnages à sa démesure. " J'ai plus souffert dans le Galibier, ou
l'Izoard. Mais qui s'en souvient ? ", déclara un jour Miguel Indurain. Le
mont Ventoux n'est ainsi ni plus raide, ni plus long, ni plus haut que bien
d'autres sommets dressés pour anéantir le plus courageux des cyclistes.
Il y a quelques années, Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour (1975
et 1977), confessait dans nos colonnes : " Je n'y ai pas de souvenir
particulier. Je dis ça, mais de cette ascension de 1970, lors de mon premier
Tour, comme de celle de 1972, je peux presque jurer que j'ai gardé chaque mètre
en tête. " Le " mont chauve " impressionne les mémoires. Les
torture. Les éclaire. Dressé au-dessus de Carpentras, dans les odeurs de
garrigue et de sécheresse, le " géant de Provence " honore encore et toujours,
à chaque passage du Tour de France, le mode onirique et nostalgique.
" On y était. "
" Nous l'avons gravi, si, même que je me suis arrêté quatre fois.
"
" C'était avec l'Aronde, en quelle année déjà ? "
Livres d'images mémoire à destination des peuples, à feuilleter en
famille - celle du vélo et les autres. Entre le village de Bédoin, hissé à une
centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, et le sommet à 1 909 mètres,
22 kilomètres d'ascension presque ininterrompue avec des raidards à 14 % dans
la chaleur du flanc sud. " Le matin du Ventoux, c'est jamais un matin
comme les autres ", raconte Lucien Van Impe, vainqueur du Tour en 1976. Et
il ajoute, les yeux lumineux, lui le grimpeur originel : " C'est un
mélange de peur et d'envie. Le Ventoux est un mythe pour le participant du
Tour, et je ne sais pas pourquoi... "
De génération en génération, on se récite les mêmes histoires. Comment,
par le versant de Malaucène, celui où, sitôt passé la source de Notre-Dame du
Groseau, s'élèvent des rampes sans fin, ou par l'abrupt côté de Bédoin, celui
où la route se dresse brutalement au milieu d'une forêt artificielle avant de
se perdre dans les éboulis, des coureurs perdent la raison, leurs forces et
parfois la vie. On le dit. Et si, comme l'a écrit Roland Barthes, " le
Ventoux est un dieu du Mal auquel il faut sacrifier ", alors ce dieu
jalousé et aimé n'accepta jamais qu'on lui dispute son aura.
Elle vint pourtant tardivement sur les routes de la Grande Boucle. Le 22
juillet 1951 exactement. Ce jour-là, le mont renvoie Fausto Coppi en personne à
son humanité géniale. Dévasté par la mort de son frère, Serse, il mène une
course sinon fantomatique, du moins évasive, de l'autre côté du miroir. Et même
l'année d'après, alors qu'il s'est joué du Galibier avec l'aisance des
seigneurs, corps magnifique, c'est Jean Robic qui le prive des superlatifs et
d'une légende dont il ne souffrira pas.
Le vent souffle. L'angoisse monte en dedans quand commence à serpenter
la route, au milieu de quelques pins. C'est dans l'un de ces virages d'ombre et
de lumière que Ferdi Kubler avait attaqué en 1955. " · côté de lui,
Geminiani lui a dit : "Attention, Ferdinand, le Ventoux n'est pas un col
comme les autres", conte Raymond Poulidor. Kubler lui a répondu : "Ferdi
n'est pas non plus un coureur comme les autres !" Quelques kilomètres plus
haut, le Zurichois franchit la crête et c'est dans la descente qu'il perd pied.
" Il a posé son vélo, il hennissait et s'insultait tout seul. " Le
soir, en Avignon, après avoir abandonné le Tour et mis fin à sa carrière, le
coureur délirait encore dans son lit et hurlait devant ses proches :
"Ferdi, il est trop vieux. Il a mal. Ferdi s'est tué ! Ferdi s'est tué
dans le Ventoux !" "
" J'y ai emmené mon fils avec la R 16. Fallait qu'il voit ça une
fois dans sa vie. C'était sous Giscard, je crois... "
" Moi, j'ai vu Indurain s'y envoler comme un ange et laisser Eros
Poli franchir le sommet en tête, puis gagner à Carpentras. "
" Moi, je n'y ai vu qu'une stèle avec "Tom Simpson"
marqué dessus. "
1967. Le 13 juillet, 13e étape. Là où les arbres disparaissent, là où le
Ventoux ressemble à la Lune, bien après Chalet-Reynard, il n'est plus que
désert de caillasse illuminée par une blancheur chaude. Roger Pingeon grimpait
avec un groupe en tête sans savoir qu'il serait vainqueur à Paris quelques
jours plus tard. Ce sont ces derniers kilomètres, ceux qui répondent par la
violence à la violence des hommes, qui ont tué l'Anglais Tom Simpson. L'immense
journaliste Pierre Chany l'a écrit : " Simpson monte au ralenti, le regard
perdu, la tête inclinée sur l'épaule droite selon une attitude qui lui est
familière. " La chaleur conjuguée aux produits dopants vont précipiter un
collapsus cardiaque qui le jette à terre. Chany : " Deux à trois cents
personnes forment un cercle, ignorant sans doute qu'un homme est en train de
mourir. Sur la route, une trentaine de coureurs attardés passent sans un
regard, trop préoccupés par leur propre souffrance. " Point final.
" Devant la stèle, j'ai vu de drôles de boyaux recroquevillés,
laissés par des cyclotouristes. "
" Certains y déposent des abricots séchés. "
" On dit que Jacques Anquetil y a pleuré, longuement. Mais c'était
Anquetil. "
Pour Raphaël Geminiani, " volonté et maîtrise de soi " sont les
deux seules armes pour " gravir la bête ". " C'était mon col
fétiche, explique-t-il. Bobet et moi, on partait du principe que si c'était dur
pour nous, c'était encore plus dur pour les autres. " L'homme sait de quoi
il parle, pour l'avoir toujours à peu près dompté, en 1951 comme en 1952, ou en
1955, et en 1958, année où il prit le maillot jaune au terme d'un
contre-la-montre de légende remporté par Charly Gaul. " Bien sûr,
poursuit-il, le Ventoux par Bédoin, c'est terrible car dans les huit premiers
kilomètres, on se sent comme un poisson hors de l'eau. Une fois qu'on quitte le
bois, on se dit : ouf ! ça va mieux... sauf qu'au sommet le soleil du Vaucluse
brûle tout ce qui se présente. "
Et que peut en dire Eddy Merckx ? 1970 encore : le " cannibale
" s'écroule sitôt la ligne franchie. Comme une vengeance. Le plus beau
palmarès de l'histoire de la petite reine avait oublié qu'on ne peut s'octroyer
une chose inestimable sans en payer le prix. Victoire, mais plus de souffle
pour le Belge. Il chute de l'estrade. Se relève. On le place sous une tente à
oxygène, tout comme son dauphin Martin Van Den Bossche. Les statisticiens
diront qu'il tournait les jambes trop vite : 74-75 tours par minute (que dire
d'Armstrong, alors ?). Les mystiques diront, moins modestes, que le Géant,
humilié par cette jeunesse arrogante, s'était rebellé. " Le feu, j'avais
le feu dans la poitrine ", pleurera longtemps Merckx, comme s'il fallait
que ce souvenir-là et nul autre hante ses sommeils. Et Thévenet de témoigner : "
Moi, j'étais cinquième, c'était ma plus belle place depuis le départ et je
m'étais donné à bloc. J'étais sans voix, sans respiration. Moi aussi, je
n'aurais pas dit non au masque, mais c'est lui qui a tout eu. "
" Mon grand-père a voulu monter avec la Traction : le moteur a
explosé à six bornes du sommet. "
" J'ai vu des plantes qu'on ne trouve qu'au Groenland. Enfin, il
paraît. "
" Au début du printemps, la route lisse est bordée de pylônes jaune
et rouge encore couverts de résidus neigeux. "
Et tout là-haut, alors, qu'y voit-on ? Et pourquoi ? Et qu'y ont vu les
Jean Robic, Louison Bobet, Raymond Poulidor, Bernard Thévenet, Jean-François
Bernard, Marco Pantani et tous les autres, lorsque, seuls, insolents et
miraculés, ils ont bénéficié de la clémence du mont ? Lorsqu'il affronta le
" géant de Provence " pour la première fois, Louison ne l'avait
jamais monté et disait : " Celui-là, il ne faut pas aller le voir ! "
Le Ventoux prend. Le Ventoux dispose. Peu importe le statut et les honneurs, le
rang et les victoires, là comme ailleurs rien ne remplace les soupirs d'effroi
des anonymes. Vertiges.
Jean-Emmanuel Ducoin
P. S. Ce n'est peut-être qu'une rumeur, mais à l'endroit même où la
stèle dédiée à Tom Simpson se dresse, on dit que le cour des coureurs
augmenterait soudainement de quelques pulsations. Les scientifiques cherchent
des explications.
Acte désespéré des grévistes quand la direction de Radio France refuse de les écouter.
12 19
----------------------------------------------------------
Patrick Le Hyaric explique les changements financiers pour l'Humanité qui a été sauvé par le tribunal. ---------------------- Lire aussi:
Ancien
journaliste à « La Marseillaise » et « L’Humanité »
Pierre
Dharréville
Responsable
national de la commission culture du PCF
07 19
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
« Je
rentrais de la guerre d’Algérie et je me suis retrouvé à la « Marseillaise ».
je n’étais même pas communiste. Je ne sais pas si j’étais de gauche. Mais je ne
pouvais pas souffrir cette sacrée guerre d’Algérie. Il y avait un type
formidable qui vient de mourir. Il s’appelait Georges Doman. Il avait été FTP
(Franc Tireur Partisan). « Veux-tu commencer à travailler sans être payé ? »
C’était en 1962. J’ai accepté.
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Avignon
avait un maire communiste en 1945 et 1946. Georges Pons était médecin de la
famille de Charles Sylvestre. On l’appelait le médecin des pauvres. Il avait
été résistant comme René Char. Avignon s’est joué avec cette trilogie :
Vilar, Pons, Char. Ils s’entendaient merveilleusement bien et savaient ce qu’ils
voulaient. A la Libération, ils voulaient faire renaître le pays. Pas seulement
au niveau de l’argent, mais aussi au niveau « des têtes ». En 1945, la France ne pouvait pas être la
France d’avant, celle de Vichy, celle de Laval. En même temps qu’une exposition
de Picasso* et de Braque, Vilar allait jouer dans le Palais « Meurtre dans
la cathédrale » de T. S. Eliot, un anglais.
C’est une pièce contre l’insoumission. Un archevêque résiste au roi. Il sera
tué en pleine cathédrale.
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*
Pablo Ruiz Picasso Visage aux mains
Céramique
1956
MUMA
Le Havre
Plat en pâte blanche et édité par Madoura à partir d'empreintes originales de l'artiste. Acheté en 157 par Reynold Arnould, c'est probablement la première céramique à entrer dans la collection publique française.
Pablo Picasso
Visage géométrique aux traits
Céramique
1956
MUMA
Le Havre
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Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Pour
le premier festival, Vilar a créé : « Richard II » de
Shaekespeare*, une pièce de Maurice Clavel « La terrasse de Midi », et
une pièce très difficile de Paul Claudel : « Tobie et Sara ». Il
mettait la barre haute. Ils n’allaient pas jouer « Mireille » dans le
Palais des Papes. Ca a été une réussite au niveau de l’écho, de la presse parisienne.
Mais financièrement, ça a été un désastre. La mairie d’Avignon a dû rajouter
700 000 F aux 300 000 F déjà votés.
*
ROMEO ET JULIETTE-BALLET BOLSHOI 2013
JULIETTE: Anna Nikulina
ROMEO: Alexander Volchkov
COREOGRAFIA: : Yuri Grigorovich
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Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice
président de l’association.
Barbentane
Qu’est-ce
qu’on peut faire et pas seulement secteur par secteur ? C’est agir sur l’état
d’esprit général dans la société. Cette année, un petit signal s’est allumé au
festival d’Avignon. Olivier Py et Philippe Martinez (CGT) ont invité 300
personnes du monde travail, des salariés, des chômeurs, des précaires, des
sans-papiers. Ils sont invités à assister à des spectacles, à rencontrer des
artistes, à discuter entre eux. C’est un retour aux origines du festival
d’Avignon. Vilar ne voulait pas s’en tenir au public qu’il avait bien connu à
Paris. Il avait envie de sortir de la « bonbonnière ». Il voulait
créer quelque chose de beaucoup plus ouvert. Il avait la cour d’honneur, le
ciel, les étoiles. Ca ne pouvait pas réussir si, avec son équipe, ils
fonctionnaient en vase clos. Les Comités d’entreprise ont joué un très grand
rôle. Il a dit à la fin de sa vie que sans les comités d’entreprises et les
syndicats, il ne pourrait plus assumer sa fonction.
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice
président de l’association.
Barbentane
Vilar
savait que c’était fragile. Ca renvoyait aussi quelque chose au monde du
travail. A Chaillot et à Avignon, 1 000 personnes venaient grâce aux
comités d’entreprises. Martinez (CGT), Mailly (FO) et Régis Debré se désolaient que les comités
d’entreprises se tournent vers la billetterie. « On a de l’argent et on va
acheter des billets à prix réduits. » Ca a transformé le monde du travail
en consommateur. Gérard Philipe* allait dans les cours de lycées, dans les lieux
de vacances du monde du travail.
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*
« Il doit
bien exister au monde quelque chose, un lieu qui ne soit pas un rapport de
force avec autrui ou soi-même. La tendresse, peut-être. »
Gérard Philipe
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Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice
président de l’association.
Barbentane
Gérard
Philipe trouvait qu’il n’y avait pas assez d’ouvriers au festival d’Avignon.
Vilar trouvait « que c’était plus facile à dire qu’à faire. » Les
trois directeurs de théâtre (Avignon, Aix avec l’art lyrique, Marseille et le
festival des musiques), ont signé un texte commun paru dans Libération, il y a
2 ans, disantqu’ils avaient un
problème. Le public ne se variait plus. Il était trop homogène. La limite a été
atteinte.
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice
président de l’association.
Barbentane
L’art
lyrique, le théâtre, la musique ne sont pas faits que pour une partie de la
population qui a l’habitude d’aller dans ces structures. La société peut-elle
se contenter d’avoir une partie d’elle-même qui a accès à cette culture et
de laisser le reste sur la touche? Ceux qui sont sur la touche regardent la
télévision. Tout n’est pas méprisable mais c’est souvent lamentable du point de
vue culturel. Sur France 2, à 13h, vous avez 45 secondes sur les migrants qui
se noient en Méditerranée, ou sur une usine qui ferme, et vous avec un quart
d’heure sur la consommation. A quoi ça habitue les gens et les enfants?
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Il y
a des attentes profondes dans la société qui se sont exprimées de façon
inattendue avec le mouvement des Gilet-e-s Jaunes. On nous présente la
contradiction de la société avec le peuple inculte d’un côté et de l’autre, les
élites cultivées. C’est une vision tronquée de la réalité. Il y a des
cloisonnements et des divisions qui font beaucoup de mal. On a besoin de
réapprendre à lire le monde et la culture est décisive pour cela. Je pense
qu’un théâtre est un lieu important pour une ville. On s’y retrouve, on se
rencontre, on y prend du plaisir, et on s’interroge aussi.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
C’est
une des « vertus » de la culture. Ce n’est pas un supplément d’âme.
Sinon, la partie est perdue. Il faut dépasser le débat sur l’accès à la
culture. A Port-de-Bouc, le théâtre sort de ses murs. Les artistes
s’interrogent sur la manière dont leur œuvre a de la portée. Avec de l’exigence
artistique, ils se demandent « Comment ce que je fais est vu, et interroge
un large public ? »
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
L’artiste
n’a pas toutes les clés pour rendre son œuvre visible. Il y a des métiers pour
ça et il faut travailler là-dessus dans les milieux culturels. Après l’accès,
il y a aussi la pratique. Il n’y a pas d’un côté, ceux et celles qui donnent et
de l’autre, ceux et celles qui reçoivent. Pourtant, il y a gens qui ont une
capacité particulière à exprimer des choses, à les représenter, à faire passer
des émotions, à poser des questions que nous n’arrivons pas à exprimer. Ils
doivent prendre plus de place dans l’espace public. Face à la désespérance,
cela peut ouvrir des portes. Des artistes se sont intéressé-e-s à ce que disait
le mouvement des Gilet-e-s Jaunes et à s’élever contre le mépris du pouvoir
politique et de ceux qui parlent dans les postes de télévision et de radios.
Les gens n’attendent pas de consommer plus.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Se
faire respecter. C’est une dimension de l‘ordre de la culture. On peut
apprécier ou pas des œuvres, des pratiques artistiques. Quand on est mis en
présence d’une œuvre, il se passe quelque chose. La critique est riche. Les
centres d’art contemporain, comme à Port-de-Bouc par exemple, suscitent des
interrogations. On ne comprend pas des fois. D’autres fois, on est hermétiques.
Le pari n’est pas perdu. Il doit nous ouvrir l’esprit.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Les
associations « Le Secours
Populaire », le « Secours Catholique », «les « Petits
Frères des Pauvres » ne se contentent pas
de dire « On va ouvrir des épiceries ». Elles se battent pour
l’accès à la culture. Elles n’acceptent pas cette pyramide de Maslow* qui tire
vers le bas. La première difficulté est de manger à sa faim. Pour s’en sortir
et être humain-e pleinement, ça ne suffit pas. La culture est essentielle pour
vivre. Dans les collectivités territoriales, quand les budgets diminuent, la
première chose que l’on touche, car cela soulèvera le moins d’opposition, ça
peut être la culture. On fait une erreur. Pour faire valoir ses droits, pour se
faire respecter, pour faire vivre la démocratie, si on touche à la culture,
cela devient vite plus compliqué. Certain-e-s acteurs-trices du monde culturel
revendiquent la sanctuarisation (= protection, NDLR) du monde culturel.
Il
ne faut pas en rester aux chiffres et aux protocoles. Mais il faut mettre sur
la table ce qui permet la richesse de la rencontre, de l’humanité. Tout ce qui
peut nous permettre l’épanouissement et l’émancipation. On peut ensemble ouvrir
des espaces. On a parlé de l’école. La difficulté est que l’on ne veut faire que
des choses utiles immédiatement. On veut former des gens à un travail pour
rapporter de la compétitivité et de la rentabilité. Ca ne marche pas comme ça.
La vie n’est pas comme ça. Dans une entreprise, là où on est le plus
performant, c’est quand on a conscience de l’œuvre à laquelle on participe. Réduire
l’école et la formation professionnelle aux gestes, c’est se tromper. Chacun et
chacune doit pouvoir se situer dans le monde, dans le travail, dans la société.
Ainsi on permettra des dynamiques populaires où chacun-e se sent respecté-e et
à sa place.
Jean-Christophe Daudet
Maire de Barbentane
Il a
commencé sa carrière à Saint-Denis, près du journal « L’Humanité ». Il
a travaillé à Fos-sur-Mer pendant quatorze ans.
«Pour
parler de l’incendie de Notre-Dame, on a tous été choqués car la cathédrale
fait partie du patrimoine national. Au conseil municipal, on a fait une minute
de silence. Victor Hugo en a parlé. Je me suis demandé si la mairie allait
donner ou pas une subvention. Et nous avons décidé de ne pas le faire. Quand on
a vu l’emballement médiatique et le nombre de dons qui étaient conséquents, on
s’est dit que ce n’était pas nécessaire. Les entreprises le faisaient dans un
souci de défiscaliser.
Barbentane
est un village qui a un fort patrimoine, malheureusement à 90% d’ordre privé. L’objectif
est de rénover la chapelle Notre-Dame de l’Observance. On cherche des
partenariats publics-privés car le budget du ministère de la culture n’est pas
très important. Le personnel de la DRAC dans les Bouches-du-Rhône répond trois,
quatre ou six mois plus tard. Il est débordé ».
Jean-Christophe Daudet
Maire de Barbentane
« La
culture et le patrimoine sont des outils de développement local. On a les « jeudis
de Barbentane ». La culture permet d’ouvrir l’esprit à contrario du repli
sur soi. Les gens ont peur de l’avenir. Quand on ne sait pas où on va, il faut
savoir d’où l’on vient. »
Jean-Christophe Daudet
Maire de Barbentane
« Le
vote pour le RN : les gens perdus sont comme des lucioles qui vont s’écraser
contre les phares d’une voiture. On veut que ce village soit ouvert, tolérant.
On a un chantier international de jeunes qui accueille des Mexicains, des
Turcs, des Algériens. La population est très contente de les accueillir. »
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Nous
allons examiner à l’assemblée nationale une nouvelle loi sur la distribution de
la presse. Dans ces lois de la Libération, il y a la loi Bichet qui organise la
distribution de toute la presse
Dans
tout le pays. Les grands propriétaires (de la presse, NDLR) ont le sentiment de
payer pour les autres. Ils veulent mettre fin à cette mutualisation qui est de
l’ordre du service public. Je suis inquiet sur les évolutions à venir.
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
La
grève des cheminots : le gouvernement les a obligés à reprendre le travail
avec des menaces graves de pertes de salaires. On menace aux professeurs de
supprimer un demi mois de salaire. Le chantage au porte-monnaie est effrayant. « Quand
on décide, vous appliquez ! Et silence dans le rang.» Ca joue de
façon considérable sur les citoyens.
Pour
la presse, le 25 août 1944, appliquant le programme du Conseil National de la
Résistance, des ordonnances sur la presse qui disent que la presse doit être
sanctuaire (= indépendante, NDLR) des puissances d’argent et du pouvoir
politique. Où en est-on du sanctuaire de la presse ?
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
« La
Croix » est restée indépendante. Le reste de la presse est aux mains d’un
certain nombre de milliardaires. Ils en font ce qu’ils veulent. Je lis tous les
journaux, y compris ceux du dimanche. Depuis l’ère Macron, il y a eu un
durcissement de l’orientation des journaux qui est vertigineux. Pour les
Gilet-e-s Jaunes, les « unes » de ces journaux (Le Parisien, le
Journal du Dimanche, le Point, etc) sont devenus des tracts de propagande qui
allaient dans la même direction. Il existe la menace financière sur la presse. Mais
il y a aussi une menace idéologique. Avec
le « secret des sources », il y a une volonté de dicter aux journaux
et aux journalistes les idées qu’ils doivent défendre. La presse française
remonte aussi à la Révolution. Et aussi aux années Trente (1930).
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
Vichy,
c’est la négation de la presse. La plupart a collaboré ou s’est effondrée. En
1944-45, qui a recréé la presse ? C’est la Résistance : « Combat »,
avec Albert Camus*, « Libération », d’Astier de la Vigerie, « L’Humanité »
est clandestine pendant les années de guerre et de la Résistance. Ca en dit
long. Ces gens avaient des idées fortes et les défendaient la « plume à la
main ». Si on veut interpeller les pouvoirs dirigeants, il faut leur dire « Respectez
les ordonnances de 1944. » C’était sous l’égide du général de Gaulle et
des Résistants chrétiens et communistes.
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*
Albert Camus
Avignon
Bibliothèque Ceccano
Albert Camus
Avignon
Bibliothèque Ceccano
Biographie
Albert Camus
"Le mépris se transforme en fascisme."
Albert Camus
L'amour, le don et le non retour...
Albert Camus
L'argent roi
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"Du port obscur
montèrent les premières fusées des réjouissances officielles. La ville les
salua par une longue et sourde exclamation... Le docteur Rieux décida alors de
rédiger le récit qui s'achève ici, pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour
témoigner en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un souvenir de
l'injustice et de la violence qui leur avaient été faites, et pour dire
simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes
plus de choses à admirer que de choses à mépriser."
Albert Camus
La Peste
« Plus je
vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous
libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à
éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, pour qu’on subisse encore de
nouvelles servitudes. »
Albert Camus à
René Char
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Albert Camus
La méchanceté est liée à l'ignorance.
"Celui (ou celle) qui sait se refusera à toujours dominer et à violenter. A la puissance iel préfèrera toujours l'exemple."
NDLR: si c'était si simple!
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« On se fatigue de voir la bêtise triompher sans
combat. »
Albert Camus
-------------
Albert Camus.
Le fascisme brutal fait irruption quand la démocratie est malade.
-----------
« Et puis, j'ai plus d'affinités avec la terre,
avec le soleil, avec la mer, qu'avec les hommes ; avec les rêves, qu'avec la
réalité."
Maria Casarès :
"Lettre à Albert
Camus"
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Albert Camus et María Casares.
--------
Albert Camus
-----------------
Albert Camus
"Vivre tue"
Depuis 1913.
---------
"Attends-moi
comme je t’attends… Vis, sois éclatante et curieuse, recherche ce qui est beau,
lis ce que tu aimes et quand la pause viendra, tourne-toi vers moi qui serai
toujours tourné vers toi."
Correspondance
–
Albert
Camus à Maria Casarès.
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Caligula, p.53
--------------
Albert Camus.
Citations. Caligula - 1944.
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"Le
fascisme, c’est le mépris. Inversement, toute forme de mépris, si
elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme."
Albert
Camus
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"Le mépris des hommes (= humain, NDLR) est souvent la marque d'un coeur vulgaire".
Albert Camus
"L'Humanité"
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Les
vies d'Albert Camus.
Albert
Camus meurt à 46 ans, le 4 janvier 1960, deux ans après son prix Nobel de
littérature. Auteur de «L'Etranger», un des romans les plus lus au monde,
philosophe de l'absurde et de la révolte, résistant, journaliste, homme de
théâtre, Albert Camus a connu un destin hors du commun. Enfant des quartiers
pauvres d'Alger, tuberculeux, orphelin de père, fils d'une mère illettrée et
sourde, il s'est arraché à sa condition grâce à son instituteur. Français d'Algérie,
il ne cessa de lutter pour l'égalité avec les Arabes et les Kabyles, tout en
redoutant l'Indépendance du FLN. Fondé sur des archives restaurées et
colorisées, et des témoignages de première main, ce documentaire tente de
dresser le portrait de Camus tel qu'il fut.
« Maintenant je sais
que l'homme est capable de grandes actions. Mais s'il n'est pas capable d'un
grand sentiment, il ne m'intéresse pas. »
Albert Camus
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Albert Camus
Quand le fascisme se penche vers les démocraties malades, c'est pour son propre intérêt.
"Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre des nouvelles".
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« Pour
qu’une pensée change le monde, il faut d’abord qu’elle change
la vie de celui qui la porte. Il faut qu’elle se change en
exemple. »
Albert
Camus
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Albert Camus,
né le 7 novembre 1913 à Mondovi, en Algérie, et mort accidentellement le 4
janvier 1960 à Villeblevin, est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge,
essayiste et nouvelliste français.
Quelles sont les idées d'Albert Camus ?
Il est notamment connu pour ses idées
humanistes fondées sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition
humaine et ses prises de positions politiques. Durant la Seconde Guerre
mondiale, Albert Camus est un journaliste engagé dans la Résistance.
Quelle est la pensée d'Albert Camus ?
Sa pensée philosophique s'articule autour
d'une idée simple : l'existence humaine est marquée par l'absurde.
Ce terme renvoie à ce sentiment de lassitude, voire d'écœurement, éprouvé par
l'homme qui prend conscience que sa vie tourne autour d'actes répétitifs,
privés de sens, et se dirige irrémédiablement vers la mort.
« Il
faut présenter au public ce qu’il ne sait pas ce qu’il désire », c’est de
René Char. Il faisait partie de la trilogie « Vilar, Pons, Char ».
Pons était le maire communiste d’Avignon de 1945 à 1947. « Ce qui vient au
monde pour ne rien déranger, ne mérite ni égard ni patience. » Ce mot de
René Char est devenu mon viatique (=Ce qui aide et soutient pour les besoins de
l'existence, NDLR). C’est une clé et du présent et de l’avenir. Même
au festival d’Avignon, on dit : « Il faut créer des choses qui
réussissent, voire à n’importe quel prix. » D’où les célébrités, la
médiatisation. Les citoyens et ceux qui travaillent ne sont-ils que des
exécutants ? Ou ont-ils réellement choisi leur métier ? Il y a des
mots comme « cœur de métier », « l’amour du métier ».
L’appel des appels va fêter ses dix ans. Ca s’est fondé sur l’attachement au
cœur de métier contrairement au néo-libéralisme qui veut dicter d’en haut aux gens
ce qu’ils ont à faire. Pour moi, culture et vie sociale se croisent.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Je
n’ai pas parlé du festival d’Avignon. Dans quelques jours, nous irons sur place
discuter de culture et aussi de « l’Humanité ». Le 11 juillet, une
initiative aura lieu avec des artistes à la maison Jean Vilar. Il faut prendre
soin du spectacle vivant qui est dans une phase complexe. Il y a une
articulation entre le travail déterminant et important des grandes scènes
nationales et les compagnies qui proposent
d’autres choses. Il faut travailler sur le rapport entre la création artistique
et le public. « Il faut présenter au public ce qu’il ne sait pas ce qu’il
désire », cette phrase de René Char pose la question de l’accès à la
création, des rapports entre les créateurs et le public, et aussi de la
pratique artistique dans notre pays. Ca participe aussi à l’éducation populaire
(et inversement, NDLR).
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
On
ne peut pas oublier les plasticiens. Il y a peu de politiques publiques mises
en œuvre pour les aider à l’échelle nationale. Ni oublier les écrivains. On
peut discuter de la disparition programmée de la Maison des Ecrivains à Paris.
Donc toute la politique éditoriale revient à des acteurs privés. On a besoin
d’outils publics car ils sont communs démocratisés, décentralisés, pour
développer la culture dans notre pays. La culture ne doit pas devenir un objet
de marchandisation parce qu’on obtiendrait une uniformisation des esprits. La
richesse est dans la diversité culturelle. Aujourd’hui, il y a une crispation identitaire dans notre pays. Et
pour en sortir, je crois profondément à la culture. C’est elle qui nous met en
mouvement.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Il y
a une crise anthropologique. On fait le vide culturel. Quand le PDG de TF1
parle des médias et dit : « Je suis là pour vendre du temps de
cerveau disponible pour la publicité », on voit dans quel registre il se
situe. La macronie au pouvoir n’est pas un mouvement politique nouveau. Je vous
encourage à lire de Pierre Serna qui écrit toutes les semaines dans
« L’Humanité » la « chronique de l’extrême centre ». Dans
son livre il approfondit ces idées-là et il montre la filiation du macronisme
avec les mouvements bien connus depuis la Révolution française.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
Les
politiques culturelles qui ont cédé à la marchandisation ne datent pas
d’Emmanuel Macron et de ses amis. Sous le libéralisme, la puissance publique
recule. Elle se défait des outils pour intervenir. C’est le cas lorsque l’on
décide de créer une agence nationale de la culture. C’est pareil pour le sport.
Il y avait un ministère avec un débat pour définir des orientations, avec des
leviers pour agir et encourager des dynamiques.Ces agences deviennent des administrations indépendantes, et passent les
plats pour celles et ceux qui frappent à la porte pour demander de l’argent.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
La
culture n’est pas un « truc » qui se décide en haut, dans un
ministère. La culture émerge des femmes et des hommes. Elle grandit dans
l’éducation populaire. La marchandisation a fait des dégâts monumentaux. Il y a
beaucoup de soucis à se faire quand on regarde l’état de l’éducation populaire.
Dans les politiques publiques, il faut encourager tout ce qui peut émerger, se
construire avec les artistes qui ne sont pas des individus uniquement capables
de création, mais avec des artistes investi-e-s dans la société, enraciné-e-s
dans leur territoire, dans des mouvements.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
La
démocratie culturelle.
La
crise politique d’aujourd’hui n’est pas seulement une crise de défiance à
l’égard des élus. C’est une crise institutionnelle beaucoup plus profonde.
C’est une crise de sens. Lucien Sève, le philosophe, le dit ainsi : «
c’est une crise anthropologique*. Nous avons la possibilité à identifier
la crise écologique (et c’est tant mieux) pour sauvegarder et préserver la planète,
mais par contre nous ne mesurons pas cette crise anthropologique dont les
conséquences sont aussi grandes ». Quelle humanité sommes-nous et voulons-nous
être ? Quels humains sommes-nous ? Ces questions ne sont pas
suffisamment présentes dans le débat public et politique et dans notre manière
de vivre les uns avec les autres. La culture est convoquée immédiatement pour
répondre à cette question fondamentale. La culture nous permet de nous lier,
d’échanger, de grandir.
*
L'anthropologie est une science, située à
l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui
étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques et culturels.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
La
démocratie, c’est d’abord faire ensemble.
Cet
affaissement démocratique est lié à une forme de démocratie marchande. La
démocratie d’opinion ou de l’instant nous impose la dictature des sondages. On
a du mal à creuser le sillon, à approfondir, à regarder sur le temps long où
nous voulons aller et quels chemins il faut emprunter.
Pierre
Dharréville
Député
PCF des Bouches-du-Rhône
La
marchandisation.
Dans
une société divisée fragmentée, comment faire, comme le disait René Char, pour
faire renaître le Pays ? Aujourd’hui, est-ce encore un défi
d’actualité ? Pour faire renaître un pays et son humanité, on a besoin de
déployer ce qui nous aide à nous épanouir, à nous émanciper, à être libre.
C’est là qu’intervient l’appel à la culture. Les politiques publiques sont dans
les domaines des politiques de marchandisation. On s’en remet au marché. C’est
le défi à relever. On a marchandisé le logement, la formation professionnelle,
etc. La culture n’y échappe pas. Des forces financières ont intérêt à ouvrir
des espaces de profits. La culture peut développer de la rentabilité. Les
industries culturelles du cinéma se mettent en œuvre. Mais l’industrie peut
aussi faire de belles choses.
Charles
Sylvestre
Créateur
des comités des « Amis de l’Humanité »
L’audace
artistique.
Le
premier acte de l’artiste, ce n’est pas d’attendre l’argent de l’état. Il en
faut. Le premier acte doit être indépendant de tous les pouvoirs. Vilar avait
un mot incroyable. Il disait : « Il faut présenter au public ce qu’il
ne sait pas qu’il désire. » Il voulait tout le temps apprendre quelque
chose, surprendre, ouvrir les regards. Il a renouvelé ses programmes. Chaque
année, il y avait quelque chose de nouveau. Cette question de l’audace
artistique et culturelle est très importante.