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dimanche 14 septembre 2025

Fête de L'Humanité. Des musiciens sont auteurs de violences envers les femmes !

 

 
NousToutes.
Kalash.
Tif.
Vicelow.
 Zamdane.
Déprogrammation immédiate.
Fin de l'impunité des agresseurs.
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Zamdane.

Fait pression sur ses victimes pour les faire taire.

Mains baladeuses. Baisers forcés. Projection de liquides corporels.

Consentement ? Non.

Puni? Non.

Programmation ? Femmes en danger.

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Vicelow. 

Ndlr: Vicehigh, le contraire ?

Condamné pour violences conjugales.

Harcèlement et agressions sexuelles sur les danseuses.

Sexiste, homophobe, lesbophobe.

Programmation ? Outrage aux victimes.

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Tif.

Il fait pression sur ses victimes de viols et d'agressions sexuelles.

Une de ses ex serait revancharde.

Plusieurs témoignages de femmes.

Programmation ? Pas de tapis rouge à un homme accusé de viols.

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Kalash.

Ingrid Littré, ex femme.

Violences conjugales.

"Sa vérité". Livre témoignage.

Violences physiques, verbales, cyber harcèlement.

A accusé Ingrid de diffamation pour la faire taire.

Programmation ? Pas de tapis rouge à un homme accusé de violences.

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Bruxelles :

Le Samusocial contraint de refuser l’accueil à des femmes victimes de violences conjugales.

Le Samusocial est forcé de refuser l’accueil à des femmes victimes de violences conjugales avec enfants, a regretté mardi l’ASBL dans un communiqué.

(…) L’ASBL redoute également une recrudescence du nombre d’hommes, de femmes et aussi de familles avec enfants contraints de dormir dehors, l’hiver approchant.

le-samusocial-contraint-de-refuser-l-accueil-a-des-femmes-victimes-de-violences-conjugales

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Viol

Laure Pèlerins

55 jours d'Itt

Par Emmanuel Bourdeaux

Acteur dans le doublage.

Une victime avec 55 jours d'ITT bénéficie de droits spécifiques, notamment une indemnisation pour préjudices physiques et psychologiques, et peut engager une procédure civile avec l'aide d'un avocat spécialisé. (Umvie).

Ndlr: je n'ai rien trouvé sur Internet.

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VSS

Fête de l'Huma

Mathilde

Conseil

« Aller vérifier sur Google la réputation des artistes programmés ».

Il est conseillé de vérifier la réputation des artistes programmés sur des plateformes comme Google pour s'assurer de leur qualité et de leur adéquation avec vos attentes musicales et culturelles.

NousToutes.
Kalash.
Tif.
Vicelow.
 Zamdane.
Déprogrammation immédiate.
Fin de l'impunité des agresseurs.
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Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : un collectif Nous toutes voit le jour à Mâcon.

Un comité local du collectif féministe vient d’être créé à Mâcon. Leurs membres souhaitent sensibiliser la population contre les violences sexistes et sexuelles et lancer localement le dispositif Angela, un réseau de lieux sûrs (commerce, bars, restaurants) pour les victimes de harcèlement de rue.

lutte-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles-un-collectif-nous-toutes-voit-le-jour-a-macon

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11 personnes ont lu cet article.



dimanche 14 juillet 2019

Les artistes d'Avignon soutiennent "L'Humanité" - 2 - YSL

Soutien au journal « L’Humanité »
Avignon
Maison Jean Vilar
07 19

 Jean Jaurès et la vérité à dire.

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Marie-José Sirach

Avec Alain Hayot et la commission nationale culture du PCf, avec Pierre Dharréville, nous avons décidé d’organiser une journée de soutien pour « l’Humanité ».



Marie-José Sirach

Un grand nombre de départ de journalistes va avoir des conséquences importantes pour le journal. La rédaction est mobilisée, fragilisée, mais elle reste debout. Depuis ces derniers mois, nous vivons dans l’incertitude. Avec le désir, la rage au cœur et au ventre, nous souhaitons poursuivre cette belle aventure qu’est le journal. Tous les jours, c’est un miracle que le journal sorte. Il est intéressant, il est bien fait avec du cœur à l’ouvrage. Ce journal a la particularité de tenir, de poursuivre son chemin grâce à la solidarité active de ses lecteurs.



Marie-José Sirach

A Radio France, plusieurs centaines d’emplois sont menacés (entre 350 et 380). Canal Plus, ça vient de tomber (entre 300 et 500 emplois). Ca ressemble à un plan social qui ne dirait pas son nom. La presse est un des piliers fondamentaux de la démocratie. Si la presse prend des coups, si l’Etat faiblit, si les pouvoirs publics ne prennent pas leur responsabilité, c’est la démocratie qui vacille.





Jean-Louis Martinelli lit Michel Boué

HAUTE COUTURE LE DÉFILÉ YVES SAINT LAURENT À LA FÊTE DE L'HUMA

Mardi, 8 Janvier, 2002
Lors de l'édition 1988 de la Fête de l'Humanité, le public de La Courneuve découvrait, émerveillé, les créations du grand couturier Yves Saint Laurent. Un défilé organisé sur l'initiative de notre collaborateur Michel Boué. Voici le compte rendu qu'il en donnait dans nos colonnes.
 

Yves Saint-Laurent 
Paris 
Champs-Elysées
 
La grâce et les larmes
Le triomphe populaire des modèles du couturier vendredi soir, est une grande première culturelle.
On parle de cinquante mille admirateurs...
Un jour de rêve. Dès l'aube, on scrute le ciel, on consulte la météo. Nuageux sans pluie. Ouf ! Une ondée annulerait forcément le défilé des pièces de collection que sont les modèles de haute couture. Et un climat dissuasif ravirait les méchantes langues qui rêvent d'un bide pour cette grande première : l'art de la mode à la Fête des communistes.
10 heures du matin, départ survolté depuis le luxueux siège d'YSL. Au numéro 5 de l'avenue Marceau, on est sur le pied de guerre. Deux bus démarrent. · bord, cent participants griffés YSL : quarante mannequins, habilleuses, coiffeurs, encadrement. Un voyage exotique pour nos belles, les tops models les plus recherchées du monde qui vont croiser à l'arrivée les Garçons Bouchers en répétition. Le choc des mondes.
Trois heures de répétition, en tenue, sous la baguette exigeante de Claude Licard. " Pas de défilé au rabais, a prévenu Pierre Bergé. Ce doit être plus parfait que jamais. " Les camarades des chantiers alentours rappliquent, écarquillent les yeux et applaudissent. Déjà. Bon signe.
· 16 heures, pique-nique. Puis balade parmi les stands, avant la réception offerte par l'Humanité à la maison de couture. Mme Saint Laurent mère en est, mais pas Yves, absent hélas. 20 heures : les " filles ", déjà gâtées par la nature, sont entre les mains des maquilleurs qui en feront de hiératiques déesses. Le général en chef Bergé passe les troupes en revue. L'heure H approche et l'anxiété monte. Viendront-ils ? Aimeront-ils ?
· 20 h 45, une chape de glace nous tombe dessus. La pelouse est déserte alors que déjà les invités s'entassent dans le pré carré au pied de la scène.
C'est qu'on est vendredi, les travailleurs ont gagné au dernier moment La Courneuve. Et le miracle a lieu : Francis Crémieux fait les présentations. En un quart d'heure, la pelouse est noire de monde : cinquante mille personnes disent des dépêches. Serait-ce moins, c'est déjà considérable. Mais qu'en diront-ils ?
Nuit noire. Décor noir. Mannequin noir. Tailleur, pantalon noir. Une reine africaine descend l'escalier : c'est parti ! C'est parti pour cinquante minutes d'enchantement mémorable. Dans l'idéale douceur du soir, cent trente-cinq merveilles vont nous époustoufler : alternance des séries noires et des festivals de couleurs ; d'hiver et d'été ; de jour et de soirée ; de motifs cubistes et de fauves. L'ensemble est d'une majesté grandiose, d'une rigueur de mouvement parfaite, d'une grâce saisissante. Une sorte d'apesanteur semble baigner les passages. Une irréelle lenteur. Entre les tableaux, un silence tendu révèle un public suspendu à la prochaine apparition.
Au début, la foule semble frappée de stupeur. Et puis commencent à monter les bravos. " Extraordinaire, lance Pierre Bergé, ils préfèrent exactement les meilleurs modèles. " L'instinct de l'élégance. " Les mannequins n'ont jamais aussi bien défilé ", constate Christophe Girard. Tendues au départ, elles vont vite comprendre. Comprendre que ce public, innombrable, a lui aussi compris. Compris que la couture est une peinture et une sculpture ; qu'un mannequin n'est pas une femme objet, mais que son métier est de magnifier sa robe en la faisant bouger sur le corps ; que Saint Laurent est un artiste à part entière et non un marchand de vêtements chers pour femmes riches ; qu'il est venu voir et non acheter. " Ce soir, dit une fille, j'ai l'impression que toute cette beauté est pour nous. " Elle a tout pigé. Ils ont tous pigé, l'esprit dans lequel l'Huma a conçu cet événement politique d'une certaine façon, finalement. C'est aussi un hommage aux ouvrières de la haute couture avec qui nous avons fait un débat hier sur la Fête (on en reparlera).
On lit sur les visages un ravissement presque incrédule. Des gens pleurent. En coulisses, les salves de vivats sidèrent Frank et Robert, les deux assistants de Saint Laurent qui mettent la dernière touche (le petit rien qui fait tout le chic de la maison) au tableau du maître. Et quand, à la fin, la traditionnelle mariée surgit du néant dans son fourreau blanc empesé de colombes, le parterre se lève pour une ovation triomphale. Les mannequins quittent la scène à regret, bouleversées. Le clan Saint Laurent est aux anges. Des rappels tambourinent. En vain. C'est déjà fini.
Un rêve est passé vendredi par La Courneuve, il s'y était arrêté. Merci Monsieur Saint Laurent.
Michel Boué



Jean-Pierre Léonardini parle de Michel Boué.
Il écrit des chroniques théâtrales dans l’Humanité.

Il a écrit un livre « Qu’ils crèvent les critiques » qui a été PRIX DE LA CRITIQUE 2018, pour le Meilleur livre sur le théâtre.


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Michel Boué venait du « front homosexuel hohenzollern » *, et il était communiste. Il a été adopté et plébiscité par la rédaction. Il avait un grand talent. Il a écrit un très beau livre « Le roman de la robe ». Il y racontait son aventure avec la haute couture. Avec Claude Cabanes, le rédacteur en chef de l’époque, ils avaient décidé qu’il y aurait une rubrique mode dans « L’Humanité ». Ce qui n’allait pas soi. Le journal était un organe de lutes des ouvriers et d’émancipation des travailleurs. Le travail de la mode est le travail de la beauté. Maurice Thorez, après la Libération, défend la haute couture et les articles de Paris.

*


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Jean-Pierre Léonardini et le travail sur l’intelligence de « L’Humanité »
Ce travail de réflexion sur l’intelligence, sur la culture et la raison, est une des raisons d’être du journal de Jaurès. Il a commencé avec tout ce qu’il y avait de grands intellectuels. Ca va d’Anatole France à Léon Tolstoï. J’ai commencé à être le plus jeune dans ce journal. Et je suis le plus vieux aujourd’hui. Je parle en qualité de doyen vénérable. Si ma voix tremble, c’st d’émotion.





Jean-Pierre Léonardini et les intermittents.
On ne demande plus aux journalistes de « L’Humanité » d’être encartés, mais d’avoir de la sincérité. C’est depuis 1993. Avant, nous étions tous des permanents du parti. C’était un acte volontaire. Je pense que l’on ne s’engage pas mais qu’on « adhère ». On « colle ». Et on ne peut pas se décoller. L’année de la lutte des intermittents (2014), nous étions en plein dans la critique sociale et politique. Nous avions passé deux ou trois heures avec une intermittente pour nous expliquer toutes les subtilités techniques et administratives. On a pris des notes (ils étaient deux journalistes, NDLR). En rentrant on a essayé de retranscrire la plupart de ses propos parce qu’on n’avait pas tout compris.





Julie Brochen lit Muriel Steinmetz

MAGUY MARIN : UN LION D’OR POUR UNE ARTISTE INSOUMISE

Lundi, 27 Juin, 2016
Après Pina Bausch et Anne Teresa De Keersmaeker, la chorégraphe française a été distinguée à Venise, où elle nous a accordé un entretien.
Venise, envoyée spéciale.
Le 18 juin, date historique s’il en est, Maguy Marin a reçu de Virgilio Sieni, directeur artistique de la Biennale internationale de danse de Venise, la récompense suprême qu’elle a aussitôt dédiée à sa mère, Louisa, et à sa fille, Louise. Elle s’est également réclamée de Pasolini. Elle est arrivée en train de Montpellier parce qu’elle redoute l’avion et nous a reçus dans son hôtel dès son arrivée.
Un lion d’or, c’est impressionnant…
Maguy Marin : Je suis reconnaissante envers Virgilio Sieni d’avoir pensé à moi. Le lion d’or récompense un parcours et une vie dédiée à la danse. Cela signifie aussi que l’on n’a plus 20 ans. On mesure la somme de ce que l’on a accompli. On pense aussi à ceux grâce à qui cela fut possible. Je reçois donc ce prix en mon nom mais je mesure aussi combien mon parcours n’aurait pas été le même sans de multiples rencontres.
Vous avez toujours pensé que la danse, le théâtre et l’art en général ne sont jamais coupés de la réalité sociale. Dans ces moments durs que traverse aujourd’hui la France, le pensez-vous plus que jamais ?
Maguy Marin Oui, évidemment. Nous sommes dans une situation vraiment très difficile. Personnellement, il me semble que quelque chose est arrivé à saturation et que du nouveau dans le champ politique commence à émerger, comme Nuit debout. Il va falloir songer à « organiser notre pessimisme », comme disait Walter Benjamin. Au lieu de s’attarder dans l’impuissance d’agir, il nous faut envisager de coopérer, même de manière locale, pour contrer les dégâts monstrueux du néolibéralisme. Je ne pense pas à une révolution mais à des actes posés de résistance. Il y a déjà eu dans notre histoire des gens qui ont lutté contre de telles machines infernales. Je pense notamment à mes parents, à tous ceux qui ont résisté durant la guerre. Même dans leur façon d’être, dans leur travail au quotidien, dans leur rapport avec l’autre au sein du couple, certaines personnes, au lieu de penser à se sauver elles-mêmes, ont sauvegardé une certaine idée de l’humain. Ce sont des exemples. J’arrive à un âge où je pense aussi beaucoup à transmettre à des jeunes gens.
Vous aviez choisi en 2010 de quitter la direction du centre chorégraphique national (CCN) de Rillieux-la-Pape…
Maguy Marin En effet. Personne ne m’avait demandé de partir. Il s’agissait d’un choix conscient et responsable.
Cela vous a-t-il permis d’être plus libre encore maintenant ?
Maguy Marin La différence est qu’avec moins de moyens financiers nous sommes moins nombreux, et donc cela se passe mieux entre nous dans le travail. Lorsqu’on se trouve à la tête d’une telle institution, un CCN, on a en main un lieu ressource et donc on a affaire à des gens qui sont en demande matérielle. Désormais, c’est différent. Ceux avec qui je travaille sont dans une position moins hiérarchique. Nous sommes tous alors en demande. Cela oblige à une collaboration permanente.
Avez-vous le sentiment d’un désengagement officiel en France dans le domaine de la chose artistique publique ?
Maguy Marin Absolument. L’aide de l’État se dégrade et ce n’est pas d’aujourd’hui. Dès qu’on répond à des choix censés émaner des électeurs, sous couvert de s’adresser en toute simplicité au peuple, on tombe dans le populisme. Du coup, l’exigence artistique ne peut pas être comprise et l’on nous taxe volontiers d’élitisme. Il y a aussi que les noms des artistes les plus connus, chorégraphes, metteurs en scène, plasticiens, ne servent plus que de vitrine. Chez eux, la question de l’art ne se pose plus vraiment. Ils ne sont plus qu’admirés. Il est une autre possibilité, le partage convivial et social de la culture, par exemple ce qu’il se passe avec la Semaine du tango. Pourquoi pas ? C’est formidable, mais il y a quand même un grand fossé entre toutes ces pratiques. Ne jamais oublier que l’art crée aussi de la culture. En interrogeant les œuvres et ceux qui les produisent ainsi que ceux qui les regardent, on travaille aussi le politique. Or, il y a de moins en moins de lieux où cela s’effectue.
Qu’en est-il, selon vous, de l’actuelle condition dite des intermittents ?
Maguy Marin : Si le Medef n’est pas d’accord et si l’État cède là-dessus, on court à la catastrophe. Ce soutien à la culture et à l’art est essentiel. Sinon, c’est le fait du prince.
Les honneurs pleuvent cette année, notamment à Dijon auprès des jeunes compagnies de théâtre, à qui vous avez été donnée en exemple pour les formes modernes et la conception de l’art aujourd’hui qui est la vôtre.
Maguy Marin C’est l’âge aussi qui veut ça et le fait que j’ai perduré. C’est curieux tout de même ces hommages rendus à un moment donné. Je ne crache pas dans la soupe. Je pense au temps qui passe mais je me sens très ancrée dans mon présent. Ce qui m’intéresse, je vous l’ai dit, c’est la transmission. L’invitation mérite la peine, car elle permet de rencontrer des jeunes gens, de voir leur travail. On s’inspire tous les uns des autres. Pour moi, ce fut Pina Bauch mais aussi Giorgio Strehler, Tadeusz Kantor, Merce Cunningham et même Marcel Duchamp et Giacometti. Tous ceux qui ont travaillé, écrit, laissé des œuvres. Cela nourrit. Quand on est jeune et qu’on ne connaît pas encore grand-chose, c’est chez ceux-là qu’on peut et qu’on doit puiser des forces. J’en ai cité plusieurs car aucun d’eux n’est unique.
Parlons de l’état des lieux de la danse contemporaine. Sommes-nous dans une période de progression, de découverte, ou cela tourne-t-il un peu en rond ? Le goût des formes nouvelles est-il présent ou déserte-t-il ?
Maguy Marin Je ne vais pas voir beaucoup de danse. Ça m’a toujours un peu ennuyé (rires). Kantor m’a mille fois plus touchée que maints spectacles de danse dite contemporaine. Et j’en reviens toujours à Pina Bausch. Je me sens plus proche de ce type de recherche. Cela fait longtemps que nous sommes dans une période charnière. Il faut du temps à un mouvement artistique pour s’imposer. Les éléments couvent de façon souterraine, se perdent, disparaissent avant d’émerger. Il faut parfois attendre vingt ou trente ans. Il me semble qu’en ce moment ça bouge et que ça va mûrir. Entre les années 1980, qui ont vu exploser la nouvelle danse française, et aujourd’hui – depuis 1990 –, des formes hybrides ont émergé entre musique et corps, théâtre et corps, arts plastiques et corps, dispositifs et voix. Tout cela se côtoie beaucoup plus qu’avant. Il y a un frottement fécond entre les disciplines. Je pense au cirque, et notamment aux artistes de Trottola et à Bonaventure Gacon, qui sont très contemporains tout en ne reniant pas l’héritage de la tradition avec roulottes et caravanes. Ils inventent des formes neuves, sans doute parce qu’ils ont rencontré du théâtre, comme celui du Radeau, de François Tanguy, et de la danse. On a là une forme circassienne avec des poussées théâtrales, musicales et chorégraphiques. Plus question de numéros de cirque.
Et vous, où en êtes-vous maintenant ?
Maguy Marin J’ai quitté le CCN de Rillieux-la-Pape il y a trois ans avant de me rendre à Toulouse, ma ville natale, dans l’espoir d’y fonder un espace pour la danse. Cela n’a pas eu lieu. J’avais acquis une ancienne menuiserie près de Lyon en 1997. J’en avais fait un lieu de résidence et de formation pour les artistes baptisé Ramdam. Nous avons aujourd’hui décidé d’investir cet espace avec ma compagnie de douze personnes. Nous avons pour projet de l’agrandir, d’autant plus que trois compagnies s’associent à nous. Prochaine création en 2017.


Maguy Marin
Chorégraphe

Entretien réalisé par Muriel Steinmetz






Laurent Eyraud-Chaume lit Jean-Emmanuel Ducoin

LES VERTIGES DU VENTOUX

Lundi, 22 Juillet, 2002
Le " géant de Provence " est devenu au cyclisme ce que l'Himalaya est aux alpinistes. Bien plus qu'une simple montagne à gravir.
Mont Ventoux (Vaucluse),
envoyé spécial.
Un massif calcaire tondu comme un moine sur lequel le soleil s'appesantit. De loin, d'où qu'on vienne, du nord, du sud ou d'ailleurs, on dirait un espace lunaire paradisiaque qui vous tend les bras, offrande des dieux oubliés aux hommes d'en bas. Mais de près, c'est un monde en réduction qui crée des personnages à sa démesure. " J'ai plus souffert dans le Galibier, ou l'Izoard. Mais qui s'en souvient ? ", déclara un jour Miguel Indurain. Le mont Ventoux n'est ainsi ni plus raide, ni plus long, ni plus haut que bien d'autres sommets dressés pour anéantir le plus courageux des cyclistes.
Il y a quelques années, Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour (1975 et 1977), confessait dans nos colonnes : " Je n'y ai pas de souvenir particulier. Je dis ça, mais de cette ascension de 1970, lors de mon premier Tour, comme de celle de 1972, je peux presque jurer que j'ai gardé chaque mètre en tête. " Le " mont chauve " impressionne les mémoires. Les torture. Les éclaire. Dressé au-dessus de Carpentras, dans les odeurs de garrigue et de sécheresse, le " géant de Provence " honore encore et toujours, à chaque passage du Tour de France, le mode onirique et nostalgique.
" On y était. "
" Nous l'avons gravi, si, même que je me suis arrêté quatre fois. "
" C'était avec l'Aronde, en quelle année déjà ? "
Livres d'images mémoire à destination des peuples, à feuilleter en famille - celle du vélo et les autres. Entre le village de Bédoin, hissé à une centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, et le sommet à 1 909 mètres, 22 kilomètres d'ascension presque ininterrompue avec des raidards à 14 % dans la chaleur du flanc sud. " Le matin du Ventoux, c'est jamais un matin comme les autres ", raconte Lucien Van Impe, vainqueur du Tour en 1976. Et il ajoute, les yeux lumineux, lui le grimpeur originel : " C'est un mélange de peur et d'envie. Le Ventoux est un mythe pour le participant du Tour, et je ne sais pas pourquoi... "
De génération en génération, on se récite les mêmes histoires. Comment, par le versant de Malaucène, celui où, sitôt passé la source de Notre-Dame du Groseau, s'élèvent des rampes sans fin, ou par l'abrupt côté de Bédoin, celui où la route se dresse brutalement au milieu d'une forêt artificielle avant de se perdre dans les éboulis, des coureurs perdent la raison, leurs forces et parfois la vie. On le dit. Et si, comme l'a écrit Roland Barthes, " le Ventoux est un dieu du Mal auquel il faut sacrifier ", alors ce dieu jalousé et aimé n'accepta jamais qu'on lui dispute son aura.
Elle vint pourtant tardivement sur les routes de la Grande Boucle. Le 22 juillet 1951 exactement. Ce jour-là, le mont renvoie Fausto Coppi en personne à son humanité géniale. Dévasté par la mort de son frère, Serse, il mène une course sinon fantomatique, du moins évasive, de l'autre côté du miroir. Et même l'année d'après, alors qu'il s'est joué du Galibier avec l'aisance des seigneurs, corps magnifique, c'est Jean Robic qui le prive des superlatifs et d'une légende dont il ne souffrira pas.
Le vent souffle. L'angoisse monte en dedans quand commence à serpenter la route, au milieu de quelques pins. C'est dans l'un de ces virages d'ombre et de lumière que Ferdi Kubler avait attaqué en 1955. " · côté de lui, Geminiani lui a dit : "Attention, Ferdinand, le Ventoux n'est pas un col comme les autres", conte Raymond Poulidor. Kubler lui a répondu : "Ferdi n'est pas non plus un coureur comme les autres !" Quelques kilomètres plus haut, le Zurichois franchit la crête et c'est dans la descente qu'il perd pied. " Il a posé son vélo, il hennissait et s'insultait tout seul. " Le soir, en Avignon, après avoir abandonné le Tour et mis fin à sa carrière, le coureur délirait encore dans son lit et hurlait devant ses proches : "Ferdi, il est trop vieux. Il a mal. Ferdi s'est tué ! Ferdi s'est tué dans le Ventoux !" "
" J'y ai emmené mon fils avec la R 16. Fallait qu'il voit ça une fois dans sa vie. C'était sous Giscard, je crois... "
" Moi, j'ai vu Indurain s'y envoler comme un ange et laisser Eros Poli franchir le sommet en tête, puis gagner à Carpentras. "
" Moi, je n'y ai vu qu'une stèle avec "Tom Simpson" marqué dessus. "
1967. Le 13 juillet, 13e étape. Là où les arbres disparaissent, là où le Ventoux ressemble à la Lune, bien après Chalet-Reynard, il n'est plus que désert de caillasse illuminée par une blancheur chaude. Roger Pingeon grimpait avec un groupe en tête sans savoir qu'il serait vainqueur à Paris quelques jours plus tard. Ce sont ces derniers kilomètres, ceux qui répondent par la violence à la violence des hommes, qui ont tué l'Anglais Tom Simpson. L'immense journaliste Pierre Chany l'a écrit : " Simpson monte au ralenti, le regard perdu, la tête inclinée sur l'épaule droite selon une attitude qui lui est familière. " La chaleur conjuguée aux produits dopants vont précipiter un collapsus cardiaque qui le jette à terre. Chany : " Deux à trois cents personnes forment un cercle, ignorant sans doute qu'un homme est en train de mourir. Sur la route, une trentaine de coureurs attardés passent sans un regard, trop préoccupés par leur propre souffrance. " Point final.
" Devant la stèle, j'ai vu de drôles de boyaux recroquevillés, laissés par des cyclotouristes. "
" Certains y déposent des abricots séchés. "
" On dit que Jacques Anquetil y a pleuré, longuement. Mais c'était Anquetil. "
Pour Raphaël Geminiani, " volonté et maîtrise de soi " sont les deux seules armes pour " gravir la bête ". " C'était mon col fétiche, explique-t-il. Bobet et moi, on partait du principe que si c'était dur pour nous, c'était encore plus dur pour les autres. " L'homme sait de quoi il parle, pour l'avoir toujours à peu près dompté, en 1951 comme en 1952, ou en 1955, et en 1958, année où il prit le maillot jaune au terme d'un contre-la-montre de légende remporté par Charly Gaul. " Bien sûr, poursuit-il, le Ventoux par Bédoin, c'est terrible car dans les huit premiers kilomètres, on se sent comme un poisson hors de l'eau. Une fois qu'on quitte le bois, on se dit : ouf ! ça va mieux... sauf qu'au sommet le soleil du Vaucluse brûle tout ce qui se présente. "
Et que peut en dire Eddy Merckx ? 1970 encore : le " cannibale " s'écroule sitôt la ligne franchie. Comme une vengeance. Le plus beau palmarès de l'histoire de la petite reine avait oublié qu'on ne peut s'octroyer une chose inestimable sans en payer le prix. Victoire, mais plus de souffle pour le Belge. Il chute de l'estrade. Se relève. On le place sous une tente à oxygène, tout comme son dauphin Martin Van Den Bossche. Les statisticiens diront qu'il tournait les jambes trop vite : 74-75 tours par minute (que dire d'Armstrong, alors ?). Les mystiques diront, moins modestes, que le Géant, humilié par cette jeunesse arrogante, s'était rebellé. " Le feu, j'avais le feu dans la poitrine ", pleurera longtemps Merckx, comme s'il fallait que ce souvenir-là et nul autre hante ses sommeils. Et Thévenet de témoigner : " Moi, j'étais cinquième, c'était ma plus belle place depuis le départ et je m'étais donné à bloc. J'étais sans voix, sans respiration. Moi aussi, je n'aurais pas dit non au masque, mais c'est lui qui a tout eu. "
" Mon grand-père a voulu monter avec la Traction : le moteur a explosé à six bornes du sommet. "
" J'ai vu des plantes qu'on ne trouve qu'au Groenland. Enfin, il paraît. "
" Au début du printemps, la route lisse est bordée de pylônes jaune et rouge encore couverts de résidus neigeux. "
Et tout là-haut, alors, qu'y voit-on ? Et pourquoi ? Et qu'y ont vu les Jean Robic, Louison Bobet, Raymond Poulidor, Bernard Thévenet, Jean-François Bernard, Marco Pantani et tous les autres, lorsque, seuls, insolents et miraculés, ils ont bénéficié de la clémence du mont ? Lorsqu'il affronta le " géant de Provence " pour la première fois, Louison ne l'avait jamais monté et disait : " Celui-là, il ne faut pas aller le voir ! " Le Ventoux prend. Le Ventoux dispose. Peu importe le statut et les honneurs, le rang et les victoires, là comme ailleurs rien ne remplace les soupirs d'effroi des anonymes. Vertiges.
Jean-Emmanuel Ducoin
P. S. Ce n'est peut-être qu'une rumeur, mais à l'endroit même où la stèle dédiée à Tom Simpson se dresse, on dit que le cour des coureurs augmenterait soudainement de quelques pulsations. Les scientifiques cherchent des explications.

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Radio France est sacrifiée:
Acte désespéré des grévistes quand la direction de Radio France refuse de les écouter.
12 19
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Patrick Le Hyaric explique les changements financiers pour l'Humanité qui a été sauvé par le tribunal.

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Lire aussi:

les-artistes-davignon-soutiennent

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dimanche 7 juillet 2019

Les Amis De L'humanité - Culture - Charles Sylvestre et Pierre Dharréville - Camus

Les Amis De L'humanité
Barbentane
La culture et ses enjeux
Charles Sylvestre
Ancien journaliste à « La Marseillaise » et « L’Humanité »
Pierre Dharréville

Responsable national de la commission culture du PCF
07 19



Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »


« Je rentrais de la guerre d’Algérie et je me suis retrouvé à la « Marseillaise ». je n’étais même pas communiste. Je ne sais pas si j’étais de gauche. Mais je ne pouvais pas souffrir cette sacrée guerre d’Algérie. Il y avait un type formidable qui vient de mourir. Il s’appelait Georges Doman. Il avait été FTP (Franc Tireur Partisan). « Veux-tu commencer à travailler sans être payé ? » C’était en 1962. J’ai accepté.



Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »



Avignon avait un maire communiste en 1945 et 1946. Georges Pons était médecin de la famille de Charles Sylvestre. On l’appelait le médecin des pauvres. Il avait été résistant comme René Char. Avignon s’est joué avec cette trilogie : Vilar, Pons, Char. Ils s’entendaient merveilleusement bien et savaient ce qu’ils voulaient. A la Libération, ils voulaient faire renaître le pays. Pas seulement au niveau de l’argent, mais aussi au niveau « des têtes ».  En 1945, la France ne pouvait pas être la France d’avant, celle de Vichy, celle de Laval. En même temps qu’une exposition de Picasso* et de Braque, Vilar allait jouer dans le Palais « Meurtre dans la cathédrale » de T. S. Eliot, un anglais. C’est une pièce contre l’insoumission. Un archevêque résiste au roi. Il sera tué en pleine cathédrale.

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Pablo Ruiz Picasso
Visage aux mains
Céramique
1956
MUMA
Le Havre
Plat en pâte blanche et édité par Madoura à partir d'empreintes originales de l'artiste. Acheté en 157 par Reynold Arnould, c'est probablement la première céramique à entrer dans la collection publique française.


Pablo Picasso
Visage géométrique aux traits
Céramique 
1956
MUMA
Le Havre
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Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »


Pour le premier festival, Vilar a créé : « Richard II » de Shaekespeare*, une pièce de Maurice Clavel « La terrasse de Midi », et une pièce très difficile de Paul Claudel : « Tobie et Sara ». Il mettait la barre haute. Ils n’allaient pas jouer « Mireille » dans le Palais des Papes. Ca a été une réussite au niveau de l’écho, de la presse parisienne. Mais financièrement, ça a été un désastre. La mairie d’Avignon a dû rajouter 700 000 F aux 300 000 F déjà votés.

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ROMEO ET JULIETTE-BALLET BOLSHOI 2013

JULIETTE: Anna Nikulina
ROMEO: Alexander Volchkov
COREOGRAFIA: : Yuri Grigorovich

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Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice président de l’association.
Barbentane
Qu’est-ce qu’on peut faire et pas seulement secteur par secteur ? C’est agir sur l’état d’esprit général dans la société. Cette année, un petit signal s’est allumé au festival d’Avignon. Olivier Py et Philippe Martinez (CGT) ont invité 300 personnes du monde travail, des salariés, des chômeurs, des précaires, des sans-papiers. Ils sont invités à assister à des spectacles, à rencontrer des artistes, à discuter entre eux. C’est un retour aux origines du festival d’Avignon. Vilar ne voulait pas s’en tenir au public qu’il avait bien connu à Paris. Il avait envie de sortir de la « bonbonnière ». Il voulait créer quelque chose de beaucoup plus ouvert. Il avait la cour d’honneur, le ciel, les étoiles. Ca ne pouvait pas réussir si, avec son équipe, ils fonctionnaient en vase clos. Les Comités d’entreprise ont joué un très grand rôle. Il a dit à la fin de sa vie que sans les comités d’entreprises et les syndicats, il ne pourrait plus assumer sa fonction.




Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice président de l’association.
Barbentane

Vilar savait que c’était fragile. Ca renvoyait aussi quelque chose au monde du travail. A Chaillot et à Avignon, 1 000 personnes venaient grâce aux comités d’entreprises. Martinez (CGT), Mailly (FO)  et Régis Debré se désolaient que les comités d’entreprises se tournent vers la billetterie. « On a de l’argent et on va acheter des billets à prix réduits. » Ca a transformé le monde du travail en consommateur. Gérard Philipe* allait dans les cours de lycées, dans les lieux de vacances du monde du travail.

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« Il doit bien exister au monde quelque chose, un lieu qui ne soit pas un rapport de force avec autrui ou soi-même. La tendresse, peut-être. »
 Gérard Philipe
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Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice président de l’association.
Barbentane

Gérard Philipe trouvait qu’il n’y avait pas assez d’ouvriers au festival d’Avignon. Vilar trouvait « que c’était plus facile à dire qu’à faire. » Les trois directeurs de théâtre (Avignon, Aix avec l’art lyrique, Marseille et le festival des musiques), ont signé un texte commun paru dans Libération, il y a 2 ans, disant  qu’ils avaient un problème. Le public ne se variait plus. Il était trop homogène. La limite a été atteinte.




Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »
Vice président de l’association.
Barbentane

L’art lyrique, le théâtre, la musique ne sont pas faits que pour une partie de la population qui a l’habitude d’aller dans ces structures. La société peut-elle se contenter d’avoir une partie d’elle-même qui a accès à cette culture et de laisser le reste sur la touche? Ceux qui sont sur la touche regardent la télévision. Tout n’est pas méprisable mais c’est souvent lamentable du point de vue culturel. Sur France 2, à 13h, vous avez 45 secondes sur les migrants qui se noient en Méditerranée, ou sur une usine qui ferme, et vous avec un quart d’heure sur la consommation. A quoi ça habitue les gens et les enfants?




Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône
Il y a des attentes profondes dans la société qui se sont exprimées de façon inattendue avec le mouvement des Gilet-e-s Jaunes. On nous présente la contradiction de la société avec le peuple inculte d’un côté et de l’autre, les élites cultivées. C’est une vision tronquée de la réalité. Il y a des cloisonnements et des divisions qui font beaucoup de mal. On a besoin de réapprendre à lire le monde et la culture est décisive pour cela. Je pense qu’un théâtre est un lieu important pour une ville. On s’y retrouve, on se rencontre, on y prend du plaisir, et on s’interroge aussi.


Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

C’est une des « vertus » de la culture. Ce n’est pas un supplément d’âme. Sinon, la partie est perdue. Il faut dépasser le débat sur l’accès à la culture. A Port-de-Bouc, le théâtre sort de ses murs. Les artistes s’interrogent sur la manière dont leur œuvre a de la portée. Avec de l’exigence artistique, ils se demandent « Comment ce que je fais est vu, et interroge un large public ? »






Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

L’artiste n’a pas toutes les clés pour rendre son œuvre visible. Il y a des métiers pour ça et il faut travailler là-dessus dans les milieux culturels. Après l’accès, il y a aussi la pratique. Il n’y a pas d’un côté, ceux et celles qui donnent et de l’autre, ceux et celles qui reçoivent. Pourtant, il y a gens qui ont une capacité particulière à exprimer des choses, à les représenter, à faire passer des émotions, à poser des questions que nous n’arrivons pas à exprimer. Ils doivent prendre plus de place dans l’espace public. Face à la désespérance, cela peut ouvrir des portes. Des artistes se sont intéressé-e-s à ce que disait le mouvement des Gilet-e-s Jaunes et à s’élever contre le mépris du pouvoir politique et de ceux qui parlent dans les postes de télévision et de radios. Les gens n’attendent pas de consommer plus.






Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

Se faire respecter. C’est une dimension de l‘ordre de la culture. On peut apprécier ou pas des œuvres, des pratiques artistiques. Quand on est mis en présence d’une œuvre, il se passe quelque chose. La critique est riche. Les centres d’art contemporain, comme à Port-de-Bouc par exemple, suscitent des interrogations. On ne comprend pas des fois. D’autres fois, on est hermétiques. Le pari n’est pas perdu. Il doit nous ouvrir l’esprit.



Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

Les associations  « Le Secours Populaire », le « Secours Catholique », «les « Petits Frères des Pauvres » ne se contentent pas  de dire « On va ouvrir des épiceries ». Elles se battent pour l’accès à la culture. Elles n’acceptent pas cette pyramide de Maslow* qui tire vers le bas. La première difficulté est de manger à sa faim. Pour s’en sortir et être humain-e pleinement, ça ne suffit pas. La culture est essentielle pour vivre. Dans les collectivités territoriales, quand les budgets diminuent, la première chose que l’on touche, car cela soulèvera le moins d’opposition, ça peut être la culture. On fait une erreur. Pour faire valoir ses droits, pour se faire respecter, pour faire vivre la démocratie, si on touche à la culture, cela devient vite plus compliqué. Certain-e-s acteurs-trices du monde culturel revendiquent la sanctuarisation (= protection, NDLR) du monde culturel.


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Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

Il ne faut pas en rester aux chiffres et aux protocoles. Mais il faut mettre sur la table ce qui permet la richesse de la rencontre, de l’humanité. Tout ce qui peut nous permettre l’épanouissement et l’émancipation. On peut ensemble ouvrir des espaces. On a parlé de l’école. La difficulté est que l’on ne veut faire que des choses utiles immédiatement. On veut former des gens à un travail pour rapporter de la compétitivité et de la rentabilité. Ca ne marche pas comme ça. La vie n’est pas comme ça. Dans une entreprise, là où on est le plus performant, c’est quand on a conscience de  l’œuvre à laquelle on participe. Réduire l’école et la formation professionnelle aux gestes, c’est se tromper. Chacun et chacune doit pouvoir se situer dans le monde, dans le travail, dans la société. Ainsi on permettra des dynamiques populaires où chacun-e se sent respecté-e et à sa place.





Jean-Christophe Daudet
Maire de Barbentane

Il a commencé sa carrière à Saint-Denis, près du journal « L’Humanité ». Il a travaillé à Fos-sur-Mer pendant quatorze ans.
«Pour parler de l’incendie de Notre-Dame, on a tous été choqués car la cathédrale fait partie du patrimoine national. Au conseil municipal, on a fait une minute de silence. Victor Hugo en a parlé. Je me suis demandé si la mairie allait donner ou pas une subvention. Et nous avons décidé de ne pas le faire. Quand on a vu l’emballement médiatique et le nombre de dons qui étaient conséquents, on s’est dit que ce n’était pas nécessaire. Les entreprises le faisaient dans un souci de défiscaliser.
Barbentane est un village qui a un fort patrimoine, malheureusement à 90% d’ordre privé. L’objectif est de rénover la chapelle Notre-Dame de l’Observance. On cherche des partenariats publics-privés car le budget du ministère de la culture n’est pas très important. Le personnel de la DRAC dans les Bouches-du-Rhône répond trois, quatre ou six mois plus tard. Il est débordé ».




Jean-Christophe Daudet
Maire de Barbentane

« La culture et le patrimoine sont des outils de développement local. On a les « jeudis de Barbentane ». La culture permet d’ouvrir l’esprit à contrario du repli sur soi. Les gens ont peur de l’avenir. Quand on ne sait pas où on va, il faut savoir d’où l’on vient. »


Jean-Christophe Daudet
Maire de Barbentane


« Le vote pour le RN : les gens perdus sont comme des lucioles qui vont s’écraser contre les phares d’une voiture. On veut que ce village soit ouvert, tolérant. On a un chantier international de jeunes qui accueille des Mexicains, des Turcs, des Algériens. La population est très contente de les accueillir. »





Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

Nous allons examiner à l’assemblée nationale une nouvelle loi sur la distribution de la presse. Dans ces lois de la Libération, il y a la loi Bichet qui organise la distribution de toute la presse
Dans tout le pays. Les grands propriétaires (de la presse, NDLR) ont le sentiment de payer pour les autres. Ils veulent mettre fin à cette mutualisation qui est de l’ordre du service public. Je suis inquiet sur les évolutions à venir.





Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »

La grève des cheminots : le gouvernement les a obligés à reprendre le travail avec des menaces graves de pertes de salaires. On menace aux professeurs de supprimer un demi mois de salaire. Le chantage au porte-monnaie est effrayant. « Quand on décide, vous appliquez ! Et silence dans le rang.» Ca joue de façon considérable sur les citoyens.
Pour la presse, le 25 août 1944, appliquant le programme du Conseil National de la Résistance, des ordonnances sur la presse qui disent que la presse doit être sanctuaire (= indépendante, NDLR) des puissances d’argent et du pouvoir politique. Où en est-on du sanctuaire de la presse ?





Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »

« La Croix » est restée indépendante. Le reste de la presse est aux mains d’un certain nombre de milliardaires. Ils en font ce qu’ils veulent. Je lis tous les journaux, y compris ceux du dimanche. Depuis l’ère Macron, il y a eu un durcissement de l’orientation des journaux qui est vertigineux. Pour les Gilet-e-s Jaunes, les « unes » de ces journaux (Le Parisien, le Journal du Dimanche, le Point, etc) sont devenus des tracts de propagande qui allaient dans la même direction. Il existe la menace financière sur la presse. Mais il y a  aussi une menace idéologique. Avec le « secret des sources », il y a une volonté de dicter aux journaux et aux journalistes les idées qu’ils doivent défendre. La presse française remonte aussi à la Révolution. Et aussi aux années Trente (1930).




Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »
Vichy, c’est la négation de la presse. La plupart a collaboré ou s’est effondrée. En 1944-45, qui a recréé la presse ? C’est la Résistance : « Combat », avec Albert Camus*, « Libération », d’Astier de la Vigerie, « L’Humanité » est clandestine pendant les années de guerre et de la Résistance. Ca en dit long. Ces gens avaient des idées fortes et les défendaient la « plume à la main ». Si on veut interpeller les pouvoirs dirigeants, il faut leur dire « Respectez les ordonnances de 1944. » C’était sous l’égide du général de Gaulle et des Résistants chrétiens et communistes.

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Albert Camus 
Avignon
Bibliothèque Ceccano


Albert Camus 
Avignon 
Bibliothèque Ceccano
Biographie


Albert Camus 
"Le mépris se transforme en fascisme."


Albert Camus 
L'amour, le don et le non  retour...






Albert Camus 
L'argent roi 

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"Du port obscur montèrent les premières fusées des réjouissances officielles. La ville les salua par une longue et sourde exclamation... Le docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s'achève ici, pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour témoigner en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un souvenir de l'injustice et de la violence qui leur avaient été  faites, et pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser."
Albert Camus
La Peste


« Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes. »
Albert Camus à René Char


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Albert Camus

La méchanceté est liée à l'ignorance.

"Celui (ou celle) qui sait se refusera à toujours dominer et à violenter. A la puissance iel préfèrera toujours l'exemple."

NDLR: si c'était si simple!

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« On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat. »

 

Albert Camus

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Albert Camus.

Le fascisme brutal fait irruption quand la démocratie est malade.

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« Et puis, j'ai plus d'affinités avec la terre, avec le soleil, avec la mer, qu'avec les hommes ; avec les rêves, qu'avec la réalité."

Maria Casarès :

"Lettre à Albert Camus"

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Albert Camus et  María Casares.

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Albert Camus

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Albert Camus 

"Vivre tue" 

Depuis 1913.

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"Attends-moi comme je t’attends… Vis, sois éclatante et curieuse, recherche ce qui est beau, lis ce que tu aimes et quand la pause viendra, tourne-toi vers moi qui serai toujours tourné vers toi."

Correspondance –

Albert Camus à Maria Casarès.

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Caligula, p.53


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Albert Camus. 

Citations. Caligula - 1944.

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"Le fascisme, c’est le mépris. Inversement, toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme."

Albert Camus

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 "Le mépris des hommes (= humain, NDLR) est souvent la marque d'un coeur vulgaire".

Albert Camus 

"L'Humanité"

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Albert Camus meurt à 46 ans, le 4 janvier 1960, deux ans après son prix Nobel de littérature. Auteur de «L'Etranger», un des romans les plus lus au monde, philosophe de l'absurde et de la révolte, résistant, journaliste, homme de théâtre, Albert Camus a connu un destin hors du commun. Enfant des quartiers pauvres d'Alger, tuberculeux, orphelin de père, fils d'une mère illettrée et sourde, il s'est arraché à sa condition grâce à son instituteur. Français d'Algérie, il ne cessa de lutter pour l'égalité avec les Arabes et les Kabyles, tout en redoutant l'Indépendance du FLN. Fondé sur des archives restaurées et colorisées, et des témoignages de première main, ce documentaire tente de dresser le portrait de Camus tel qu'il fut.

06 22

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« Maintenant je sais que l'homme est capable de grandes actions. Mais s'il n'est pas capable d'un grand sentiment, il ne m'intéresse pas. »

Albert Camus

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Albert Camus 
 
Quand le fascisme se penche vers les démocraties malades, c'est pour son propre intérêt.
 
"Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre des nouvelles".
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 « Pour qu’une pensée change le monde, il faut d’abord qu’elle change la vie de celui qui la porte. Il faut qu’elle se change en exemple. »

Albert Camus

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Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi, en Algérie, et mort accidentellement le 4 janvier 1960 à Villeblevin, est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français.

Quelles sont les idées d'Albert Camus ?

Il est notamment connu pour ses idées humanistes fondées sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine et ses prises de positions politiques. Durant la Seconde Guerre mondiale, Albert Camus est un journaliste engagé dans la Résistance.

Quelle est la pensée d'Albert Camus ?

Sa pensée philosophique s'articule autour d'une idée simple : l'existence humaine est marquée par l'absurde. Ce terme renvoie à ce sentiment de lassitude, voire d'écœurement, éprouvé par l'homme qui prend conscience que sa vie tourne autour d'actes répétitifs, privés de sens, et se dirige irrémédiablement vers la mort.

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Lire aussi:


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Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »

« Il faut présenter au public ce qu’il ne sait pas ce qu’il désire », c’est de René Char. Il faisait partie de la trilogie « Vilar, Pons, Char ». Pons était le maire communiste d’Avignon de 1945 à 1947. « Ce qui vient au monde pour ne rien déranger, ne mérite ni égard ni patience. » Ce mot de René Char est devenu mon viatique (= Ce qui aide et soutient pour les besoins de l'existence, NDLR). C’est une clé et du présent et de l’avenir. Même au festival d’Avignon, on dit : « Il faut créer des choses qui réussissent, voire à n’importe quel prix. » D’où les célébrités, la médiatisation. Les citoyens et ceux qui travaillent ne sont-ils que des exécutants ? Ou ont-ils réellement choisi leur métier ? Il y a des mots comme « cœur de métier », « l’amour du métier ». L’appel des appels va fêter ses dix ans. Ca s’est fondé sur l’attachement au cœur de métier contrairement au néo-libéralisme qui veut dicter d’en haut aux gens ce qu’ils ont à faire. Pour moi, culture et vie sociale se croisent.



Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

Je n’ai pas parlé du festival d’Avignon. Dans quelques jours, nous irons sur place discuter de culture et aussi de « l’Humanité ». Le 11 juillet, une initiative aura lieu avec des artistes à la maison Jean Vilar. Il faut prendre soin du spectacle vivant qui est dans une phase complexe. Il y a une articulation entre le travail déterminant et important des grandes scènes nationales et  les compagnies qui proposent d’autres choses. Il faut travailler sur le rapport entre la création artistique et le public. « Il faut présenter au public ce qu’il ne sait pas ce qu’il désire », cette phrase de René Char pose la question de l’accès à la création, des rapports entre les créateurs et le public, et aussi de la pratique artistique dans notre pays. Ca participe aussi à l’éducation populaire (et inversement, NDLR).



Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône


On ne peut pas oublier les plasticiens. Il y a peu de politiques publiques mises en œuvre pour les aider à l’échelle nationale. Ni oublier les écrivains. On peut discuter de la disparition programmée de la Maison des Ecrivains à Paris. Donc toute la politique éditoriale revient à des acteurs privés. On a besoin d’outils publics car ils sont communs démocratisés, décentralisés, pour développer la culture dans notre pays. La culture ne doit pas devenir un objet de marchandisation parce qu’on obtiendrait une uniformisation des esprits. La richesse est dans la diversité culturelle. Aujourd’hui, il y a  une crispation identitaire dans notre pays. Et pour en sortir, je crois profondément à la culture. C’est elle qui nous met en mouvement.




Pierre Dharréville

Député PCF des Bouches-du-Rhône


Il y a une crise anthropologique. On fait le vide culturel. Quand le PDG de TF1 parle des médias et dit : « Je suis là pour vendre du temps de cerveau disponible pour la publicité », on voit dans quel registre il se situe. La macronie au pouvoir n’est pas un mouvement politique nouveau. Je vous encourage à lire de Pierre Serna qui écrit toutes les semaines dans « L’Humanité » la « chronique de l’extrême centre ». Dans son livre il approfondit ces idées-là et il montre la filiation du macronisme avec les mouvements bien connus depuis la Révolution française.





Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

Les politiques culturelles qui ont cédé à la marchandisation ne datent pas d’Emmanuel Macron et de ses amis. Sous le libéralisme, la puissance publique recule. Elle se défait des outils pour intervenir. C’est le cas lorsque l’on décide de créer une agence nationale de la culture. C’est pareil pour le sport. Il y avait un ministère avec un débat pour définir des orientations, avec des leviers pour agir et encourager des dynamiques.  Ces agences deviennent des administrations indépendantes, et passent les plats pour celles et ceux qui frappent à la porte pour demander de l’argent.






Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

La culture n’est pas un « truc » qui se décide en haut, dans un ministère. La culture émerge des femmes et des hommes. Elle grandit dans l’éducation populaire. La marchandisation a fait des dégâts monumentaux. Il y a beaucoup de soucis à se faire quand on regarde l’état de l’éducation populaire. Dans les politiques publiques, il faut encourager tout ce qui peut émerger, se construire avec les artistes qui ne sont pas des individus uniquement capables de création, mais avec des artistes investi-e-s dans la société, enraciné-e-s dans leur territoire, dans des mouvements.


Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

La démocratie culturelle.
La crise politique d’aujourd’hui n’est pas seulement une crise de défiance à l’égard des élus. C’est une crise institutionnelle beaucoup plus profonde. C’est une crise de sens. Lucien Sève, le philosophe, le dit ainsi : « c’est une crise anthropologique*. Nous avons la possibilité à identifier la crise écologique (et c’est tant mieux) pour sauvegarder et préserver la planète, mais par contre nous ne mesurons pas cette crise anthropologique dont les conséquences sont aussi grandes ».  Quelle humanité sommes-nous et voulons-nous être ? Quels humains sommes-nous ? Ces questions ne sont pas suffisamment présentes dans le débat public et politique et dans notre manière de vivre les uns avec les autres. La culture est convoquée immédiatement pour répondre à cette question fondamentale. La culture nous permet de nous lier, d’échanger, de grandir.


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L'anthropologie est une science, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques et culturels.




Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône

La démocratie, c’est d’abord faire ensemble.
Cet affaissement démocratique est lié à une forme de démocratie marchande. La démocratie d’opinion ou de l’instant nous impose la dictature des sondages. On a du mal à creuser le sillon, à approfondir, à regarder sur le temps long où nous voulons aller et quels chemins il faut emprunter.





Pierre Dharréville
Député PCF des Bouches-du-Rhône


La marchandisation.
Dans une société divisée fragmentée, comment faire, comme le disait René Char, pour faire renaître le Pays ? Aujourd’hui, est-ce encore un défi d’actualité ? Pour faire renaître un pays et son humanité, on a besoin de déployer ce qui nous aide à nous épanouir, à nous émanciper, à être libre. C’est là qu’intervient l’appel à la culture. Les politiques publiques sont dans les domaines des politiques de marchandisation. On s’en remet au marché. C’est le défi à relever. On a marchandisé le logement, la formation professionnelle, etc. La culture n’y échappe pas. Des forces financières ont intérêt à ouvrir des espaces de profits. La culture peut développer de la rentabilité. Les industries culturelles du cinéma se mettent en œuvre. Mais l’industrie peut aussi faire de belles choses.




Charles Sylvestre
Créateur des comités des « Amis de l’Humanité »

L’audace artistique.

Le premier acte de l’artiste, ce n’est pas d’attendre l’argent de l’état. Il en faut. Le premier acte doit être indépendant de tous les pouvoirs. Vilar avait un mot incroyable. Il disait : « Il faut présenter au public ce qu’il ne sait pas qu’il désire. » Il voulait tout le temps apprendre quelque chose, surprendre, ouvrir les regards. Il a renouvelé ses programmes. Chaque année, il y avait quelque chose de nouveau. Cette question de l’audace artistique et culturelle est très importante. 

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